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Loe raamatut: «Histoire littéraire d'Italie (1», lehekülg 9

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À ce nom qui intéresse notre gloire nationale, au nom des joyeux inventeurs de la science gaie 314, il semble qu'un rayon vient enfin de luire, dans cette épaisse nuit où nous faisons un si long, et peut-être malgré mes efforts, un si pénible voyage. Il semble qu'à ce nom un charme malfaisant se dissipe; que l'amour, la valeur, les solennités galantes, les combats de l'esprit, les doux chants, réveillés tout à coup et comme réunis en un talisman invincible, ont rompu le funeste talisman de l'ignorance, de la barbarie et des tristes superstitions. Dans l'enfance du monde, si nous en croyons une ingénieuse allégorie, quelle fut l'arme victorieuse qui força les humains, encore sauvages, à quitter leurs forêts, à se réunir dans les villes, à subir le joug heureux des institutions sociales? Cette arme, ce fut une lyre; ce vainqueur ou plutôt ce premier instituteur des hommes, ce fut un poète. Depuis plusieurs siècles, l'Europe était retombée dans un état sauvage, plus affligeant et plus honteux que le premier. Depuis ce temps, aucun poète, aucune lyre ne s'était fait entendre. On dirait qu'à leurs premiers sons les esprits durent s'adoucir, les mœurs se polir, les affections nobles se ranimer, le génie reprendre son essor, et la société tous ses charmes. Si c'est une illusion, elle est consolante, elle soulage l'âme oppressée par de tristes réalités. Mais tout n'est pas illusion dans ce tableau; et si les chants des Troubadours n'eurent pas sur les mœurs toute l'influence que désirerait un ami des hommes, ils en eurent une incontestable sur les productions de l'esprit, qui peut encore justifier la reconnaissance et l'enthousiasme d'un ami de lettres.

Mais les Provençaux avaient eux-mêmes reçu cette influence d'un peuple devenu leur voisin par la conquête de l'Espagne. La littérature des Arabes précéda de long-temps celle des Troubadours. Avant de nous occuper de ces derniers, nous devons donc fixer les yeux sur leurs devanciers et leurs modèles. Le règne de la littérature Arabe se prolongea pendant près de cinq siècles; et, par une combinaison remarquable d'événements, il remplit à peu près le vide que forment les siècles de barbarie dans l'histoire de l'esprit humain. On ne peut bien connaître toutes les causes qui contribuèrent à la renaissance des lettres, sans prendre au moins une idée générale de l'histoire littéraire de ce peuple conquérant, ingénieux et singulier.

CHAPITRE IV

De la Littérature des Arabes, et de son influence sur la renaissance des Lettres en Europe 315.

Une autre cause que l'influence du génie de Mahomet et de sa religion, se fait sentir dans la conquête de celles de ces contrées qui obéissaient encore à l'empire d'Orient, c'est la faiblesse des successeurs des Césars. Les timides irrésolutions d'Héraclius ne contribuèrent pas moins à la ruine de la Syrie et de l'Égypte, que l'active et féroce valeur de Caled et d'Amrou.

Le nom de ce dernier et celui du calife Omar, son maître, rappellent une des pertes les plus célèbres et les plus douloureuses que les lettres aient jamais faites, celle de la riche bibliothèque d'Alexandrie: mais dans notre siècle, où l'on examine tout, où l'on ne croit plus ni le bien, ni même le mal, sans preuves, on a révoqué en doute l'ordre d'Omar, et la distribution des volumes grecs entre les 4,000 bains de la ville, et le feu de ces bains entretenu pendant plus de six mois par l'incendie de ces volumes. Il importe peu qu'Omar et son lieutenant Amrou aient commis, il y a près de douze siècles, en Égypte, un acte de barbarie de plus ou de moins; mais il importe beaucoup de fixer les idées des amis des lettres sur une perte aussi cruelle, et de leur faire au moins entrevoir quel est le fondement réel, et quelle doit être l'étendue de leurs regrets.

D'abord il faut faire remonter beaucoup plus haut le dommage. César, qui était un conquérant mais non pas un barbare, est le premier coupable; ce fut lui qui, assiégé dans Alexandrie, brûla, sans le vouloir, en se défendant, la grande bibliothèque de 700,000 volumes, fondée par les Ptolémées 316. Il en existait une seconde qui était comme un supplément de la première, et placée dans le Serapium, ou Temple de Jupiter Sérapis. On y réunit 200,000 volumes, qu'Antoine avait trouvés à Pergame, dans la bibliothèque fondée par les Attales, et dont il fit présent à Cléopâtre. Auguste en fonda une troisième, dont on vante la richesse, l'emplacement et les magnifiques accessoires. Elle fut détruite sous l'empereur Aurélien, dans les troubles civils d'Alexandrie, au troisième siècle. Ce qu'on put sauver de livres, fut joint à la bibliothèque du Sérapium. Environ un siècle après, vint l'expédition fanatique du patriarche Théophile, dont j'ai parlé dans le premier chapitre de cet ouvrage, et qui ne laissa plus aucune trace de livres anciens dans Alexandrie.

Tandis qu'un zèle aveugle exterminait ainsi les productions païennes, la fureur des Ariens, secte violente et destructive, en faisait autant des livres chrétiens. Les richesses littéraires de tout genre qui y avaient été accumulées à différentes époques, en avaient donc entièrement disparu, à la fin du quatrième siècle. Il est impossible, il est vrai, que quelques livres n'aient pas échappé à ces ravages. Pendant les deux siècles et demi qui suivirent, jusqu'à l'invasion des Arabes, on s'occupa encore en Égypte de philosophie, de sciences, de littérature. L'astronomie, la médecine, l'alchimie, la théologie, et surtout la controverse y furent cultivées avec autant d'activité que jamais. Les habitants d'Alexandrie continuèrent le commerce, très-lucratif pour eux, de papier d'Égypte et de livres; tout n'était donc pas anéanti. De nouveaux ouvrages sans doute augmentaient encore peu à peu ce nouveau trésor, et sans être, par sa composition, aussi précieux que les anciens, peut-être cependant, avait-il, au moins par sa masse, quelque chose d'imposant, lors de la conquête d'Amrou.

J'ai pour garants d'une partie de ces faits les recherches de deux de mes savants confrères, MM. de Sainte-Croix et Langlès 317. L'historien Gibbon, qui pense comme eux, ajoute que la métropole et la résidence des patriarches avait peut-être en effet une bibliothèque, mais que si les volumineux ouvrages des controversistes chauffèrent alors les bains publics, ce sacrifice utile au genre humain, peut exciter le sourire du philosophe 318; mais il va plus loin, et révoque en doute le fait en lui-même. Un des deux savants que j'ai cités 319 le rejette comme lui, tandis que l'autre trouve dans sa vaste érudition orientale des motifs pour l'admettre, en le réduisant à ces termes 320. Mais il faut avouer qu'ainsi réduit, il perd presque toute son importance, et qu'après les autres désastres que nous avons vu les sciences éprouver dans ce même lieu, si le philosophe ne va pas pour celui-ci jusqu'au sourire de Gibbon, il peut du moins aller jusqu'à une sorte d'indifférence.

L'immense pouvoir des califes, et l'étendue démesurée de leur empire, eurent leurs suites ordinaires, le luxe, les factions rivales, et les démembrements. Le grand schisme qui divisa les Alides et les Ommiades, ne fut pas l'unique source des guerres civiles. Les Abassides renversèrent les Ommiades. Un Ommiade 321, échappé au massacre de sa famille, enleva l'Espagne aux Abassides. Les Fatimites s'établirent plus tard en Afrique, mais n'y régnèrent pas avec moins d'éclat. Les califes de Bagdad; de Cordoue et de Cairoan s'excommuniaient mutuellement comme vicaires du Prophète, comme chefs de la religion, et comme auraient pu faire dans la nôtre, des papes et des anti-papes; mais ils rivalisèrent aussi de pouvoir, de goût et de magnificence. Les Abassides furent les premiers qui mirent au nombre de leurs jouissances les plaisirs de l'esprit. Les savants se rappellent encore, et aucun siècle n'effacera jamais les noms illustres d'Almansor, d'Haroun-al-Raschid et surtout de son fils Almamon 322.

Dès l'antiquité la plus reculée, les Arabes eurent un goût particulier pour la poésie, qui, chez presque tous les peuples, a ouvert la route aux études les plus relevées et les plus abstraites. Leur langue riche, souple et abondante, favorisait leur imagination féconde, leur esprit vif et sententieux; leur éloquence naturelle et dépourvue d'art 323. Ils déclamaient avec énergie les morceaux qu'ils avaient le plus travaillés; ou plutôt ils les chantaient, accompagnés d'instruments, et sur des airs très-expressifs 324; car ils ne conçoivent point l'art des vers, séparé de ce cortége lyrique, qu'ils regardent comme de son essence. Ces poésies faisaient sur des auditeurs simples et sensibles, un effet prodigieux. Un poète naissant recevait des éloges de sa tribu et des tribus alliées, qui célébraient son génie et son mérite. On préparait un festin solennel. Des femmes vêtues de leurs plus beaux habits de fêtes, chantaient en chœur, devant leurs fils et leurs époux, le bonheur de leur tribu.

Pendant une foire annuelle, où se rendaient les tribus éloignées ou même ennemies, on employait trente jours, non-seulement aux échanges du commerce, mais à réciter des morceaux d'éloquence et de poésie. Les poètes s'y disputaient le prix; et les ouvrages couronnés étaient déposés dans les archives des princes et des émirs. Les meilleurs étaient peints ou brodés en lettres d'or, sur des étoffes de soie, et suspendus au temple de la Mecque. Sept de ces poëmes avaient obtenu cet honneur au temps de Mahomet. Ils existent encore aujourd'hui 325 les savants les regardent comme des chefs-d'œuvre d'éloquence arabe; et l'on sait que Mahomet lui-même fut flatté de voir un des chapitres du Koran comparé à ces sept poëmes, et jugé digne d'être affiché avec eux.

Pendant les premiers siècles du mahométisme, les Musulmans, emportés, comme il arrive d'ordinaire, par le zèle fanatique d'une religion nouvelle, et par une férocité contractée dans le fracas des armes, suivirent partout un système de destruction, et sévirent également contre la religion des infidèles, et contre les productions de leur esprit, qu'ils regardaient toutes comme infectées de leurs erreurs. Ce fut lorsque les califes se furent affermis, lorsqu'ils jouirent, au centre d'une immense domination, des douceurs de la paix, d'une opulence et d'une autorité sans bornes, qu'ils purent cultiver les dispositions naturelles de leurs peuples, avec tous les avantages que leur donnaient leur position, leurs nouvelles mœurs et leur puissance.

Almansor 326, qui fut le second des Abassides, aimait la poésie et les lettres, était très-savant dans les lois, cultivait la philosophie, et particulièrement l'astronomie. On dit qu'en bâtissant sur les bords de l'Euphrate la fameuse ville de Bagdad, il prit pour l'exposition des principaux édifices, les conseils de ses astronomes. Abulfarage raconte qu'un médecin chrétien, nommé Georges Bakhtishua, ayant guéri ce calife des suites dangereuses d'une indigestion, reçut de lui les plus grandes distinctions et les traitements les plus honorables: ce fut ce qui introduisit parmi les Arabes l'étude de la médecine. Ce médecin était très-versé dans les langues syriaque, grecque, et persanne. Almansor lui ordonna de traduire plusieurs bons livres de médecine, écrits dans ces trois langues; et il enrichit ses états de ces traductions. Jamais indigestion d'un souverain n'eut une telle influence sur son empire.

Haroun-al-Raschid régna peu de temps après. Sa renommée a rempli le monde. Son amour pour les lettres, et pour ceux qui les cultivent, était si grand, que, selon le témoignage de l'historien Elmacin, il ne se mettait jamais en voyage, sans emmener avec lui un grand nombre de savants. Il appela auprès de lui tous ceux qu'il put découvrir, et les combla de bienfaits. La poésie fit ses délices; on le vit plus d'une fois verser des larmes d'attendrissement en lisant de beaux vers, et ce qui fit faire à sa nation encore plus de progrès, c'est qu'en faisant bâtir des mosquées, il joignit à chacune une école publique.

Mais le véritable protecteur, le père chéri des lettres, fut le fils et le successeur d'Haroun, le fameux Almamon 327. Poètes, philosophes, médecins, mathématiciens trouvèrent en lui une protection égale. Il prit un soin particulier du progrès de toutes les sciences, et ne négligea aucun moyen de les encourager et de les répandre dans ses états.

Le Koran était alors la principale lecture des Arabes 328. Abou-Beker, successeur immédiat du Prophète, en avait le premier rassemblé les feuilles éparses; mais à mesure que les copies s'en multipliaient, elles devenaient plus irrégulières. Les points, sans lesquels, dans la langue arabe, il est souvent difficile de déterminer la prononciation des mots et le sens des phrases, étaient dans la plus grande confusion. Les grammairiens les plus habiles, et les plus célèbres imans, furent employés à rétablir le texte dans sa première pureté. Ils durent le faire avec beaucoup de scrupule; puisque Mahomet avait menacé les grammairiens du feu éternel pour le déplacement d'une seule lettre. La langue elle-même était corrompue par le mélange des dialectes; les caractères en étaient presque dénaturés. Almamon fit épurer la langue et réformer les caractères. Il anoblit l'étude de la grammaire par les distinctions qu'il accorda aux grammairiens. Il les admettait à ses entretiens familiers, se montrait passionné pour les beautés de la langue arabe, et souffrait impatiemment qu'on l'altérât en sa présence. Il ne damnait pas comme Mahomet, mais il aurait presque disgracié un courtisan pour une faute de langue.

Il s'occupa avec moins de succès de la théologie. La Sounna, ou le recueil des traditions de Mahomet, divisait alors les croyants. Chaque iman prétendait à l'honneur de former une secte. Les plus savants d'entre eux, et ceux qu'on crut les plus sages, furent chargés du soin de ramener les incrédules. Abou-Abdallah publia, en dix gros volumes, les traditions de Mahomet et des autres chefs de l'islamisme. Elles étaient au nombre de 267,000. Cet ouvrage énorme ne fit qu'augmenter le schisme. La théologie mystique s'éleva de toutes parts. Les traités ascétiques se multiplièrent. Les derviches inventèrent des amulettes et des prières mystérieuses, qu'ils attribuèrent à Mahomet, à sa femme Cadige, à Ali. Ils attribuèrent même quelques-unes de ces formules à David, à Salomon, et à Jésus-Christ. On entassa volumes sur volumes, et la Bibliothèque des controversistes musulmans, ne le céda ni en nombre, ni en obscurité, à la Bibliothèque des nôtres.

Almamon avait fait, dès sa jeunesse, une étude particulière du droit, sous un jurisconsulte célèbre 329; et l'on doit penser qu'il ne se refroidit pas pour la science des lois, lorsqu'il fut devenu le législateur d'un grand peuple. La médecine lui dut aussi un nouvel éclat. Il acheva ce qu'avaient commencé Almansor et Haroun. Il enrichit l'école de médecine de nouveaux dons et de nouveaux livres. Il pensionna des médecins pour traduire les ouvrages qui n'étaient point encore traduits, et pour en écrire d'originaux dans leur langue. Il en fit même composer un sur l'utilité des animaux, où l'on vit, pour la première fois, des figures dessinées de quadrupèdes, de volatiles et de poissons; mais son étude de prédilection fut celle de l'astronomie. Il fit traduire pour son usage, tous les ouvrages grecs qui traitaient de cette science. Il combla les traducteurs de bienfaits particuliers; et l'espoir des distinctions et des récompenses, fit éclore de tous côtés des astronomes. Almamon fit construire, près de Bagdad, un magnifique observatoire, et un autre dans le voisinage de Damas. Son exemple fut suivi par sa fille, princesse aussi célèbre par son esprit et son savoir que par sa beauté 330. Elle fit bâtir une tour sur la rive orientale du Tigre. Elle employa les plus habiles architectes à sa construction. Plusieurs savants riches devinrent les émules du calife et de sa fille. Ces édifices se multiplièrent à Bagdad et dans son territoire, et l'on y vit s'élever un grand nombre d'observatoires qui portèrent les noms de leurs savants fondateurs. L'observatoire du calife n'était jamais vacant; il y passait souvent les nuits à observer. Il fit rédiger sous ses yeux des tables astronomiques, les plus parfaites que l'on ait eues jusqu'alors. On perfectionna, par ses ordres, le Quart-de-cercle et l'Astrolabe. L'Almageste de Ptolomée fut traduit du grec en arabe, par l'astronome Ben-Honaïn 331. Les ouvrages élémentaires devinrent meilleurs et plus nombreux; enfin Almamon dirigea et paya généreusement la grande opération de la mesure d'un degré du méridien, pour déterminer avec précision la grandeur de la terre; et Bailly, dans son Histoire de l'astronomie, parle d'un sextant de métal, avec lequel fut observée l'obliquité de l'écliptique, et qui avait quarante coudées de rayon 332.

Deux sciences qui tiennent à l'astronomie, eurent part aussi aux générosités d'Almamon: la géographie, qui était encore très-imparfaite, et malheureusement l'astrologie judiciaire, qui n'était déjà que trop en crédit. On croit cependant qu'il n'encouragea point cette partie de la prétendue science, qui se donne pour disposer de la destinée des hommes, mais celle qui, d'après le lever et le coucher des astres, croit pouvoir annoncer les températures et l'état du ciel. Il ne crut point aux cabalistes, mais seulement aux faiseurs d'éphémérides 333, ce qui est encore beaucoup trop.

Un grand nombre de savants chrétiens, chassés de Constantinople par les querelles de religion et par les troubles de l'Empire, se réfugièrent auprès des califes de Bagdad, emportant avec eux leurs manuscrits. La plupart étaient Syriens d'origine. Haroun, et surtout Almamon, les employèrent à traduire du grec en syriaque et en arabe, des livres de science et de philosophie. Les œuvres d'Aristote et des fragments considérables de Platon se répandirent ainsi chez les Arabes. Ces traductions, accompagnées de commentaires, furent bientôt entre les mains de tous les hommes lettrés. Aristote et Platon partageaient avec Socrate et Pythagore le surnom de Divin. Almamon était passionné pour leur étude, et les savants à qui leur philosophie était familière, ou qui en avaient fait le sujet de quelque ouvrage, étaient ceux dont il préférait l'entretien, et qu'il paraissait distinguer le plus. Ces distinctions furent si marquées, qu'elles excitèrent les plaintes des zélés Musulmans 334. À les entendre, ce genre d'étude pouvait refroidir la pitié, peut-être même égarer la religion des fidèles. Il les laissa se plaindre, et continua de cultiver et d'honorer la philosophie et les philosophes.

L'Inde avait concouru avec la Grèce à donner des leçons de sagesse aux Arabes; ils possédaient dans leur langue, une traduction des fables indiennes de Bidpaï, où la philosophie morale et politique était tracée avec une simplicité noble et touchante, dans les dialogues entre différents animaux. On connaissait aussi depuis long-temps à Bagdad des fables de Lokman, que quelques auteurs ont cru le même qu'Esope 335. On savait que l'apologue était né dans l'Orient; mais, dit un savant orientaliste 336, on ne croyait pas, comme nous l'avons imaginé, qu'il dût sa naissance aux misères de l'esclavage. La servitude, ajoute-t-il, flétrit en même temps le corps et l'âme, et il est plus naturel de penser que le premier sage qui put persuader au peuple, qu'il renouvelait le prodige de Salomon et d'Apollonius de Thyane, à qui les anciens attribuaient le talent d'entendre le langage des animaux, se servit de cette arme ingénieuse pour faire la guerre aux vices et aux ridicules de son temps.

Almamon se plaisait à ces récits. On composait, pour lui faire la cour, des dialogues de même genre; tantôt entre le bœuf et le renard, tantôt entre un chat et un singe, ou entre un perroquet et un moineau. Le génie des Arabes porté à l'invention et au merveilleux, imagina de mettre en narration les tableaux de la vie humaine, en y ajoutant des couleurs empruntées de la fable; et c'est à l'histoire, ainsi altérée, que l'on attribue la naissance du roman. Telles furent les Aventures de la ville d'Airain, et celles du jeune esclave Touvadoud. La dévotion ajouta ses visions aux fictions romanesques. On représenta un des compagnons de Mahomet, transporté sur les cornes d'un taureau, dans une île mystérieuse 337. La fécondité du génie oriental se manifesta dans des contes de génies et de fées, tels que les voyages imaginaires de Sin-bad et de Hind-bad, qu'on feignit avoir été, l'un un célèbre navigateur, l'autre un porte-fardeaux, et qui représentaient allégoriquement, dit-on, le premier, le vent du Sind ou du Mackeran; et le second, le vent de l'Inde. Il faut avouer qu'en lisant ce conte dans la traduction du bonhomme Galland, on saisit difficilement l'allégorie; mais cela n'ôte rien à l'agrément de la narration. C'est de récits fabuleux de cette espèce, inventés par différents auteurs, qu'on forma ensuite le recueil si connu sous le titre des Mille et une nuits, recueil composé de trente-six parties dans l'original arabe, et si volumineux, que les six tomes de la traduction française, donnée par Galland, n'en contiennent que la première.

J'ai parlé du goût passionné que les Arabes eurent de tous temps pour la poésie. Les troubles et les guerres civiles l'avaient refroidi. Haroun et son fils le ranimèrent. La cour d'Almamon retentissait chaque jour du chant des poètes, et de leurs combats lyriques, dont il payait libéralement le prix. Enfin il n'y eut aucune partie des sciences et de la littérature, pour laquelle ce calife illustre ne montrât autant de goût que s'il s'en était exclusivement occupé. Sous son règne, Bagdad devint un vrai foyer de lumières. On ne s'y occupait que d'études, de livres, de littérature. Les lettrés seuls pouvaient obtenir la faveur du calife; tous les savants dont il avait connaissance, il les appelait à sa cour, et les y comblait de récompenses, de distinctions et d'honneurs. Le principal emploi de ses ministres était de protéger les sciences. La Syrie, l'Arménie, l'Égypte, tous les pays qui possédaient des livres de quelque importance, devenaient tributaires de son amour pour les lettres; il y envoyait ses ministres pour y recueillir et en rapporter à tout prix ces richesses littéraires. On voyait entrer à Bagdad des chameaux, uniquement chargés de livres; et tous ceux de ces livres étrangers, que les savants jugeaient dignes d'être mis à la portée du peuple, il les faisait traduire en arabe, et répandre avec profusion. Sa cour était composée de maîtres dans tous les arts, d'examinateurs, de traducteurs, de collecteurs de livres; elle ressemblait plutôt à une académie de sciences, qu'à la cour d'un monarque guerrier; et lorsqu'il fit, en vainqueur, la paix avec l'empereur de Bysance, Michel III, il exigea de lui, comme une des conditions du traité, des livres grecs de toute espèce.

Bientôt la nation entière obéit à cette impulsion puissante. Des écoles, des colléges, des sociétés savantes s'élevaient dans toutes les villes; des hommes instruits semblaient germer de toutes parts. Il se forma des académies célèbres, d'où sortaient chaque jour les compositions les plus élégantes en prose et en vers, et qui eurent pour membres des hommes illustres dans toutes les branches de la littérature et des sciences. L'Afrique et l'Égypte suivirent cet exemple. Alexandrie fut vengée par les Arabes, amis des lettres, des maux que lui avaient faits leurs ancêtres encore barbares. Elle eut jusqu'à vingt écoles à-la-fois, où accouraient de toutes les parties de l'Orient les amateurs de la philosophie et des sciences. En un mot, elle vit presque renaître sous les fatimites, les beaux jours des Ptolemées. Fez et Maroc, aujourd'hui retombées dans un état presque sauvage, devinrent des villes toutes lettrées. De superbes établissements, des édifices magnifiques y furent élevés en faveur des sciences; et l'érudition européenne garde le souvenir de leurs opulentes bibliothèques, qui ont enrichi les nôtres de manuscrits si précieux, et nous ont fourni des connaissances si curieuses et si utiles.

Mais c'est peut-être en Espagne que les sciences des Arabes eurent le plus d'éclat; c'est là que se fixa, pour ainsi dire, le règne de leur littérature et de leurs arts. Cordoue, Grenade, Valence, Séville se distinguèrent à l'envi par des écoles, des colléges, des académies, et par tous les genres d'établissements qui peuvent favoriser les progrès des lettres. L'Espagne possédait soixante-dix bibliothèques ouvertes au public, dans différentes villes, quand tout le reste de l'Europe, sans livres, sans lettres, sans culture, était enseveli dans l'ignorance la plus honteuse. Une foule d'écrivains célèbres enrichit dans tous les genres la littérature arabico-espagnole; et l'ouvrage qui contient les titres et les notices de leurs innombrables productions en médecine, en philosophie, dans toutes les parties des mathématiques, en histoire, et principalement en poésie, forme en Espagne une volumineuse Bibliothèque.

L'influence des Arabes sur les sciences et les lettres, se répandit bientôt dans l'Europe entière. C'est à eux qu'elle doit aussi plusieurs inventions utiles. L'abbé Andrès a prouvé très-longuement 338, mais à ce qu'il me paraît avec autant d'évidence que d'étendue, qu'elle leur doit le papier de coton et le papier de lin, qui remplacèrent si heureusement le papyrus d'Égypte. Depuis notre savant Huet 339, dont l'opinion n'a pas eu de sectateurs, personne ne leur conteste le don qu'ils nous ont fait des chiffres, et de la manière de compter qu'ils avaient, de leur propre aveu, appris des savants de l'Inde. Les premiers, depuis les anciens, ils bâtirent des observatoires, c'est-à-dire, des édifices élevés et construits exprès pour exécuter avec exactitude et commodité les observations astronomiques. Outre ceux qu'ils élevèrent en si grand nombre à Bagdad et à Damas, la fameuse tour de Séville, qui résiste encore aux coups du temps, prouve qu'ils en bâtirent aussi en Espagne. Ils eurent en architecture un style qui leur appartient, et qui réunit la hardiesse et l'élégance à la plus étonnante solidité. Partout où l'on a laissé le temps seul agir contre les monuments d'architecture moresque, il n'a pu encore les détruire: partout où l'on a voulu ajouter à ces monuments des constructions modernes, quelques siècles ont suffi pour ruiner ces constructions, et la partie moresque des édifices est encore debout.

La chimie leur dut non-seulement ses progrès, mais sa naissance, puisqu'ils inventèrent l'alambic de distillation, qu'ils analysèrent les premiers les substances des trois règnes, et qu'aussi les premiers, ils observèrent les distinctions et les affinités des alcalis et des acides, et apprirent à tirer de minéraux et d'autres substances, destructives de la vie et de la santé, des remèdes pour sauver l'une et rétablir l'autre. Quelque bien et quelque mal qu'on puisse dire de l'invention de la poudre à feu, si l'on en recherche l'origine, on verra qu'elle est assez communément donnée à un moine allemand, nommé Schwartz; les Anglais la réclament pour leur Roger Bacon; d'autres l'attribuent aux Indiens ou aux Chinois; mais l'abbé Andrès soutient qu'elle appartient aux Arabes, ou du moins que c'est en combattant contre eux, en Égypte, que les Européens en ont connu, pour la première fois, les effets 340. Il ne balance point à leur faire honneur de l'invention de l'aiguille aimantée et de la boussole, et non pas à Gioja d'Amalfi, ni à Paul de Venise, ni à aucun autre Italien, encore moins à quelque Allemand, Anglais ou Français que ce puisse être: et sur ce point il a pour garant, outre toutes les autorités qu'il allègue, celle d'un auteur italien, extrêmement jaloux de la gloire de son pays, et qui montre dans tout son ouvrage, autant de jugement et d'impartialité que de savoir, je veux dire le savant Tiraboschi 341. Andrès ne s'arrête pas là, il prétend que l'usage du pendule pour la mesure du temps, dont l'Italie et la Hollande se disputent l'invention, était connu des Arabes avant l'existence de Galilée et de Huighens, et il rapporte entre autres preuves, un passage des Transactions philosophiques 342, qui l'affirme positivement.

Mais l'Europe leur eut des obligations plus évidentes et plus faciles à prouver. L'Italie et la France étaient alors égarées plutôt que conduites par une dialectique barbare, dont il faut avouer que les Arabes eux-mêmes augmentèrent les ténèbres par leurs obscurs commentaires sur les obscurités d'Aristote; mais elles reçurent d'eux, comme en dédommagement, Hippocrate, Dioscoride, Euclide, Ptolémée et d'autres lumières des sciences; elles apprirent à se diriger dans les observations astronomiques; à examiner et à décrire les productions de la nature; à en tirer les éléments de la matière médicale, et rouvrirent au charme des vers et des inventions poétiques, des oreilles endurcies par les cris de l'école, et par le bruit des armes.

Il n'est pas inutile de remarquer que parmi tant de livres de sciences, traduits du grec par les Arabes, et qu'ils firent les premiers connaître aux peuples modernes, il ne s'en trouve, pour ainsi dire, aucun de littérature. Homère, lui-même, qui cependant fut traduit en syriaque, sous l'empire d'Haroun-al-Raschid, ne le fut, dit-on, jamais en arabe. On n'y fit passer ni Sophocle, ni Euripide, ni Sapho, ni Anacréon, malgré la passion des poëtes arabes pour les sujets d'amour; ni Hésiode, ni Aratus, malgré leur penchant à traiter les sujets didactiques; ni Isocrate, ni Démosthène; enfin aucun orateur, aucun historien, excepté Plutarque; aucun poëte, aucun auteur purement littéraire 343. Quelle que soit la cause de cette singularité 344, le résultat fut que leur littérature garda son caractère original, que ses beautés comme ses défauts lui appartinrent, et qu'au lieu d'avoir une littérature grecque en caractères arabes, comme on en avait eu une, ou à peu près en caractères latins, l'on eut, et l'on a encore, une littérature proprement et spécialement arabe.

Ils conservèrent aussi dans toute sa pureté le genre de leur musique, art dans lequel on prétend qu'ils excellèrent, et dont la théorie était chez eux fort compliquée, quoiqu'elle le fût moins que chez les Chinois. Leurs ouvrages sont remplis d'éloges de la musique et de ses merveilleux effets. Ils en attribuaient de très-puissants, non-seulement à la musique chantée, mais aux sons de quelques instruments, à certaines cordes instrumentales, comme à certaines inflexions de la voix. Ils raffinèrent beaucoup sur la musique; mais quoiqu'on ait tâché de nous faire connaître la manière dont ils la pratiquaient, c'est celui de leurs arts que nous connaissons le moins 345.

314.Lou gai saber. On entendait par ce mot, non seulement l'art des Troubadours, mais ce mélange de politesse, d'esprit et de galanterie qui régnait en Provence dans le siècle où ils fleurirent.
315.Ce chapitre a été lu dans deux séances de la Classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut. «Le but de l'auteur (comme je l'ai dit, pag. 43 de mon Rapport, fait en séance publique, le Ier. juillet 1808, sur les travaux de cette Classe) était de solliciter les avis et les instructions de ses savants confrères, et surtout des célèbres orientalistes que la Classe renferme dans son sein, et il avoue avec reconnaissance qu'il a eu le bonheur de les obtenir.» En réimprimant ici ce passage, j'ai voulu donner en même temps, et plus de publicité à ma gratitude, et plus d'autorité à cette partie de mon travail.
  Dans cette partie de l'immense presqu'île de l'Arabie, à qui l'on a donné le nom d'heureuse, des peuplades d'hommes nomades, mais guerriers; hospitaliers et généreux, quoique adonnés au brigandage; simples dans leur religion comme dans leurs mœurs, livrés entre eux à des guerres continuelles, à d'implacables vengeances, mais forts et réunis contre tout ennemi commun; libres, et trop amis de l'indépendance pour être possédés de l'esprit de conquête, vivaient depuis un nombre de siècles que l'on n'a plus la présomption de compter, soumis aux mêmes usages qui leur tenaient lieu de lois. Peu connus des nations voisines, ils les connaissaient encore moins, et n'étaient pour elles d'aucun danger, parce qu'ils ne leur portaient aucune envie. Tout-à-coup s'élève parmi eux un de ces hommes que la nature semble produire quand elle est lasse du repos. Il crée pour eux une religion exclusive et intolérante, et leur inspire le double fanatisme de la superstition et de la guerre. Il persuade à ses nouveaux sectateurs, nés dans le sein de l'idolâtrie, qu'ils sont nés pour convertir ou pour exterminer tous les idolâtres. À la tête d'un petit nombre de fanatiques, Mahomet conquit et convertit d'abord son pays même; il y devint bientôt maître absolu, et quand il fut à la tête de tribus nombreuses, quand il en eut fait des armées, quand il leur eut fait croire que chaque soldat était un apôtre, et qu'au défaut de la victoire la gloire des martyrs et d'éternelles récompenses les attendaient, il n'y eut plus de repos ni de paix à espérer, partout où ses armées pouvaient atteindre. Les califes ses successeurs, pontifes et conquérants comme lui, ne laissèrent pas se refroidir un instant le fanatisme militaire de leurs sujets; et un siècle après la naissance de cette religion fatale; ils avaient soumis par leurs lieutenants, depuis les frontières de l'Inde jusqu'à l'océan Atlantique; la Perse, la Syrie, l'Égypte, l'Afrique occidentale et l'Espagne 316.
316.Placée dans la quartier qu'on appelait le Bruchium.
317.M. de Ste. – Croix, Rem. sur les anciennes biblioth. d'Alex., Magaz. encyc., Ve. année, t. IV, p. 433; M. Langlès, Notes et Éclaircissem. sur le voyage de Norden, in-4°, t. III, p. 169 et suiv.
318.Ch. 51.
319.M. de Ste. – Croix.
320.M. Langlès, ub. supr.
321.Abderame.
322.Specimen poeseos persicœ; Vindobonæ, 1771, in proœmio, p. 13.
323.Gibbon, Decline and fall, etc., c. 50.
324.Il existe une volumineuse collection de ces anciennes chansons nationales des Arabes, intitulée Aghâny, et formée par Aboul-Faradge Aly, fils d'Al-Hhoiéïn, natif d'Ispahan, mort en 966 de l'ère vulgaire. Ce savant a ajouté, à la plupart des chansons des commentaires qui contiennent les renseignements les plus curieux et les plus exacts sur les mœurs des anciens Arabes. M. Langlès a acquis, il y a peu d'années, pour la Bibliothèque impériale, un exemplaire de ce précieux recueil, en 4 gros vol. in-folio.
325.Il ont été traduits en anglais par le célèbre William Jones.
326.Voy. Andrès, Orig. Progr. etc., c. 8. Le véritable nom de ce calife ou khalife est Abou Djafar Mansour; mais je l'écris comme on est habitué à l'écrire et à le prononcer en France.
327.Abdallah-Mâmoun.
328.Quelques-uns des détails suivants sont extraits d'un mémoire manuscrit sur l'État des Sciences et Arts chez les Arabes, etc., par M. Pigeon de Sante-Paterne, mémoire couronné à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, en 1781, et dont j'ai dû la communication à l'obligeance de mon confrère, M. Dacier, alors secrétaire perpétuel de cette compagnie, et maintenant de la classe d'Histoire et de Littérature ancienne de l'Institut.
329.Kossa.
330.Le mémoire manuscrit, d'où ce fait est tiré, nomme cette princesse Isma; mais les orientalistes assurent que l'auteur s'est trompé, que ce n'est point là un nom arabe, et que, si le fait est vrai, ce nom, du moins, ne l'est pas.
331.Voltaire, Essai sur les Mœurs, etc., ch. 6.
332.Bailly les évalue à 57 pieds 9 p.
333.J'entends des Éphémérides astrologiques, dans lesquelles on prétend annoncer d'avance les températures et les phénomènes de chaque jour, telles que celles de notre Antoine Mizauld, par exemple: Ephemerides aëris perpetuœ, seu popularis et rustica tempestatum astrologia, etc. Ce Mizauld était un médecin du seizième siècle, né à Montluçon, dans le Bourbonnais. Il a laissé plusieurs autres ouvrages du même genre que celui-ci.
334.Andrès, Orig. Progr., etc., c. 8.
335.M. Sylvestre de Sacy croit que les Fables connues sous le nom de Lokman, transplantées de l'Inde ou de la Grèce sur le sol de l'Arabie, long-temps après Mahomet, furent attribuées à Lokman, à cause de sa réputation de sagesse, et qui le fit surnommer le Sage. Il distingue, ainsi que les Arabes eux-mêmes, ce Lokman de l'ancien Lokman, fils d'Ad, dont la sagesse était célèbre dès le temps de Mahomet. M. de Sacy donne aussi d'excellentes raisons pour ne pas admettre l'opinion que ces Fables sont nées en Arabie. Voyez sa Notice sur les Fables de Lokman, traduites par M. Marcel, dans le Magasin encyclopédique, IXe. année, t. I, p. 382. Nous reviendrons bientôt, avec plus de détail, sur les Fables de Bidpaï.
336.M. Pigeon de Sainte-Paterne, dans le Mémoire déjà cité.
337.Roman de Tamim-Addar.
338.Dans son dixième chapitre; il y emploie 24 pages in-4°. Je voudrais bien que quelqu'un essayât de faire lire en France une dissertation de cette étendue, sur un objet particulier, dans une Histoire générale.
339.Dem. Evang. prop. IV.
340.Andrès, chap. 10. M. Langlès a démontré, dans une Notice sur l'origine de la Poudre à canon, insérée dans le Magasin Encyclopédique, 4e. année (1798), t. I., p. 333, que les Maures d'Espagne connaissaient, dès le treizième siècle, l'usage de la poudre pour lancer des pierres et des boulets de fer, et qu'ils en faisaient usage dans leurs guerres contre les Espagnols. M. Koch, dans son Tableau des Révolutions de l'Europe, est de la même opinion, qu'il appuie sur les mêmes faits, et pense que de l'Espagne cette invention passa en France; t. II, p. 30 et 31. On sait que la poudre ne fut connue en France qu'en 1338.
341.Tom. IV, liv. II, c. ii.
342.Dans une lettre latine, écrite par le célèbre astronome Édouard Bernard, en 1684. Trans. phil., n°. 158.
343.Andrès, Orig. Progr., etc. ii.
344.Selon une observation de mon savant confrère, M. Sylvestre de Sacy, recueillie et citée par M. Œlsner, dans son Mémoire sur les effets de la religion de Mohammed, couronné en 1809 à l'Institut, par la classe d'histoire et de littérature ancienne, cette indifférence pour les poètes grecs naissait, dans les Sarrazins, de l'horreur qu'ils avaient pour l'idolâtrie; elle était telle, qu'ils n'osaient pas même prononcer les noms des faux dieux. Voyez Des Effets de la Rel. de Moham. Paris, 1810, p. 133. D'autres pensent, et M. Langlès est notamment de cet avis, que l'horreur pour l'idolâtrie n'ayant pas empêché les Musulmans de conserver des documents sur la religion et les idoles des Arabes avant Mahomet, ni d'étudier la religion des Hindous, leur ignorance dans la mythologie grecque ne doit être attribuée qu'à l'impossibilité où ils étaient de connaître les ouvrages originaux. «Toutes les traductions arabes des ouvrages grecs ont été faites sur de très-mauvaises versions syriaques. Les textes ne sont pas moins défigurés que les noms propres. Il n'existe peut-être pas un seul ouvrage traduit immédiatement du grec en arabe. Toutes les traductions arabes que l'on connaît semblent faites en dépit du sens commun, et ne peuvent donner aucune idée des auteurs originaux». (Note manuscrite de M. Langlès.)
345.On trouve un très-long chapitre sur la Musique arabe, dans l'Essai de M. de La Borde, t. I., p. 175; il est de M. Pigeon de Sainte-Paterne, alors interprète des langues orientales, le même dont j'ai cité plus haut un Mémoire manuscrit. Ce chapitre est peu utile pour ceux qui ne savent pas l'arabe, et peu satisfaisant, dit-on, pour ceux qui le savent. Casiri, t. I de sa Bibliothèque, donne les titres de plusieurs ouvrages arabes sur la pratique et sur la théorie de cet art.
Vanusepiirang:
12+
Ilmumiskuupäev Litres'is:
30 september 2017
Objętość:
451 lk 2 illustratsiooni
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