Une Lueur Au Cœur Des Ténèbres

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Kyoko sortit de la chambre en espérant qu'elle aurait le temps de grignoter quelque chose avant de sortir mais avant même qu'elle n'ait pu atteindre la cuisine, quelqu'un tambourinait à la porte.

— Mon Dieu, j'espère que ce n'est pas Toya, murmura-t-elle de façon inaudible et elle se demanda même si c'était une bonne idée d'aller ouvrir.

Il lui restait encore environs 20 minutes avant qu'il ne soit l'heure de son rendez-vous avec Suki alors Kyoko se décida à ignorer les coups frappés à la porte pour le moment, craignant d'avoir à affronter quiconque se trouvait de l'autre côté.

C'est étonnant comme la peur a le pouvoir de vous faire vous sentir comme un enfant de cinq ans. Les sourcils de Kyoko tressaillirent alors qu'elle retenait son souffle.

Les coups à la porte se faisaient un peu plus sonores mais cette fois ils furent suivis de paroles.

— Allez, Kyoko, je sais que tu es là. Ne m'oblige pas à enfoncer cette porte !

Ce fut dit dans un ricanement.

Kyoko leva les yeux au ciel en pensant que Suki parlait comme un flic. Elle ouvrit la porte à sa souriante meilleure amie qui immédiatement l'attrapa par le bras et la tira hors de l'appartement.

— Viens, allons-y. J'ai un mauvais pressentiment qui me dit que si nous ne partons pas maintenant , Shinbe va se montrer ou quelque chose du genre.

Kyoko eut à peine le temps de verrouiller la porte avant que Suki ne la traîne dehors.

*****

Kyou tira les lourds rideaux noirs afin de révéler la fenêtre, à présent que le crépuscule était là. Sa longue crinière blanche argentée se déploya autour de lui lorsqu'il ouvrit la fenêtre, laissant entrer le vent nocturne qui vint caresser son visage d'ange. Vêtu de noir, il avait l'air d'un ange déchu.

L'argent lui avait apporté la liberté de décider de ses propres horaires et le pouvoir de s'assurer qu'il ne serait pas dérangé. Avoir acheté entièrement le dernier étage de l'hôtel le plus cher de la ville lui donnait accès à toute la solitude dont il avait besoin et à la vue qu'il voulait. Regardant de l'autre côté de la rue, il pouvait voir que la queue avait déjà commencé à se former devant le Club Minuit, la boîte de nuit la plus à la mode de la ville. C'était une cantine parfaite pour les créatures de la nuit.

La longue queue était composée d'un grand nombre de jeunes étudiantes vicieuses et de jeunes cons qui les suivaient. Le regard torturé de Kyou fut traversé d'une lueur de mépris alors qu'il commença à parcourir la file d'attente des yeux en se demandant lequel d'entre eux attirerait l'attention de celui qu'il traquait. Qui serait la prochaine victime d'Hyakuhei ?

Kyou pouvait ressentir la présence d'Hyakuhei dans la ville et se demanda si Hyakuhei pouvait sentir que la mort était à ses trousses. Cette fois les choses seraient différentes. Kyou l'avait retrouvé trop facilement, comme si Hyakuhei avait laissé une piste exprès afin qu'il la suive. Les morts et disparitions d’étudiants du coin était comme une évidente carte de visite en ce qui concernait Kyou, qui ne pouvait provenir que d'une personne. Il n'aimait pas penser qu'Hyakuhei soit en train de le mener jusqu'ici.

— Je ne suis plus sous ton contrôle. gronda Kyou alors que le sang s'écoulait entre ses doigts refermés, les yeux teintés de rose.

— Tu n'as plus aucun pouvoir sur moi... plus maintenant !

Calmant sa rage croissante, Kyou remit le masque sans émotion sur son visage, masquant son aura. Il était temps pour le prédateur de devenir la proie.

S'il pouvait ressentir la force vitale d'Hyakuhei, Kyou aurait besoin de faire très attention afin d'empêcher son créateur de sentir également sa présence.

*****

Kyoko était surprise de la taille réelle de la boîte de nuit. Ses lèvres s'entrouvrirent quand Suki entra dans l'immense parking. Suki avait voulu arriver un peu tôt pour éviter la file mais d'après ce que Kyoko pouvait dire, une file avait déjà commencé alors ils se dépêchaient de sortir de la voiture. Kyoko pouvait voir des visages familiers de l'université qu'ils fréquentaient et sourit en remarquant que son amie de longue date Tasuki était l'un d'eux.

Tasuki aperçu Kyoko et Suki depuis l'endroit ou il se trouvait dans la foule. Il avait laissé ses amis le convaincre de venir et comme il n'avait rien de mieux à faire à présent que les examens de fin d'année étaient terminés, il avait accepté gracieusement.

Il était beau et bien bâtit, avec des cheveux bruns lui arrivant aux épaules et des yeux couleur chocolat qui faisaient fondre le Cœur des filles.

Il était également un des gars les plus populaires de la fac mais Tasuki était surtout connu pour les excellents résultats qu'il obtenait dans toutes les matières et il était plus gentil que la plupart de ses camarades.

Bien sûr, le fait qu'il soit l'une des personnes les plus riches de l'école, même si rien dans son comportement ne l'indiquait, boostait également sa réputation.

Se faufilant à travers la horde de gens, Tasuki approcha Kyoko avec un sourire authentique. Il la connaissait depuis le collège et il avait toujours eut, en secret, le béguin pour elle. Ils étaient sortis ensemble de façon discontinue mais cela n'avait rien été de sérieux... un peu plus comme des meilleurs amis en vérité, et cela faisait un moment qu'ils n'avaient pas fait ça.

Il lui aurait demandé de sortir avec lui plus souvent mais ce mec, Toya, ou le chef de la sécurité étaient toujours à proximité ces derniers temps. Il aurait pu jurer qu'il avait entendu un grondement la dernière fois qu'il l'avait approchée alors qu'elle était avec l'un d'eux.

Avec cela en tête, il parcouru la zone des yeux en espérant la trouver seule. Non pas qu'il ait peur d'eux... non... Jamais...

Suki pouvait voir la nervosité de Tasuki et rigola bien fort.

— C'est bon, Tasuki.

— Nous sommes venues ici par nous-même.

Elle sourit devant l'expression de confusion de Kyoko puis attrapa Tasuki par le coude, le faisant entrer dans la file d'attente avec elles. Comme chaque personne qui connaissait Tasuki, elle savait qu'il avait un faible pour Kyoko... enfin, tout le monde sauf Kyoko, à vrai dire.

Kyoko rougit lorsque Tasuki se retourna pour lui faire face. Elle n'avait pas réalisé à quel point il était devenu grand.

— Salut, Tasuki, cela fait un bail. J'ai entendu dire que tu t'en sors très bien encore cette année.

Son visage s'illumina de joie car il s'était passé bien trop de temps depuis la dernière fois qu'elle et lui avait passé du temps ensemble. Elle avait toujours eu ce sentiment de sécurité à ses côtés... comme avec un meilleur ami. Il lui avait manqué.

Un doux sourire vint embellir les lèvres de Tasuki, cela lui faisait plaisir qu'elle ai continué à se préoccuper de lui, même à distance. Peut-être avait-il encore une chance avec elle ? Il souhaitait réellement avoir une chance de lui prouver à quel point elle comptait encore pour lui et combien il voulait être avec elle, qu'il n'était pas trop bien pour elle comme elle avait toujours eu l'air de le croire.

Pour une raison inexplicable, elle semblait penser qu'il s'efforçait de faire tout ce qui était possible pour la voir uniquement en raison de leur amitié née en fin de collège. Il avait l'intention de rectifier cette idée fausse.

— Ouais, Kyoko, si jamais tu a besoin d'aide, ce sera avec plaisir que je viendrais t'aider avec tes leçons, peut importe le moment.

Il avait la secrète envie de se cogner la tête contre le mur de briques car une fois de plus, il avait parlé comme un meilleur ami au lieu de s'exprimer comme un petit-ami potentiel.

Suki secoua la tête en détectant le regard torturé de Tasuki alors qu'il souriait à Kyoko.

Pauvre gars pensa-t-elle en se mettant à sourire malicieusement. Il avait seulement besoin d'un petit coup de pouce dans la bonne direction.

*****

Le regard de Kyou se concentra sur la foule d'enfants naifs qui grossissait. Un si grand choix pour Hyakuhei. songea-t-il. C'était toujours la même chose. Ôter la vie et s'en tirer... exactement comme le monstre s'en était tiré par le passé. Ses doigts griffus s'accrochèrent au rebord de la fenêtre, il se demandait, frustré, s'il pouvait arrêter le massacre.

Il lui faudrait se rapprocher et se mêler à la foule. Souriant à l'idée que sa chevelure argentée et ses yeux dorés puisse avoir une chance de passer inaperçu dans la foule, Kyou concentra à nouveau son attention sur la foule compacte.

Balayant le parking du regard une fois de plus, il s'arrêta en sursaut sur un groupe de trois se trouvant dans la première partie de la queue. L'aura qui enveloppait le trio était remarquablement différente de celle des autres humains. Une douce nuance de pure lumière blanche qui enveloppait le groupe éblouit l’œil intérieur vampirique de Kyou.

Regardant avec moins d'intensité, Kyou secoua la tête et regarda à nouveau le groupe.

Même avec ses sens émoussés volontairement, il pouvait détecter une faible lueur tourbillonnante autour de ces trois silhouettes. Un pâle arc-en-ciel de poussière pailletée flottait directement au dessus d'eux, obscurcissant la lumière comme pour les masquer à son regard.

Kyou explora du regard le ciel au dessus d'eux pour ne trouver que la nuit. Il ferma à demi les yeux avant de les poser à nouveau sur le groupe car il était en train de comprendre bien plus que ce qu'il était supposé savoir.

 

Il n'avait jamais rien vu de tel de toute sa vie sans fin. Un vague souvenir attira son attention, le faisant écarquiller les yeux toujours posés sur le groupe. Il était en train de se rappeler les paroles de son jeune frère avant qu'Hyakuhei ne l'assassine sans pitié.

— ... Si seulement nous pouvions trouver le Cristal du Cœur du Gardien... alors peut-être que nous serions délivrés de l'obscurité, mon frère...

Kyou avait ri avec insolence, répondant à Toya que le joyau n'était qu'un mythe et qu'il était impossible à trouver, même dans les légendes. Toya avait ignoré sa réponse :

— L'aura de celle qui protège le joyau brillera d'une lumière sacrée. Ne veux tu pas être libre ?

Un sentiment de mélancolie s'installa en Kyou avec le souvenir de cette question de son frère. Il aurait donné n'importe quoi pour libérer son frère de cette vie dans laquelle Hyakuhei l'avait entraîné. La courant d'air passa par la fenêtre, écartant sa longue chevelure de son visage, comme pour lui dire de s'en aller, comme si Toya lui même lui disait de partit.

Ramenant l'obscurité environnante à son corps meurtrier, Kyou émergea sans se faire remarquer au milieu de la foule de jeunes qui ne se doutaient de rien, son intense regard ne quittant jamais le point d'où scintillait la plus pure des douces lumières.

*****

Kyoko gloussa lorsqu'elle vit Suki tortiller ses sourcils dans le dos de Tasuki. Suki avait vraisemblablement passé trop de temps en compagne de Shinbe récemment. Elle loucha et tira la langue faisant presque plier de rire Suki, puis elle changea brusquement d'expression lorsque Tasuki se retourna pour comprendre la raison de l'hilarité de Suki. À cause de cela, Suki fut obligée de s'accrocher au mur pour empêcher ses jambes de se dérober sous elle alors que Kyoko se contentait de hausser les épaules à l'intention de Tasuki en disant :

— Qui sait ce qui peut bien lui passer par la tête... Elle n’a jamais été normale.

Elle leva un sourcil en ajoutant :

— Au moins une fois par semaine, je suis obligée de la faire échapper de l'asile autrement son état empire et elle essaie de ronger les arbres devant le dortoir.

Tasuki sourit en se penchant vers l'oreille de Kyoko comme pour lui murmurer quelque chose puis dit à voix suffisamment haute pour que Suki puisse entendre :

— Peut-être que tu devrais l'y ramener en rentrant chez toi ce soir.

Kyoko hocha la tête joyeusement puis elle sentit le duvet sur sa nuque se dresser comme si quelqu'un était en train de la surveiller. espérant que ce ne soit pas Toya en train de les suivre en secret, elle tenta de l'ignorer en gardant son attention sur Suki et Tasuki.

Suki reprit finalement son souffle suffisamment pour rappeler à Kyoko qu'elles avaient une soirée pyjama de prévue plus tard, dans la cellule capitonnée puis elle demanda à Tasuki s'il aurait aimé se joindre à elles.

— Nous avons même une camisole de force pour l'occasion.

Elle leur tira la langue à tous les deux.

— Rentre ça avant de blesser quelqu'un, répliqua Kyoko et sa prompte récompense fut une Suki qui resta bouche bée.

Alors que la file commençait à se mouvoir, Kyoko regarda par dessus son épaule en se demandant qui était en train de la surveiller. Elle ne vit que les lumières du parking et une horde de gens en train d'attendre pour entrer puis elle se renfrogna devant son évidente paranoïa. La sensation désagréable qu'une personne était en train de la surveiller refusait de disparaître et cela l’inquiétait. Elle se souvint de l'avertissement de Kotaro à propos d'un harceleur sur le campus et se mit soudain à regretter de ne pas lui avoir donné d'infos sur le lieu où elles allaient.

Suki l'attrapa par la main et la traîna derrière elle puisqu'elle bloquait la file. Kyoko ignora la sensation d'étrangeté alors qu'elles pénétraient dans le bâtiment et que son attention était attirée par l'intérieur de l'immense boîte de nuit.

Kyou l'avait vu se retourner comme si elle pouvait le percevoir et en fut étonné. Ses yeux s'étaient attardé à l'endroit même ou il se tenait mais il savait qu'elle ne pouvait pas le voir dans l'ombre. Sous couvert de l'obscurité il l'avait gardée à l’œil alors qu'il pénétrait dans l'établissement. Son regard doré se déplaçait dans la pièce car il n'y avait pas que des humains dans les coins sombres mais ils n'étaient qu'un danger de seconde catégorie et ne méritaient pas son attention.

Suki les mena dans une zone proche du bar afin qu'ils n'aient pas à aller trop loin pour chercher des boissons et qu'ils puissent avoir quand même une bonne vue sur la piste de danse. La musique battait déjà son plein mais pas au point qu'on soit obligé de hurler pour se faire entendre.

Kyoko était ébahie de voir à quel point l'endroit était joli à l'intérieur. Elle commençait à être vraiment contente d'avoir laissé Suki la persécuter jusqu'à ce qu'elle accepte de venir. Après tout, il n'y avait pas que les études, dans la vie, à ce qu'il semblait et pendant plus d'une semaine, tout ce qu'elle avait fait c'était étudier. Toute l'énergie du lieu était addictive et elle sourit, excitée.C'était un des rares moments ou elle avait l'impression que n'importe quoi pouvait arriver.

Au lieu de tables et de chaises, l'établissement avait opté pour des canapés trop rembourrés ici et là avec de petites tables de verre pour poser les boissons. Violet, bleu, noir étaient les principales couleurs de la boîte, lui donnant un air de mystère et de magie avec toutes les lumières changeant constamment en créant une atmosphère de chaos sensuel. C'était presque enivrant.

Des zone profondément sombres prêtaient de l'intimité à ceux qui en voulaient et Kyoko rougit en pensant à toutes les choses qui se produisaient parfois dans l'ombre... des choses qu'il lui restait encore à découvrir. Elle se remit à se demander ce que Kotaro était en train de faire avant de s'arracher à ces pensées pour se concentrer à nouveau sur ses amis, en se sentant coupable.

Kyou pris un siège dans un des coins les plus sombres proche de l'aura intensément pure. En observant le groupe, il pu constater que la lumière provenait uniquement d'un seul individu. Son regard s'adoucit pour la première fois depuis un nombre incalculable d'années, uniquement pour un instant alors qu'il la regardait sourire pendant qu'elle jaugeait la grandeur du club. C'était comme regarder le soleil se lever et c'était quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis longtemps.

Elle était belle, avec une longue chevelure auburn qui ondulait et se détachait du haut de soie blanche qu'elle portait.

Il détailla du regard son corps parfait, prenant note de la chair exposée au niveau de la taille et de la petite jupe mini dont émergeaient deux longues jambes musclées avant de remonter vers son cou... qui était également exposé. Il suivait la courbe qui allait jusqu'à son visage avec un grondement désapprobateur. Elle lui offrait un angle de vue qui lui empêchait de voir ses yeux... les yeux étaient le miroir de l'âme et il lui fallait les voir. Son instinct le poussait à réagir d'une façon qui lui était inconnue. Ce sentiment qu'il ne savait décrire l'agitait et lui rappelait, d'une façon, son frère. Il n'aimait pas l'inconnu. Il obscurcit les ombres autour de lui alors qu'elle se retournait, le balayant du regard, mais il les avait vus. Cela lui avait presque coupé le souffle. Elle avait des yeux d'émeraude respirant l'innocence... mais il pouvait également voir la puissance et la turbulence dissimulées là.

Kyou serra le poing si fort qu'il sentit des gouttes de sang en train de perler là où ses ongles acérés avait crevé la chair. Pourquoi une telle innocence ici, dans un tel lieu ? Ca devrait être interdit. Il sentit naître un grondement provenant du plus profond de lui et tenta de le faire taire.

Si son pressentiment se révélait juste et qu'Hyakuhei faisait une apparition, alors la situation pouvait devenir très périlleuse, très rapidement. Était-elle celle qui détenait le Cristal du Cœur du Gardien en elle ? Les paroles de son frère revinrent le hanter une seconde fois.

— ... Mon frère, si nous le trouvons alors nous pourrons être délivrés de lui...

Faisant abstraction des autres sons dans la boîte de nuit, Kyou concentra tous ses sens sur elle afin de pouvoir en apprendre plus et de se préparer. Son regard doré torturé luisait presque alors qu'il s'enfonçait dans les pensées du groupe attablé avec elle. Écouter les pensées des mortels était une méthode qu'il n'avait pas employée depuis longtemps.

Tasuki proposa de payer la première tournée puisque le barman était son cousin. Il n'allait pas laisser se perdre sa chance d'impressionner Kyoko. Il savait qu'elle le considérait comme un ami mais il voulait être tellement plus, si seulement elle pouvait ouvrir les yeux et voir le dévouement qu'il lui offrait. Il n'y aurait jamais d'homme qui l'aimerait plus que lui. C'était tout simplement impossible.

Suki sourit en entendant dire qu'il connaissait le barman et demanda à Tasuki de leur ramener à tous un Long Island ice tea. Tasuki fit un clin d’œil à Kyoko en rougissant, hochant la tête et leur disant qu'il reviendrait de suite.

Il partit chercher les boissons des filles aussi vite que cela lui fut possible.

Kyoko se mit à faire les yeux ronds en regardant Suki.

— Des Long Island ice tea ? Mais nous sommes...

Suki agita la main d'un geste péremptoire pour la faire taire.

— Allez, Kyoko. Faut vivre un peu ! Les exams sont finis et de plus... nous en avons déjà bu,

Suki tenta d'égayer l'humeur de Kyoko en faisant la grimace et en roulant des yeux. espérant changer de sujet, elle ajouta :

— Je dois l'avouer, Kyoko, dans cette tenue et avec tes courbes... tu n'as pas l'air d'une mineure.

Elle rigola très fort en voyant l'expression choquée de Kyoko.

Kyoko lança à Suki un regard sceptique.

— Deux fois, Suki ! J'en ai bu deux fois, et je me rappelle à peine de chaque occasion... et je n'ai pas besoin de m'habiller ainsi pour prouver que j'ai l'âge de boire.

Kyoko rougit en visualisant ce dont elle pouvait encore se rappeler de son dernier anniversaire. À cause de Suki, elle n'avait pas beaucoup de souvenirs de sa propre fête d'anniversaire.

Elle se rappelait une coupe de fruits géante que Suki lui avait tendue avec un sourire innocent. Elle savait le faible que Kyoko avait pour les fruits et elle s'en était servie. Kyoko avait ù

Elle avait avalé presque tout le contenu de la coupe avant de se rendre compte que les fruits avaient été imbibés d'alcool.

Elle va encore m'attirer des ennuis... j'en suis sûre ! gémit Kyoko intérieurement.