Loe raamatut: «Hors De L'Ordinaire»

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Table of Contents

Books by Naomi Bellina

Title Page

Legal Page

Book Description

Dédicace

Informations sur les marques déposées

Chapitre Premier

Chapitre deux

Chapitre trois

Chapitre quatre

Chapitre cinq

Chapitre six

Chapitre sept

Chapitre huit

Chapitre neuf

Chapitre dix

More exciting books!

About the Author

Totally Bound Publishing books by Naomi Bellina

The Adventures of Star Lite

Out of the Ordinary

Into the Magic

Awaken the Fire

Les aventures de Star Lite

HORS DE L’ORDINAIRE

NAOMI BELLINA

Hors de l’ordinaire

ISBN # 978-1-80250-026-4

©Droit d’auteur Naomi Bellina 2012

Illustration de couverture effectuée par Posh Gosh ©Droit d’auteur octobre 2012

Traduit par Guy-Valery Ebanga Tsimi 2021

Conception du texte intérieur par Claire Siemaszkiewicz

Édition entièrement reliée

Il s'agit d'une œuvre de fiction. Tous les personnages, lieux et événements sont issus de l'imagination de l'auteur et ne doivent pas être confondus avec les faits. Toute ressemblance avec des personnes, vivantes ou mortes, des événements ou des lieux est purement fortuite.

Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite sous quelque forme matérielle que ce soit, que ce soit par impression, photocopie, scanner ou autre, sans l'autorisation écrite de l'éditeur, Totally Bound Publishing.

Les demandes doivent être adressées en premier lieu, par écrit, à Totally Bound Publishing. Tout acte non autorisé ou restreint en rapport avec cette publication peut donner lieu à des poursuites civiles et/ou pénales.

L'auteur et l'illustrateur ont fait valoir leurs droits respectifs en vertu des lois de 1988 sur les droits d'auteur, les dessins et modèles et les brevets (telles que modifiées) pour être identifiés comme l'auteur de ce livre et l'illustrateur de l'œuvre d'art.

Publié en 2021 par Totally Bound Publishing, Royaume-Uni.

Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, scannée ou distribuée sous quelque forme imprimée ou électronique que ce soit sans autorisation. Veuillez ne pas participer ou encourager le piratage de matériel protégé par des droits d'auteur en violation des droits des auteurs. N'achetez que des copies autorisées.

Totally Bound Publishing est une marque de Totally Entwined Group Limited.

Si vous avez acheté ce livre sans couverture, vous devez savoir que ce livre est un bien volé. Il a été déclaré comme "invendu et détruit" à l'éditeur et ni l'auteur ni l'éditeur n'ont reçu de paiement pour ce "livre dépouillé"

Tome 1 dans la série,

Les aventures de Star Lite

Le danger, la magie, le désir et l’amour se rejoignent dans la présente histoire de Star Lite, une femme hors du commun dotée d’un talent extraordinaire en matière de magie et d’amour.

Au sortir d’un fiasco dévastateur survenu le jour de son mariage, la célibataire endurcie, Star Lite, a très envie de paix et de tranquillité pour soigner son cœur brisé. Au lieu des vacances ordinaires d’été qu’elle a prévu, elle est transportée sur une planète inconnue, voire avec des habitants inconnus et un homme agaçant mais attirant, connu sous le nom d’Adam, qui prétend être magicien. Star sent un danger à cet endroit et ses soupçons sont confirmés puisque les deux personnes assistent à une démonstration bizarre de puissance d’un roi fou. Ils nouent un lien désagréable de danger et travaillent au-delà de leurs différences puisqu’ils cherchent un moyen de s’échapper, et tentent de négocier avec deux lutins sensuels, qui essayent de protéger leur dirigeant. Lorsque le roi prend une décision idiote, le danger menace toute la planète. Pas du genre à abandonner sans se battre, Star accepte à contrecœur de faire des expériences sexuelles, découvre ses pouvoirs magiques inexploités et ouvre son cœur à l’éventualité d’un amour.

Dédicace

Le présent livre est dédié à tous ceux qui croient au pouvoir de la magie.

Informations sur les marques déposées

L’auteur reconnait le statut de marque déposée et les titulaires de marques des mots-symboles suivants, mentionnés dans la présente œuvre de fiction :

Discovery Channel: Discovery Communications, Inc.

Sherlock: Sir Arthur Conan Doyle/Conan Doyle Estate Ltd.

Chapitre Premier

Star claqua le tiroir fermé de son bureau lorsqu’elle poussait un soupir de soulagement. Une autre année scolaire qui prend fin et pas assez tôt pour lui convenir. Ce trimestre avait semblé traîner plus en longueur que le trimestre précédent. D’ailleurs, le trimestre précédent avait traîné plus lentement que celui d’avant. Cette tendance ne plaisait pas à Star. La vie allait-elle se poursuive de cette façon, jusqu’à ce qu’elle se levât un septembre en hurlant, tout en refusant de sauter hors du lit ? Elle avait cette année une bonne raison d’être déprimée. Mais, même sans cette angoisse supplémentaire, la joie d’enseigner s’évanouissait lentement.

Elle aimait quand même ses élèves et se plaisait à faire bouger les choses dans leurs vies. Toutefois, cette tâche devenait davantage difficile chaque année. Il y avait moins d’argent dans le budget à dépenser sur des fournitures nécessaires et davantage d’exigences sur le temps consacré aux travaux administratifs des enseignants. Chaque enfant bénéficiaient de peu d’attention particulière et la normalisation des contrôles changeaient le mode d’enseignement des enseignants, et non en bien, à son humble avis.

Chaque année, elle réfléchissait sur son avenir et cette année paraissait particulièrement sombre. Elle ignorait dans quelle classe elle donnerait cours l’année prochaine, voire pas du tout. Les rumeurs de licenciements couraient extrêmement vite. Star jeta un dernier regard tout autour puis marcha jusqu’à la porte, tout en ramassant son sac à main et la boîte qui contenait les derniers restes d’ordures de bureau. Elle était à mi-chemin de la salle lorsque la porte s’ouvrit.

Un vieil homme se tint dans le couloir. Il était grand, mince et pâle. En outre, sa chemise et son pantalon tombaient sur son corps comme des vêtements sur une corde à linge. Sa peau était du blanc pur, presque transparent. Star essaya en vain de le prendre pour un parent. Elle ouvrit le sac à main, tout en visant instinctivement le gaz poivré. Il y avait d’autres personnes dans le bâtiment et il n’y avait aucune raison de soupçonner un danger, mais vaut mieux prévenir que guérir. L’étranger pénétra dans la salle de classe.

« Mme Lite ? » demanda-t-il d’une voix étonnamment grave.

Star s’était attendue plus à un chuchotement sec émanant de son corps squelettique.

« Oui, c’est moi, que puis-je faire pour vous ? »

« Puis-je m’entretenir avec vous un instant ? Au sujet de mon fils. »

Eh bien, bon Dieu ! Star eut très envie de refuser et de rentrer chez elle. Elle était convaincue que cet homme n’était pas le père de l’un de ses enfants présents et si son fils devait rester avec elle le semestre prochain, elle préfèrerait attendre jusqu’à ce moment pour commencer les discussions parents-élèves.

« J’ai un autre rendez-vous à honorer », mentit-elle. « Est-ce possible de gérer ça par email ? »

« Je ne prendrai qu’un instant de votre temps. Pouvons-nous nous asseoir ? »

Star déposa sa boîte d’ordures au sol dans un bruit sourd. Elle prit place sur le pupitre de l’élève et fit signe à l’homme d’en faire autant. Ce pupitre n’était pas adapté aux adultes, certainement non adapté à quelqu’un de sa taille, et elle espérait que la sensation de gêne que ça procurerait à cet homme abrégerait la conversation.

« Je suis le père de Curtis Smith », dit-il, lui tendant la main pour la saluer. « Il était dans votre classe l’année passée. Il parlait beaucoup de vous. »

« Et comment se porte Curtis ? » Demanda Star, qui se creusait la cervelle pour se rappeler de l’élève qui portait ce nom.

« Il se porte bien. Il vit avec sa mère maintenant. Je l’ai rencontré récemment et il m’a demandé de vous donner ceci. » L’homme présenta une petite boîte à couvercle scintillante. « Curtis disait que vous l’avez beaucoup aidé dans ses études et il ne vous a jamais remercié comme il se doit. Il tenait à ce que vous preniez ceci en signe de gratitude. » L’homme se mit debout. « Merci de m’avoir accordé votre temps, Mme Lite. » Il lui afficha un sourire pâle et sortit de la salle.

Star s’assit pendant un instant, ne comprenant pas vraiment ce qui s’était passé. Elle se rendit compte que l’homme ne lui avait pas donné son nom, juste celui de son fils, Curtis Smith qui lui disait quelque chose, mais elle ne parvenait pas à se faire une représentation de l’enfant. Il n’a sûrement pas été un fauteur de troubles ou un élève exceptionnel. Elle a beau essayé suivre les traces de tous ces élèves, elle n’y parvenait pas.

Elle saisit sa boîte d’ordures une fois de plus et se dirigea vers la porte étant soulagée parce que la rencontre avait été brève. Bizarre mais brève. Elle passerait voir Curtis Smith à son retour à la maison, mais pour l’instant, sa priorité était de sortir de ce bâtiment avant que quelqu’un d’autre la retienne.

* * * *

Une fois chez elle, Star jeta son sac à main sur la table de la cuisine et jeta la boîte des déchets de la salle de classe dans un coin. Le désordre serait plus susceptible de rester là pendant l’été. Elle fouillerait donc rapidement dans cette pagaille et retirerait ce dont elle avait besoin au début de l’année scolaire suivante. Pour l’instant, une douce liberté régnait.

Ouvrant le frigo d’un coup sec, elle était déçue —mais pas surprise — de constater que les rayons étaient terriblement vides. Il est temps de faire ses emplettes. Star fouilla son sac à main pour prendre une cigarette. Elle mit alors un tiroir de cuisine sens dessus dessous avant de chercher dans sa chambre et la salle de séjour. Si elle ne parvenait pas à manger, elle aurait aussi bien pu fumer bien qu’elle ait, en principe, abandonné la cigarette. Rien à manger, rien à fumer. Était-ce trop tôt pour boire ? Ah-ha—trésor ! Il reste une cigarette dans un paquet caché.

La sonnerie discordante du téléphone rompit le silence. Elle vérifia l’identité de la personne qui appelait et grogna. Sa cousine Betty. Elle savait exactement ce que cet appel impliquerait. Elle était aussi tentée d’ignorer l’appel mais Betty insisterait jusqu’à obtenir une réponse. Elle aurait bien pu mettre un terme à cette conversation avec elle.

« Allô ? » Star marmonna dans le téléphone, tout en posant l’appareil en équilibre sur son épaule. Elle posa l’attirail pour fumeurs, tout en refusant de gâcher ce petit plaisir malgré cet appel.

« Allô, est-ce Star à l’appareil ? » demanda la voix à l’autre bout du fil.

Qui d’autre décrocherait à un appel chez moi. D’ailleurs, ne reconnais-tu pas ma voix après toutes ces années ? Juste une fois, Star brûlait d’envie d’envoyer une réplique brusque à Betty mais le sarcasme était inutile sur sa gentille et innocente cousine.

« Oui, Betty, c’est Star à l’appareil. Quoi de neuf ? » Demanda-t-elle, tout en espérant entrer rapidement dans le vif du sujet.

« Tu es actuellement en vacances, n’est-ce pas ? Es-tu enthousiaste à l’idée de te reposer pendant l’été ?

« Oui, je suis très enthousiaste. Je suis plutôt prise en ce moment. Avais-tu besoin de quelque chose ? »

« Oh, je voulais simplement me rassurer que tu te prépares pour notre fête du 4 juillet. On devrait vite commencer à s’organiser. »

« Betty, nous sommes le premier juin. Avons-nous vraiment besoin de penser à juillet si tôt ? »

« Bien sûr ! Il y a tellement beaucoup de choses à faire. Alors, tu veux t’occuper de quoi? La décoration ? Les desserts ? Ou peut-être du plateau des boissons. Ça alors ! Je suis emballée juste à l’idée d’y penser ! »

Star avait envie de gerber juste à l’idée d’y penser, mais elle s’est forcée à respirer profondément et expirer lentement. Betty avait un bon cœur, elle ne pouvait pas aider mais elle était parfois trop excitée.

« Et si je te rappelais dans une semaine ? Je dois déballer mes matériels scolaires et effectuer quelques travaux. »

« Oh, chérie, es-tu encore triste ? Je te trouve triste. Ça alors, j’en voudrais aussi à ce sale type après ce qu’il t’a fait. Tu es une si bonne partenaire, tant pis pour lui, tu sais. »

« Je ne suis pas triste, je vais bien, » disait-elle, tout en refusant de penser à son ex-fiancé et à cet horrible jour. « Il ne me mérite pas. Tu as raison, tant pis pour lui. C’est du passé. »

« C’est ça ! Ne perds même plus ton temps à penser à lui. Tu dois juste te ressaisir, terminer ce que tu as à faire et m’appeler. Toutefois, ne traîne pas trop. Nous avons beaucoup de choses à préparer ! »

Star lui dit au revoir et raccrocha. Elle essaya de susciter une petite indignation auprès de Betty. Maudite soit-elle pour avoir voulu la mêler aux travaux relatifs à la fête à laquelle elle ne voulait même pas assister et maudite soit-elle pour avoir augmenté ses soucis. Star avait trop de projets à gérer cet été, trop de choses à faire.

Mais il n’y avait aucune indignation. Elle ne sentit pratiquement rien. La même chose qu’elle avait senti en permanence depuis ... combien de temps s’était écoulé depuis l’Événement, près d’un an ? Aucune joie, aucune colère, aucun chagrin, juste une grosse impression d’ennui de chaque jour. Cette impression commençait lorsqu’elle se réveillait. Elle se poursuivait toute la journée et dans la nuit, lorsque Star avait ces pensées fugaces qui résonnaient dans son esprit avant de dormir, affirma-t-elle. Même ses rêves furent ennuyeux et ternes.

D’ailleurs, la vérité était qu’elle n’avait rien à faire cet été. Aucun projet. Rien. Elle avait quelque chose en vue la plupart du temps : un cours à donner ou à suivre, des projets à réaliser dans son jardin ou autour de sa maison, un engagement qui lui donnait une bonne raison de sauter du lit le matin. Ce n’est pas le cas cette année. L’été arriva, en quelque sorte, sans qu’elle s’en rendît compte et sans organisation.

Star savait qu’elle n’était pas à l’aise avec son état d’esprit actuel. Elle entendit l’expression « dépression clinique » chuchotée dans la salle des enseignants et sut que ce pourrait être le cas, mais elle ne nourrit pas assez le désir d’étudier le problème. Elle promettait toujours de prendre rendez-vous avec le médecin, mais ne l’a jamais fait. L’idée de prendre des comprimés était en particulier loin d’être séduisante et elle pensait que les médicaments étaient la seule chose qu’un médecin lui donnerait.

Ce dont elle avait vraiment besoin, c’était de faire une pause de sa routine quotidienne. Peut-être de trouver quelque chose totalement différente à faire cet été, quelque chose pour sortir de l’ordinaire. Quelque chose qui la secouerait. Elle désirait ardemment de rejoindre la race humaine une fois de plus. Pour le moment, elle voulait simplement fumer cette dernière cigarette avant d’arrêter à nouveau, se mettre au lit et enfouir sa tête sous les draps pendant toute la journée.

Star prit son sac à main pour prendre un briquet et la boîte que le monsieur bizarre lui avait donné tomba. Une fois la cigarette allumée, le bon coup tiré et la fumée expirée, elle ramassa la boîte et la retourna entre ses mains.

Elle se rappela à ce moment de Curtis. Un garçon calme, il avait uniquement passé un mois avec eux, puis sa famille quitta la région, se rappela-t-elle. En fait, elle se rappelait que cet enfant était bizarre. Il ressemblait beaucoup à son père : mince, pâle, et n’était pas trop bavard. Il s’asseyait tout seul pour déjeuner et s’adossait au mur en briques de l’école tout en regardant les autres gamins jouer pendant la récréation. Il ne participait jamais aux jeux. Elle avait de la peine pour cet enfant parce que les autres enfants l’ignoraient mais il semblait n’en avoir cure. Alors, elle ne faisait rien. Elle finissait par rencontrer des enfants qui aimaient rester seuls.

Elle dut quand même le réprimander gentiment. Dans la salle de classe, il la regardait constamment, suivait tous ses gestes, même lorsqu’il était censé faire un devoir. Un jour, elle le prit à part et lui demanda s’il y avait un problème.

Il ria, un sourire qui faisait froid dans le dos, et hocha la tête. Elle le pria d’arrêter de la regarder fixement et lui fit savoir que c’était impoli de regarder une personne si attentivement. Il répondit simplement « Oui, madame » et ce fut la fin de la conversation. Il arrêta de trop la regarder et il déménagea peu de temps après. Elle n’avait pas pensé à lui depuis.

Pourquoi lui offrirait-il un cadeau ? L’avait-elle vraiment aidé ? Avec quoi ? Star ouvrit lentement le couvercle et sursauta lorsqu’elle entendit un coup de tonnerre. Un éclair de lumière tourbillonnait autour d’elle et elle se sentit soulevée de sa chaise et s’en éloigna.

Chapitre deux

Star cligna des yeux et fit tourner la tête, stupéfaite. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Comment était-elle passée de la position assise à la table de sa cuisine à la position allongée sur le sol dans ce qui semblait être une cour extérieure ? Elle ne reconnut pas cet endroit. Des arbres, des plantes et des fleurs remplissaient la zone mais le feuillage n’était pas familier. Plusieurs fontaines glougloutaient et quelques oiseaux pépiaient, sinon c’était silencieux. Alors qu’elle se démenait pour se lever, un homme fit son apparition. Cet homme marchait à vive allure sur un chemin empierré.

« Ce n’était certainement pas un atterrissage élégant. J’espère vraiment que vous ne vous êtes pas blessée. Bon Dieu ! Qu’est ce qui est arrivé à votre main ? Vous êtes en feu ! »

Le monsieur bizarre l’attrapa et la tira vers la fontaine la plus proche, puis poussa la main de Star dans l’eau.

« Je ne suis pas en feu, espèce de crétin, c’était une cigarette et c’était aussi la dernière que je fumais. Où diable suis-je et que se passe-t-il ?

« Vous n’avez vraiment pas besoin de crier et de pester de cette manière. Ce comportement ne convient pas à une dame bien éduquée. Si vous me suivez, je vous expliquerais. »

Star observa le monsieur de près. Quelque chose clochait. Il était grand et mince. Il avait aussi les yeux en amande et les cheveux qui touchaient ses épaules. Ses jambes et ses bras paraissaient juste un peu plus longs que la normale. Ses oreilles ! C’était en fait ce qui n’allait pas. Elles étaient pointues. Lorsqu’elle regarda de plus près, elle remarqua que la couleur de sa peau était bizarre. Il avait soit un mauvais autobronzant ou il était violet. Star croisa ses mains et redressa son menton.

« Je ne vais nulle part avec vous tant que vous ne vous présentez pas et tant que vous ne me dites pas ce qui se passe. » Toutefois, elle feignait tant bien que mal à être courageuse, son cœur battait et ses paumes étaient moites.

« Vous devez me suivre. Oh, où est Vesta ? Elle est censée s’occuper des femmes. »

« J’arrive, j’arrive, » une voix se fit entendre et une femme se précipita sur un autre chemin. « Je suis désolée, Roven, j’ai été retenue. »

La femme ressemblait beaucoup à l’homme : des oreilles pointues et tout. Leur peau n’était pas vraiment violette, plus de couleur mauve très claire, qui met en valeur le vert de leurs yeux. Ils portaient tous les deux des pantalons et des chemises amples mais la femme avait des cheveux courts et roses. Star cligna des yeux et hocha la tête. Quelque chose clochait avec sa vision, se décida-t-elle. On dirait que ces gens étaient des lutins violets !

Tout à coup, un coup de tonnerre se fit entendre et un homme apparut au même endroit où Star venait d’apparaître. Il atterrit également à quatre pattes.

« Que se passe-t-il ? On n’est pas censé avoir deux livraisons à la fois. Et pourquoi ces humains atterrissent si violemment ? Ils vont se blesser. Les dieux nous protègent, » s'exclama Roven.

Le nouveau-venu bondit sur ses pieds et se tourna vers elle.

« Qu’est-ce qui se passe ? » La réaction de l’homme semblait bien correspondre à celle que Star s’imaginait avoir : consterné, troublé et en colère. Toutefois, il avait l’air entièrement humain et plutôt séduisant, ce qui réconforta un peu Star.

L’homme lutin se dirigea vers lui et prit sa main.

« Si vous me suivez… »

« Je ne vais nulle part avec vous et lâchez-moi avant que je vous donne un coup de poing. »

« Gardes ! » Cria Roven.

Vesta prit le bras de Star mais cette dernière se débarrassa de la main de la femme. « Madame, je pourrais tout aussi vous donner un coup de poing. Laissez-moi tranquille. »

Plusieurs lutins apparurent munis de lances. Ils encerclèrent l’homme humain et tirèrent ses bras dans son dos, puis ils l’amenèrent.

« S’il vous plaît, ne me poussez pas à appeler plus de soldats. Nous sommes à court d’effectif aujourd’hui et Sa Majesté sera très vexée si nous nous faisons accompagnés par les gardes de son palais. Suivez-moi tranquillement, » supplia la dame lutine.

Star évalua rapidement la situation et décida que la résistance pourrait être le pire des choix. Ils ont des armes, elle n’en a pas.

« Où me conduisez-vous ? Pourriez-vous, s’il vous plaît, me dire ce qui se passe ? »

« Plus tard. Je dois vous conduire dans votre chambre et vous préparer pour le banquet de ce soir. Sa Majesté insiste que tous les nouveaux-venus soient à l’heure et bien vêtus. »

La femme lutine conduisit Star sur un autre chemin de pierre. Elles passèrent par une gigantesque porte voûtée et pénétrèrent dans une énorme chambre ouverte. Star regardait autour d’elle avec émerveillement. Elle avait l’impression d’être au cœur d’une émission de Discovery Channel tournée dans un ancien palais. De grands meubles richement ornés remplissaient l’espace et les murs de pierre étaient décorés de peintures vives. La femme marcha aussi d’un bon pas afin de donner l’occasion à Star de voir les œuvres d’art de près, mais elle ne reconnut aucune de ces images.

Elles montèrent l’escalier en spirale et arrivèrent dans une chambre constituée d’un lit, d’une coiffeuse, d’un canapé et de quelques autres meubles mal assortis. Il n’y avait pas de fenêtres, observa-t-elle à son grand désarroi. Elle sentit la claustrophobie prendre de l’ampleur.

« Voici une robe pour vous. Voilà une cruche qui contient de l’eau potable sur votre table de nuit. La baignoire se trouve là-bas, l’eau doit encore être chaude. Je vais vous aider à vous déshabiller et à prendre votre bain.

« Je n’ai pas besoin qu’on m’aide à me déshabiller et je n’ai certainement pas besoin qu’on m’aide à me baigner, » expliqua Star à la femme, tout en enlaçant son corps. Elle frapperait cette femme si elle essayait de lui enlever les habits. Star n’avait pas l’habitude de montrer sa nudité à n’importe qui.

« On doit se dépêcher, Sa Majesté sera vexée si nous arrivons en retard. »

« Oui, je pige, il a horreur des retards. Si vous refusez de me dire où je me trouve, parlez-moi au moins de ce banquet. Pourquoi suis-je obligée de me baigner et qui est cette Majesté ? Vous m’avez arraché de chez moi et vous attendez que je suive vos ordres sans que vous ne me donniez aucune information. Que se passera-t-il si je m’oppose à vos ordres ? Allez-vous me faire du mal ? »

« Je vous prie juste de faire ce que je vous demande pour l’instant. On dégustera un délicieux repas et puis, on en discutera. C’est promis. On ne veut pas vous faire du mal. À présent, laissez-moi vous aider. »

« Je pense que je peux bien me laver et m’habiller toute seule. Franchement. »

« Très bien, je vais vous laisser. Ne cherchez pas à vous enfuir. Il y aura un garde à l’extérieur.

« Et au juste, où diable pourrais-je aller ? »

La femme fit une grimace. « Vous les humains, vous pestez bien trop. Ce comportement ne convient pas à une dame bien éduquée. Je vous rejoins d’ici peu. Soyez prête. »

Une dame bien éduquée, mon cul ! Attendez que je me mette dans tous mes états et vous découvrirez le vrai visage d’une dame bien éduquée. Star savait qu’elle avait tendance à être grossière lorsqu’elle était effrayée et énervée, et pour l’instant les deux sentiments l’habitaient.

Elle jeta un coup d'œil rapide autour de la chambre mais ne traîna pas. Elle était convaincue que la femme bizarre reviendrait vite et l'emmènerait chez « Sa Majesté », quel que soit son état de préparation. La femme lutine était manifestement sous pression et stressée. Star remarqua également une trace de peur dans ses yeux.

Elle fit quelques respirations et se calma. Toute ce qui se passait était soit une hallucination ou un rêve, et dans les deux cas de figure, il n’y avait aucune raison de s’affoler car elle arrêterait de voir des choses ou se réveillerait sous peu.

L’affreuse idée selon laquelle elle faisait l’objet d’un enlèvement persistait au fond de son esprit, mais elle ignora cette idée de peur de succomber à la panique totale. Pourquoi quelqu’un l’enlèverait ? Et franchement, des tailleurs pour lutins ? Non, tout ceci était le fruit de son imagination débordante ou peut-être c’était l’un de ces souvenirs différés sur les médicaments qu’on lui déconseillait pendant son adolescence.

Elle découvrit une petite penderie et ce qui semblait être un pot de chambre caché derrière un rideau lorsqu’elle rôdait dans la chambre. Soulagée, Star utilisa le truc bizarre, puis renifla l’odeur de l’eau contenue dans la cruche qui était posée sur la table. Ça sentait bon et c’était bon de siroter. Elle vida donc sa tasse d’un trait. Ensuite elle se déshabilla, trempa un orteil pour essayer l’eau de bain et monta dans la baignoire. Elle utilisa l’éponge qu’elle avait trouvé et se frotta rapidement. Ensuite, elle se sécha et porta la robe juste au moment où la femme lutine entra.

« Oh génial ! Une tenue parfaite. Je vous trouve présentable. Asseyez-vous ici, je vais vous coiffer, » dit Vesta tout en désignant la coiffeuse.

Star se bougeait avec réticence sous sa robe. Elle avait rarement porté de longues jupes et avait peur de trébucher sous cette robe qui allait jusqu’au sol. Toutefois, ce vêtement était en tissu léger et aéré. Le tissu bougeait avec elle et après quelques pirouettes et tours d’essai, et elle n’avait pas peur de tomber. Je peux probablement courir sous cette robe, si nécessaire.

Vesta fronça les yeux et tapa du pied. « Venez-vous asseoir, nous n’avons pas le temps pour ces bêtises. »

Star s'essaya. « Pourriez-vous, s’il vous plaît, me dire ce qui se passe. J’ai été coopérative, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle d’une voix très douce, celle avec laquelle elle amadouait les enfants têtus et les parents furieux.

« Nous reprendrons cette conversation plus tard. Pour l’instant, vous devez être prête à temps pour le dîner. Dieux du ciel ! Vous êtes complètement décoiffée. À quand remonte votre dernière bonne coiffure ? »

La femme travailla vite et avec efficacité. Star fut ensuite émerveillée par le chignon raffiné que la femme réalisa en si peu de temps. Star ne lavait ses cheveux légèrement ondulés que la nuit. Ensuite, elles les mouillaient et les relevaient avec une barrette le matin. Elle taillait ses cheveux à un endroit sans prendre de rendez-vous, si nécessaire et à bien y réfléchir, c’est arrivé il y a longtemps. Elle n’avait pas du tout l’habitude de faire des choses en termes d’entretien personnel depuis l’Événement.

« Donnez-moi au moins votre nom. Moi c’est Vesta, d’accord ? Je vous donne le mien. Moi c’est Star. »

« Je connais votre nom, » dit la femme. Elle fit signe à Star de se retourner et sans tarder, elle commença à appliquer le maquillage. Elle se calma bien après. « Oui, je m’appelle Vesta. Vous devez toutefois vous adressez à moi en cas de besoin.

Genre, je veux avoir une longue et intime conversation avec votre cul grincheux. La femme ne voulait manifestement pas converser, mais Star arrachait des informations aux élèves de CMI. Elle se mit au boulot.

« Vesta, où suis-je et qui êtes-vous ? Allez, vous pouvez me répondre. Je le saurai assez vite de toute façon, n’est-ce pas ? Ce lutin... je veux dire, cet homme là-bas dans la cour, disait qu’il me donnerait des explications. J’aimerais vraiment savoir. J’ai peur. » Des vraies larmes montaient aux yeux de Star, elle avait peur.

« Oh, ne pleurez pas, Très bien. Vous êtes sur Porrima et nous sommes des fées. Et c’est tout ce que je peux dire pour l’instant. »

Star médita sur cette information. Serait-ce possible que son petit esprit stressé, en surdose de café et déprimé concocte quelque chose d’aussi bizarre ? En fait, avait-elle fait un tour chez le médecin ; avait-elle obtenu une ordonnance et avait-elle pris quelques antidépresseurs de trop ? C’était absolument absurde, mais elle se décida simplement à rester sympa et à suivre le programme. « Bon d’accord, Vesta, je suis sur une autre planète. Comment est-ce possible que je vous comprenne et vice versa ? Expliquez-moi ça. D’ailleurs, comment m’est-il possible de respirer de l’air ici et boire de l’eau ?

Soupira Vesta. « Nous disposons d’un programme de traduction qui fait correspondre nos paroles. C’est très technique, ne me demandez donc pas d’expliquer, ce n’est pas mon domaine. Nous nous trouvons dans un milieu réglementé, les techniciens ont créé un mélange d’air qui convient à toutes les personnes qui viennent ici. Nous avons également formulé une eau qui correspond à ce que vous avez l’habitude de boire. Trêve de bavardage, je dois vous mettre du rouge à lèvre. »

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