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JE T’AIME, MERCI

Une façon de traverser le duel

JE T’AIME, MERCI

Une façon de traverser le duel

Kimi Turró


















TITRE: Je t’aime, merci. Une façon de traverser le duel

AUTEUR: Kimi Turró Abad ©

COMPOSITION: HakaBooks - Garamond corps 14

PRÉSENTATION DE COUVERTURE: Hakabooks ©

PHOTO DE COUVERTURE: Nicoleta Lupu Agency ©

ILLUSTRATIONS: Kimi Turró Abad ©


TRADUCTION: Tu voz en mi pluma

2e ÉDITION: juillet 2021

ISBN: 978-84-124670-8-6

HAKABOOKS

08201 Sabadell - Barcelona

+34 680 457 788

www.hakabooks.com

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Tous droits réservés.

Je dédie ce livre aux quatre hommes de ma vie :

à Pere, pour sa bonté et pour les enfants qu’il m’a donnés ; à David, pour tout l’amour qu’il me donne au quotidien ; à Quim, mon gendre et mon meilleur ami ; et à Adrià, l’ange qui m’inspire.

Les amis d’Adrià

« Nous nous souviendrons toujours de toi comme étant le gai luron du local. Un pilier sur lequel nous reposions tous. Nous n’oublierons jamais le yahouuuu que tu poussais quand tu descendais à vélo et que tu fonçais directement dans ton fauteuil préféré. Ni la facilité avec laquelle tu nous faisais tous rire. Ni les mille et autres petits détails. Merci d’avoir partagé une partie de nos vies. Nous ne t’oublierons jamais, Rocky ! ».

Júlia Blanquera

« De temps en temps, nous allions skier avec toute la bande. Je me souviendrai toujours des matins où il m’attendait sur la Grand Place avec son snowboard avant d’aller prendre le bus ensemble. Les jours où nous allions skier tous les deux, tout le chemin était fait de rires et de rigolade. Avec lui, les journées de ski étaient différentes ».

Irene González

« Je pourrais raconter tant d’histoires, de souvenirs, de petits détails, de moments, de situations, … Mais si je dois me tenir à l’essentiel, je me limiterai à évoquer la transparence de tes yeux, la nature de ton être, la sincérité de ton sourire, la tranquillité de ton comportement, tes étreintes amicales et respectueuses, l’humilité de ton soutien constant. Si je pouvais te faire un cadeau, j’aimerais t’offrir la capacité de te voir toi-même à travers mon regard, pour que tu puisses constater à quel point tu es spécial ».

Pol Fresneda

« Je me souviens du sourire qui me faisait sortir du lycée à toute vitesse pour aller à la maison, le voir assis dans son fauteuil intouchable et passer des après-midis entières à papoter en compagnie de nos amis lutins qui vivaient dans notre cheminée … ».

Tina

« Quand je pense à Adrià, une flopée de souvenirs me viennent à l’esprit et dessinent automatiquement un immense sourire sur mes lèvres. Pendant l’adolescence, période d’expériences où l’on a envie de conquérir le monde, nous avons partagé beaucoup d’aventures. Le local était l’endroit où nos folies prenaient forme. Quand je repense aux expériences qui sont gravées au fond de mon cœur, je revois une amitié d’enfance. Des après-midis interminables passées ensemble sur la place après l’école, en attendant que nos mères ferment leurs magasins. C’était assez monotone, mais la routine d’aller acheter un petit pain à Can Carbó puis de passer à la boucherie pour nous faire un sandwich était une jolie habitude qui nous manquait les jours où nous ne la suivions pas. Passer toute l’après-midi sans la moindre préoccupation, c’est comme cela que je me souviens d’Adrià ! La place était à nous : on jouait, on parlait avec tous les commerçants –surtout avec notre alliée, « Brugui »–, on aidait les policiers à mettre des amendes aux voitures, y compris celle de ma mère !

Le souvenir est sain et beau à la fois, mais il rend également triste et totalement impuissant, car on ne peut pas faire marche arrière. Les souvenirs, les photos et les objets nous aident à avoir l’âme d’Adrià plus près de nous et à le maintenir présent au sein de nos vies ».

Pere Sánchez

Prologue

J’ai connu Kimi à travers un cercle de guérison Ho’oponopono. Bien que nous n’ayons pas eu l’occasion de parler beaucoup, elle m’a expliqué qu’elle était bien décidée à participer à d’autres activités que j’organisais pour aller plus loin dans la pratique de l’Ho’oponopono, et ce, malgré la distance depuis Banyoles, où elle habitait, et son emploi du temps bien chargé. À partir de ce jour-là, son sourire expressif et sa chevelure rousse firent partie de ma vie professionnelle. Puis, à mesure que je l’ai connue, de plus en plus profondément, elle fit partie de ma fa-mille et de mon âme.

Kimi est une femme extraordinaire, dotée d’une immense capacité à aimer les autres et d’une joie contagieuse, très surprenante pour une personne qui a subi une perte si douloureuse. Ce livre est une chronique précise relatant la sombre traversée du deuil ; elle est écrite depuis la douleur la plus profonde d’un cœur détruit par la perte d’un être cher, mais aussi depuis la renaissance de l’amour et de la joie de vivre. C’est un chant à la vie, à l’amitié et, surtout, à l’humble acceptation de ce que nous ne pouvons pas changer ; il nous aide à nous soumettre humblement à la volonté de ce que nous avons de plus sacré en nous. C’est alors que l’on trouve, petit à petit, les personnes, les opportunités et les convictions qui nous aident à retrouver la sérénité et la paix intérieure capables de donner un nouveau sens, plus profond, à notre existence.

À travers un grand savoir-faire, Kimi nous montre les étapes à suivre pour y parvenir.

Elle a su transformer sa douleur en amour, passer de la nuit noire de l’âme que suppose la perte d’un enfant à un réveil dans une nouvelle vie. En faisant face à chaque journée avec courage et détermination, elle a relevé le défi si difficile de recomposer un cœur détruit et de vivre avec amour, joie et gratitude malgré la douleur. Et non contente d’y être parvenue, elle a tenu à écrire ces pages pour partager son expérience avec des gens qui sont tombés dans la même impasse.

Pour moi, c’est un véritable honneur de participer à ce projet qui, j’en suis convaincue, éclairera de nombreux cœurs qui vivent dans l’obscurité, dans l’attente de trouver ce phare que nous montre Kimi et de retrouver une vie d’amour, de joie et de gratitude.

Merci, merci, merci

Mª Carmen Martínez Tomás



Introduction

Je tiens tout d’abord à vous remercier d’avoir acheté ce livre. Un livre qui s’adresse à tout le monde, dans la mesure où je pense que chaque lecteur peut y trouver une étincelle de lumière ou un motif de réflexion. Je m’adresse notamment à toutes les personnes qui ont été ou sont plongées dans un puits profond dont la seule issue semble être l’obscurité et la souffrance. En toute humilité, je tiens à vous dire que si vous le voulez, vous pouvez retrouver la lumière et la joie de vivre.

Ce livre contient une grande douleur. Loin de moi l’intention de vous faire pleurer ou de vous plonger dans un monde que l’on évite en général d’aborder –même si nous savons tous qu’il existe– parce qu’il nous fait très peur. Dans une certaine mesure, il s’agit également de prendre conscience de qui nous sommes.

Bien que le fait de revivre la souffrance liée à la mort de mon fils Adrià soit très dur, j’ai dû m’y résoudre afin de pouvoir vous faire part de ma transformation, de mon évolution vers ma Volonté d’être bien qui m’a menée à cette nouvelle vie, comblée et heureuse. La route est longue, je ne vous le cache pas. Mais la seule manière d’avancer, c’est de marcher, en sachant parfaitement l’objectif que l’on veut atteindre. Le mien, c’était de voir la lumière, de rire et de sortir de l’obscurité dans laquelle j’étais plongée.

Ce que je veux vous dire, c’est le secret de ma réussite. Si j’ai su transformer ma douleur profonde en amour, c’est parce que je me suis rendu compte qu’il n’y a que deux façons de vivre : depuis l’amour ou depuis la peur. J’ai donc choisi de vivre depuis l’énergie de l’amour et la gratitude et de ne plus me demander pourquoi j’avais dû subir l’expérience de la mort d’Adrià et pourquoi mon fils avait eu une vie si courte. Je me suis alors posé d’autres questions : « Que puis-je faire pour m’en sortir ? Que faire pour poursuivre cette nouvelle vie ? ».

 

Il y a un fait que je ne peux pas changer. Aussi terrible soit-il, il est survenu et la douleur qu’il implique doit suivre son cours. Par contre, je peux changer mon état d’esprit et me dire : « J’en ai assez de ce malaise. Je veux être bien ! ». J’ai tout à fait le droit de rire, de danser, de sauter, de me sentir merveilleuse et, surtout, de sentir mon cœur pétiller de joie.

À partir du moment où j’ai accepté tout ce qui m’était arrivé jusque-là, j’ai commencé à créer une nouvelle réalité, faite de nouvelles pensées et de nouvelles convictions, et tout s’est transformé. Les « miracles » ont commencé à se succéder. Des personnes merveilleuses, toutes uniques et fantastiques, sont apparues dans ma vie et m’ont tendu la main pour évoluer ensemble. J’ai commencé à suivre des cours de croissance personnelle qui m’ont permis de découvrir un monde nouveau. Je n’étais plus comme avant. Mon petit monde a commencé à s’élargir et, dans la foulée, mon cœur grandissait. Je repense aux mille et une étreintes, aux conversations pleines d’amour et de rires, aux émotions, aux pleurs, aux voyages –courts, mais intenses–, aux retraites et aux expériences inoubliables que j’ai partagés avec des personnes incroyables.

Adrià est dans mon cœur et aujourd’hui, nous rions tous les deux. Et je vous assure que nous le faisons à cœur-joie. Plus fort je ris, plus je le sens proche de moi. Car il veut voir une mère comblée de nouveaux objectifs et de joie ; une mère qui veut vivre intensément et profiter de chaque moment que lui offre l’Univers. C’est cette mère que je suis maintenant : une Kimi qui a appris que tout commence par une pensée liée à une émotion et qui veut que cette émotion soit imprégnée de toutes les couleurs et de toutes les merveilles qui lui arrivent au quotidien à travers des personnes qui vibrent comme elle.

Si je peux le faire, vous aussi vous pouvez. Nous en sommes tous capables !


24 janvier 2009 : je me réveille en sursaut et me redresse dans mon lit. Un bruit intense m’a tirée de mon sommeil. Il est très tôt –il fait encore noir–, et j’entends le vent souffler très fort. Je me sens très bizarre. Je ne sais pas ce que j’ai. J’essaie de me rendormir, mais je n’y parviens pas. Je me retourne dans tous les sens et au bout d’un moment, je décide de me lever, ce qui est très rare pour quelqu’un comme moi qui adore dormir et n’a jamais eu de problème de sommeil. Je prends un cahier et commence à faire mes devoirs pour l’école de langues : une rédaction en français. Ensuite, j’envoie un message à ma sœur pour lui souhaiter un bon anniversaire. Je lui souhaite de passer une journée fantastique et elle me répond : « Avec une sœur comme toi, c’est sûr qu’elle le sera ». Je lui dis que je l’aime.

Il est presque huit heures du matin et le téléphone d’Adrià sonne, sur le banc en pierre de la cuisine. Je le prends et je vois que c’est Pere, son père, au bout du fil. Je décroche et, pensant que c’est Adrià, il crie : « Adrià, Adrià ! ». Quand il m’entend, sa voix s’adoucit et s’apaise : « Adrià n’est pas là ? ». Je lui réponds que je ne pense pas, tout en allant voir à l’entrée si ses baskets sont par terre, avant de me rendre vers sa chambre. Voyant la porte ouverte, je déduis qu’il n’est pas là. Pere raccroche et cela me surprend. Après une dizaine de minutes, il me rappelle et me dit : « J’arrive. Adrià a encore fait des siennes ». Tout se déroule assez rapidement. À mon avis, il a encore dû faire une de ses bêtises avec ses copains. À peine ai-je le temps d’y réfléchir que l’on frappe à la porte. C’est Pere, qui rentre à toute vitesse et m’embrasse. Derrière la porte, dehors, la police attend. Il me dit : « Serre-moi dans tes bras, serre-moi dans tes bras. Adrià est mort ». Un cri profond et sec sort de ma gorge. Je n’entends que les mots de Pere résonner dans ma tête : « Adrià est mort, Adrià est mort... ». Je suis totalement déchirée.

Comment serrer quelqu’un qui vient me donner cette nouvelle ? Comment quelqu’un peut-il venir me dire que mon fils adoré, mon petit roi, mon bébé, est mort ? Qu’il ne rentrera plus jamais à la maison, que je ne pourrai plus jamais l’embrasser, que je ne pourrai plus jamais lui faire de câlins, que je ne pourrai plus jamais le gronder, que nous ne pourrons plus jamais nous faire des confidences, ni jouer, cuisiner, regarder la télé, ...

Tout est fini. C’est comme si vous traversiez une ligne extrêmement fine, invisible, qui se transforme en ravin, en puits profond, en trou noir sans fin, sans limite. Tout est sombre, il n’y a plus de lumière. Je veux mourir. Je ne veux qu’une chose : mourir. Partir avec lui. Plus rien n’a de sens. Je ne sens plus mon corps : j’ai l’impres-

sion qu’un poignard m’a perforé la poitrine. Je sens que j’étouffe. J’ai du mal à respirer. J’ai les jambes en coton, mais j’ai aussi envie de courir, de m’échapper, de courir sans arrêt jusqu’à tomber par terre et perdre haleine. Le monde s’effondre. Plus rien n’a aucun sens.

Les visites, condoléances et appels téléphoniques commencent. Pere et moi sommes absents. Notre esprit est loin, très loin. Nous nous laissons embrasser et aimer, mais ne ressentons rien. C’est comme si on nous avait retiré tout notre sang. Il ne reste qu’une grande douleur et un cœur qui fait très mal.

C’est samedi. Les magasins sont fermés. Les vitrines sont pleines de roses et de bougies. La commune de Banyoles en est remplie. L’obscurité de la douleur commence à tout envahir. Les rumeurs courent comme un grand nuage noir qui ne cesse de s’étendre. Les amis, les clients, les membres de la famille... tout le monde se réveille dans ce cauchemar. Un jour gris commence pour tous. Banyoles est en deuil. Adrià Roca est mort.

Je n’ai qu’une chose en tête : téléphoner à David, son frère. J’insiste, les heures passent et ce n’est qu’au milieu de la matinée qu’il décroche. Je suis tellement nerveuse que la seule chose qui sort de ma bouche est un cri de douleur : « Adrià est mort, Adrià est mort ! ». Pauvre David ! Il ne sait pas ce qui lui arrive. L’obscurité lui tombe dessus, sur lui et son ami Quim. Ils vivent à Gérone et se mettent tout de suite en route.

Je vois notre douleur reflétée comme dans un miroir sur les visages de nos amis et de nos clients. Ils sont encore bien gravés dans mon cœur. Les membres de l’équipe de Can Pere Roca, les uns à côtés des autres, ne savent comment nous réconforter : certains sont sérieux, d’autres pleurent… Tout est si terrible ! Je ne parviens pas à pleurer. Mes larmes sont restées bloquées à l’intérieur et je me sens comme un bloc de pierre.

On frappe à la porte. Ce sont mes meilleures amies et mes amies d’enfance : Montse, Sussi et Anna. C’est la deuxième fois qu’elles franchissent le pas de la porte pour m’embrasser et me transmettre tout leur amour. La première fois, c’était lors de la mort de ma mère ; j’avais à peine 14 ans. Les revoici face à moi. Je me sens transportée un instant dans le temps. Mes amies sont là, avec leur douleur, la mienne, reflétée sur leur visage. Inutile de parler. Nos regards et nos pleurs disent tout. Notre amour va bien au-delà. Et dans ce contexte, je me demande :

« Pourquoi c’est toujours à moi que ça arrive ? ».

Les visites ne cessent de défiler. La maison ne désemplit pas. La porte reste ouverte. Les gens vont et viennent, les uns après les autres. Ce jour-là, je ne sais pas combien de personnes sont passées par la maison, mais ce que je sais, c’est que les pleurs et les étreintes n’en finissaient pas.

Les jours suivants sont synonymes d’obscurité totale. Pere, David et Quim sont constamment à mes côtés. Bien que leur compagnie et leur amour me servent de coussin, je ne suis pas là. Je n’ai qu’une chose en tête : la douleur d’avoir perdu Adrià, mon fils.

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