Tasuta

Histoire des salons de Paris. Tome 3

Tekst
iOSAndroidWindows Phone
Kuhu peaksime rakenduse lingi saatma?
Ärge sulgege akent, kuni olete sisestanud mobiilseadmesse saadetud koodi
Proovi uuestiLink saadetud

Autoriõiguse omaniku taotlusel ei saa seda raamatut failina alla laadida.

Sellegipoolest saate seda raamatut lugeda meie mobiilirakendusest (isegi ilma internetiühenduseta) ja LitResi veebielehel.

Märgi loetuks
Šrift:Väiksem АаSuurem Aa

– Il faut qu'il chante! s'écrièrent quelques furieux.

– Oui! oui!..

– Et moi je dis NON! cria d'une voix tonnante le comique furieux, se démenant dans ses habits de Crispin.

Alors une troupe en furie voulut escalader l'orchestre; d'autres voix crièrent alors:

– Eh bien! qu'il le récite seulement… mais il tiendra une chandelle à la main pour faire amende honorable.

– Ni chant, ni paroles, messieurs, dit Dugazon, dont la colère était au comble. Je ne suis pas ici pour vous servir de jouet; que tout ceci finisse, sinon…

Et alors tirant sa longue rapière de Crispin, que par précaution, dans ces temps de troubles, il remplaçait toujours par une excellente lame, il s'adossa à une coulisse solide, et là attendit les assaillants de pied ferme, prêt à tuer le premier qui se serait approché de lui. Lorsqu'ils virent sa contenance déterminée, les jeunes gens hésitèrent; cela donna le temps à l'autorité d'arriver, et Dugazon fut délivré.

– Je vous remercie, dit-il au commissaire de police, mais j'aurais fini cela sans vous.

De tous les mystificateurs de Paris, et alors il y en avait beaucoup, Dugazon était un des meilleurs; mais il n'en faisait pas métier, et on ne l'avait que lorsqu'il le voulait bien… C'était un homme bien spirituel.

Plus tard, il fut mon répétiteur et mon maître de déclamation, ainsi que ce bon Michot; j'étais fort attachée à tous les deux.

Desessarts, ce monstrueux camarade de Dugazon, et si souvent mystifié par lui, eut son oraison funèbre en vers burlesques faite par Dugazon. C'est un morceau très-plaisant; il rappelait l'histoire de l'éléphant dont Desessarts avait été si furieux157. Il le regretta pourtant beaucoup; mais son caractère avait un mélange de finesse, de plaisanterie et de bonté. Il lui fallait de la gaîté, du rire, ou bien il serait mort; il était en bonne intelligence (apparente, au moins) avec Dazincourt: ils étaient compatriotes158 et du même âge.

Talma était l'élève et l'ami de Dugazon.

Au bout d'un quart d'heure, la conversation fut animée comme si l'on s'était trouvé cent fois dans le salon de Lucien. C'est que lui-même y mit une bonne grâce charmante et une volonté de tout réunir. Il savait tenir son salon comme une femme d'esprit qui s'y entend; une causerie s'établit, et cette causerie fut charmante. Mademoiselle Contat et Fleury racontèrent une foule d'anecdotes de la Révolution. Fleury nous parla de madame de Sainte-Amaranthe, de sa fille, charmante et douce créature; de mademoiselle Lange, l'actrice à la mode pour les jeunes emplois; de mademoiselle Mars, déjà connue et appréciée; et, sur tous ces objets, toujours des données justes et claires.

Au moment où la conversation avait le plus de mouvement, on annonça madame et mademoiselle de Coigny; elles étaient de la société intime du ministère, et certes, en cela, Lucien avait montré son goût.

– J'avais envie de prier madame de Staël, dit Lucien, et je ne sais pourquoi je ne l'ai pas fait…

– C'est un bon mouvement intérieur qui vous a retenu! s'écria madame de Coigny…

– Pourquoi? dit Lucien.

– Parce que vous auriez fait une école, lui dit-elle plus bas en regardant mademoiselle Contat qui souriait finement à un coup d'œil de Fleury… tenez, voyez! elle m'a devinée.

Mademoiselle Contat se mit à rire… Lucien regardait toujours pour deviner; enfin madame de Coigny lui dit très-bas:

– C'est que la baronne déteste mademoiselle Contat.

Madame de Coigny faisait allusion au mot qui fut dit, et qui mit madame de Staël en fureur lorsqu'elle l'apprit. Elle était liée avec M. de Narbonne, qui l'était avant avec mademoiselle Contat. Celle-ci, piquée de l'abandon du comte, dit un jour devant quelques personnes en se regardant au miroir:

– Au fait, je ne puis me plaindre de ce qu'il a quitté la rose pour le bouton159.

– J'ai bien fait, dit alors Lucien en riant.

Dans ce moment on annonça David et Gérard; ils étaient aussi fort intimes dans la maison, et Lucien alla à eux avec empressement. Un instant après, arriva Cerrachi, ce jeune sculpteur qui plus tard devait porter sa tête sur l'échafaud; je le connaissais, l'ayant déjà vu chez une de nos amies qui demeurait à Auteuil… Ce surcroît de causeurs nuisit à notre bonne soirée; on devint silencieux. Fleury vint de notre côté, et dit à mon frère: Si le ministre veut, nous allons rompre cette glace qui commence à s'étendre sur nous; c'est la venue de David qui a fait cela… Ma pauvre camarade en est toute pâle… mais il faut conjurer cet épouvantail. Je vais dire quelques vers du Misanthrope avec mademoiselle Contat.

On pense que la proposition fut reçue avec joie. Les acteurs furent admirables. Ils dirent ensuite des scènes du Tartufe et la jolie scène de la Gageure imprévue. Dugazon se mit aussi de la partie; il dit à lui seul une scène des plus comiques: c'est un acteur de province qui vient pour s'engager dans un théâtre de Paris; il a une prononciation presque bégayante et un bras qu'il tient caché… Le directeur lui demande ce qu'il sait; l'autre lui dit qu'il sait tout. Le directeur demande quelques vers; le solliciteur lui offre de lui dire la première scène d'Alzire; il fera Alvarez… Il ôte son manteau et commence… Au bout d'un moment son bras arrive et se place devant lui après beaucoup de balancement; l'homme lui donne une forte tape de la main droite, et le bras retourne d'où il venait; mais, au bout d'un moment, il revient toujours, par son propre poids et par un mouvement que ne peut s'expliquer le directeur; de plus, l'acteur ne peut dire ni les R ni les T…

– Mais, monsieur, qu'a donc votre bras, demande enfin le directeur.

L'ACTEUR

Monsieur, ce n'est pas mon bras!

LE DIRECTEUR

Comment! ce n'est pas votre bras! en voilà bien d'une autre à présent!

L'ACTEUR

Non, monsieur, ce n'est pas mon bras, je vous dis que ce n'est pas mon bras.

LE DIRECTEUR

Monsieur!.. je trouve très-singulier que vous vous moquiez de moi.

L'ACTEUR

Mais, monsieur, c'est un bras d'osier!.. Que diable vous venez me soutenir que c'est mon bras! vous venez renouveler mes douleurs… Mais laissons cela… Qu'est-ce qu'un bras de plus ou de moins dans le bel art des Lekain et des Préville?

LE DIRECTEUR

Mais, monsieur, il me semble que c'est une chose assez importante, quoi que vous disiez! Quant à en avoir un de plus, cela ne se voit guère; mais un de moins cela manque beaucoup.

L'ACTEUR, le regardant tout étonné

Ah! vous trouvez!..

LE DIRECTEUR

Mais oui!.. c'est comme le défaut de langue que vous avez, vous ne pouvez pas prononcer les lettres R et T.

L'ACTEUR

Comment! vous avez remarqué cela aussi?.. Que diable! vous remarquez tout! vous avez le caractère difficile!.. C'est vrai, je dis un peu difficilement les R et les T… mais qu'est-ce que cela fait? je dis bien toutes les autres lettres!..

LE DIRECTEUR

Cela ne me suffit pas, monsieur; et puis… je n'ai pas de place vacante.

L'ACTEUR

Ah! par exemple, c'est un peu fort! Comment! vous n'avez pas de place?.. il ne fallait donc pas me faire déclamer mon Alvarez!.. Je n'ai pas de place!… Ils sont tous comme cela dès qu'ils m'ont entendu, ces directeurs; ils n'ont plus qu'une parole: Je n'ai pas de place… Je crois, en vérité, qu'ils ont peur de moi…

Mais ce qu'il est impossible de rendre, c'est le comique de Dugazon lorsqu'il jouait cette scène, soit avec un de ses camarades, soit seul, et en changeant sa voix; il était toujours excellent.

Cette soirée fut un enchantement pour moi. On prit du thé, des glaces, et nous nous séparâmes à une heure du matin.

Lucien avait souvent de ces soirées particulières où l'on récitait des vers; on faisait de la musique, on faisait une lecture, on écoutait la relation d'un voyage; après, si les jeunes personnes et les jeunes femmes étaient en nombre, on dansait quelques contredanses.

Dans la semaine, ou, pour parler la langue du temps, dans la décade, il donnait un grand dîner où se trouvait toute la littérature: Lemercier, Legouvé, madame de Staël, Fontanes, Châteaubriand qui arrivait et venait de faire paraître son Génie du Christianisme, Atala et René, admirables créations qui devaient tant avoir de détracteurs, pour que la justice qui leur serait rendue plus tard fût plus grande et plus lumineuse encore… J'aimais ces dîners du ministère par cette réunion si belle de toutes ces intelligences de notre époque, et puis la conversation était toujours soutenue par Lucien avec une grande adresse; il était, je le répète encore, aussi adroit qu'une femme d'esprit.

 

Le local de l'hôtel de Brissac était fait pour les fêtes. Le premier Consul dit à son frère de donner des bals et d'inviter tout ce que Paris contenait de bonne compagnie. Les listes que j'ai vues chez madame Lucien contenaient bien des noms qui ne furent pas annoncés à la porte de l'appartement. Le pouvoir de Napoléon n'était pas reconnu comme il le fut ensuite, et le faubourg Saint-Germain n'y alla que par fraction.

Les jours de bal, non-seulement tous les salons étaient ouverts, mais aussi la belle galerie. C'était là que se tenait la maîtresse de la maison, ainsi que madame Bonaparte lorsqu'elle y venait; elle y était presque toujours avec Hortense de Beauharnais, sa fille, qui ne se maria que deux ans après.

Les femmes qui étaient les plus remarquables par leur beauté à ces bals étaient: madame Marmont; madame Desbayssins, qui venait de se marier et qui était charmante; mademoiselle Logier, petite-fille de Préville le Pelet, ancien ministre de la Marine; mademoiselle Charlot, madame Visconti, mademoiselle de Beauharnais, madame de Lavalette, mademoiselle Fanny de Coigny, madame Charles de Noailles, madame de Custine, madame Regnault de Saint-Jean-d'Angély, madame de Chauvelin, et une personne des plus belles, mais qui alors relevait de maladie… c'était madame Méchin…; elle revenait d'Italie160

Les bals de Lucien étaient charmants; on dansait, on s'amusait; on servait un fort beau souper, et puis on dansait jusqu'au matin. Lucien exigeait que le bal continuât quoiqu'il n'y fût plus… Et on se séparait en prenant des engagements pour le bal de la semaine suivante.

Les toilettes commençaient à être plus élégantes qu'elles ne l'avaient été sous le Directoire: c'était surtout pour le bal que cette différence était sensible. Jusque-là les fleurs avaient peu repris; mais à la seconde époque on les vit revenir par touffes et en guirlandes, sous toutes les formes; l'une des plus agréables était celle-ci:

Un corset bleu en velours ou en satin, la jupe en crêpe blanc sur une marceline blanche et bordée de deux rouleaux de ruban du même bleu que le velours ou le satin du corset, un tablier ayant deux poches, dont l'une était ouverte à demi, et laissait tomber en apparence des touffes de bluets qui étaient dans cette poche et qui étaient retenus comme une traînée de fleurs sur le tablier; sur la tête, des bluets en guirlande ou en touffes.

Ce même costume était ravissant avec des roses. Je ne sais pourquoi on ne le renouvèlerait pas aujourd'hui…; c'est à un de ces bals chez Lucien que je vis un jour une robe fort belle et fort étrange à madame Bonaparte.

Cette robe était de crêpe blanc, et entièrement parsemée de petites plumes de toucan; ces plumes étaient cousues au crêpe, et à leur queue était une petite perle. Madame Bonaparte avait avec cette robe des rubis en collier et aux oreilles. La coiffure, chef-d'œuvre de Duplan, était faite avec les mêmes plumes montées en guirlande.

Une autre fois elle avait une robe de crêpe blanc, également et entièrement parsemée de feuilles de roses du rose le plus suavement frais. Je n'ai rien vu de plus odorant, pour ainsi dire, que cette robe, qui, au reste, ne pouvait être mise qu'une fois. Quant à sa fille, elle ne portait qu'une robe courte, et par-dessus ce qu'on appelait un peplum, une petite tunique grecque, cette tunique toujours de couleur, et la robe toujours blanche.

Cet hiver de 1800 fut non-seulement gai, mais heureux. On voyait la société renaître; chacun revenait, on formait des projets, on croyait à un avenir. Le gouvernement consulaire donnait de la confiance. Lucien, cependant, n'était plus aussi bien avec son frère. Il continua cependant toujours à recevoir et à donner des fêtes. Tout à coup elles cessèrent. Lucien venait de recevoir l'ordre de partir pour l'Espagne. Ce fut Chaptal qui le remplaça.

Lucien demeura en Espagne le temps nécessaire pour faire le traité de Badajoz, puis il revint à Paris dans l'hiver de 1802. Alors il était veuf: Christine161 était morte. Lucien acheta le magnifique hôtel de Brienne162, et l'orna de tableaux, de statues et d'objets d'art. Félix Desportes, son ami très-intime, homme d'esprit, de bonne compagnie, l'aida à former cette fois son salon, et à le faire comme un salon du monde, parce que, n'étant plus ministre, il n'était plus assujetti à aucune obligation. Le comte Charles de Châtillon, homme bien né, que la Révolution avait fait artiste, le dirigea de son côté dans les achats de tableaux163, et fit un musée de sa maison. Les premiers artistes de l'Europe trouvaient en Lucien un Mécène qui sentait et comprenait les arts. J'avais un grand plaisir à l'entendre juger par le sentiment qu'il éprouvait: ce sentiment n'était jamais faux.

Madame Bacciochi, sœur aînée de Lucien, vint loger chez lui et fit les honneurs de son salon. Un homme qui est le chef de la littérature actuelle allait beaucoup chez Lucien: c'était M. de Châteaubriand. Il passait souvent quinze jours au Plessis, qui était aussi devenu un lieu de réunion plus agréable que les châteaux nouveaux; à Paris, M. de Châteaubriand allait tous les jours chez Lucien. C'était le moment où le Génie du Christianisme venait de révéler un grand homme à l'Europe; Atala et René fondaient cette école romantique que Rousseau et Bernardin avaient indiquée, et que M. de Châteaubriand commanda, pour ainsi dire, de suivre.

Ce fut alors que Lucien eut vraiment un salon. M. de Fontanes était le plus assidu, par une raison que chacun savait sans la comprendre; mais il était à l'hôtel de Brienne tous les jours, et s'était fait le maître des cérémonies de la conversation. Madame Bacciochi, qu'il dominait plus qu'elle ne le dominait (quoiqu'il en dit), parlait moins en docteur soutenant une thèse, lorsqu'il était là. M. de Fontanes avait nécessairement introduit ses amis dans cette société, qui, étant maintenant particulière, était libre d'admettre ou de refuser qui elle voulait. Chénier, Legouvé, Lemercier, n'étaient pas au nombre des élus, non plus que Talma et tout ce qui était dans cette ligne d'opinion.

Neuilly164 était plus convenable pour Lucien que le Plessis-Chamant, qui était à douze ou treize lieues de Paris. Ce fut à Neuilly qu'eut lieu la fameuse représentation d'Alzire, cette représentation où madame Bacciochi était si curieuse à voir dans le rôle d'Alzire; Lucien déclamait bien, mais sa voix était trop criarde et trop haute.

Ce fut dans l'une des soirées de l'hôtel de Brienne, dont on parlait déjà comme de l'hôtel de Rambouillet, au pédantisme près, qu'eut lieu la première présentation du prince Camille Borghèse, sur lequel Lucien jeta aussitôt les yeux pour sa sœur Pauline. Le prince Borghèse est le premier homme présenté en habit habillé. Le sien, en raison de la saison (on était au mois de mai), était en étoffe légère, couleur changeante, ce que nous appelons gorge de pigeon; il avait la brette en travers, et portait sous le bras un petit chapeau garni de plumes, mais non pas comme tous les chapeaux; celui-ci était EN TAFFETAS… noir à la vérité. J'ajoute ce mot, car de l'humeur dont ils étaient à la cour du Pape, le chapeau aurait bien pu être de la couleur de l'habit.

Ce fut dans l'été de 1803, après avoir eu pendant longtemps, comme on le voit, une maison bien agréable165, que Lucien fit la connaissance de madame Joubertou. Ce fut à Méréville, ravissant séjour, appartenant à M. de Laborde.

M. Alexandre de Laborde, ami intime de Lucien, était aussi de sa société journalière. J'ai parlé de ses qualités personnelles, de son esprit original, mêlé à cette distraction qui lui donne peut-être du charme de plus, et à cette bonté parfaite qui lui fait conserver ses amis. J'ai parlé de tout cela avec détail. Mais je dois revenir sur ce sujet, pour dire que Lucien devait se plaire dans la société de M. de Laborde; aussi était-il du très-petit nombre de personnes privilégiées chez lesquelles Lucien allait à la campagne. Méréville est un lieu enchanté, comme chacun sait. Ce fut dans ce paradis que Lucien rencontra madame Joubertou. Alexandre de Laborde, sans penser qu'il faisait une princesse, l'avait engagée avec un ami, M. Chabot de Latour, le tribun; madame Chabot, fort jolie femme, moins liée avec madame Joubertou que le tribun, était aussi de la partie. C'était donc sans songer à mal, il s'en faut, que M. de Laborde fit le mariage de Lucien avec madame Joubertou; car ce fut cette première partie de Méréville qui décida malheureusement de la vie de Lucien: je dis le mot malheureusement, parce qu'il est juste.

Pendant ce temps-là, madame Bacciochi était à Neuilly, occupée à déclamer avec Lafon166, à pérorer avec M. de Fontanes. Lucien épousa madame Joubertou, qui divorça tout exprès. L'Empereur, qui devait être couronné quelques mois plus tard, refusa son consentement et exila Lucien, qui partit pour l'Italie. Alors l'hôtel de Brienne devint désert, et la société française, qui avait été ranimée dans cette maison, redevint inactive pendant quelques mois, pour se réveiller enfin sous l'Empire et ressaisir son sceptre.

 
FIN DU TOME TROISIÈME
157L'éléphant du Jardin des Plantes mourut. Dugazon met des pleureuses, et dans le plus grand deuil s'en va à Versailles, et se plante sur le passage du Roi, qui d'abord lui demande avec intérêt de qui il est en deuil. – De l'éléphant, Sire, répond Dugazon, en affectant de pleurer; cette pauvre bête est morte… Ce que c'est que de nous!.. Mais, Sire, je viens solliciter V. M. pour avoir la survivance de l'éléphant dans sa belle place au Jardin du Roi, pour mon camarade Desessarts. Le Roi rit beaucoup de cette supplique, mais Desessarts fut furieux et voulut se battre.
158Jean-Baptiste-Henri Gourgaud, né à Marseille en l'année 1746, un an avant Dazincourt.
159Madame de Staël à cette époque était fort bourgeonnée.
160Madame Méchin était certainement la plus belle.
161Sa première femme.
162Aujourd'hui ministère de la guerre, et que Lucien vendit à sa mère lors de son exil.
163Il voulait faire faire un tableau capital par tous les premiers artistes, une statue par les premiers sculpteurs, et chaque chose dans le genre qui était le plus propre à l'artiste. Le grand tableau du Bélisaire de David était chez Lucien, qui le laissa à sa mère en partant. Celui qui est ici, au Musée, est trois fois plus petit.
164La maison de Neuilly appelée la Folie Saint-James; c'est à gauche du pont. Je l'ai occupé quatre ans après, et j'ai joué la comédie sur le même théâtre.
165Toutes les femmes étaient les mêmes que celles qui allaient aux Tuileries, excepté quelques-unes peu importantes. Tant que madame Bacciochi fit les honneurs de la maison, cela fut ainsi.
166L'acteur qui était aux Français; il était le directeur du théâtre de Neuilly.