Il Suffira D'Un Duc

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— Je vais monter, dit Margaret en se dandinant.

— Très raisonnable, dit Papa. Je – heu – devrais retourner à mes livres.

Maman hocha la tête, mais il y avait un éclat glacial dans ses yeux, et quand Margaret grimpa l’escalier, elle se demanda si elle n’avait pas commis une erreur en ne disant pas tout.




Chapitre Cinq


La lumière éclairait peut-être sa bibliothèque, rendant les lettres dorées ornant les livres aux couleurs vives encore plus magnifiques qu’à leur habitude, mais l’esprit de Jasper ne songeait pas aux plaisirs esthétiques procuré par cet événement, pas plus qu’il ne se délectait des saveurs de son thé à la bergamote et au citron. Un sentiment étrange l’enveloppait depuis qu’il avait échappé au mariage, la plus vile des institutions.

Jusqu’ici, la plus grande proximité de Jasper avec la corde au cou s’était limitée à quelques instants plutôt brumeux en lisant Byron. Heureusement, aucune femme n’avait été présente, et l’humeur s’était dissipée.

Mais il s’était aventuré beaucoup trop près de l’effroyable institution matrimoniale. Le cœur de Jasper battit étrangement tandis qu’il songeait à une vie de dimanches tranquilles et au bruit de petits pas.

En réalité, strictement parlant, des dimanches tranquilles semblaient être une amélioration par rapport à son rituel dominical actuel consistant à aller au club. Le Repère d’Hadès était actuellement en train d’être reconverti en appartements, et Jasper devait à présent endurer un déplaisant trajet en calèche pour entrer dans un médiocre cercle de jeux. Les fauteuils égalaient peut-être en somptuosité celle que Jasper avait pensé ne trouver que dans les fauteuils de cuir du présentement défunt Repère d’Hadès, mais ses amis avaient disparu.

Ils s’étaient mariés, l’un après l’autre, disparaissant comme si un satané tueur fou avait démembré chacun de ces hommes un par un.

Apparemment, aucun destin aussi funeste ne s’était produit, même si Jasper examinait la section des crimes et délits des journaux avec suspicion.

Jasper avait assisté à leurs mariages respectifs, du moins pour ceux qui ne s’étaient pas enfuis pour se marier en secret, dénotant un manque de jugement choquant qui aurait dû leur valoir une admission immédiate à Bedlam. Selon toute indication, ses amis étaient maintenant confortablement installés à la campagne, de façon à pouvoir contempler béatement des agneaux duveteux et des fleurs rebondies avec plus de sérénité. Hugh avait même songé à la possibilité de se joindre à son épouse pour pratiquer l’art de l’aquarelle.

Jasper se renfrogna.

D’autres hommes pouvaient succomber aux sottises sentimentales perpétuées par les poètes et représentées sur des atrocités peintes à l’huile par des artistes maniant des palettes provoquant des ampoules. Jasper refusait de succomber au sort des autres hommes.

Mais je l’ai presque fait.

Jasper se concentra sur sa correspondance. Prendre une enveloppe était normal, tout comme il était normal de prendre un coupe-papier pour en briser le sceau.

Il examina le contenu de la lettre, puis fronça les sourcils et fit tinter la clochette.

Powell apparut aussitôt.

Jasper leva la lettre dans sa main.

— Ceci est une facture, Powell.

— Ah, murmura Powell. Très bien, Votre Grâce.

Jasper dévisagea son majordome.

— Il s’agit d’une facture pour la réparation du toit d’une calèche.

— Je vois, Votre Grâce, dit le majordome en se dandinant.

— Le vicomte de Brimfield précise que vous l’avez abîmée, dit Jasper en reposant la lettre sur le bureau. Il doit se tromper, de toute évidence.

Deux cercles roses apparurent sur les joues du majordome.

— J’ai bien peur, Votre Grâce, que monsieur de vicomte n’ait entièrement raison.

Jasper fronça les sourcils.

— Vous pouvez soustraire ce montant de mes gages, dit Powell stoïquement avec le genre d’expression résignée que les peintres employaient toujours quand ils représentaient des hommes sur le point d’être exécutés.

— Y avait-il une raison pour que vous détruisiez le toit de sa calèche ? Est-ce un nouveau loisir dont je devrais être averti ? Le vicomte a-t-il dit quelque chose de particulièrement ignoble ?

Jasper se pencha en avant et sourit largement. Le vicomte avait un tempérament insipide, et il était difficile de l’imaginer inspirant des idées de revanche au toujours calme majordome de Jasper. Il était certain de n’avoir même jamais entendu le vicomte jurer.

— Monsieur le vicomte a agi avec sa bonne grâce coutumière, dit Powell. Il y a eu un incident avec une jeune demoiselle.

Les sourcils de Jasper indiquèrent sa surprise. Il ne s’était pas attendu à ce que Powell parle d’une femme. Powell avait semblé âgé quand Jasper était enfant et que Powell le réconfortait à propos de la mort de ses parents et de ses frères et sœurs. Powell semblait difficilement susceptible de se glisser discrètement dans des calèches avec des femmes et de s’adonner aux vigoureuses activités qui mèneraient à la dégradation d’un toit.

— La jeune demoiselle en question était en danger de tomber d’un balcon. J’ai présumé qu’elle trouverait l’atterrissage moins fatal si elle atterrissait sur la calèche du vicomte. La surface du toit est plus à même de fournir un certain confort.

Jasper dévisagea son majordome.

— Vous lui avez sauvé la vie.

Powell haussa les épaules.

— Ce fut un plaisir.

— Ce qui signifie… qu’elle a presque perdu la sienne, dit Jasper dont cœur fit un bond.

Powell lui adressa un regard compatissant.

— Bon sang, elle n’aurait pas dû se trouver dans cette position, s’exclama Jasper.

— Cela vous aidera peut-être de savoir qu’elle n’a souffert d’aucune blessure.

— C’est bien, dit Jasper en ratissant sa main dans ses cheveux. Il faut que je la voie. Il faut que je la remercie.

Jasper chercha son carnet d’adresse.

— Elle avait une invitation pour le bal. Je me souviens de son arrivée.

— Bien, bien, dit Jasper en retrouvant la liste.

— Ce sera tout, Votre Grâce ?

— Pour l’instant, dit Jasper en agitant la main.

Le majordome hocha la tête et quitta la pièce.

Jasper trouva rapidement l’adresse de Miss Carberry.

La plupart des femmes ne se suspendraient pas aux balcons, même si elles avaient l’habitude de lire des romans d’aventures. Elles ne seraient certainement pas enclines à risquer de se rompre le cou. Pas quand éviter de se rompre le cou signifiait une union éternelle avec lui.

Cela avait été sacrément courtois de la part de Miss Carberry de risquer sa vie. Sacrément imprudent également.

Bien que Jasper ait un mépris approprié pour ses propres charmes, il était conscient que les femmes avaient l’habitude d’avoir les yeux rêveurs en sa présence, comme si elles étaient occupées à imaginer des enfants à naître

Les enfants à naître étaient toujours la meilleure sorte Ils ne regardaient personne de manière boudeuse, et ils ne testaient jamais l’étendue de leurs cordes vocales

Les débutantes étaient particulièrement prédisposées au symptôme des yeux rêveurs. Lorsqu’elles venaient d’être présentées au roi, elles étaient susceptibles de s’imaginer toutes sortes de choses, même si rien n’était plus ridicule que d’imaginer Jasper en mari.

De toute évidence, Miss Carberry avait vite vu l’impossibilité de former un couple avec lui. Même si Jasper n’était pas certain d’avoir jamais parlé avec elle, il avait assisté à une partie de campagne avec elle. Pour être honnête, Miss Carberry appartenait au genre de femmes le plus timide, et elle avait à peine parlé à quiconque.

L’empressement de Miss Carberry à éviter un mariage avec lui était presque insultant.

En fait, c’était sans aucun doute insultant.

Avait-elle cru qu’il ne ferait pas ce qu’il fallait ? Jasper n’était peut-être pas un défenseur du mariage, mais il ne fuyait pas ses responsabilités, même celles impliquant une visite matinale à l’église, un nœud de cravate inconfortable et de se tenir dangereusement près de l’autel en prononçant des vœux éternels.

Un coup résonna à la porte, et son majordome apparut.

— Vous avez de la visite, Votre Grâce.

— Merci, Powell.

— J’ai pris la liberté de placer la jeune demoiselle dans le petit salon.

— Très bien. Je vais juste terminer cette lettre—

Powell toussa.

— Je pense que vous voudrez voir cette demoiselle.

Jasper déglutit avec peine.

— Cette jeune demoiselle a-t-elle un nom ?

— J’en suis certain, Votre Grâce, s’inclina Powell. À mon grand regret, je ne le connais pas. Ce n’est pas l’une de vos visiteuses habituelles. Elle est, cependant, la demoiselle qui est tombée du balcon hier soir.

 

Le cœur de Jasper eut un soubresaut, mais il réussit à garder une expression sereine.

— Très bien, Powell.

— Je devrais peut-être vous informer qu’elle est venue en compagnie d’une autre femme, dit le majordome.

— Une femme plus âgée ? dit Jasper d’une voix tremblante.

— C’est une description d’elle tout à fait appropriée, Votre Grâce.

Jasper sauta sur ses pieds, marcha d’un pas décidé dans le couloir et se dirigea vers le petit salon. Sa résidence londonienne ne comptait peut-être pas le même nombre de chambres à coucher que ses divers châteaux, mais elle ne pouvait certainement pas être décrite comme compacte. Enfin, il entra dans la pièce.

Miss Carberry se trouvait sur la méridienne. Aujourd’hui, sa robe ne comportait aucune déchirure, et était d’un bleu marine sombre comparé au jaune criard qui avait eu sa préférence hier, mais c’était bien elle, sans aucun doute. À côté d’elle se trouvait une femme plus âgée avec les cheveux gris et la peau ridée mentionnés par son majordome.

Pas Mrs Carberry. Il sentit le soulagement l’envahir, et il tourna son regard vers Miss Carberry.

— C’est vous, dit-il d’une voix rauque.

— Euh – oui.

Elle étira les lèvres en un sourire embarrassé qui réussi tout de même à être charmant.

Jasper s’inclina devant la femme plus âgée à côté d’elle.

Il se dandina, comme s’il se préparait à ce que Miss Carberry saute par une autre fenêtre. Heureusement, les fenêtres du rez-de-chaussée étaient moins propices à provoquer des souffles au cœur. Il l’examina avec circonspection et s’assit dans un fauteuil. Le velours sembla le gratter, même si précédemment, il aurait qualifié le tissu de somptueux.

— Quel plaisir de vous voir, Miss Carberry, dit-il. Je – euh – ne vous ai pas revue depuis la partie de campagne du marquis.

Miss Carberry haussa les sourcils, et il lui adressa un demi-sourire, calculé pour ne pas inspirer d’évocation de la nuit dernière. Il refusait d’admettre à quiconque qu’il l’avait vue dans sa chambre à coucher la nuit précédente. Certaines choses devaient demeurer secrètes.

— Et je suis accompagnée de ma grand-mère, dit-elle joyeusement.

— Ah, dit-il en dirigeant son attention sur la femme à côté d’elle. Pas votre mère.

Miss Carberry secoua fermement la tête.

Jasper avait combattu à la guerre et il tendait à attribuer une nature dangereuse aux personnes allumant des canons et brandissant des baïonnettes. La grand-mère de Miss Carberry ne tenait peut-être pas d’allumette, et avait encore moins de canon devant elle, mais il se recula tout de même dans son fauteuil.

— Ma grand-mère est la mère de mon père, dit Miss Carberry.

— Ah…, dit Jasper dont les épaules se détendirent. Donc, elle n’est en rien apparentée à votre mère.

— Précisément.

Jasper hocha rapidement la tête.

— Bien, bien.

Ce jour n’avait pas pris un tour sinistre, après tout. Hier soir, tout avait penché si abruptement du côté épouvantable des choses que Jasper avait été presque certain que sa bonne fortune venait abruptement de prendre fin, et que le monde ne serait toujours que légèrement pire, et qu’il serait toujours capable de pointer le jour exact, le moment exact, où tout ce qu’il y avait de bon avait pris fin, pour ne plus jamais être retrouvé.

Jasper sauta sur ses pieds, informa Powell de dire à la femme de chambre d’apporter du thé, puis se réinstalla dans son fauteuil.

— Le temps est agréable aujourd’hui, n’est-ce pas ? demanda Jasper gaiement.

— Peu propice à la boue, dit aimablement Miss Carberry. J’ai une demande à vous faire.

— Une demande ? Vraiment ?

En dépit de ses meilleures intentions, la voix de Jasper trembla. Avec un peu de chance, elle ne parlait pas de demande du genre matrimonial.

Elle hocha la tête

— J’ai besoin de me trouver un mari.

— C’était clair d’après le comportement de votre mère, remarqua-t-il.

Les joues de Miss Carberry rosirent, mais elle ne détourna pas les yeux et ne n’inventa pas d’excuse pour partir.

— Aviez-vous un mari spécifique en tête ? grinça la voix de Jasper, et il toussa.

La dernière chose qu’il désirait était qu’elle dise qu’il ferait le mari idéal. Ce ne serait pas une déclaration inhabituelle. De nombreuses mères marieuses lui avaient dit la même chose, habituellement avant d’affirmer combien leurs filles étaient remarquablement préparées à gérer les vastes domaines de Jasper – comme s’il était incapable d’engager de bons contremaîtres et de bonnes femmes de chambre, et comme s’il était complètement effaré à la perspective de choisir le menu d’un dîner ou un agencement de couleurs.

Si Jasper était capable de se battre contre l’armée de Napoléon, il pouvait certainement s’attaquer à un menu, peu importe combien cela choquerait les dames de la haute société.

— Ce n’est pas vous, dit Miss Carberry en lisant clairement dans son esprit.

— Bien, dit-il et les joues de Miss Carberry rougirent à nouveau de charmante façon.

Il soupira. C’était peut-être peu galant de paraître totalement horrifié à l’idée de se marier avec elle.

— Ce que je veux dire, corrigea-t-il, c’est que je n’ai aucun désir d’épouser qui que ce soit.

— Vous n’en avez pas besoin, dit-elle.

Il hocha la tête.

— Très bien vu.

La femme de chambre entra avec le thé, et ils se turent. Il n’allait pas fournir à la femme de chambre matière à des spéculations matrimoniales. Elle avait la sinistre habitude d’avoir les yeux rêveurs à la perspective de le voir se marier. Il y avait une raison pour laquelle la plupart des gens n’avaient pas de domestiques qui se souvenaient d’eux en culotte courte.

À la place, il se détendit dans son fauteuil et examina Miss Carberry. Il l’avait déjà vue auparavant, bien entendu, mais elle n’avait jamais attiré l’attention sur elle. Lors de la partie de campagne de Hugh, les autres femmes avaient excellé dans l’art de la conversation, et il avait parlé avec elles du temps qu’il faisait, de commérages de la haute société, et des vertus des bonnes manières.

Il n’avait pas eu de telles conversations avec Miss Carberry. Elle parlait peu, et quand elle le faisait, elle avait l’horrible habitude de parler de choses inappropriées. Même sa voix était différente de celle des autres femmes, même s’il y avait quelque chose de séduisant dans les notes chantantes de son accent écossais. Lors de la partie de campagne de l’ami de Jasper, Miss Carberry s’était lancée dans un monologue entier à propos des supposés exploits des vers de terre. Il n’y avait jamais de bon moment pour parler de vers de terre, mais un dîner était le pire de tous pour introduire cette conversation. Honnêtement, Jasper était plutôt satisfait de prétendre que les vers de terre n’existaient pas. Cette idée lui semblait créer un monde bien plus agréable, en dépit de ce que Miss Carberry pouvait penser.

— J’espérais—

Miss Carberry se tut, et son visage rosit. Elle inspira ensuite et concentra son regard sur son thé.

La grand-mère de Miss Carberry sourit avec bienveillance, et Miss Carberry mélangea son thé. Un petit bruit métallique résonna lorsque sa cuillère frappa la tasse en porcelaine.

Elle était nerveuse.

Il était très probable que Miss Carberry désire une faveur. De l’argent, peut-être, en reconnaissance pour l’avoir sauvé d’un destin funeste. Elle envisageait peut-être les bénéfices potentiels d’être duchesse.

Eh bien, il la dédommagerait. Tout ce qu’elle désirait. Il était sacrément reconnaissant. En outre, il avait beaucoup d’argent. L’argent n’était pas un problème.

Enfin, Miss Carberry releva les yeux.

— J’espérais que vous pourriez danser avec moi.

— Danser ? dit Jasper dont les sourcils exprimèrent la surprise tandis qu’il jetait un coup d’œil à l’espace libre entre les fauteuils. M-Maintenant ?

— Non, non, dit rapidement Miss Carberry. Lors d’un bal. Là où des gens pourraient nous voir. En fait, si vous donniez l’impression d’apprécier danser avec moi, il est possible que d’autres hommes puissent…

— …désirer danser avec vous ? termina Jasper.

Elle ouvrit de grands yeux, visiblement surprise que Jasper soit arrivé à cette conclusion avec aussi peu d’indices.

La bonne réponse était non, à l’évidence.

Jasper avait échappé au mariage et à présent, il pouvait à nouveau s’adonner à toutes les activités qui lui faisaient habituellement plaisir. Il n’avait vraiment pas envie que l’on croit qu’il courtisait une jeune femme faisant tapisserie. Un homme avait une réputation à maintenir. Personne n’avait envie de commettre un faux pas vestimentaire en portant le mauvais style de chaussures, et personne n’avait envie d’être vu avec la mauvaise sorte de fille.

Et pourtant…

Cela avait été sacrément honnête de la part de Miss Carberry de ne pas attendre dans la chambre pour insister qu’ils se marient. Cela avait été encore plus honnête de sa part de se cacher derrière la fenêtre.

Elle avait risqué sa propre vie.

Jasper s’était fait le vœu de lui accorder n’importe quoi. Il s’était imaginé qu’elle désirerait un présent de nature financière. La plupart des gens étaient plutôt simples, et était épris, de la même manière, de monnaie sonnante et trébuchante.

— Je ne peux pas faire cela, dit-il finalement.

— Oh.

Le visage de Miss Carberry se décomposa.

Jasper ignora la pointe de culpabilité qui vibra en lui. Il se leva et fit les cent pas sur le parquet, se déplaçant sur le tapis oriental placé sous la table du salon et les fauteuils.

— Ce n’est pas une idée horrible, corrigea-t-il.

— Mais vous ne le ferez pas, dit-elle.

Il hocha la tête.

— Exactement.

Il y eut un silence embarrassé dans la pièce, et la grand-mère de Miss Carberry mangea bruyamment une douceur. Mrs Carberry sénior pensait peut-être qu’il était probable que Miss Carberry parte soudainement, et avait décidé de s’octroyer une des délicatesses sucrées de Monsieur Parfait.

Si tel était le cas, Mrs Carberry sénior était une femme très sage. Les délicatesses de Monsieur Parfait était remarquables.

— Le fait est, continua Jasper, que cela ne marchera pas.

Miss Carberry se renfrogna. Il avait pensé qu’elle se renfrognerait, et il poursuivit, ignorant l’instinct qui lui dictait de la faire rire. Normalement, il y arriverait rapidement en tirant la langue ou en se tenant sur la tête. Cependant, si l’humeur de Miss Carberry était vraiment assortie à la courbe descendante de ses lèvres, il y avait une chance qu’elle lui jette les douceurs à la tête.

— Une danse pourrait provoquer quelques rumeurs, dit-il, mais cela ne suffira pas.

— Parce que je ne suffis pas ? dit-elle d’une voix tremblante.

— Parce qu’il nous faut vous trouver un bon mari, dit-il.

Elle haussa brusquement les sourcils.

— Je crains qu’un homme dont l’unique attraction envers son épouse serait qu’un homme fortuné lui ait montré de l’intérêt, ne fasse un mari imparfait.

Elle cligna des paupières.

Il étira ses épaules et s’accorda un sourire d’autosatisfaction. Soudain, il était très important de faire plaisir à Miss Carberry. Elle aurait pu demander n’importe quoi, et tout ce qu’elle voulait était une danse. Il supposa qu’avoir une mère susceptible de ligoter sa fille dans le lit d’inconnus amènerait une personne à avoir une certaine prédisposition à la prudence.

— J’ai un autre plan, dit-il avec confiance. Un meilleur plan.

Elle le regarda avec surprise.

— Il est essentiel que vous vous mariiez rapidement. Vous êtes très ingénieuse d’avoir fait cette remarque, dit Jasper en parcourant la pièce d’un côté à l’autre, l’excitation grandissant en lui. Je vais vous trouver un mari. Un excellent mari.

— Oh ?

Miss Carberry prit sa tasse de thé et en bu une gorgée.

— Il vous suffira d’un duc, dit-il.

Olete lõpetanud tasuta lõigu lugemise. Kas soovite edasi lugeda?