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Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 3

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Madame de Scudéry écrivit à Bussy ce qui s'était passé chez le roi: elle espérait que l'orgueilleux Bussy, irrité de l'audace de Boileau, romprait avec lui; mais Bussy, soit que sa vanité fût satisfaite de ce que l'auteur des Satires eût dans ses vers donné de la célébrité aux malices de son esprit, soit qu'il jugeât qu'il serait téméraire à lui d'ébruiter une affaire aussi délicate, soutint à madame de Scudéry que le vers de Boileau et la réponse faite au roi ne lui faisaient ni bien ni mal; qu'il ne devait nullement s'en offenser. «D'ailleurs, ajoute-t-il, Despréaux est un garçon d'esprit et de mérite, que j'aime fort146

Bussy, malgré ses vives sollicitations, ses flatteries et les louanges du roi répétées dans toutes ses lettres, même dans celles qui étaient adressées à ses amis les plus intimes, non-seulement ne put rentrer au service dans cette campagne ni dans la suivante, mais il n'obtint même pas alors d'être rappelé de son exil147. Il fut réduit à passer du château de Chazeu à celui de Bussy, et de résider alternativement dans l'un et dans l'autre148. Mais c'est au château de Bussy qu'il faisait de plus longs séjours; c'est là qu'était sa belle collection de portraits149, dont il donne, en ces termes, la description dans une lettre adressée à la comtesse du Bouchet:

«Je suis bien aise que notre ami Hauterive ait trouvé ma maison de Bussy à son gré. Il y a des choses fort amusantes qu'on ne trouve point ailleurs: par exemple, j'ai une galerie où sont tous les portraits de tous les rois de la dernière race, depuis Hugues Capet jusqu'au roi, et sous chacun d'eux un écriteau qui apprend tout ce qu'il faut savoir de leurs actions. D'un autre côté, les grands hommes d'État et de lettres. Pour égayer tout cela, on trouve en un autre endroit les maîtresses et les bonnes amies des rois, depuis la belle Agnès, maîtresse de Charles VII. Une grande antichambre précède cette galerie, où sont les hommes illustres à la guerre, depuis le comte de Dunois, avec des souscriptions qui, en parlant de leurs actions, apprennent ce qui s'est passé dans chaque siècle où ils ont vécu. Une grande chambre est ensuite, où est seulement ma famille; et cet appartement est terminé par un grand salon, où sont les plus belles femmes de la cour qui m'ont donné leurs portraits. Tout cela compose quatre pièces fort ornées et qui sont un abrégé d'histoire ancienne et moderne, qui est tout ce que je voudrais que mes enfants sussent sur cette matière150

CHAPITRE IV.
1666-1667

Madame de Sévigné va passer l'automne au château de Fresnes.—Sa correspondance avec de Pomponne continue.—Elle lui fait la description du salon de Fresnes et de la société qui s'y trouvait rassemblée.—Réflexions sur les agréments de la vie de château.—Détails sur Arnauld d'Andilly.—Sur madame de la Fayette.—Sur le comte de la Rochefoucauld.—Sur madame de Motteville.—Sur madame Duplessis de Guénégaud et sur la galerie de tableaux qu'elle avait formée.—Détails sur le comte de Cessac et sur les causes de sa disgrâce.—Sur madame de Caderousse, mademoiselle de Sévigné et mademoiselle Duplessis-Guénégaud.—Sur la mort du comte de Boufflers, qui fut le mari de cette dernière.—Effets malheureux des guerres.—Madame de Sévigné ne veut choisir un gendre que dans la noblesse d'épée.—Incertitude où l'on est sur ce qu'elle fit pendant l'hiver.—Brillant état des théâtres de Paris à cette époque.—Représentation du Sicilien et du Misanthrope.—Grand succès d'Andromaque.—Motifs qui font croire que madame de Sévigné a passé l'hiver à Paris.—Détails sur l'abbé le Tellier.—Lettre de mademoiselle de Sévigné à l'abbé le Tellier.—Devise du cachet de cette lettre.—Madame de Sévigné et sa fille partagent le goût du temps pour les emblèmes et les devises.

Madame de Sévigné ne passa point tout l'été à Livry, comme elle en avait manifesté le projet dans sa lettre à Bussy. Une lettre adressée à de Pomponne, en date du 1er août 1667, nous la montre établie à demeure avec ses enfants dans le château de madame de Guénégaud, avec l'intention d'y rester jusqu'en novembre, époque à laquelle on devait jouer, à Fresnes, une pièce intitulée les transformations de Louis Bayard151. Nous savons que madame de Sévigné aimait à jouer la comédie, qu'elle était bonne actrice152; peut-être avait-elle promis de jouer un rôle dans cette pièce. Dans une seconde lettre à de Pomponne, elle peint, avec la vivacité qui lui est naturelle, la société alors rassemblée dans le salon du château de Fresnes. «N'en déplaise au service du roi, je crois, monsieur l'ambassadeur, que vous seriez tout aussi aise d'être ici avec nous que d'être à Stockholm, à ne regarder le soleil que du coin de l'œil. Il faut que je vous dise comme je suis présentement. J'ai M. d'Andilly à ma main gauche, c'est-à-dire du côté de mon cœur; j'ai madame de la Fayette à ma droite, madame du Plessis devant moi, qui s'amuse à barbouiller de petites images; madame de Motteville un peu plus loin, qui rêve profondément; notre oncle de Cessac, que je crains, parce que je ne le connais guère; madame de Caderousse, mademoiselle sa sœur, qui est un fruit nouveau que vous ne connaissez pas; et mademoiselle de Sévigné sur le tout, allant et venant par le petit cabinet, comme de petits frelons. Je suis assurée, monsieur, que cette compagnie vous plairait fort153

Il était difficile de réunir une compagnie qui présentât une plus grande variété d'âge, de sexe, d'esprits, de talents et de caractères; qui fût plus propre à réaliser cette heureuse existence de la vie de château, où toutes les jouissances d'un luxe bien ordonné s'allient aux plaisirs champêtres; où l'on goûte à la fois les délices d'un commerce intime, les distractions de la société et les douceurs de la solitude; où une fréquentation habituelle permet à chacun de développer, sans fatigue et sans contrainte, ses moyens de plaire, de faire apprécier les qualités solides ou brillantes de son esprit. Là, du moins, l'estime et l'amitié, qui seules peuvent rendre les liaisons durables, ont le temps de naître et de se consolider. La société n'est plus une agrégation fortuite d'individus qui ne se voient qu'à de longs intervalles et pendant de courts instants: c'est une nombreuse famille, dont chaque membre ne se console de la nécessité de se séparer que par l'espoir de se retrouver encore, au retour de la belle saison, sous le même toit, le même ciel et les mêmes ombrages.

 

Le patriarche de cette société, qui l'était aussi de Port-Royal, l'ancien des réunions de l'hôtel de Rambouillet, alors âgé de soixante et dix-huit ans, s'occupait à écrire les mémoires que nous avons de lui154, d'après la prière que lui en avait faite Arnauld de Pomponne, son fils, auquel il en transmettait successivement tous les cahiers. On avait, l'année précédente, publié un recueil de ses lettres, qui faisaient connaître la part importante qu'il avait eue dans les affaires, les relations qu'il avait entretenues avec les personnages les plus élevés en dignités et les plus notables de son temps et les luttes qu'il avait eues à soutenir155. La nécessité où il se trouvait alors de repasser dans sa mémoire les faits les plus remarquables de sa vie, ou ceux qui avaient le plus intéressé la génération précédente, devait accroître le plaisir que l'on avait toujours à l'écouter.

Madame de la Fayette, qui étonnait Ménage et le P. Rapin par sa sagacité dans l'interprétation des passages difficiles d'Horace et de Virgile, ses deux poëtes favoris, avait déjà fait pressentir son talent comme romancier par la petite nouvelle intitulée la Princesse de Montpensier156; et il y a tout lieu de présumer qu'elle s'occupait alors de la composition de Zayde157. Le comte de la Rochefoucauld ne se trouvait point à Fresnes avec madame de la Fayette: quoiqu'il n'eût reçu, ainsi que le prince de Condé, aucun commandement pour cette campagne, il s'était rendu à l'armée comme simple volontaire; et, malgré la goutte qui le tourmentait, il était au camp devant Lille. Cette conduite lui valut une bonne réception de la part du roi et une riche abbaye pour son fils d'Anville158.

Madame de Motteville, cette sage amie de deux reines159, qui perdit si jeune un époux âgé et déploya, dans un long veuvage, tant de vertu; dans l'infortune, tant de résignation; dans la faveur, tant de désintéressement; dans l'amitié, tant de constance; dans le commerce de la vie, un caractère si égal, un enjouement si naturel, un esprit si fin et si judicieux; madame de Motteville était alors retirée de la cour, où elle n'allait plus depuis que la mort lui avait enlevé la reine mère, son appui. En désapprouvant l'amour du roi pour la Vallière, madame de Motteville s'aperçut qu'elle avait déplu: parvenue alors à l'âge de quarante-cinq ans, elle ne vécut plus que pour ses amis, et consacra ses loisirs à la rédaction de ses mémoires, que son impartialité, sa candeur, l'élégance du style, l'importance des faits, la justesse des réflexions ont placés au nombre des monuments les plus utiles et les plus précieux de l'histoire de ces temps160.

C'est en plaisantant que madame de Sévigné dit de la dame de Fresnes, de la reine de cette réunion, de madame Duplessis-Guénégaud, qu'elle s'amusait à barbouiller des images. Cette dame s'occupait de peinture avec succès; elle était dirigée par Nicolas Loir, excellent peintre français, et par son frère le graveur. Elle et son mari étaient des amateurs éclairés des beaux-arts. La chapelle qu'ils avaient fait construire à Fresnes, par François Mansart, passait pour un chef-d'œuvre; et la collection qu'ils avaient réunie dans la galerie de leur château était une des plus riches et une des plus complètes en maîtres de tous les genres qu'on eût encore rassemblée. C'est pour M. de Guénégaud que Poussin fit une Bacchanale, citée comme une de ses plus belles compositions161. Madame Duplessis-Guénégaud brodait aussi avec une rare habileté, ainsi que nous l'apprenons d'après des stances qui lui furent adressées au sujet d'un petit sac brodé de sa main, tout rempli de vers nouveaux162, qu'elle avait donné à mademoiselle du Vigean.

Ce que madame de Sévigné dit de M. de Cessac est bien remarquable quand on a scruté la vie de ce personnage. Elle l'appelle d'abord, par plaisanterie, notre oncle, parce que probablement il était parent de madame Duplessis-Guénégaud; puis elle ajoute «qu'elle le craint, parce qu'elle ne le connaît guère.» Était-ce talent de physionomiste? était-ce une sorte de pressentiment qui faisait éprouver à madame de Sévigné un peu d'effroi à la seule vue de M. de Cessac? ou plutôt serait-ce par une sorte de contre-vérité qu'elle exprime ce qu'elle pense de l'immoralité dont M. de Cessac donna, par la suite, des preuves qui le perdirent? De Cessac était le frère cadet de Louis Guilhem de Castelnau, comte de Clermont-Lodève, avec lequel, au grand détriment de celui-ci, il a été à tort confondu163. N'ayant rien à prétendre dans l'héritage paternel, qui revenait en entier de droit à son frère aîné, et réduit à sa légitime, de Cessac dut chercher à se créer une existence. Il se fit d'abord abbé; mais, ne se sentant nullement propre à l'état ecclésiastique, il obtint un régiment de cavalerie, et, sous le ministère du cardinal Mazarin, il gagna au jeu, en trichant, des sommes énormes164 au financier d'Hervart. De Cessac osa, chez le roi, exercer sa coupable industrie; pris sur le fait, il fut simplement exilé et obligé de se défaire de sa charge; ensuite compromis dans l'affaire des poisons; puis rappelé; et, par tous ces motifs, nous verrons plusieurs fois reparaître son nom sous la plume de madame de Sévigné165.

Avec la jeune et nouvelle mariée, madame de Caderousse, madame de Sévigné mentionne sa sœur Angélique de Guénégaud, qui était encore trop jeune pour être produite dans le monde, lorsque de Pomponne partit pour aller à Stockholm; voilà pourquoi madame de Sévigné dit qu'elle était pour lui un fruit nouveau. Depuis, elle épousa le comte François de Boufflers, frère aîné du maréchal de ce nom. Elle devint veuve presque aussitôt après ses noces; une lettre de madame de Sévigné nous apprend la singulière et tragique aventure de son mari, qui a fourni à la Fontaine le sujet d'une fable166.

 

Ces trois jeunes personnes, madame de Caderousse, mademoiselle de Guénégaud et mademoiselle de Sévigné, dans la fraîcheur et dans la joie du bel âge, égayèrent la société par leurs folâtres jeux; et comme des mouches brillantes, auxquelles madame de Sévigné les compare, elles voltigeaient partout, se mêlaient à tout sans jamais s'arrêter à rien.

Cependant, même au milieu des plaisirs et de la tranquillité intérieure, la guerre produisait ses résultats ordinaires. «Presque tout le monde, dit madame de Sévigné en terminant sa lettre à de Pomponne, est en inquiétude de son frère ou de son mari; car, malgré toutes nos prospérités, il y a toujours quelque blessé ou quelque tué. Pour moi, qui espère y avoir quelque gendre, je souhaite, en général, la conservation de toute la chevalerie167

On voit, par ces mots, qu'elle ne trouvait digne de s'allier aux Rabutin et aux Sévigné que la noblesse d'épée, et qu'elle excluait celle de robe.

Sa correspondance ne nous apprend pas si elle attendit à la campagne le commencement de ce qu'elle appelle les magies d'Amalthée168, c'est-à-dire l'ouverture du théâtre de Fresnes, qui ne devait avoir lieu qu'à la Saint-Martin169; ou si, revenue dans la capitale, elle alla jouir, à l'hôtel de Bourgogne ou au Palais-Royal, des enchantements produits par des magiciens bien autrement puissants sur la scène que ceux de madame Duplessis-Guénégaud. Alors Molière faisait représenter, avec son Misanthrope, ce joli acte du Sicilien ou l'Amour peintre, qui, par la délicatesse des sentiments, les grâces du dialogue, le comique de bon ton et la pureté du style, devait tant plaire à madame de Sévigné et à toutes les précieuses qui avaient fréquenté l'hôtel de Rambouillet; et le talent de Racine, à peine annoncé par le succès de la tragédie d'Alexandre, brillait de tout son éclat dans la tragédie d'Andromaque, chaque jour applaudie avec un enthousiasme dont on n'avait pas été témoin depuis le Cid170.

Une lettre de mademoiselle de Sévigné nous fait croire que madame de Sévigné put assister aux premières représentations de ce chef-d'œuvre tragique et qu'elle passa l'automne à Paris. Cette lettre est adressée à l'abbé le Tellier, qui voyageait alors en Italie et se trouvait à Rome, où il s'était rendu probablement à l'époque du conclave ouvert après la mort d'Alexandre VII171. L'abbé le Tellier était fils et frère de ministres. Déjà pourvu de cinq ou six abbayes, il préludait ainsi à l'épiscopat, qu'il obtint l'année suivante, avec la coadjutorerie à l'archevêché de Reims, où il fut lui-même nommé quatre ans après172. C'était un homme hardi, orgueilleux, pétulant, spirituel, plus propre à manier le sabre qu'à porter la crosse, fort répandu dans le monde, aimable avec les femmes173. Avant de partir, il avait dit à mademoiselle de Sévigné qu'il pousserait la hardiesse jusqu'à lui écrire, et il ne le fit pas. C'est pour lui reprocher ce manque de parole que mademoiselle de Sévigné lui écrivit la lettre suivante:

LETTRE DE MADEMOISELLE DE SÉVIGNÉ A L'ABBÉ LE TELLIER

«21 octobre 1667.

«Vous m'avez menacée d'une si grande hardiesse quand vous auriez passé les monts que je n'osais l'augmenter par une de mes lettres; mais je vois bien, monsieur, que je n'ai rien à craindre que votre oubli; et c'est la marque d'un si grand mépris, après qu'on a promis aux gens de se souvenir d'eux, que j'en suis fort offensée. J'étais déjà préparée à la liberté que vous deviez prendre de m'écrire, et je ne saurais m'accoutumer à celle que vous prenez de m'oublier. Vous voyez que je ne vous la donne pas longtemps. J'ai soin de mes intérêts. Je n'ai pas même voulu les mettre entre les mains de madame de Coulanges, pour vous faire ressouvenir de moi. Il m'a paru qu'elle n'était pas propre à vous en faire souvenir agréablement. Il ne faut point confondre tant de rares merveilles, et je ne prendrai point de chemins détournés pour me mettre du nombre de vos amies. Je serais honteuse de devoir cet honneur à d'autres qu'à moi. Je vous marque assez l'envie que j'en ai en faisant un pas comme celui de vous écrire: s'il ne suffit, et que vous ne m'en jugiez pas digne, j'en aurai l'affront; mais aussi ma vanité sera satisfaite si je viens à bout de cette entreprise. Je suis votre servante.

«M. (Marguerite) DE SÉVIGNÉ.

«Ma mère est votre très-humble servante.»

Peut-être n'est-il pas au-dessous du soin que le biographe doit prendre de n'omettre aucun des détails qui puissent jeter quelque jour sur les inclinations et les habitudes des temps et des personnages qu'il a entrepris de faire connaître de dire ici que cette lettre de mademoiselle de Sévigné, trouvée à la Bibliothèque royale parmi les papiers de l'archevêque de Reims, avait été close au moyen d'une faveur couleur de rose, retenue aux deux bouts par un double cachet carré, très-petit, en cire noire, portant l'empreinte d'une grenade fermée, avec ces mots italiens: Il piv (piu). grato, nasconde: «Ce qu'elle a de meilleur, elle le cache.» On reconnaît ici le goût, si général alors, pour les emblèmes et les devises. Les carrousels et les ballets, si fréquents dans les fêtes de la cour depuis le règne du dernier roi, avaient introduit cette mode, qui fut adoptée et propagée par les beaux esprits galants et les précieuses chevaleresques de l'hôtel de Rambouillet. Ce goût était partagé par madame de Sévigné, et elle l'avait communiqué à sa fille. Clément, conseiller à la cour des aides et intendant du duc de Nemours, avait, dans sa riche bibliothèque, réuni les ouvrages sur les emblèmes et les devises publiées en différentes langues, mais plus particulièrement en italien; lui-même composait des devises fort ingénieuses, et avait acquis par là une petite célébrité. Ce fut lui qui donna à mademoiselle de Sévigné la devise gravée sur son cachet, devise que, depuis, madame de Coulanges appliqua à la Dauphine174.

CHAPITRE V.
1668-1669

Louis XIV s'empare de la Franche-Comté.—Formation de la triple alliance.—Louis XIV avait le génie du gouvernement, mais non le génie militaire.—Avis différents donnés par les généraux et les ministres.—Ces derniers l'emportent.—La paix d'Aix-la-Chapelle est conclue.—Louis XIV rend la Franche-Comté et garde les conquêtes de Flandre.—Fêtes données à Versailles le 18 juillet 1668.—Madame et mademoiselle de Sévigné y étaient.—Relation manuscrite de cette fête par l'abbé de Montigny, ami de madame de Sévigné.—Pourquoi cette relation est préférable à celle que Félibien a publiée.—Magnificence des divertissements.—Trois cents dames furent invitées à cette fête.—On y joue, pour la première fois, la comédie de George Dandin, de Molière.—Molière compose aussi les vers des intermèdes et des ballets mis en musique par Lulli.—Madame et mademoiselle de Sévigné soupent à la table du roi.—Bruits qui couraient sur l'inclination de Louis XIV pour mademoiselle de Sévigné.—Le duc de la Feuillade cherchait à faire naître cette inclination.—Lettre de madame de Montmorency à Bussy de Rabutin à ce sujet.—Réponse de Bussy.—MADAME favorise la princesse de Soubise auprès du roi.—La froideur de mademoiselle de Sévigné la garantit de la séduction.—L'infidélité de Louis XIV envers la Vallière était la cause de toutes ces intrigues.—Madame de Montespan n'était pas encore maîtresse en titre.—A la fête, madame de Montespan n'était point à la table du roi.—A la même table étaient madame de Montespan et madame Scarron.—Détails sur madame Scarron.—Elle veut s'exiler.—Madame de Montespan la protége, et fait rétablir sa pension.—Madame de Sévigné se rencontrait fréquemment avec elle.—Madame Scarron tourne à la grande dévotion.—Elle est satisfaite de son sort.—Publication des lettres et œuvres inédites de Scarron.

De tous côtés on négociait175: toutes les puissances voulaient faire cesser la guerre que l'ambition de Louis XIV avait allumée; toutes voulaient mettre un terme aux agrandissements de la France. Les Espagnols espéraient obtenir des rigueurs de l'hiver une trêve que le vainqueur voulait leur faire acheter à trop haut prix. En effet, toutes les opérations militaires étaient suspendues; une partie des troupes qui avaient servi à l'envahissement des Pays-Bas rentraient forcément dans l'intérieur. En même temps, des régiments qui se trouvaient dans le Midi marchaient vers le Nord; mais on savait que leur destination était pour la Bourgogne, et que le prince de Condé, gouverneur de cette province, y devait tenir les états176. De fréquents courriers étaient dépêchés par ce prince à un grand nombre d'officiers généraux, avec injonction de se rendre sans délai près de lui à Dijon. Les approvisionnements et les apprêts de tout ce qui était nécessaire pour entrer en campagne étaient hâtés par le roi, au milieu de l'hiver, avec une activité inaccoutumée. On sut que, pour pouvoir suffire à tous les ordres qu'il donnait, il interrompait ses heures de sommeil; et on vit bien qu'il n'était pas, comme il voulait le faire croire, uniquement occupé des plaisirs de sa cour, des embellissements du château de Saint-Germain et des grandes et étonnantes constructions qui s'exécutaient à Versailles. L'imminence du danger fit sortir de son assoupissement l'indolence espagnole, et bientôt le secret que le roi de France avait dissimulé avec tant de soin fut divulgué, mais trop tard. Par des marches habilement déguisées, une armée, dont les divers corps étaient naguère disséminés dans toutes les parties du royaume, se trouva tout à coup réunie et prête à marcher. Condé, qui n'avait supporté qu'avec douleur le repos auquel il avait été condamné, en prit le commandement. En deux jours, il s'empare de Besançon177; Luxembourg, qui servait sous lui, prend en même temps Salins178. Dôle veut résister: Louis XIV y vient en personne, et, après quatre jours de siége, s'en rend maître179. Deux jours après, Gray se donne à lui, et toute la Franche-Comté lui fait sa soumission. La conquête de cette grande et belle province fut achevée durant le plus grand froid de l'année, entre le 7 et le 22 février (1668), c'est-à-dire en quinze jours180.

Cependant, aussitôt que les alliés de Louis XIV avaient commencé à pénétrer le secret de ses desseins, ils s'étaient tournés contre lui. Dès le mois de janvier de cette année, l'Angleterre, la Suède et la Hollande avaient projeté entre elles une triple alliance, qui fut confirmée presque aussitôt après la conquête de la Franche-Comté. De concert avec l'Espagne, ces puissances ouvrirent des négociations avec l'ambitieux conquérant, pour le forcer à la paix181.

Louis XIV ne manquait pas de bravoure; il était froid et calme au milieu du danger; il savait s'y exposer, pour l'exemple. Il en donna des preuves au siége de Lille, jusqu'à mécontenter sérieusement Turenne; mais ce n'était pas par entraînement et par goût que Louis XIV aimait les batailles, c'était pour l'agrandissement de la France, qui en devait être le résultat. Quoique pendant son jeune âge il eût avec toute la cour toujours suivi les armées, il s'était peu appliqué à la stratégie. Mazarin, qui avait voulu prendre un grand ascendant sur son esprit, avait plutôt cherché à le rendre attentif aux choses où lui-même excellait qu'à celles qu'il ignorait. Il l'avait rendu plus habile à conduire les affaires d'un royaume qu'à commander les armées. Cependant le bon sens du jeune monarque et son instinct de gloire lui avaient révélé que l'art du commandement et les talents guerriers étaient les qualités les plus essentielles à un roi de France, sans cesse obligé de comprimer l'envie ou l'ambition des grandes puissances qui l'environnent. Depuis qu'il gouvernait par lui-même, Louis XIV s'était appliqué à acquérir tout ce qui lui manquait à cet égard; et, dans la campagne de Lille, il avait noblement et hautement déclaré qu'il se mettait sous la direction de M. de Turenne, pour prendre de lui des leçons sur le grand art de la guerre182. En étudiant soigneusement la correspondance particulière de Louis XIV avec ses généraux et ses ministres, on voit qu'il était doué d'une bonne mémoire, qu'il avait un grand esprit de détail et beaucoup de persévérance dans tout ce qu'il entreprenait. Il était parfaitement instruit de ce qui concerne l'administration et le matériel d'une armée; il était même devenu savant dans les campements, les évolutions des troupes et dans la conduite des siéges. Mais cette perspicacité qui révèle les moyens de tirer tout le parti possible des hommes que l'on commande et du terrain sur lequel on doit les faire mouvoir; qui, par des plans savamment combinés, sait préparer les succès d'une campagne, prévoit tous les obstacles, et devine toutes les chances de succès ou de revers; cette vivacité de conception qui permet de changer et de modifier sans cesse les projets conçus, selon les entreprises habiles ou inhabiles de l'ennemi; enfin, ce coup d'œil qui sur un champ de bataille, d'après l'aspect du terrain et des forces qui s'y trouvent réunies, aperçoit aussitôt et comme par inspiration toutes les dispositions qu'il faut prendre, tous les ordres qui sont à donner pour disputer ou s'assurer la victoire; ce calme et cette présence d'esprit qui, au milieu de la destruction et du désordre des combats, suit avec méthode ses combinaisons, en reforme de nouvelles selon les alternatives de la fortune, et, toujours à propos, fait la part de l'audace et celle de la prudence, tout cela manquait à Louis XIV183. Tout cela constitue le génie guerrier, et le génie ne s'apprend pas; il résulte d'une organisation et d'un ensemble de facultés que les circonstances exaltent, que l'étude et l'application perfectionnent, mais qu'elles ne peuvent donner. La nature, qui fait le poëte sublime et l'orateur puissant, fait aussi le grand capitaine. Condé et Turenne s'étaient, dès leur plus jeune âge, montrés dans les batailles supérieurs à tous ceux de leur temps; il en fut ainsi d'Alexandre et de César dans l'antiquité, et, dans nos temps modernes, de Frédéric et de Napoléon. Louis XIV, s'il n'était pas né roi, aurait pu être un Colbert ou un Louvois; mais il n'eût jamais pu être un Turenne ni un Condé. Ses ministres ne l'ignoraient pas; et, intéressés à seconder ses penchants et à le flatter par des choses dans lesquelles il excellait, ils désiraient la paix, qui devait augmenter leur influence et annuler celle des généraux et des guerriers, dont la cour était presque entièrement composée. Turenne surtout portait ombrage aux ministres: non-seulement le roi avait en lui une entière confiance pour tout ce qui concernait la guerre, mais il le consultait et l'employait secrètement pour les affaires politiques. Familier et affectueux avec les simples officiers, ayant pour les soldats des soins paternels, Turenne était adoré des uns et des autres; mais l'ambition qu'il montrait pour l'élévation de sa maison, sa hauteur et sa dureté envers les autres généraux lui faisaient de nombreux ennemis, et les ministres trouvaient en eux un appui pour combattre l'ascendant qu'il prenait chaque jour sur l'esprit du roi184. Ils engagèrent donc celui-ci à écouter les propositions de paix qui lui étaient faites. Il ne devait pas, suivant eux, effrayer plus longtemps l'Europe en montrant une trop grande avidité pour les conquêtes. Il était urgent de diviser et de rompre la triple alliance avant qu'elle se fût transformée en une coalition nombreuse et formidable. La paix pouvait assurer pour toujours à l'État une partie des conquêtes du roi, et il dépendait du roi de la conclure. Plus tard, s'il éprouvait des revers ou même une plus grande résistance, la lutte pouvait se prolonger de manière à épuiser les ressources du royaume. Condé et Turenne ouvraient un avis contraire. L'armée, en quelque sorte, n'avait pas eu d'ennemis à combattre; elle n'avait éprouvé aucune perte notable; c'était une des plus belles, une des mieux pourvues d'artillerie et de toutes sortes de munitions qu'on eût encore rassemblée. Pleine d'ardeur et sous la conduite de son roi, ses succès seraient aussi certains que rapides: il fallait donc la faire marcher sur les Pays-Bas et en achever la conquête. Elle serait accomplie avant même que la triple alliance ait eu le temps de rassembler ses troupes. Alors la paix offerte par le roi deviendrait plus facile à conclure avantageusement. Si, à la première annonce d'une coalition, on prenait le parti de la modération, on donnerait à la triple alliance plus de confiance en ses forces. Le prompt résultat qu'elle aurait dès à présent obtenu lui démontrerait la nécessité de resserrer ses liens, afin de se prémunir contre les dangers à venir. Ce n'était donc pas là le moment de poser les armes, mais bien de continuer la guerre185. Ce conseil était sans nul doute le meilleur à suivre; mais Louis XIV voulait terminer Versailles, et il était dans le premier feu de son amour pour madame de Montespan186. L'opinion de ses ministres fut préférée à celle de ses généraux: la paix d'Aix-la-Chapelle fut conclue. La France rendit la Franche-Comté, et garda les conquêtes qu'elle avait faites en Flandre187.

A la suite de ces glorieuses et profitables expéditions, les promotions de maréchaux et d'autres grâces conférées par le monarque répandirent la joie à la cour: une diminution dans les impôts, des encouragements donnés aux arts et à l'industrie par des dons gratuits, une nombreuse quantité d'ouvriers et d'artistes employés aux constructions ou embellissements de Versailles, du Louvre, des Tuileries, de Fontainebleau, de Chambord firent circuler l'argent dans toutes les classes188. C'est dans ces circonstances et au milieu du bonheur général que Louis XIV donna une de ces fêtes qui, par l'éclat et la magnificence qu'il savait y mettre, devenaient l'objet de l'attention et de l'admiration de l'Europe. Cette fête commença le 18 juillet (1668) le matin, et se termina le lendemain à l'aurore. Elle eut lieu dans le château et les jardins de Versailles, qui, quoique non encore achevés, surpassaient déjà en magnificence toutes les demeures royales qu'on avait construites auparavant, comme elle surpasse encore toutes celles qu'on a élevées depuis189. Cette fête n'avait rien de la pompe chevaleresque et guerrière du fameux carrousel de 1662; mais le grand nombre de belles femmes qui s'y trouvaient réunies et qui y figuraient; la magnificence de ces grandes galeries, ornées de dorure et des chefs-d'œuvre des grands peintres; les cascades des jardins, les jets d'eau, les statues de marbre et de bronze; la lumière d'un beau soleil, les frais ombrages, les fleurs; les emblèmes ingénieux, les décorations, les costumes, les chants, les danses, les festins; la comédie joyeuse de Molière et la musique de Lulli; les explosions bruyantes et volcaniques des feux d'artifice, les lustres, les illuminations, les globes de feu et toutes les pompes de la nuit; enfin, cette multiplicité de divertissements, de plaisirs et de surprises, qui variaient à toutes les heures et auxquelles les heures ne pouvaient suffire, tout contribua à donner à cette fête un caractère de féerie, qui laissa des souvenirs enchanteurs, ineffaçables à toutes les personnes qui y avaient assisté.

146Madame DE SCUDÉRY, Lettres, 1806, in-12, p. XII.—BOILEAU, Œuvres, édit. de Saint-Marc, 1747, t. I, p. 118; édit. Saint-Surin, t. I, p. 183.
147BUSSY, Lettres, t. III, p. 1, 8, 9, 13, 48, 96, etc.
148Le château de Chazeu est dans la paroisse de Laizy, près d'Autun, et non de Loizy, comme il est écrit dans la dissertation de M. Xavier Girault sur les ancêtres de madame de Sévigné, p. LIV des Lettres inédites de Sévigné, édit. 1819, in-12, ou p. XL de l'édition de 1816, in-8o. Loizy est dans la sous-préfecture de Louhans, loin d'Autun.—Bussy-le-Grand est près de Flavigny.—Conférez CORRARD DE BRÉBAN, Souvenirs, p. 18 et 19.
149BUSSY, Lettres, t. I, p. 38; t. III, p. 39.
150BUSSY, Lettres, t. V, p. 203, 204 (lettre en date du 24 août 1671).
151MONMERQUÉ, dans l'édition de SÉVIGNÉ, 1820, in-8o, t. I, p. 119, notes.
152SÉVIGNÉ, Lettres, t. II, p. 295, édit. de Monmerqué (lettre en date du 15 janvier 1672); t. II, p. 348, édit. de G. de S.-G.
153SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 116, édit. de M.; t. I, p. 164, édit. de G. de S.-G. (lettre du 1er août 1667).
154ARNAULD D'ANDILLY, Mémoires, t. XXXIII et XXXIV, collection de Petitot.
155Lettres de M. ARNAULD D'ANDILLY; Paris, chez Michel Bobin, 1666, in-12. Dans l'article de la Biographie universelle sur cet auteur il n'est fait aucune mention de ses lettres; mais Bayle les avait lues, et en parle. Voyez BAYLE, Dictionnaire hist. et crit., édit. 1720, in-fol., t. I, p. 337, art. ARNAULD D'ANDILLY (Robert). J'apprends, par cet article, que Richelet a donné une nouvelle édition de ces lettres en 1694. Voyez PERRAULT, les Hommes illustres qui ont paru en France; Paris, 1697, in-folio, p. 55. La notice sur Arnauld d'Andilly y est accompagnée d'un beau portrait gravé.
156La Princesse de Montpensier; Paris, chez Charles de Sercy, 1662, in-12 de 142 pages (le privilége est accordé à Augustin Courbé).
157Petr. DANIEL HUETII Commentarius de rebus ad eum pertinentibus, 1718, in-8o, p. 204.—Id., Origines de la ville de Caen, 2e édit., 1706, p. 408, chap. XXIV, art. JEAN RENAUD, sieur DE SEGRAIS.—PETITOT, Notice sur madame de la Fayette, t. LIV de la collection des Mém. sur l'hist. de France.—SEGRAIS, Œuvres, t. II, p. 7 et 27.
158SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 187, édit. de G. de S.-G. Lettre de LA ROCHEFOUCAULD au comte de Guitaud, 20 août 1667.
159Anne d'Autriche et Henriette-Marie, femme de Charles Ier.
160Mémoires de MOTTEVILLE, et Notice, t. XXXVI à XL de la collection des Mém. sur l'hist. de France, par PETITOT.
161GAULT DE SAINT-GERMAIN, dans son édition des Lettres de madame de Sévigné, t. I, p. 165, note 1.
162Nouveau recueil de pièces choisies; Paris, chez Claude Barbin, 1664, in-12, p. 114 à 116.
163SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 164, note 5, édit. de G. de S.-G.; t. I, p. 117, note et édit. de M.
164SANDRAZ DE COURTIS, Histoire du maréchal duc de la Feuillade, nouvelle galante et historique, 1713, p. 111-113. Sandraz écrit Sessac, et Saint-Évremont Saissac. En écartant le romanesque du mauvais ouvrage de Sandraz, on y trouve des faits vrais, conformes à ce qu'on lit ailleurs. Saint-Évremont fait allusion à son habitude de tricher au jeu, qui était incommode pour ses amis. MIGNET, Négociations de Louis XIV, p. 253 et 254.
165Lettres de madame DE RABUTIN-CHANTAL, marquise DE SÉVIGNÉ, à madame la comtesse de Grignan, sa fille; la Haye, Pierre Gosse, 1726, in-12, t. II, p. 36 et 37. Le nom est écrit Sessac en toutes lettres; on ne laissa que les initiales dans les éditions suivantes. Tallemant des Réaux écrit Cessac, t. I, p. 304, in-8o, ou t. II, p. 102, in-12.—SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 217 et 293, édit. M.; t. I, p. 164 et 380, édit. de G. de S.-G. (lettres en date du 1er août 1667 et du 10 mars 1675); t. III, p. 208 (du 12 janvier 1674); t. VI, p. 136 (du 31 janvier 1680).—SÉVIGNÉ, Lettres, t. X, p. 310, édit. de M.—Conférez TALLEMANT DES RÉAUX, Historiettes, t. I, p. 304, édit. in-8o; t. II, p. 102, in-12.—Historiettes, XLIV, D'ALINCOURT. Cette historiette est relative au frère aîné, le comte de Clermont-Lodève, marquis de Cessac.
166SÉVIGNÉ, Lettres, t. II, p. 330 et 339, édit. de M. (lettres en date des 17 janvier et 26 février 1672).—LA FONTAINE, VII, 11, le Curé et le Mort, t. II, p. 33, édit. 1827, in-8o.
167SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 119, édit. de M.—Ibid., t. I, p. 167, édit. de G. de S.-G. (lettre en date du 1er août 1667).
168Voyez ci-dessus, chap. I, p. 21 et 24.—Recueil de quelques pièces nouvelles et galantes, 1667, 2e partie, p. 80 et 83.
169SÉVIGNÉ, Lettres, t. I, p. 117, édit. de M. (lettre en date du 1er août 1667).
170Frères PARFAICT, Histoire du Théâtre françois, t. X, p. 151 à 189.—TASCHEREAU, Hist. de Molière, 3e édit., p. 113.
171Peut-être le Tellier avait-il été chargé d'épier les démarches du cardinal de Retz, qui rendit de grands services à Louis XIV en faisant nommer pape le cardinal Rospigliosi, favorable à la France. Son exaltation eut lieu le 20 juin 1667, sous le nom de Clément IX. Retz retourna aussitôt en France, et se trouvait à Commercy le 13 août; mais le Tellier resta à Rome, comme le prouve la lettre de madame de Sévigné. Conférez la lettre de Retz, datée de Rome le 20 juin, dans SÉVIGNÉ, Lettres, édit. de G. de Saint-Germain, t. I, p. 163.—Autre lettre de Retz, du 14 août 1667, dans la Vie du cardinal de Rais, 1836, in-8o, p. 609, édition Champollion.
172En 1671. Conférez Gallia christiana, t. IX, p. 161, 164.—BUSSY, Lettres, t. III, p. 97 (lettre du chancelier le Tellier, en date du 3 juillet 1668). Le Tellier était abbé de Saint-Remy de Reims, et avait été d'abord coadjuteur de l'évêque de Langres.—FR. DE MAUCROIX, Mémoires, 1842, in-12, p. 17 et 34, chap. XIV et XXI.
173CHOISY, Mémoires, t. LXIII, p. 449-459.—SÉVIGNÉ, t. III, p. 336 (5 février 1674); t. IV, p. 16 (6 août 1675); t. XI, p. 196 (8 juillet 1695), édit. de G. de S.-G.
174MICHEL DE MAROLLES, Mémoires, 1755, in-12, t. II, p. 103; et t. III, p. 260.—SÉVIGNÉ (31 mai et 21 juin 1680), t. VII, p. 11, 59, édit. de G.; t. VI, p. 297 et p. 333, édit. M. L'Histoire de madame de Maintenon (voir son histoire par M. le duc de Noailles, t. II, p. 2, 1848, in-8o) raconte la chose autrement: ce fut madame de Maintenon qui appliqua cette devise à la Dauphine, en faisant présent au Dauphin d'une canne dont la pomme renfermait le portrait de la Dauphine avec cette devise: Il piu grato nasconde.
175LOUIS XIV, Œuvres, t. II, p. 344.
176LOUIS XIV, Œuvres, t. II, p. 233; t. III, p. 89.
177MONGLAT, Mémoires, t. LI, p. 149.
178BUSSY, Lettres, t. V, p. 49 (16 février 1668).
179LOUIS XIV, Œuvres, t. II, p. 349.—BUSSY, Lettres, t. III, p. 82 (16 février 1668).
180MONTPENSIER, Mémoires, t. XLIII, p. 120.—MONGLAT, Mémoires, t. LI, p. 56.—LOUIS XIV, Œuvres, t. II, p. 354. (MONGLAT dit douze jours, LOUIS XIV quinze.)
181MONGLAT, Mémoires, t. LI, p. 159-160.
182RAMSAY, Histoire du vicomte de Turenne; Paris, 1773, in-12, t. II, p. 144.
183Le général GRIMOARD, Lettres aux éditeurs des Œuvres de Louis XIV, t. III, p. 7.
184RACINE, Fragments historiques, t. V, p. 303, édit. de 1820, in-8o, article TURENNE.—BUSSY-RABUTIN, Lettres, t. V, p. 59.—Id., Supplément aux Mémoires, t. I, p. 75.
185LOUIS XIV, Œuvres, t. II, p. 363; t. III, p. 109.
186LA FARE, Mémoires, t. LXV, p. 166.—ECKARD, Dépenses effectives de Louis XIV en bâtiments, p. 23-39, 41-48.—Id., États au vrai, p. 23 à 29.
187MONGLAT, Mémoires, t. LI, p. 161.—LA FARE, Mémoires, t. LXV, p. 167.
188ECKARD, États au vrai de toutes les sommes employées par Louis XIV, etc., p. 25, 39, 55, 57 et 59.—LÉPICIÉ, Vie des premiers peintres du roi, t. I, p. 46; Paris, 1752, in-12.—GUÉRIN, Description de l'Académie royale de peinture et de sculpture.
189LA FONTAINE, Psyché, et les notes insérées t. V, p. 30 à 36, de l'édition in-8o de 1826.—FÉLIBIEN, Description sommaire du château de Versailles, 1674, in-12.