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Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin-Chantal, Volume 5

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L'intérêt se joignait au plaisir que Bussy avait à correspondre avec madame de Sévigné; presque toute sa famille, à Paris, était en quelque sorte sous la direction ou la protection de sa cousine. Bussy jugeait le moment favorable pour la faire agir. De tout temps madame de Sévigné avait été bien avec le prince de Condé: il était au pouvoir de ce prince de faire cesser l'exil de Bussy, et madame de Sévigné avait, pour la seconder dans ses sollicitations, le cardinal de Retz et la belle comtesse de Grignan.

Le 15 octobre 1674, madame de Sévigné avait écrit à Bussy: «J'ai donné à dîner à mon cousin votre fils et à la petite chanoinesse de Rabutin, sa sœur, que j'aime fort. Leur nom touche mon cœur, et leur jeune mérite me réjouit. Je voudrais que le garçon eût une bonne éducation: c'est trop présumer que d'espérer tout du bon naturel306. Ce fils (Amé-Nicolas de Bussy-Rabutin) était l'aîné des fils de Bussy, mais du second lit. C'est lui que madame de Sévigné allait voir quand il était écolier au collége de Clermont307. Il eut, à son entrée dans le monde, le titre de marquis de Bussy. Le roi lui donna la compagnie de cavalerie dans le régiment de Cibours308; ce fut en considération du père que cette faveur fut accordée au fils. Le comte de Bussy avait raison de dire que les offres réitérées de service qu'il faisait au roi à l'entrée de chaque campagne et les lettres qu'il lui écrivait, tant admirées de madame de Sévigné, ne déplaisaient point et lui seraient un jour comptées. Il parut à la cour lorsque les causes qui forçaient le roi à le tenir éloigné eurent disparu. Louis XIV accorda au comte de Bussy une pension de quatre mille francs, une de deux mille francs pour son fils aîné309, et des bénéfices au cadet. Madame de Sévigné n'avait pas en vain pressenti les défauts d'éducation du jeune Bussy. Quelques années après elle avertit son père que le jeune homme passait dans le monde «pour être trop violent et trop avantageux en paroles.» C'étaient précisément les défauts de son père, qui prit assez mal cet avertissement. Quoique Bussy désirât qu'avec la raison et l'esprit qui le distinguaient son fils améliorât son caractère, il ne lui en voulut pas trop d'avoir mis, comme il le dit, «sur la chaleur des Rabutin une dose de la férocité des Rouville310.» Malgré ses défauts, le marquis de Bussy fut un brave militaire, qui se concilia la faveur du Dauphin et de ses supérieurs et parcourut sa carrière d'une manière plus brillante que son cousin le baron de Sévigné. Malgré l'excellente éducation que celui-ci avait reçue, malgré son esprit, son savoir, sa bravoure et les puissants amis de sa mère, il fut obligé d'acheter son grade; du vivant de madame de Sévigné, il renonça à l'état militaire sans avoir obtenu aucun avancement; puis, marié et veuf, il termina ses jours dans l'obscurité d'une pieuse solitude311. Quand madame de Sévigné, le comte et la comtesse de Bussy eurent disparu du monde, Amable de Bussy, s'abandonnant à tous les défauts de son caractère, força le roi à lui faire subir la même peine qui avait été infligée à son père: il fut exilé dans ses terres, où il mourut312.

Sa sœur, Marie-Thérèse de Bussy-Rabutin, était filleule de madame de Sévigné; Bussy l'avait fait recevoir chanoinesse au chapitre de Remiremont; elle était pour lui un correspondant très-habile. Six semaines avant le dîner dont parle madame de Sévigné dans sa lettre du 14 octobre, Marie-Thérèse avait écrit de Paris à son père pour lui rendre compte de la sanglante victoire remportée par le prince de Condé à Senef; elle le fit avec une exactitude de détails qu'auraient enviée le plus soigneux gazetier et l'écrivain le plus exercé aux narrations des batailles. Ce fut elle qui annonça à Bussy que Sévigné avait été, dans ce combat, blessé à la tête, et qu'à cause du grand nombre d'officiers et de soldats tués on devait convoquer l'arrière-ban313. Marie-Thérèse, en 1677, fut mariée à Louis de Madaillan de Lesparre, seigneur de Montataire, marquis de Lassay. Bussy eut à se louer de son gendre, quoique son caractère parût s'accorder peu avec le sien314. Par sa capacité pour les affaires madame de Montataire fut, avant et depuis son mariage, très-utile à sa mère, particulièrement dans l'important procès que celle-ci eut à soutenir contre Gabrielle d'Estrées de Longueval, veuve du maréchal d'Estrées, et Françoise de Longueval, chanoinesse de Remiremont, pour partager des biens de son aïeul maternel315.

Le jeune frère de madame de Montataire et du marquis de Bussy (Michel Celse-Roger de Rabutin), qui n'était au temps dont nous parlons âgé que de six à sept ans, appartient plutôt au dix-huitième siècle qu'au siècle de Louis XIV. C'est cet homme aimable et spirituel, ami de Voltaire et de Gresset, renommé comme le Dieu de la bonne compagnie (de cette époque!), qui fut académicien sans œuvre et évêque sans piété. Élevé au séminaire, il fut peu connu de madame de Sévigné. Bussy apprend à sa cousine que le roi a donné à ce fils un prieuré de deux mille livres; qu'il a soutenu sa thèse en Sorbonne avec l'approbation générale et qu'il a surtout obtenu le suffrage du P. la Chaise316. Ce fut ce fils de Bussy qui, devenu évêque de Luçon, contribua le plus à la publicité des lettres de madame de Sévigné à sa fille317: il devait trouver place dans ces Mémoires.

 

Ces trois enfants de Bussy étaient nés de Louise de Rouville de Clinchamp, sa seconde femme, qu'il avait épousée en 1650. Louise de Rouville était peu goûtée de madame de Sévigné, probablement parce qu'elle montrait peu d'esprit et qu'elle s'occupait uniquement de ses enfants et des intérêts de sa famille318. Madame de Sévigné négligeait même de répondre aux lettres qu'elle en recevait, ou n'y répondait qu'indirectement dans les lettres qu'elle adressait à Bussy. Quand une seule fois elle en agit autrement, c'est pour lui témoigner sa surprise d'avoir reçu d'elle, en si bons termes, une invitation de s'arrêter dans son château lorsqu'elle traversait la Bourgogne pour aller en Provence, et c'est avec ce ton d'assurance et de supériorité d'une femme de la cour s'adressant à une provinciale: «Est-ce ainsi que vous écrivez, madame la comtesse? Il y a du Rouville et du Rabutin dans votre style.» La comtesse de Rabutin ménageait beaucoup madame de Sévigné, à cause des bontés qu'elle avait pour son fils aîné et du bien qu'elle en disait alors319. Madame de Sévigné a eu le tort de méconnaître le mérite de la comtesse de Bussy: c'était une épouse dévouée, une excellente mère et une femme d'une rare capacité pour les affaires; sollicitant sans cesse pour désarmer les ennemis de son mari, et attentive à exécuter toutes ses volontés320; suivant avec persévérance de longs et difficiles procès, et sachant les gagner. Bussy lui rendait justice, et il sait la lui faire rendre par sa cousine. Celle-ci lui avait écrit qu'elle craignait que la comtesse de Bussy ne se tirât mal d'une vente considérable de biens qu'elle avait à faire. Bussy répond:

«La peine que vous avez, ma chère cousine, à croire que madame de Bussy puisse faire vendre le bien de la maréchale d'Estrées, vient de ce que vous croyez que celle-ci a plus d'esprit que l'autre; et, en effet, il en pourrait être quelque chose: elle sait mieux vivre et parler; mais cela ne paye pas les dettes d'une maison, et madame de Bussy sait mieux les affaires, parce qu'elle s'y est plus appliquée321

Nos lecteurs se rappellent qu'outre les trois enfants de Louise de Rouville Bussy avait eu trois filles de sa cousine Gabrielle de Toulongeon322, qu'il avait épousée le 8 avril 1643 et qu'il perdit quatre ans après323. Cette femme jolie, aimable et spirituelle, enlevée au monde à la fleur de l'âge, fut vivement regrettée de son mari et de madame de Sévigné, qui, par cette raison, eut pour ces aînées des enfants de Bussy une préférence que justifièrent leurs aimables qualités. Une de ces trois filles, Charlotte, était morte probablement en bas âge. Il en restait deux, qui, sous tous les rapports, faisaient honneur à la famille des Rabutin. Nous ne dirons rien de la plus âgée, Diane de Rabutin: celle-là, de tous les siens, avait «certes choisi la meilleure part.» Faite pour plaire par son esprit, par l'élégance et la gentillesse de ses manières, elle s'était consacrée à Dieu; elle était cette pieuse religieuse de Sainte-Marie de la Visitation324 dont madame de Sévigné disait: «Je me hâte de l'aimer beaucoup, afin de n'être pas obligée de trop la respecter325.» La plus jeune des filles de Bussy issues de Gabrielle de Toulongeon était Louise-Françoise, que nous avons fait connaître à nos lecteurs dans la quatrième partie de ces Mémoires326. Par les qualités de son esprit, par l'amabilité de son caractère, c'était, de toutes les filles de Bussy, la plus brillante, celle qui, par les charmes de sa conversation et de son style épistolaire, ressemblait le plus à madame de Sévigné. Elle a une large part dans la correspondance de Bussy avec sa cousine; et c'est afin que tout ce que nous dirons d'elle par la suite soit bien compris des lecteurs que nous nous sommes livré à ces détails sur tous les personnages qui composaient la famille de Bussy. On se rappelle comment Louise-Françoise (qu'on nommait exclusivement mademoiselle de Bussy parce qu'elle était l'aînée de toutes les filles de Bussy, pouvant être mariée) faisait tout l'agrément de la maison paternelle. Une passion funeste, dont nous aurons à considérer les phases sous leur véritable point de vue, lui acquit, à une certaine époque, une courte, mais malheureuse célébrité. Le séducteur qui en fit sa victime, dans un libelle écrit avec l'intention avouée de la diffamer327 et de la rendre odieuse, a cependant tracé de Louise-Françoise, alors veuve du marquis de Coligny, le portrait suivant: «Madame de Coligny est de la plus belle taille du monde; son air est modeste, doux et majestueux. Rien ne déplaît de ce qu'elle montre, et tout ce qu'elle cache coûte à sa beauté. On la respecte quand on la voit, on l'aime dès qu'on la connaît; et les gens qui ne lui ont pas trouvé l'art de plaire n'avaient pas de quoi sentir qu'elle plaît sans art.»

Nos lecteurs n'ont pas oublié comment le marquis de Coligny, qui s'était présenté pour épouser Louise-Françoise, fut écarté pour faire place aux prétentions du comte de Limoges, qui plut encore moins que Coligny à mademoiselle de Rabutin328. Après la mort du jeune comte de Limoges, Coligny, malgré le refus qu'il avait éprouvé, se remit sur les rangs; et Bussy, jugeant qu'il ne fallait pas laisser passer le temps opportun pour marier sa fille (elle avait vingt-huit ans et demi), agréa les propositions du jeune marquis. Madame de Sévigné eut indirectement connaissance de cette intention de Bussy, et elle interrogea son cousin pour savoir ce qui en était; il lui répondit329: «L'époux donc, ma cousine, est presque aussi grand que moi; il a plus de trente ans, l'air bon, le visage long, le nez aquilin et le plus grand du monde; le teint un peu plombé, assez de la couleur de celui de Saucourt (chose considérable330 en un futur). Il a dix mille livres de rentes sur la frontière du comté de la Bresse, dans les terres de Cressia, de Coligny, d'Andelot, de Valfin et de Loysia, desquelles il jouit présentement par la succession de Joachim de Coligny, frère de sa mère. Le comte de Dalet, son père, remarié, comme vous savez, avec mademoiselle d'Estaing, jouit de la terre de Dalet et de celle de Malintras, et après sa mort elles viennent au futur par une donation que son père et sa mère firent, dans leur contrat de mariage, de ces deux terres à leur fils aîné: elles valent encore dix mille livres de rente et plus. Une de ses tantes vient de lui faire donation d'une terre de trois mille livres de rente après sa mort. Son intention est de prendre emploi aussitôt qu'il sera marié. Sa maison de Cressia, qui sera sa demeure, est à deux journées de Chaseu et à trois de Bussy. J'ai donné à ma fille tout le bien de sa mère dès à présent, et je ne la fais pas renoncer à ses droits paternels.»

 

Ainsi Bussy avait tout arrangé et tout prévu pour le bonheur de sa fille chérie: aussi madame de Sévigné, à qui on demanda, par préférence, son consentement à ce mariage, le donna-t-elle de grand cœur331; et à Chaseu, le 5 novembre 1675, fut célébré le mariage du marquis de Coligny de Gilbert de Langheac, comte de Dalet, avec Louise-Françoise de Rabutin, qui devint ainsi la marquise de Coligny332.

Elle eut un fils dès la première année de son mariage, et les vaniteuses espérances de Bussy, partagées par madame de Sévigné, parurent ainsi se réaliser. Ils étaient tous deux flattés de voir le beau nom des Coligny greffé sur celui des Rabutin. Le petit-fils de Bussy (Marie-Roger) fut d'abord nommé d'Andelot333. Joli de figure, aimable et spirituel, il fut un objet de tendresse et d'orgueil pour son grand-père, qui, toujours frivole jusque dans sa vieillesse, dit des vers pour favoriser les premières amours de cet adolescent avec une jeune et jolie fille de la maison de Damas334. Avant même que Françoise de Rabutin fût accouchée de d'Andelot335, Coligny était mort, peu regretté de sa femme, qu'il avait quittée aussitôt après son mariage, pour se rendre à l'armée du maréchal de Schomberg, où il fut tué336. Sa veuve hérita de l'usufruit de tous ses biens. Elle aliéna bientôt le beau nom de Coligny, sans vouloir porter celui que lui imposait un second mariage, dont nous aurons à raconter les romanesques circonstances. Elle prit par la suite le nom de son beau-père, avec lequel elle eut un procès, qu'elle gagna, et se fit appeler comtesse de Dalet337. Ce fut sous ce nom qu'elle publia les Mémoires de son père, décédé. Son fils, qui avait pris le nom de Coligny-Saligny, le changea pour celui de Langheac, qui était le nom de famille de son grand-père338; et comme il n'eut que des filles par son mariage avec Jeanne-Palatine de Dio de Montpeyroux, le nom même de Langheac, qui, quoique moins illustre que celui de Coligny, rappelait une très-ancienne noblesse, disparut de la postérité mâle des Bussy. Ainsi le temps se joue de la présomption de ceux qui s'efforcent d'échapper à son pouvoir339!

CHAPITRE VIII.
1675

Tristesse de madame de Sévigné.—Mort de son oncle Chésières.—Départ de madame de Grignan pour la Provence, et de Retz pour la Lorraine.—Retz fait faire son portrait pour madame de Grignan.—Il donne sa démission du cardinalat.—Elle n'est pas acceptée.—Portrait de Retz par la Rochefoucauld.—Amitié de madame de Sévigné pour Retz.—Elle se rend chez M. de Caumartin pour recevoir ses adieux.—Retz veut donner une cassolette d'argent à madame de Grignan.—Madame de Grignan la refuse.—Douleur qu'éprouve madame de Sévigné de se séparer de Retz.—Différence du caractère de madame de Grignan et de celui de madame de Sévigné.—Madame de Sévigné se décide à quitter Paris pour se rendre en Bretagne.

A la gaieté qu'avaient introduite dans la correspondance de madame de Sévigné les lettres de Bussy et de Guitaud et au plaisir qu'elle éprouvait de se trouver réunie avec ceux qui lui étaient chers succéda l'expression de la tristesse la plus accablante.

Madame de Sévigné perdit son oncle Chésières340; sa fille retourna en Provence; Retz, son bon cardinal, la quitta pour aller en Lorraine, et son fils alla rejoindre son régiment. «Je n'ai pas vécu depuis six semaines, écrivait-elle au comte de Guitaud. L'adieu de ma fille m'a désolée et celui du cardinal de Retz m'a achevée. Il y a des circonstances, dans ces deux séparations, qui m'ont assommée341

Louis de la Tour-Coulanges, seigneur de Chésières, troisième fils de l'aïeul maternel342 de madame de Sévigné, son premier tuteur, mourut en avril, après une courte maladie de dix jours, lorsqu'il était encore plein de vie343: il fut regretté de Bussy, de madame de Sévigné et des nombreux amis qu'il s'était faits.

Peu après, madame de Grignan partit de Paris; sa mère la conduisit jusqu'à Fontainebleau. En cette ville, à l'auberge du Lion d'or, qu'elle prit en aversion344, madame de Sévigné s'en sépara le 24 mai345, jour à jamais néfaste pour elle et qu'elle rappelle bien souvent avec douleur346. Elle écrivit alors à Bussy: «Les sentiments que j'ai pour la Provençale, il faut les cacher à la plupart du monde, parce qu'ils ne sont pas vraisemblables347;» puis, après sa séparation, elle se réfugie seule à Livry, et sa correspondance avec madame de Grignan recommence par ces mots: «Quel jour, ma fille, que celui qui ouvre l'absence348!» et elle soulage, comme de coutume, sa peine par l'expression de sa vive tendresse. Elle entretient madame de Grignan du cardinal de Retz, qui alors faisait faire son portrait par un religieux de Saint-Victor, dans le dessein d'en faire cadeau à la Provençale.

Madame de Sévigné, ainsi que je l'ai déjà dit349, ignorait qu'alors Retz se préparât à donner un grand exemple au monde. Quand elle connut sa résolution, son attachement pour lui s'accrut en même raison que son admiration et ses regrets. Par nature et par habitude, Retz ne pouvait se passer d'exercer l'activité de son esprit. Les loisirs forcés de sa retraite de Commercy avaient pesé lourdement sur son existence. Il avait cherché une distraction à son ennui en écrivant le récit des événements de la Fronde. C'était retracer l'histoire de sa jeunesse si brillante et si scandaleuse, alors que le bouillonnement des passions et l'effervescence de l'imagination marquaient tous ses jours par une variété de plaisirs, d'agitation et d'intrigues. Le souvenir s'en était gravé dans sa mémoire en traces ineffaçables; les déposer sur le papier et les laisser après sa mort était pour lui un besoin; il y trouvait du charme350. Mais il semble que cette tâche fut la dernière satisfaction qu'il voulut accorder à son orgueil; car lorsqu'il l'eut terminée il parut comme subitement touché de la grâce et décidé à mener une vie de religieux et de pénitent. C'est au même temps qu'il s'apprêtait à quitter Paris pour aller se renfermer dans le monastère de Saint-Mihiel qu'on apprit qu'il avait écrit au roi pour se démettre de son cardinalat351. Quoi qu'il en puisse être (car à Dieu seul appartient de sonder jusque dans les plus profonds replis de la conscience humaine), madame de Sévigné crut à la conversion de Retz; elle s'alarma des suites qu'elle pourrait avoir. Le 7 juin, elle écrit à sa fille: «Je vis hier les Villars, dont vous êtes révérée. Nous étions en solitude aux Tuileries; j'avais dîné chez M. le cardinal, où je trouvai bien mauvais de ne vous voir pas. J'y causai avec l'abbé de Saint-Mihiel (dom Hennezon), à qui nous donnons, ce me semble, comme en dépôt, la personne de Son Éminence. Il me parut un fort honnête homme, un esprit droit et tout plein de raison, qui a de la passion pour lui, qui le gouverne même sur sa santé, et l'empêchera de prendre le feu trop chaud sur la pénitence. Ils partiront mardi, et ce sera encore un jour douloureux pour moi, quoiqu'il ne puisse être comparé à celui de Fontainebleau352.» Personne, parmi les amis des Sévigné, ne craignit comme elle que Retz ne prit «le feu trop chaud sur la pénitence;» on ne voulut pas croire à la sincérité de conversion de celui qui, cependant, avait été élevé par le pieux Vincent de Paul. La Rochefoucauld fit, à cette occasion, un portrait de Retz qui est un des morceaux les plus ingénieux, les mieux peints et les mieux écrits qui soient sortis de sa plume. Sévigné en transmit une copie à madame de Grignan; ce portrait se termine ainsi: «La retraite que Retz vient de faire est la plus fausse action de sa vie: c'est un sacrifice qu'il fait à son orgueil sous prétexte de dévotion; il quitte la cour, où il ne peut s'attacher, et il s'éloigne du monde, qui s'éloigne de lui353

Mais s'éloigner du monde quand le monde s'éloigne de nous est déjà un acte de sagesse auquel bien des sages ne peuvent se résoudre. Et ce qui montre dans Retz un esprit supérieur, dompté par la religion et élevé par elle au-dessus des rivalités et des rancunes de parti qui l'avaient dominé si longtemps, c'est que madame de Sévigné, qui le connaissait et savait l'apprécier, ne craignit pas de lui communiquer le portrait que la Rochefoucauld avait tracé de lui, et qu'il en fut satisfait. Dans cette peinture, qu'il ne devait pas être censé connaître, il ne fit attention qu'aux traits conformes à la vérité qui lui étaient favorables, et bien saisis, bien touchés par son satirique adversaire354.

Madame de Sévigné ne doutait donc pas que son ami, son parent Retz ne fût mû par les motifs les plus respectables. Elle écrivait à Bussy, en lui parlant de ce cher cardinal: «Le monde, par rage de ne pouvoir mordre sur un aussi beau dessein, dit qu'il en sortira. Hé bien, envieux, attendez donc qu'il en sorte! et, en attendant, taisez-vous. Car, de quelque côté qu'on puisse regarder cette action, elle est belle; et si l'on savait comme moi qu'elle vient purement du désir de faire son salut et de l'horreur de sa vie passée, on ne cesserait de l'admirer355

Lorsque madame de Sévigné écrivait des Rochers ces lignes, Pomponne avait mandé au cardinal d'Estrées que «le roi ne voulait pas que cet ambassadeur fît aucune instance auprès du pape pour l'engager à rétracter le refus qu'il avait fait d'accepter la démission de Retz; et il lui donnait ordre, au contraire, d'assurer à Sa Sainteté que Sa Majesté ne pourrait voir qu'avec satisfaction qu'un sujet de ce mérite fût conservé dans le sacré collége356

Ainsi Retz resta cardinal, et même le pape lui donna l'ordre de sortir de sa retraite de Saint-Mihiel. Il alla de nouveau résider à Commercy; il reprit ses insignes et le train de vie d'un prince de l'Église, mais non avec le même luxe357. Madame de Sévigné en avertit sa fille, et lui mande qu'elle peut lui écrire avec la liberté permise à un grand dignitaire ecclésiastique; et même de ne pas s'interdire avec lui quelques chamarrures qu'elle eût été forcée de supprimer s'il avait continué à vivre en cénobite358.

Cependant Retz ne donna aucun lieu de croire que la résolution qu'il avait prise ne fût pas sincère. Il édifia par sa piété, se fit aimer des pauvres par sa bienfaisance et des riches par sa bonté; sa modération, sa douceur, l'égalité de son humeur et les charmes de sa conversation lui firent des amis de tous ceux qui l'approchaient. A Saint-Mihiel et à Commercy il avait inspiré une telle vénération au peuple que tout le monde, hommes, femmes et enfants, se mettait à genoux sur son passage359.

Madame de Sévigné se rendit à la maison de campagne de M. de Caumartin pour faire ses adieux à Retz le 18 juin360; et alors elle écrit à sa fille:

«Je vous assure, ma très-chère, qu'après l'adieu que je vous fis à Fontainebleau, et qui ne peut être comparé à nul autre, je n'en pouvais faire un plus douloureux que celui que je fis hier au cardinal de Retz chez M. de Caumartin, à quatre lieues d'ici… Madame de Caumartin (c'est à elle que Retz avait adressé ses Mémoires) arriva de Paris, et, avec tous les hommes qui étaient restés au logis, elle vint nous trouver dans le bois. Je voulus m'en retourner à Paris; ils m'arrêtèrent à coucher sans beaucoup de peine. J'ai mal dormi; le matin, j'ai embrassé notre cher cardinal avec beaucoup de larmes et sans pouvoir dire un mot aux autres. Je suis revenue ici, où je ne puis me remettre encore de cette séparation: elle a trouvé la fontaine assez en train; mais, en vérité, elle l'aurait rouverte quand elle aurait été fermée.»

Retz voulait faire présent d'une cassolette d'argent à madame de Grignan, qui, malgré les instances de sa mère, la refusa obstinément, et mécontenta ainsi par sa hauteur le cardinal et madame de Sévigné361. Et cependant, sans sa fin prématurée, Retz, qui comme cardinal devait encore être utile à Louis XIV, aurait été le protecteur du jeune marquis de Grignan, ainsi que, dans le temps de sa grande puissance de factieux, il l'avait été du jeune marquis de Sévigné, son parent, quand il épousa Marie de Rabutin-Chantal362. Aussi madame de Sévigné écrit-elle à sa fille précisément à ce sujet: «Vous ne trouverez personne de votre sentiment, et vous devez vous défier de vous quand vous êtes seule de votre avis.»

Retz avait bien annoncé à madame de Sévigné son projet de retraite à Saint-Mihiel et sa démission du cardinalat; mais il lui avait caché les efforts que le cardinal d'Estrées, ambassadeur de France à Rome, faisait pour que le pape et le sacré collége ne refusassent point cette démission. Elle apprit tout cela par d'Hacqueville, et ses inquiétudes furent d'autant plus vives qu'on lui dit aussi que le roi avait le dessein de donner ce chapeau si délaissé par Retz à Forbin-Janson363, l'évêque de Marseille, qu'elle considérait comme l'ennemi de M. de Grignan. Aussi sa joie fut grande lorsqu'elle apprit que Retz était, comme elle dit, recardinalisé364.

«D'Hacqueville (écrit-elle à sa fille) m'a fait grand plaisir, cette dernière fois, de m'ôter la colère que j'avais contre le cardinal d'Estrées. Il m'apprend que le nôtre (le cardinal de Retz) a été refusé en plein consistoire, sur sa propre lettre, et qu'après cette dernière cérémonie il n'a plus rien à craindre; de sorte que le voilà trois fois cardinal malgré lui, du moins les deux dernières; car pour la première, s'il m'en souvient, il ne fut pas trop fâché365. Écrivez-lui pour vous moquer de son chagrin. D'Hacqueville en est ravi: je l'en aime. Je reçois souvent de petits billets de ce cher cardinal; je lui en écris aussi. Je tiens ce léger commerce mystérieux et très-secret: il m'en est plus cher.»

Ce qui attache le plus à madame de Sévigné quand on lit ses lettres, ce qui devait la rendre adorable, c'est moins le brillant de son esprit que les qualités de son cœur. On lui pardonne volontiers son amour extravagant pour sa fille en faveur de sa vivacité, de sa franchise, de sa constance en amitié. Elle était aussi expansive, aussi affectueuse que sa fille était froide et réservée. Dans une lettre où madame de Sévigné se montre toujours plus charmée de sa correspondance avec madame de Grignan, elle manifeste bien clairement la différence qui existait entre elles deux et comment l'excès de sa tendresse mettait obstacle aux jouissances de leur réunion, comment elles ne pouvaient s'accorder sur la nature des sentiments que l'une et l'autre ressentaient pour Dieu et pour leurs amis.

«Vous ne sentez pas, dit-elle, l'agrément de vos lettres; il n'y a rien qui n'ait un tour surprenant. Nous avons bien compris votre réponse au capucin: Mon père, qu'il fait chaud! et nous ne trouvons pas que, de l'humeur dont vous êtes, vous puissiez jamais aller à confesse: comment parler à cœur ouvert à des gens inconnus? C'est bien tout ce que vous pouvez faire à vos meilleurs amis… Je vous remercie, ma fille, de la peine que vous prenez de vous défendre si bien d'avoir jamais été oppressée de mon amitié; il n'était pas besoin d'une explication si obligeante; je crois de votre tendresse pour moi tout ce que vous pouvez souhaiter que j'en pense: cette persuasion fait le bonheur de ma vie. Vous expliquez très-bien aussi cette volonté que je ne pouvais deviner, parce que vous ne vouliez rien; je devais vous connaître; et sur cet article je ferai encore mieux que je n'ai fait, parce qu'il n'y a qu'à s'entendre. Quand mon bonheur vous redonnera à moi, croyez, ma bonne, que vous serez encore plus contente de moi mille fois que vous ne l'êtes. Plût à Dieu que nous fussions déjà à portée de voir le jour où nous pourrons nous embrasser366

Madame de Grignan, qui n'avait pas, comme sa mère la conscience timorée d'une janséniste, ne comprenait pas comment madame de Sévigné, à cause de la tendresse qu'elle lui portait, n'osait s'approcher de la sainte table, et elle l'avait raillée sur ses scrupules. Madame de Sévigné lui répond:

«Vous riez, mon enfant, de la pauvre amitié; vous trouverez qu'on lui fait trop d'honneur de la prendre pour un empêchement de la dévotion; il ne lui appartient pas d'être un obstacle au salut. On ne la considère jamais que par comparaison; mais je crois qu'il suffit qu'elle remplisse tout le cœur pour être condamnable; et quoi que ce puisse être qui nous occupe de cette sorte, c'est plus qu'il n'en faut pour n'être pas en état de communier. Vous voyez que l'affaire du syndic (la nomination du marquis de Maillane367) m'avait mise hors de combat; enfin, c'est une pitié que d'être si vive: il faut tâcher de calmer et de posséder un peu son âme; je n'en serai pas moins à vous, et j'en serai un peu plus à moi-même. Corbinelli me priait fort d'entrer dans ce sentiment; il est vrai que son absence me donne une augmentation de chagrin: il m'aime fort, je l'aime aussi; il m'est bon à tout ce que je veux. Mais il faut que je sois dénuée de tout pendant mon voyage en Bretagne; j'ai tant de raisons pour y aller que je ne puis pas y mettre la moindre incertitude368

Pauvre mère! combien ce voyage de Bretagne, qui l'éloignera de sa fille, lui pèse! Ni ses judicieuses réflexions ni les conseils de Corbinelli ne lui servent de rien; et elle est encore obligée de demander pardon à la philosophie de sa fille de lui faire voir tant de faiblesse. «Mais (ajoute-t-elle), une fois entre mille, ne soyez point fâchée que je me donne le soulagement de vous dire ce que je souffre si souvent sans en rien dire à personne. Il est vrai que la Bretagne nous va encore éloigner; c'est une rage: il semble que nous voulions nous aller jeter chacune dans la mer, et laisser toute la France entre nous deux. Dieu nous bénisse369

Elle ne put se résoudre à partir pour la Bretagne sans avoir terminé les affaires de sa fille370. Elle fut aussi fort occupée de son fils. Sévigné s'ennuyait de ne point obtenir d'avancement; il voulait résigner son grade de guidon des gendarmes et devenir colonel d'un régiment; il espérait avoir celui du comte de Sanzei, son parent, tué à l'affaire de Consabrick371. Madame de Sévigné sollicitait cette place pour son fils. La veuve du comte de Sanzei était Anne-Marie de Coulanges, sœur d'Emmanuel de Coulanges et par conséquent la cousine de madame de Sévigné: il semble donc que ce régiment appartenait à la famille des Coulanges et des Sévigné. Malgré les sollicitations du vicomte de Marsilly, que madame de Sévigné nommait son résident auprès de Louvois, on ne donna point ce régiment à Sévigné, qui fut très-mécontent de ce refus372. Sa mère désirait le marier et l'arracher à ses intrigues d'amour, qui nuisaient à sa santé et l'empêchaient de s'occuper de son avancement373.

306SÉVIGNÉ, Lettres (15 octobre 1674), t. III, p. 359, édit G.; t. III, p. 247, édit. M.
307SÉVIGNÉ, Lettres (24 avril 1672), t. II, p. 475, édit. G.; t. II, p. 400, édit. M.
308SÉVIGNÉ, Lettres (13 décembre 1677), t. V, p. 464, édit. G.; t. V, p. 288, édit. M.
309BUSSY, Lettres, édit. 1737, in-12 (3 mars 1680), t. IV, p. 425.—(13 novembre 1688), t. VI, p. 317.—SÉVIGNÉ, Lettres (25 février et 3 novembre 1688), t. VIII, p. 156 et 414, édit. G.
310SÉVIGNÉ, Lettres (4 octobre 1680), t. VII, p. 231, édit. G.—Ibid. (25 février 1686), t. VIII, p. 231, édit. G.; t. VII, p. 365, édit. M.
311SÉVIGNÉ, Lettres (5 février 1690), t. X, p. 232, et tome I, p. CIX, édit. G.—(5 novembre 1691), t. IX, p. 486, édit. M.; t. X, p. 423, édit. G.—(10 mai et 7 juillet 1703), t. XI, p. 345 et 394, édit. M.
312LA BEAUHELLE, Mélanges, mss. cités par Monmerqué dans SÉVIGNÉ, Lettres, t. VII, p. 366.
313BUSSY, Lettres (14 août 1674), t. IV, p. 136—Suite des Mémoires de BUSSY, ms., p. 80. Avant de transcrire dans ses Mémoires cette lettre tout à fait historique et très-instructive, Bussy dit: «Deux jours après que j'eus écrit cette lettre (la lettre à madame de Sévigné du 16 août 1674, qu'on a mutilée), je reçus celle-ci de ma fille de Rabutin, dame de Remiremont.»
314BUSSY, Discours à ses enfants; 1694, in-12, p. 441.—SÉVIGNÉ, Lettres (2 juillet 1690), t. IX, p. 389, édit. M.
315Voyez MONMERQUÉ dans les notes sur Sévigné, t. VI, p. 355; t. VII, p. 108; et t. VIII, p. 71 et 417, édit. G.; p. 138, édit. M. (26 juin et 14 novembre 1688).—SAINT-SIMON, Œuvres complètes, t. X, p. 77.—SAINT-SIMON, Mém. authentiques, 1829, in-8o, t. V, p. 305.—SÉVIGNÉ, Lettres, édit. G., t. V, p. 5; VI, 335; VII, 84; X, 291. L'arrêt du 30 mai et du 31 janvier 1689 donna gain de cause à la comtesse de Bussy.
316SÉVIGNÉ, Lettres (3 mars 1690), t. X, p. 237, édit. G.; t. IX, p. 339, édit. M.
317MONMERQUÉ, Notice bibliographique des différentes éditions des Lettres de madame de Sévigné, dans l'édition de Sévigné, 1820, in 8o, t. I, p. 23.
318BUSSY, Discours à ses enfants, 1694, Paris, in-12, p. 240.—Conférez Mémoires sur Sévigné, 2e édit., I, 204-205; II, 351.
319SÉVIGNÉ, Lettres (7 juillet 1672), t. III, p. 93 et 94, édit. G.; t. III, p. 27 et 28, édit. M.
320Suite des Mémoires de BUSSY (ms. de l'Institut), p. 110. Lettre de Bussy à Pellisson (25 mai 1675).
321SÉVIGNÉ, Lettres (4 octobre 1680), t. VII, p. 231, édit. G.; t. VI, p. 478, édit. M.
3221re partie des Mémoires sur madame de Sévigné, p. 101, ch. VII; 2e partie, p. 407, et 4e partie, p. 195 et 452.
323BUSSY, Discours à ses enfants, p 207.—Ibid., Mémoires, édit. d'Amsterdam, 1721, t. I, p. 93 et 125.
324Nouvelles Lettres du comte DE BUSSY, t. V, p. 163.
325SÉVIGNÉ, Lettres (17 mai 1671), t. II, p. 73, édit. G. (24 mai 1672), t. II, p. 75, édit. G., et t. II, p. 61 et 62, édit. M.—Ibid. (24 et 28 janvier 1672), t. II, p. 351 et 359; t. II, p. 303 et 304.—Ibid. (6 août 1675), t. III, p. 488, édit. G.; t. II. p 352, édit. M.
326Conférez la 4e partie des Mémoires sur madame DE SÉVIGNÉ, p. 309, ch. IX. Nous avons dit dans cet endroit la fille aînée de Bussy, en parlant de Louise-Françoise, parce qu'elle était l'aînée de ses autres filles à marier; mais Diane de Rabutin, la religieuse, était de dix-huit mois plus âgée qu'elle.
327DE LA RIVIÈRE, réponse à Bussy, dans le Recueil de pièces fugitives sur des sujets intéressants, Rotterdam, Bradshaw, 1743, in-12, page 21. Nous aurons à réformer l'opinion commune sur la Rivière.
328Conférez la 4e partie de ces Mémoires, p. 310.—SÉVIGNÉ, Lettres (3 avril 1675), t. III, p. 377, édit. G.; t. III, p. 260, édit. M.—BUSSY-RABUTIN, Suite de ses Mémoires, ms. de l'Institut, p. 114. Cette lettre est datée du 8 avril 1675, et dans ces Mémoires tout le commencement est supprimé.
329SÉVIGNÉ, Lettres (lettre de Bussy, 7 avril 1675), t. III, p. 381, édit. G.; t. III, p. 262, édit. M.—Suite des Mémoires du comte DE BUSSY DE RABUTIN, ms. de l'Institut, p. 114. Mais la lettre est datée de Chaseu, du 12 avril 1675; le commencement manque dans le ms. comme pour la lettre précédente. Les éditeurs ont peut-être réuni deux lettres en une seule; cela expliquerait la différence des dates.
330Le vrai nom est Soyecourt; pour le sens de cette phrase de Bussy, voyez ces Mémoires, I, 244 et 288; II, p. 416.
331SÉVIGNÉ, Lettres (9 octobre 1675), t. V, p. 136.—Ibid. (9 octobre 1675), p. 142, édit. G.; t. IV, p. 29, édit. M.—Ibid. (3 août 1679), t. VI, p. 105, édit. G.
332Lettres choisies de M. DE LA RIVIÈRE, 1751; in-12, t. I, p. 25, note 14.
333SÉVIGNÉ, Lettres (20 février 1687), t. VIII, p. 320, édit. G.; t. VIII, p. 425, édit. M.
334SÉVIGNÉ, Lettres (31 janvier 1692), t. X, p 429, édit. G.—Ibid., (2 juillet 1690), t. X, p. 311, édit. G.
335Madame de Grignan à Bussy, dans SÉVIGNÉ, Lettres (15 mars 1676), t. IV, p. 368, et dans la Suite des Mémoires de BUSSY, p. 164 verso, ms. de l'Institut.
336Il fut tué devant Condé et enterré dans le chœur de la grande église de cette ville. Voyez la lettre de Bussy fils à son père, en date du 7 juillet 1676, p. 177 verso de la Suite des Mém. de BUSSY, ms. de l'Institut.—BUSSY, Lettres (8 juillet 1676, lettre de Schomberg), t. IV, p. 268.—SÉVIGNÉ, Lettres (6 juillet 1676), t. V, p. 4, édit. G.; t. IV, p. 367, édit. M.
337SÉVIGNÉ, Lettres (2 août 1679), t. VI, p. 105, édit. G.; t. V, p. 417, édit. M.—(31 mai 1690), t. IX, p. 379, édit. M.; t. X, p. 291, édit. G.—(31 janvier 1692), t. IX, p. 491, édit. M.; t. X, p. 429, édit. G.
338SÉVIGNÉ, Lettres (5 mars et 2 juillet 1690), t. X, p. 236 et 311, édit. G.—MONMERQUÉ, Notice sur le comte de Coligny-Saligny, dans les Mémoires du comte DE COLIGNY-SALIGNY, 1841, in-8o, p. XI.
339Marie-Roger, comte de Langheac, petit-fils de Bussy de Rabutin par madame de Coligny, sa fille, mourut à Avignon en 1746. Voyez MONMERQUÉ, dans SÉVIGNÉ, Lettres (5 août 1676), t. IV, p. 414, édit. M., note b.
340SÉVIGNÉ, Lettres (30 avril et 10 mai 1675), t. III, p. 383 et 385, édit. G.—Ibid. (28 mai 1675), t. III, p. 391 et 422, édit. G.
341SÉVIGNÉ, Lettres, t. III, p. 346, no 370, édit. G. Cette lettre est déplacée, elle est à tort datée juin 1674; elle doit être transposée à la page 393, après la lettre no 388, et datée du 18 juin 1675.—Conférez Lettres inédites de madame DE SÉVIGNÉ, 1814, p. 8 et 9, où cette lettre ne porte aucune date. La date fausse commence avec l'édition stéréotype, 1819, in-12, p. 7.
342Ceci rectifie une erreur que nous avons commise, t. I, p. 9 de ces Mémoires.
343SÉVIGNÉ, Lettres (12 mai 1675), ms. de l'Institut, p. 118.—(10 mai 1675), t. III, p. 385, édit. G.—(30 avril 1675), t. III, p. 383, édit. G.; t. III, p. 264 et 266, édit. M.
344SÉVIGNÉ, Lettres (26 juin 1676), t. IV, p. 504, édit. G.; t. IV, p. 355, édit. M.
345SÉVIGNÉ, Lettres (16 mai 1675), suite des Mémoires de BUSSY, ms. de l'Institut, p. 120, t. III, p. 389, édit. G., mal datée du 14 mai.
346SÉVIGNÉ, Lettres (28 mai 1676), ms. de l'Institut; t. IV, p. 462, édit. G.—(26 août 1675), t. I, p. 5, édit. G.—(7 août 1675), t. III, p. 506, édit. G.
347SÉVIGNÉ, Lettres (12 mars 1675), Suite des Mémoires de BUSSY, ms. de l'Institut, p. 104, t. III, p. 369, édit. G.; t. III, p. 254, édit. M., datée, dans les deux éditions, du 24 janvier 1675. Cette date est fausse.—Ibid., Lettres (25 mai 1675), t. III, p. 273, édit. M.; t. III, p. 391, édit. G.
348SÉVIGNÉ, Lettres (27 mai 1675), t. III, p. 27, édit. M.; t. III, p. 393, édit. G. (7 août 1675), t. III, p. 506, édit. G.; t. III, p. 366-7, édit. M.
349Mémoires touchant la vie et les écrits de madame DE SÉVIGNÉ durant les premières conquêtes de Louis XIV, 3e partie, p. 112 et 114.
350DUMONT, Histoire de la ville et des seigneurs de Commercy, t. II, p. 166 et 168.
351Lettres de Louis XIV au duc de Pomponne et au cardinal d'Estrées en date des 3, 19 et 27 juin, 12 juillet, 20 et 23 septembre et 11 octobre 1675, au duc et au cardinal d'Estrées, à l'abbé Servien, Mémoires du cardinal DE RETZ, Paris. 1836, in-8o, p. 612 à 614, tome 1er de la Collection des Mémoires sur l'histoire de France, édit. Michaud et Poujoulat.
352SÉVIGNÉ, Lettres (7 juin 1675), t. III, p 410, édit. G.; t. IV, p. 299, éd. M.
353SÉVIGNÉ, Lettres (19 juin 1675), t. III, p. 428, édit. G.; t. III, p. 304, édit. M.
354SÉVIGNÉ, Lettres (3 juillet 1675), t. III, p. 316, édit. M.; t. III, p. 443, édit. G.
355SÉVIGNÉ, Lettres (9 octobre 1675), t. IV, p. 142, édit. G.; t. IV, p. 31, édit. M.
356Lettres de POMPONNE au cardinal d'Estrées (en date des 23 septembre et 11 octobre 1675). Dans les Mémoires DE RAIS, Nouvelle Collection des Mémoires pour servir à l'histoire de France, 1836, in-8o, p. 614.
357SÉVIGNÉ, Lettres (23 octobre 1675), t. IV, p. 54, édit. M.; t. IV, p. 165, édit. G.
358SÉVIGNÉ, Lettres (19 et 23 octobre; 6 et 13 novembre 1675), t. IV, p. 35, 54, 74, 75, 86, édit. M.—Ibid., t. IV, p. 146, 169, 192, 205, édit. M.
359DUMONT, Histoire de la ville et des seigneurs de Commercy, t. II, p. 172.
360SÉVIGNÉ, Lettres (mercredi 19 juin 1675), t. III, p. 422, édit. G.; t. III, p. 299, édit. M.—Ibid. (10 juillet 1675), t. III, p. 325, édit. M.
361SÉVIGNÉ, Lettres (26 juin, 22 août 1675), t. III, p. 431; t. IV, p. 47, édit. G.; t. III, p. 307 et 421, édit. M.—Ibid. (9 septembre 1675), t. IV, p. 90, édit. G.; t. III, p. 460, édit. M.
362SÉVIGNÉ, Lettres (11 et 13 mai 1680), t. VI, p. 269, édit. M., et la note.—Ibid. (25 août 1680), t. VI, p. 433, édit. M.; t. VI, p. 489, édit. G., et t. VII, p. 179, édit. G.
363SÉVIGNÉ, Lettres (5 juin 1675), t. III, p. 402, édit. G.; t. IV, p. 26.
364SÉVIGNÉ, Lettres (23 octobre 1675), t. IV, p. 54, édit. M.; t. IV, p. 169, édit. G.
365SÉVIGNÉ, Lettres (13 octobre 1675), t. IV, p. 150, édit. G.; t. IV, p. 37 et 38, édit. M.
366SÉVIGNÉ, Lettres (26 juin 1675), t. III, p. 433, édit. G.; t. III, p. 309, édit. M.
367Voyez ci-dessus, ch. et de cette 5e partie de ces Mémoires, p. et ; et DEPPING, Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, in-4o, 1850, p. 407.—Lettre de l'évêque de Marseille à Colbert, en date du 17 décembre 1672.
368SÉVIGNÉ, Lettres (26 juin 1675), t. III, p. 436.
369SÉVIGNÉ, Lettres (3 juillet 1675), t. III, p. 440, édit. G.; t. III, p. 315, édit. M.
370SÉVIGNÉ, Lettres (26 juin 1675), t. III, p. 436, édit. G.; t. III, p. 311, édit. M.
371SÉVIGNÉ, Lettres (19, 28 et 30 août 1675), t. IV, p. 32, 34, 69, 75, édit. G.—Ibid. (4 septembre), p. 77 et 78, édit. G.—Ibid., t. III, p. 396, 402, 408, 426, 447, 449, édit. M.
372SÉVIGNÉ, Lettres (7, 21, 26 août 1675), t. III, p. 494 et 499; t. IV, p. 24, édit. G.; t. III, p. 360, 419, 426, édit. M.
373SÉVIGNÉ, Lettres (7 août 1675), t. III, p. 504, édit. G.; t. III, p. 125, édit. M.