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Henri IV en Gascogne (1553-1589)

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XXXVII

La harangue historique et immortelle du roi de Navarre avant la bataille de Coutras est celle que nous avons rapportée: «Souvenez-vous que vous êtes Bourbons!» Elle fut prononcée, le pied à l'étrier. La tradition en a fait parvenir jusqu'à nous deux autres, dont voici le texte:

«Au prince de Condé et au comte de Soissons.

«Vous voyez, mes cousins, que c'est à notre Maison que l'on s'adresse. Il ne serait pas raisonnable que ce beau danseur et ces mignons de cour en emportassent les trois principales têtes, que Dieu a réservées pour conserver les autres avec l'Etat. Cette querelle nous est commune; l'issue de cette journée nous laissera plus d'envieux que de malfaisants, nous en partagerons l'honneur en commun.»

«Aux capitaines et soldats.

«Mes amis, voici une curée qui se présente bien autre que vos butins passés; c'est un nouveau marié qui a encore l'argent de son mariage en ses coffres; toute l'élite des courtisans est avec lui. Courage! il n'y aura si petit entre vous qui ne soit désormais monté sur de grands chevaux et servi en vaisselle d'argent. Qui n'espérerait la victoire, vous voyant si bien encouragés? Ils sont à nous; je le juge par l'envie que vous avez de combattre; mais pourtant nous devons tous croire que l'événement en est en la main de Dieu, lequel sachant et favorisant la justice de nos armes, vous fera voir à nos pieds ceux qui devraient plutôt nous honorer que combattre. Prions-le donc qu'il nous assiste. Cet acte sera le plus grand que nous ayons fait; la gloire en demeurera à Dieu, le service au roi, notre souverain seigneur, l'honneur à nous, et le salut à l'Etat.»

Pendant la déroute de l'armée de Joyeuse, un mouvement confus s'étant produit à l'horizon du champ de bataille, quelque alarme se répandit autour du roi, et il entendit les officiers se demander entre eux s'il n'y avait pas à redouter l'arrivée de l'armée du maréchal de Matignon: « – Eh bien! s'écria gaîment Henri, ce sera ce qu'on n'a jamais vu: deux batailles en un jour!»

La plupart des détails relatifs à la journée de Coutras sont littéralement empruntés à l'Histoire du Père Daniel, qui, résumant les relations contemporaines, a donné de cette bataille le récit le plus clair et le plus complet. (Page 256.)

XXXVIII

On lit dans une lettre d'Etienne Pasquier adressée à son fils Nicolas Pasquier:

«La reine-mère est décédée, à Blois, la veille des Rois dernière, au grand étonnement de nous tous; je ne doute point que les nouvelles n'en soient arrivées jusqu'à vous: toutefois peut-être n'en avez-vous entendu toutes les particularités. Elle avait été grandement malade et gardait encore la chambre, quand soudain, après la mort de M. de Guise, le roi la lui vint assez brusquement annoncer: dont elle reçut tel trouble en son âme, que dès lors elle commença d'empirer à vue d'œil. Toutefois, ne voulant déplaire à son fils, elle couvrit son maltalent (chagrin) au moins mal qu'il lui fut possible, et quatre ou cinq jours après voulut aller à l'église, et au retour vint visiter M. le cardinal de Bourbon, prisonnier, qui commença, avec abondance de larmes, de lui imputer que, sans la foi qu'elle leur avait baillée, ni lui ni ses neveux de Guise ne fussent venus en ce lieu. Lors ils commencèrent tous deux de faire fontaine de leurs yeux, et soudain après, cette pauvre dame, toute trempée de larmes, retourne en sa chambre, sans souper. Le lendemain, lundi, elle s'alite, et le mercredi, veille des Rois, elle meurt.» (Page 275.)

XXXIX

Par le traité de Tours, il est convenu que «le roi de Navarre, avec toute fidélité et affection, servira le roi de toutes ses forces et moyens dépendant tant de son particulier que de tout son parti, contre ceux qui violent l'autorité de S. M. et troublent son Etat, et ne les emploiera ailleurs, soit dedans ou dehors, sans le commandement ou consentement de S. M.».

Pour faciliter l'accomplissement de cette tâche, «est faite et accordée trêve générale et suspension d'armes et de toute hostilité par tout le royaume de France entre S. M. et ledit sieur roi de Navarre…».

Pour «plus grande commodité, la place des Ponts-de-Cé sera remise entre les mains du roi de Navarre, qui, en ce lieu, passera la Loire. Le passage effectué, le roi de Navarre marchera droit à l'ennemi».

D'autres stipulations sont faites au sujet des impositions, des questions financières et de l'exercice du culte. (Page 283.)

XL

C'est d'après le recueil de Musset-Pathay que nous avons donné en partie les paroles adressées par le roi de Navarre à Henri III, en l'abordant à Plessis-lès-Tours. Elles sont peu connues, mais on ne peut guère douter de leur authenticité, tant elles sont conformes, par la pensée et par l'expression, au langage habituel de Henri. (Page 285.)

Voici le texte complet de la lettre reproduite en fac-simile:

«Monsieur de Batz, j'ai entendu avec plaisir les services que vous et M. de Roquelaure avez faits à ceux de la Religion, et la sauveté que vous particulièrement avez donnée, en votre château de Suberbies, à ceux de mon pays de Béarn, et aussi l'offre, que j'accepte pour ce temps, de votre dit château. De quoi je vous veux bien remercier, et prier de croire que, combien que soyez de ceux-là du Pape, je n'avais, comme vous le cuydiez, méfiance de vous dessus ces choses. Ceux qui suivent tout droit leur conscience sont de ma religion, et moi je suis de celle de tous ceux-là qui sont braves et bons. Sur ce, je ne ferai la présente plus longue, sinon pour vous recommander la place qu'avez en mains, et d'être sur vos gardes, pour ce que ne peut faillir que n'ayez bientôt du bruit aux oreilles. Mais de cela je m'en repose sur vous, comme le devez faire sur

«Votre plus assuré et meilleur ami.

«Henry.»

Le portrait placé au frontispice a été révélé dans les Châteaux historiques de la France. Il fait partie de la galerie des tableaux du château de Sully-sur-Loire.

Le roi de Navarre «approche de la trentaine; l'œil est vif, le teint clair, la bouche narquoise, la barbe terminée en pointe, ce qui était encore la mode à ce moment». La date approximative de 1580 peut être placée au bas de ce portrait.