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Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne, tome I

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CHRONOLOGIE D'HÉRODOTE.
EMPIRE ASSYRIEN DE NINIVE

§ Ier.
Sa durée. Hérodote et Ktésias opposés quant au temps, mais non quant aux faits

L'ON convient généralement que la durée de l'empire assyrien, ainsi que les époques de son origine et de sa fin, forment la difficulté la plus grande de l'histoire ancienne; l'on pourrait ajouter qu'elles sont le sujet de la querelle la plus inconcevable entre les deux historiens de qui nous tenons nos documents. En effet, comment expliquer que Ktésias, au temps d'Artaxercès, ait évalué cette durée à 1306 ans, lorsque Hérodote, moins de 70 ans avant lui, ne l'avait trouvée que de 520? Comment imaginer que le premier ait donné 317 ans à neuf rois mèdes, qui, dit-il, remplacèrent les Assyriens, tandis que le second ne compte que quatres rois mèdes dans un espace de 150 ans, et cela lorsque Hérodote écrivait moins de 70 ans après la mort de Kyrus, qui détrôna le dernier de ces monarques? Nécessairement l'un des deux historiens s'est trompé; et de là un schisme entre leurs sectateurs. Les uns, préférant Ktésias, prétendent qu'il a dû être mieux instruit, par la raison que ce Grec asiatique, né à Knide, ville tributaire des Perses, d'abord soldat de Kyrus le jeune, puis, de prisonnier, devenu médecin du grand roi, eut tout le temps, pendant les 17 années qu'il vécut à la cour, de connaître l'histoire du pays: il en eut tous les moyens, si, comme il le dit lui-même dans Diodore, il eut en main les archives royales; et il put les avoir, parce que l'usage de tous les anciens gouvernements d'Asie fut de tenir des registres qui nous sont plusieurs fois cités. Raisonnant sur ces faits et sur leurs conséquences, les partisans de Ktésias attaquent Hérodote, citent contre lui le mot de Cicéron240, le Traité de Plutarque241, les inculpations de Strabon242, et prétendent que le père de l'histoire n'a eu ni les moyens, ni la solidité d'instruction de son successeur et contradicteur.

En admettant les moyens de Ktésias, l'on a dit, ou l'on peut dire en faveur d'Hérodote243, que les siens n'ont pas été moindres, et que même ils sont préférables. On demande si l'étranger, médecin du grand roi, assujetti au service d'une maison immense, a eu le temps de se livrer à l'étude des antiquités, d'apprendre la langue et le système d'écriture des Assyriens, sans doute différens de la langue et du système d'écriture des Perses; s'il a pu traduire par lui-même des monuments déja vieillis, ou s'il n'a eu que les traductions et les extraits qu'en auront faits les Perses; si, dans l'un et l'autre cas, il n'a pas été sujet à beaucoup d'erreurs involontaires ou préméditées. On demande si, vivant dans une cour très-despotique, il n'a pas été dans une dépendance nécessaire de tout ce qui l'a entouré; s'il a pu voir par d'autres yeux que par ceux des courtisans; épouser d'autres opinions, d'autres intérêts que ceux des Perses. Or les Perses avaient un intérêt national et royal à décréditer le livre d'Hérodote, qui, de toutes parts, choque leur orgueil, en célébrant leur défaite, et en publiant plusieurs traits de folie de leur roi. Ktésias est atteint de cette partialité, lorsqu'il se déclare en propres termes contradicteur d'Hérodote, et que, selon les expressions de Photius244, il l'appelle menteur et inventeur de fables: cette accusation est d'autant plus singulière de sa part, que de tous les historiens, Ktésias est celui qui, chez les anciens, a été le plus généralement décrié pour ses fables et pour ses mensonges; son livre sur les Indes, qui nous est parvenu, justifie cette opinion. Quant à sa partialité, elle nous est formellement indiquée par un passage de Lucien, dans ses Préceptes sur l'art d'écrire l'histoire.

«Le devoir d'un historien, nous dit-il, est de raconter les faits comme ils sont arrivés: mais il ne le pourra, s'il redoute Artaxercès, dont il est le médecin, ou s'il espère en recevoir la robe de pourpre des Perses, avec un collier d'or et un cheval niséen, pour le salaire des éloges qu'il lui aura donnés dans son histoire245

Il est évident que ce trait s'adresse à Ktésias; et il l'atteint avec d'autant plus de force, que Lucien, l'un des plus savants et des plus indépendants écrivains de l'antiquité, ne l'a point lancé sans en avoir trouvé le motif dans les anecdotes de la vie du médecin; il est donc certain que sous le rapport de la moralité, Ktésias ne peut soutenir le parallèle avec Hérodote, tel qu'il nous est connu par les principaux événements de sa vie.

En effet, nous savons par divers témoignages, et par quelques traits répandus dans son livre, que, né dans une condition indépendante, il n'eut d'autre passion, d'autre but que d'acquérir de la gloire, d'être un grand historien, et de devenir un homme aussi célèbre qu'Homère, dont en effet il imite l'art en beaucoup de points. De tout temps l'art de raconter fut la passion des Grecs et surtout des Asiatiques; chez ceux-ci, il menait à la faveur des rois; chez ceux-là, libres alors, il procurait une sorte d'idolâtrie plus enivrante que l'or des cours et leur servitude. Né 4 ans avant l'invasion de Xercès246, élevé au milieu des cris de la victoire et de la liberté, il paraît qu'Hérodote conçut de bonne heure le projet de célébrer cette guerre, comme Homère avait célébré celle de Troie. Pour exécuter cette entreprise, il fallait avoir acquis beaucoup de connaissances; et dans un temps où les livres étaient rares et mauvais, les connaissances ne s'acquéraient qu'en voyageant. Il se livra aux voyages: divers passages de son livre prouvent qu'il visita d'abord l'Égypte, Memphis, Héliopolis, Thèbes, puis Tyr247, Babylone, très-probablement Ekbatane, qu'il décrit comme ferait un témoin oculaire, et qui d'ailleurs était sur sa route vers la Colchide; de là il dut revenir par l'Asie mineure, traverser le fleuve Halys, dont il cite les ponts construits par Krœsus. Après avoir concouru à chasser Lygdamis, tyran d'Halicarnasse, sa patrie, il fit une première lecture solennelle de son histoire à l'assemblée des jeux olympiques, et l'on doit remarquer que cette épreuve est une des plus fortes qu'un historien pût subir, puisque par cette publicité il s'exposait à la censure des Grecs instruits, qui de tous les pays accouraient à ces fêtes. Or à cette époque (vers 460) il n'y avait pas plus de 100 ans que Kyrus avait détruit l'empire des Mèdes; pas plus de 97 ans qu'il avait pris Sardes et Krœsus, ce roi lydien si connu de toute la Grèce; pas plus de 70 ans que Kyrus lui-même était mort. Hérodote, dans ses voyages, avait pu recueillir des traditions de la seconde et même de la première main; partout il avait consulté les prêtres, classe la plus savante, la seule savante chez les anciens. En consultant ceux de peuples différens et même ennemis, il avait eu le moyen de vérifier, de redresser les contradictions de l'erreur ou du préjugé, et parce que de toutes ces informations il composa un seul système, il fut obligé, pour le bien établir, d'en confronter, d'en discuter toutes les parties. Son ouvrage doit donc être considéré comme un extrait, comme un résumé de tout ce que les plus savans hommes de l'Asie savaient de son temps sur l'histoire ancienne. D'autres historiens, alors célèbres dans la Grèce, tels que Cadmus, Xanthus, Hellanicus, l'avaient précédé: s'il eût choqué les idées reçues, il se fût élevé contre lui quelque contradicteur dans les nombreuses lectures publiques qu'il fit à Élis, à Corinthe, à Athènes, etc.; et la moindre anecdote de ce genre eût été connue de Plutarque qui, par une partialité puérile, a tenté de le dénigrer, pour venger, dit-il, les Thébains ses compatriotes d'avoir été accusés par Hérodote de n'avoir pas secondé les Grecs contre les barbares. Cette véracité d'Hérodote, en lui suscitant des ennemis, est un titre de plus à notre confiance et à notre estime; d'ailleurs son livre, que nous possédons, respire partout la bonne foi, la candeur: ses connaissances en physique sont faibles, comme elles l'étaient généralement de son temps; mais son bon sens, sa réserve à prononcer, sa sagesse à douter, le conduisent souvent mieux que la science systématique de ses successeurs; témoin le géographe Strabon, qui n'a point voulu croire au voyage des Phéniciens autour de l'Afrique248, et qui a prétendu que la Caspienne était un golfe et non une mer isolée; notre géographie moderne, en démentant les raisonnements physiques du géomètre, nous fournit une preuve de cette vérité historique et morale: «que quelquefois des faits incroyables, invraisemblables, parce qu'ils choquent la doctrine reçue dans un temps, n'en sont pas moins certains; et que le récit naïf d'un narrateur fidèle, qui dit, comme Hérodote, je ne comprends pas cela, mais voilà ce que j'ai vu, ce que m'ont assuré des témoins instruits,» est quelquefois préférable aux dénégations dogmatiques des théoriciens249. Cicéron lui reproche de raconter beaucoup de fables250, et en effet il raconte quelquefois des miracles ou prodiges, selon l'esprit de son temps. Mais en général il cite comme l'opinion reçue, plutôt que comme la sienne: et lorsqu'il y croit, il y est porté par le respect des dieux, qui est une sorte de garantie de sa droiture. Cicéron lui-même eût été fort embarrassé à désigner les faits fabuleux, puisque plusieurs de ceux que cite Hérodote sur l'intérieur de l'Afrique, et qui jusqu'ici semblaient incroyables, ont été de nos jours reconnus vrais par les voyageurs251. Telle est la destinée singulière d'Hérodote, qu'après avoir été mal apprécié des anciens, le mérite de son ouvrage s'est élevé chez nous autres modernes à mesure que nous avons acquis plus de connaissances sur les pays dont il a traité. Tous les voyageurs en Égypte s'accordent à dire que l'on ne peut rien ajouter à la justesse, à la correction, à la grandeur du tableau qu'il en a tracé. En sorte que c'est pour avoir été en général trop au-dessus des notions vulgaires, qu'il a eu chez les anciens moins de crédit que des écrivains d'un ordre inférieur. Si dans des matières aussi délicates et difficiles, il a porté cette finesse de tact et cette rectitude de jugement, l'on a droit d'en conclure qu'il n'a pas été moins soigneux, moins habile dans ses recherches sur la chronologie, et l'on peut poser en fait que, sous aucun rapport, Ktésias ne lui est préférable, ni même comparable.

 

De cette conclusion passer subitement, comme l'ont fait plusieurs savants, à n'ajouter aucune foi à tout ce qu'a écrit Ktésias, cela nous paraît une exagération passionnée; et comme en ce genre de questions les raisonnemens n'ont de force qu'autant qu'ils sont établis sur des faits positifs, nous allons remplir un double objet d'utilité, en soumettant au lecteur le principal fragment de Ktésias sur les Assyriens, lequel, d'une part, fournira les moyens d'apprécier l'esprit et l'autorité de cet historien, tandis que de l'autre, il montrera, dans leur ensemble, les faits dont Hérodote n'a cité que des parties accessoires ou des résultats généraux.

§ II.
Idée générale de l'empire Assyrien, selon Ktésias, en Diodore, liv. II, page 113 et suivantes, édit. de Wesseling252

«Avant Ninus, roi des Assyriens, l'Asie ne cite aucun roi indigène qui ait fait de grandes choses, ni qui ait même laissé le souvenir de son nom. Ninus est le premier dont les hauts faits aient répandu et conservé la renommée; par cette raison, nous allons en parler avec quelque détail. Poussé par son caractère belliqueux vers tout ce qui exige le mâle courage de l'homme, il arma d'abord les jeunes gens les plus robustes de son royaume, et les habitua, par de longs et fréquens exercices, à toute espèce de fatigues et de périls. (Non content) de cette armée redoutable, il s'associa encore Ariaios, roi de l'Arabie (heureuse), pays alors rempli des plus vaillans guerriers. Cette nation de tout temps a été jalouse de sa liberté; jamais elle n'a reçu de princes étrangers; et, malgré leur immense pouvoir, les rois de Perse et les Makédoniens n'ont pu l'asservir: (la raison en est) que l'Arabie étant déserte en certaines parties, et dans d'autres n'ayant que des puits cachés, connus des seuls naturels, il devient impossible à des armées étrangères (d'y subsister) et de s'en emparer. Fortifié du secours des Arabes, Ninus, à la tête d'une armée nombreuse, envahit (d'abord) la Babylonie qui lui était limitrophe. La ville actuelle de Babylone n'était pas encore bâtie, mais le pays avait beaucoup d'autres villes bien peuplées. Les naturels inexpérimentés à l'art de la guerre, furent facilement vaincus et assujettis au tribut annuel. Quant à leur roi, Ninus l'emmena ainsi que ses enfans; par la suite il le fit périr. De là s'étant porté contre l'Arménie, il renversa quelques villes fortes, et la terreur se répandit dans le pays. Barsanès qui en était roi, convaincu de son infériorité, vint au-devant de Ninus avec de riches présens, et lui promit d'exécuter tous ses ordres. L'Assyrien magnanime l'accueillit avec douceur; il lui rendit même le royaume d'Arménie, à condition qu'il resterait ami fidèle, et qu'il lui fournirait des vivres et des soldats pour ses autres expéditions. Avec cet accroissement de moyens, Ninus attaqua la Médie, et malgré une vive résistance, il défit Pharnus, roi du pays, qui perdit beaucoup d'hommes, et qui, fait prisonnier avec sa femme et ses sept enfans, fut mis en croix par l'ordre du vainqueur.

«De si brillants succès inspirèrent à Ninus un violent désir de soumettre à ses lois toute l'Asie située entre le Tanaïs et le Nil: tant il est vrai que la prospérité ne sert qu'à ouvrir le cœur de l'homme à plus de cupidité. Ayant donc établi un de ses amis satrape de Médie, il se livra tout entier à l'exécution de son projet, et dans l'espace de 17 ans, il parvint à subjuguer tous les peuples (de la presqu'île et du continent), à l'exception des Bactriéns et des Indiens. Aucun écrivain n'a transmis le nombre des combats qu'il livra, ni des ennemis qu'il vainquit. Bornons-nous donc, en suivant Ktésias de Knide, à énumérer les pays les plus célèbres. D'abord, venant des pays maritimes vers le continent, Ninus conquit l'Égypte, la Phénicie, la Célésyrie (Damas et Balbek), la Cilicie, la Pamphilie, la Lykie, la Karie, la Phrygie, la Mysie, la Lydie; ensuite la Troade, la Phrygie hellespontique, la Propontide, la Bithynie, la Cappadoce et les peuples barbares situés dans le Pont (sur les rives de l'Euxin jusqu'au Tanaïs); il s'empara (aussi) du pays des Cadusiens, des Tapyres, des Hyrkaniens, des Draggues, des Derbikes, des Karmaniens, des Choromnéens, des Borkaniens et des Parthes; il y joignit la Perse, la Susiane, et ce qu'on appelle la Caspiane, où l'on ne pénètre que par des gorges étroites nommées Portes Caspies; enfin beaucoup d'autres peuples moins connus, qu'il serait trop long d'énumérer. Quant à la guerre contre les Bactriens, la grande difficulté des passages (à travers la chaîne des monts), et la multitude de leurs guerriers l'obligèrent, après plusieurs tentatives infructueuses, de l'ajourner à un temps plus opportun.

«Ayant donc ramené ses troupes en Syrie (Assyrie), il choisit un terrain propre à construire une ville immense, qui, de même que ses exploits surpassaient tous ceux connus avant lui, pût aussi surpasser non-seulement toutes les villes alors existantes, mais encore celles que l'on pourrait construire après lui. Quant au roi des Arabes, il le congédia avec ses troupes, après l'avoir comblé de présens et de dépouilles.»

Ici Diodore entre dans de longs détails sur la construction de Ninive, au bord de l'Euphrate (au lieu du Tigre); puis sur la reprise des hostilités contre les Bactriens; sur les aventures singulières et la fortune de Sémiramis, etc.; il raconte comment, par son esprit, son courage et sa beauté, cette femme devint épouse de Ninus, lui donna un fils appelé Ninyas, et peu de temps après régna seule par le décès du roi; il expose comment, pour égaler et même surpasser la gloire de son mari, elle bâtit la ville de Babylone avec ses murs énormes, ses tours nombreuses, ses quais, ses ponts, son temple de Bélus, et ses deux palais communiquant, par dessous l'Euphrate, au moyen d'un boyau de galerie voûtée, etc., etc.—«Quant au jardin suspendu, placé près de la citadelle, ce ne fut pas Sémiramis, mais un roi syrien qui, dans des temps postérieurs, le construisit pour une de ses concubines née en Perse, et désireuse de revoir, comme dans son pays natal, de vertes prairies sur des montagnes. (Diodore décrit la construction de ce jardin.) Sémiramis bâtit encore sur l'Euphrate et le Tigre, d'autres villes où elle établit des marchés et des foires pour les marchandises qui venaient de la Médie et de la Parétakène;.... et parce que ces deux fleuves sont, après le Nil et le Gange, les plus grands de l'Asie, leur lit est le véhicule d'un commerce très-actif; en même temps que les villes placées sur leurs bords sont le siége d'une foule de riches marchés qui contribuent à la magnificence de celui de Babylone, etc., etc.»

 

En quittant Babylone, Sémiramis mène son armée en Médie, campe au pied du mont Bagistan253, y construit un jardin magnifique, fait sculpter sur le rocher, des chasses d'animaux et des inscriptions en lettres assyriennes; construit un autre jardin autour du rocher Xaoun; se livre à toutes les voluptés, ne veut point d'époux, de peur de perdre son sceptre, mais prend des amants qu'ensuite elle fait périr. Elle s'avance vers Ekbatane, parcourt la Perse et les autres provinces de son empire, laissant partout sur ses pas des monuments qui durent encore et gardent son nom. De là, Ktésias la conduit en Egypte et en Libye dont elle soumet une partie, et où elle consulte l'oracle sur la fin de sa vie; puis elle retourne à Bactres, et entreprend au bout de trois ans, contre les Indiens, une guerre où elle perd beaucoup de troupes, et faillit elle-même de périr. Enfin, avertie que son fils lui dresse des embûches (selon la prophétie de l'oracle d'Ammon), elle prend le parti d'abdiquer et de mourir.

«Ninyas, fils de Ninus et de Sémiramis, régna à leur place; n'imitant point leur mœurs guerrerières, il mena au fond de son palais une vie pacifique et mystérieuse, ne se laissant voir qu'à ses femmes et à ses eunuques. Uniquement occupé à jouir du repos et de toute espèce de sensualité, il écarta avec soin les soucis et les embarras (des affaires), ne pensant pas qu'un règne heureux pût avoir d'autre but que de jouir sans trouble de tous les plaisirs (de la nature humaine); et cependant, afin de gouverner avec plus de sûreté, et de tenir ses sujets dans la crainte, il institua l'usage de lever chaque année, en chaque province, un certain nombre de soldats avec un chef; puis rassemblant tous ces corps dans Ninive, il leur nommait un commandant très-attaché à sa personne. L'année révolue, il faisait venir de nouveaux corps semblables, et après avoir délié les premiers de leur serment, il les renvoyait dans leur pays. A ce moyen, les peuples qui voyaient une forte armée toujours campée, et prête à punir toute rébellion vécurent dans la soumission. Le motif (secret) du changement annuel était d'empêcher que les chefs et les soldats ne formassent ensemble des liaisons trop intimes;...... car la prolongation de service donne aux chefs militaires de l'expérience et de l'audace, et les invite souvent à conspirer contre les princes; d'autre part, en se rendant invisible, Ninyas voilait à tous les regards sa vie voluptueuse, et, comme s'il eut été un dieu, personne n'osait en mal parler.... Ainsi régna Ninyas, et il fut imité par la plupart des rois assyriens, qui, pendant 30 générations, se succédèrent, de père en fîls, jusqu'à Sardanapale. Sous ce dernier, l'empire assyrien, après avoir duré 1360 ans254 (lisez 1306) selon le témoignage de Ktésias de Knide, en son second livre, fut remplacé par celui des Mèdes.

«Il serait inutile de rapporter le nom de ces rois et la durée de leur règne, puisqu'ils n'ont rien fait de mémorable: seulement le secours envoyé par l'un d'eux aux Troyens, sous la conduite de Memnon, fils de Tithon, mérite que nous le citions: ce roi d'Assyrie fut Teutamus, 20e descendant de Ninyas, fils de Sémiramis, sous lequel les Grecs, conduits par Agamemnon, attaquèrent la ville de Troie, lorsque les Assyriens possédaient l'empire de l'Asie depuis plus de mille ans. Ce fut à titre de prince vassal, que Priam, accablé du poids de la guerre, envoya vers Teutamus demander des secours. Le monarque lui envoya 10,000 Éthiopiens et autant de Susiens, avec 200 chars de guerre. Tithon alors était gouverneur de la Perse, joussoit plus qu'aucun autre satrape de la faveur du roi; Memnon, son fils, était à la fleur de l'âge, et doué d'autant de force de corps que de vivacité d'esprit: il avoit construit, dans la citadelle de Suse, un palais qui garda son nom jusqu'à l'empire des Perses, ainsi qu'une rue qui porte encore son nom. Néanmoins les Éthiopiens voisins de l'Égypte réclament ce Memnon comme leur compatriote, et montrent des palais appelés Memnoniens. Quoi qu'il en soit, l'opinion constante est que Memnon conduisit à Troie 20,000 hommes de pied et 200 chariots; qu'il combattit avec une valeur brillante et tua beaucoup de Grecs; mais les Thessaliens le tuèrent enfin dans une embuscade. Les Éthiopiens leur ayant enlevé son corps, le brûlèrent et portèrent ses os à son père Tithon. Voilà ce que les barbares (les Perses) assurent (selon Ktésias) être consigné dans les archives royales.

«A l'égard de Sardanapalé, 30e et dernier roi depuis Ninus, il surpassa tous ses prédécesseurs en débauche et en mollesse: invisible comme eux, et entouré de troupeaux de femmes, il en prit les mœurs et les formes; il portait leur vêtement, imitait leur voix, se peignait le visage, le corps, brodait, tissait, filait la laine, teignait en pourpre, etc., etc. L'on assure qu'il s'était composé lui-même cette épitaphe: Mortel, qui que tu sois, livre-toi à tes penchans, essaie de toutes les jouissances; le reste n'est rien. Me voici cendre, moi qui fus le Grand-Roi de Ninive: ce que l'amour, la table, la joie me procurèrent de bonheur quand j'étais vivant, cela seul me reste maintenant dans le tombeau; tous les autres biens m'ont quitté255.

«Cependant un Mède nommé Arbâk, homme de tête et de courage, se trouva commander le contingent annuel des troupes de la Médie; ayant formé des liaisons avec le commandant des Babyloniens, celui-ci le sollicita de secouer le joug des Assyriens; le nom de ce Babylonien était Bélésys, homme le plus distingué des prêtres babyloniens, que l'on nomme chaldéens. Son habileté en astrologie, son talent à deviner et à prédire avec certitude les événements, lui avaient acquis un très-grand crédit; il prédit donc au général mède qu'il posséderait tout ce que possédait Sardanapale. Arbâk, flatté du présage, lui promit, si l'événement réussissait, de lui donner la satrapie de Babylone: de ce moment, plein d'espoir en l'oracle, il s'étudia à gagner l'amitié des autres chefs, par des repas et des propos affectueux. Il tâcha aussi de se procurer la vue du roi et du genre de vie qu'il menait; pour cet effet, il fit présent d'une coupe d'or à un eunuque, qui l'introduisit et le rendit témoin de toute la mollesse et de toute la débauche du palais. Dès lors Arbâk, plein de mépris pour Sardanapale, se livra de plus en plus aux espérances présentées par le Chaldéen. Ils concertèrent ensemble, l'un, de faire soulever les Mèdes et les Perses; l'autre, d'engager les Babyloniens à se joindre à eux, et à communiquer le projet au roi des Arabes, ami de Bélésys. L'année s'écoulait, et les nouveaux contingents allaient remplacer les anciens, lorsqu'Arbâk persuada aux Mèdes de secouer le joug des Assyriens, et séduisit les Perses par l'appât de la liberté. Bélésys souleva aussi les Babyloniens, et envoya des députés au roi d'Arabie, avec qui il était lié d'hospitalité, pour lui faire part de l'entreprise. L'année étant enfin révolue, tous les chefs arrivèrent avec de nombreuses troupes, en apparence pour fournir le contingent, mais, en effet, pour ravir la suprématie aux Assyriens. Le nombre total des quatre peuples réunis se trouva être de 400,000 hommes. Le camp étant posé, l'on commença de délibérer sur les opérations. Sardanapale, au premier avis de l'insurrection, mène contre les révoltés les troupes des autres nations. L'action s'engage, et après une forte perte, ils sont poussés jusqu'à des collines situées à 70 stades de Ninive256. Ils tentent une seconde action; Sardanapale range ses troupes en bataille, et fait crier par des hérauts, qu'il donnera 200 talents d'or à qui tuera Arbâk; et le double, avec le gouvernement de la Médie, à qui le livrera vivant: il met également à prix la tête de Bélésys. Ces offres devenant inutiles, il livre un second combat, tue un grand nombre de rebelles, et chasse le reste vers leur camp sur les collines. Arbâk ébranlé de ce secoud échec, assemble ses amis et tient conseil. La plupart voulaient retourner chez eux, s'y emparer des lieux forts, et se préparer à soutenir la guerre; mais Bélésys, protestant que les dieux annoncent par des prodiges qu'à force de patience ils viendront à bout de leur noble dessein, décide les généraux à une troisième bataille. Le roi les bat encore, s'empare de leur camp et les chasse devant lui jusqu'à la frontière de Babylonie; Arbâk lui-même, affrontant tout danger et tuant beaucoup d'Assyriens, reçoit une blessure. Alors la plupart des chefs perdent tout espoir et veulent retourner chez eux; mais Bélésys, qui avait passé la nuit à considérer les astres, leur annonce qu'un secours inespéré va s'offrir de lui-même, et que s'ils veulent attendre seulement 5 jours, la face des affaires changera totalement; que tels sont les signes certains que lui montrent les dieux, par la science des astres.... Ils rappellent donc leurs soldats, et tandis qu'ils attendent le 5e jour, le bruit se répand qu'un corps nombreux de Bactriens envoyés au roi, marche à grandes journées et déja est près. Arbâk, prenant avec lui l'élite de ses soldats, marche à leur rencontre, dans le dessein de les amener à son but par la persuasion ou par la force. L'amour de la liberté séduit les Bactriens, et d'abord les chefs, puis tout le corps, réunissent leurs tentes à celles d'Arbâk. Le roi, qui d'abord ignora cette défection (soudaine), et que sa prospérité enivra, déja reprenait ses habitudes de mollesse, tandis que ses troupes se livraient à des festins pour lesquels il leur avait fait fournir une grande quantité de vin, de chairs de victimes et autres provisions. Arbâk, informé de la négligence et de l'ivresse, suite nécessaire de ces grands repas, les attaque de nuit et à l'improviste. Les Assyriens surpris dans leur camp, se sauvent en désordre à Ninive, après une perte très-considérable; le roi (déconcerté) charge Salaimên, frère de sa femme, du commandement des troupes extérieures, et s'enferme dans la ville pour la défendre. Les rebelles attaquent Salaimên d'abord en rase campagne, puis au pied des remparts, le battent deux fois et même le tuent. L'armée du roi, partie précipitée dans l'Euphrate (le Tigre), partie mise en fuite, se trouve anéantie. Telle fut la quantité des morts, que les eaux du fleuve furent rougies dans un long espace. Du moment où Sardanapale fut ainsi assiégé, plusieurs nations, pour devenir libres, se joignirent aux rebelles. Dans ce danger imminent, le roi envoie ses trois fils et ses deux filles, avec de grandes richesses, au satrape de Paphlagonie, Cotta, qui était le plus dévoué de ses serviteurs: il dépêche des agents dans toutes les provinces, pour qu'on lui amène des secours, et il se prépare à soutenir un long siége, se confiant en un oracle transmis par ses ancêtres, lequel portait que Ninive ne serait jamais prise, à moins que le fleuve ne devînt son ennemi, ce qui lui parut un cas impossible.

«Les Mèdes, encouragés par leurs succès, pressaient le siége; mais l'extrême solidité des murs résistait à tous leurs efforts: car à cette époque les beliers, les chaussées de terre, les balistes et les autres machines n'étaient pas inventées; et les assiégés vivaient dans l'abondance par la prévoyance particulière du roi à cet égard. Le siége traîna ainsi deux ans sans avancer. Le sort voulut que la troisième année, d'énormes pluies ayant fait déborder l'Euphrate (le Tigre) jusque dans la ville, ses eaux firent écrouler 20 stades des murailles (1360 toises). Le roi, frappé de cet accident, juge que l'oracle est accompli, que le fleuve est devenu l'ennemi de la ville, et il n'espère plus de se sauver. Mais afin de ne pas tomber vif dans les mains de l'ennemi, il fait dresser dans le palais un bûcher immense, y entasse ses trésors en argent, en or, en vêtements, en meubles précieux; rassemble ses eunuques et ses femmes favorites dans la petite chambre qu'il avait fait pratiquer au sein du bûcher, et y allumant lui-même le feu, il se brûle avec eux et avec tout son palais… Les rebelles, avertis de sa mort, entrent par la brèche du fleuve, et ayant revêtu Arbâk du manteau et du pouvoir suprême, ils le proclament monarque.

«Alors, tandis qu'Arbâk récompensait les compagnons de ses travaux, chacun selon son rang, et qu'il nommait les satrapes, le Babylonien Bélésys, qui lui avait prédit l'empire, s'approcha de lui, et après lui avoir rappelé ses services, il lui demanda le gouvernement de Babylone, selon sa promesse. En même temps il lui exposa qu'au milieu des dangers il avait fait à Bélus le vœu que lorsque Sardanapale serait vaincu et son palais incendié, il en transporterait à Babylone un monceau de cendres, pour en élever près du temple de Bélus, un monument qui rappelât à tous les navigateurs sur l'Euphrate, la mémoire de celui qui avait détruit l'empire des Assyriens. Il faisait cette demande, parce qu'un eunuque transfuge qu'il avait caché chez lui, l'avait instruit de la quantité d'or et d'argent chargée sur le bûcher. Arbâk ne se doutant de rien, parce que tout le reste des serviteurs du roi avaient péri avec lui, accorda à Bélésys et les cendres et la satrapie de Babylone exempte de tribut. Bélésys se hâte de charger les cendres sur des bateaux, et il arrive à Babylone avec une partie de l'or et de l'argent de Sardanapale. Bientôt ce larcin transpire, et le roi dénonce le coupable aux chefs qui l'avaient aidé dans la guerre commune. Ils condamnent à mort Bélésys qui convient du vol: mais Arbâk, plein de générosité, lui fait grâce de la vie, et considérant ses services précédents comme bien supérieurs à sa faute, il lui laisse ses richesses, et même son gouvernement de Babylone. Cet acte de magnanimité, divulgué dans les provinces, accrut la gloire du roi et l'amour de ses sujets. Il usa de la même douceur envers les habitants de Ninive, il leur laissa leurs biens; et se bornant à les disperser dans des bourgades voisines, il rasa les murs de la ville. Enfin il emporta à Ekbatane, capitale des Mèdes, le reste de l'or et de l'argent des cendres, qui se montait à plusieurs talents. Ainsi fut détruit l'empire assyrien, après avoir duré plus de 1300 ans, pendant 30 générations depuis Ninus257.

240Quamquam apud Herodotum patrem historiæ, et apud Theopompum sunt innumerabiles fabulæ. Cicero, de Legibus, lib. I, § 1.
241Traité de la malignité d'Hérodote.
242Directes en plusieurs passages, indirectes au sujet de la mer Caspienne et du voyage des Phéniciens à Cadix.
243En faveur d'Hérodote sont Denys d'Halicarnasse, Ussérius, Conringius, Marsham, Prideaux, Newton, Bossuet, Montfaucon, Dom Calmet, etc. En faveur de Ktésias sont Diodore, Justin, Eusèbe, Scaliger, Petau, Pezron, Desvignoles, etc.
244Bibliothèque grecque, page 107.
245Lucien, Traité de la manière d'écrire l'histoire, vers la fin.
246D'après la remarque de Pamphilia, savante dame romaine, citée par Aulugelle, Hérodote avait 53 ans lors de la première année de la guerre du Péloponèse; par conséquent il était né l'an 484 avant J.-C. Xercès passa en Grèce en 480. Pamphilia fut célèbre à Rome, sous Néron, pour divers écrits sur l'histoire et sur la musique. Elle avait fait un abrégé de Ktésias, en trois livres.
247Voyez lib. II, §§ III, IV et XLIV; lib. I, § CLXXXIII; lib. IV, §§ XLIII, CLXV et CLXXXVI.
248Il commet d'ailleurs une fausse citation, en le plaçant sous Darius au lieu de Nékos. Voyez Strabon, Géogr., liv. II, pages 98 et 100.
249Nous en avons un bel exemple récent, dans les pierres tombées du ciel, sur lesquelles Fréret écrivit, il y a un demi-siècle, un mémoire alors peu goûté: l'on ne croyait, pas à ce prodige… Il est prouvé: comment s'opère-t-il? Les savants prononcent.. Nous disons: Il faut douter et observer. Ce genre de grêle métallique finira par s'expliquer.
250Ce qui n'empêche pas Cicéron d'en parler avec éloge, en quatre autres endroits; par exemple, il dit, lib. II, de Oratore: Namque et Herodotum, qui princeps hoc genus ornavit, in causis nil omnino versatum esse accepimus. Atqui tanta est eloquentia, ut me quidem quantum ego græce scripta intelligere possum magnopere delectet
251Voyez Hornemann, Voyage en Afrique. Hérodote a cité pour ses autorités les voyages et négociants carthaginois. lib. IV, § XLIII—CLXV—CLXXXVI.
252Nous n'employons point la traduction française de Terrasson, parce que depuis Rhodoman, qu'il a suivi, M. Wesseling a donné une traduction latine bien plus correcte, et parce que Terrasson, pour rendre son style plus français, a écarté une foule d'images et de termes techniques très-importants au sujet. Lorsque l'on traduit des historiens, surtout anciens, l'on peut dire que c'est un mérite au style, d'avoir la physionomie quelconque de l'original.
253En persan moderne, Bag signifie jardin. Bag-Estan, pays ou lieu du jardin.
254Ce nombre de 1360 est certainement une erreur de nos imprimés et du manuscrit qu'ils représentent. Les anciens n'ont point lu ainsi; ils ont lu 1306 ans, et cela, en citant ce même passage de Diodore.... Témoin Agathias, qui, après avoir dit qu'Arbakes et Bélésis enlevèrent à Sardanapale l'empire de l'Asie, ajoute que, «à cette époque, il s'était écoulé, depuis que Ninus avait fondé l'empire, une durée totale de treize cent six ans, comme en convient Diodore de Sicile, d'accord avec les calculs de Ktésias.» Agathias, lib. II, p. 63. Témoin encore George le Syncelle, qui dit également, page 359: «Ainsi les Assyriens possédèrent l'empire pendant un espace de 1306 ans, comme le dit Diodore, sur l'autorité et le témoignage de Ktésias.» Les 1360 ans de nos imprimés doivent donc être une faute de copiste, par une méprise décimale de 60 pour 6. Le nombre de 1306 doit d'autant mieux être la vraie leçon, que Diodore, à la fin de ce fragment, va nous donner le nombre rond de 1300, comme son synonyme, ce qui ne pourrait se dire de 1360. Enfin Justin ou Trogue-Pompée n'a lu que 1300 ans. A cette occasion, remarquons que nos premières éditions ont en général été une source d'erreurs, parce que les savants n'eurent pas alors toutes les facilités de consulter beaucoup de manuscrits; et que depuis lors, ces premiers imprimés, en faisant négliger et perdre les manuscrits mêmes, sont devenus le type défectueux de toutes nos copies.
255Voyez à ce sujet un intéressant mémoire de M. de Guignes, qui prouve que la morale de Salomon, dans le Cantique, dans les Proverbes et dans l'Ecclésiaste, est absolument la même: il eût dû ajouter que le système appelé épicurisme a, comme tous les autres systèmes des Grecs, été puisé en Asie, où il régnait depuis des siècles. (Mémoires de l'Académie des Inscriptions, tome XXXIV). Solon dit à Krœsus: «Ne donnez pas le titre d'heureux à un homme avant sa mort.» L'Ecclésiaste dit: Ante mortem ne hominem laudes.
256Le stade de Ktésias est celui de 833 et 1/3 au degré, ce qui donne ici environ 4782 toises, ou 2 lieues 1/4.
257Confrontez la page 383 [%%N° page] ci-devant.