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La fille du ciel

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SCÈNE VIII

LES MÊMES, UN OFFICIER

L'EMPEREUR. Il frappe un coup léger sur le gong, un officier paraît. A l'officier.

Doublez les gardes aux portes! Et la mort immédiate à qui, pour n'importe quelle raison, oserait entrer avant que j'aie frappé de nouveau sur ce gong, frappé TROIS COUPS. C'est compris? Allez! (Mouvement de l'officier pour sortir.) Attendez! (Montrant les brûle-parfums sur les marches du trône.) De l'encens, des baguettes, vite, rallumez!.. Je veux des parfums dans l'air. (L'homme allume en hâte des faisceaux de baguettes et la fumée monte.) Bien. Sortez!

L'homme sort à reculons et presque prosterné.

SCÈNE IX

L'EMPEREUR à l'Impératrice, appuyée aux rampes des escaliers du trône.

Hélas! je lis dans vos yeux la résolution obstinée… Vous allez mourir, je le sais… Je parlerai sans espoir… Une grâce à vous demander encore me l'accorderez-vous?

L'IMPÉRATRICE

Sans doute, oui… Mais d'abord, qu'est-ce donc?

L'EMPEREUR, montrant le trône.

Notre entretien suprême, je voudrais qu'il eût lieu là-haut. Une fois dans votre vie, ne fût-ce qu'une seule fois sans lendemain, je voudrais vous avoir vue assise sur ce trône des conquérants tartares.

L'IMPÉRATRICE, très tranquille et détachée.

N'est-ce que cela? S'il vous plaît ainsi, je le veux bien. (Elle commence à monter les marches du trône.) Je monte lentement: je suis brisée et défaillante… Ce breuvage que vous allez me donner, c'est celui qui endort, n'est-ce pas?.. On ne verra point mes traits douloureusement se contracter? Le Phénix, même agonisant, aimerait conserver un peu de grâce.

L'EMPEREUR, de même.

C'est mieux encore que ce que vous souhaitiez; cela vient des Barbares de l'Ouest: des perles brillantes sous une mince feuille d'or… On passe à néant à travers un sommeil soudain, dans un vertige très doux…

L'IMPÉRATRICE, de nouveau comme absente.

Ah!.. dans un vertige… (Ils sont arrivés en haut. Elle s'assied à demi couchée sur le trône, qui est presque large comme un divan. L'Empereur reste debout.) Eh bien! maintenant, ne tardez plus, parlez…

L'EMPEREUR

Ce n'est pas seulement pour un vain caprice que j'ai voulu vous voir assise là… Ce que nous avons à nous dire est si solennel! Entretien d'Empereur à Impératrice, de puissance à puissance… Ici, mieux qu'en bas, abstraits l'un et l'autre de nos personnalités terrestres, nous saurons prendre conscience de nos missions surhumaines.

L'IMPÉRATRICE

De puissance à puissance?.. Mais je ne suis plus rien, moi, qu'une captive qui ne compte pas.

L'EMPEREUR

Vous êtes toujours souveraine et doublement souveraine, maîtresse des destinées de la Chine, arbitre de tout… (L'Impératrice l'arrête d'un regard, comme offensée.) Maîtresse des destinées de la Chine, oui!.. Et, ne vous offensez pas, je n'entends point là parler de votre pouvoir sur son Empereur… Mais, vaincue, captive, peu importe, n'êtes-vous pas toujours la fille des Ming? Des cœurs, par centaines de millions, vous appartiennent secrètement… La révolte, un moment domptée par mes soldats, renaîtra demain, renaîtra toujours… Vous seule au monde auriez le pouvoir de l'apaiser à jamais … et cela ne vous laisse plus le droit de mourir…

L'IMPÉRATRICE, interrompant.

Les morts m'attendent… Je suis des leurs, maintenant… J'entends leurs voix qui me pressent de venir…

L'EMPEREUR

Je voudrais vous dire en peu de mots… Je vous sens déjà partie, déjà glacée… Je me hâte et je me perds… Il me semble que je parle à la pierre d'une tombe… Des puissances, vous et moi, disais-je, oh! oui, de grandes puissances!.. Deux lignées rivales d'empereurs fabuleux, de héros déifiés, qui allaient s'étiolant depuis des siècles, sous l'oppression des rites et des formules, dans des prisons trop magnifiques; deux dynasties qui semblaient vouées à la durée poussiéreuse des momies, ont par miracle abouti à vous et à moi, qui sommes vivants et jeunes; de notre union pourrait surgir une Chine nouvelle, qui serait vivante aussi et dominerait le monde; ensemble nous accomplirions cette tâche sainte, pour le bonheur de nos peuples et la gloire éternelle de nos deux noms unis… Mais sans vous, non, je ne puis plus rien, je retombe dans l'isolement doré, l'oisiveté maladive, les fumeries endormeuses… Si vous saviez ce qu'a été mon enfance, enfermée, solitaire, au fond d'un appartement d'ébène noire!.. Dans l'obscurité de ce palais, j'ai ébauché, comme un enfant qui rêve, ce projet de m'unir à vous, dont mon imagination était hantée … et votre fils eût été mon fils… C'est comme un enfant encore que je suis parti pour cette aventure, d'aller vous voir dans votre palais de Nang-King. Et je vous ai vue, et ma volonté d'homme, qui flottait encore dans les songes, s'est concentrée soudain vers le but précis et unique… Oh! tant d'obstacles j'ai déjà surmontés!.. D'abord m'échapper de vos palais; rentrer sans encombre ici, entre ces terribles murs de la Ville Jaune… et puis arracher le pouvoir aux mains des sombres malfaiteurs, qui avaient été longuement les tortionnaires de ma jeune volonté et de ma raison… La guerre déjà battait son plein; les haines déchaînées, l'odeur de sang dans l'air, Chinois et Tartares hurlaient comme des fauves… Tout cela, vous le savez bien, je ne pouvais plus l'arrêter…

L'IMPÉRATRICE

Je le sais.

L'EMPEREUR

Que j'aie fait tout au monde pour sauver votre fils, le croyez-vous?

L'IMPÉRATRICE

Maintenant, je le crois.

L'EMPEREUR

Si je dis ces choses, c'est pour qu'au moins vous ne me haïssiez pas.

L'IMPÉRATRICE, toujours calme et absente.

Je n'ai contre vous aucune haine.

L'EMPEREUR

Les têtes de vos fidèles, qui tout à l'heure tombaient encore là, près de nous, c'est contre ma volonté: j'avais donné l'ordre de grâce. Quant à celui qui sort d'ici (souriant), – car je vois tout, moi, l'Empereur-fantôme, comme vous m'appeliez, – oui, celui qui vous parlait à cette place même et qui, si héroïquement, se figure courir à la mort, il aura la vie sauve, et vous le reverrez!

L'IMPÉRATRICE

Je vous tenais déjà pour un ennemi généreux et grand…

L'EMPEREUR

De mon amour, je n'ai même pas osé vous parler.

L'IMPÉRATRICE

Je vous sais gré d'avoir maintenu plus haut que cela notre entretien.

L'EMPEREUR

Chacune de vos paroles tombe sur moi, tranquille et glaciale comme les gouttelettes d'une lente pluie d'hiver… Et cependant j'aurai la force d'aller jusqu'au bout… Écoutez bien ceci, c'est la fin, vous serez libre après: malgré cette guerre à outrance que nous nous sommes faite, malgré ce cortège de deuil, qui défile là-bas, emportant votre fils vers les forêts du Suprême Repos, je poursuivais encore ce rêve, d'éteindre les haines séculaires en m'unissant à vous, de fondre en une seule nos deux dynasties rivales, pour laisser le grand empire à jamais apaisé…

L'IMPÉRATRICE, interrompant.

Depuis que vous m'avez fait asseoir là, j'avais compris…

L'EMPEREUR, après silence.

Et votre réponse?

L'IMPÉRATRICE

Ma réponse: ni vivante ni morte je ne permets que l'Empereur des Tartares frôle seulement ma main… Il est trop tard; entre nous deux, il y a trop de sang qui coule en ruisseau…

L'EMPEREUR

Encore un mot, un dernier… Nous ne sommes pas seuls, à cette heure solennelle de l'histoire, dans ce lieu qui nous paraît vide et plein de silence… Des Ombres de guerriers et d'Empereurs des Mânes illustres s'assemblent de tous les points de l'air, descendent autour de nous et prêtent l'oreille, anxieux de la décision que vous allez prendre. Vos morts sont là tous, unis à présent aux miens, dans la concorde haute et céleste; vous vous trompez, ils ne vous appellent pas; ils vous ordonnent avec moi de demeurer quelques années encore, pour m'aider dans cette œuvre de la grande pacification que je rêve et que sans vous, assise à mes côtés sur ce trône, je serais impuissant à accomplir. Vous n'avez pas le droit de vous dérober à la tâche. Au nom de ces milliers d'invisibles qui nous entourent, je vous adjure: Fille du Ciel, restez!.. (Un silence.) J'ai dit tout ce qu'il était en mon pouvoir de dire… J'attends votre arrêt… J'ai fini de parler.

L'IMPÉRATRICE, de plus en plus glaciale et absente, indiquant de la main le bijou d'or suspendu à la ceinture de l'Empereur.

Alors, maintenant, donnez!

L'EMPEREUR, dans une soudaine exaltation de désespoir.

Non! non!.. De mes propres mains, vous donner… Je ne peux pas!.. Ayez pitié!.. Je ne peux pas! Je ne peux pas!

L'IMPÉRATRICE, durement.

Ah! votre serment, sire, votre parole impériale… Donnez, voyons!..

L'Empereur, après un silence encore, s'agenouille devant elle, arrache de sa ceinture la boîte d'or et la lui présente lentement, le visage caché contre terre.

L'IMPÉRATRICE, après avoir ouvert la boîte d'or, parlant doucement, et comme un enfant qui rêve.

En effet … de très petites perles qui brillent… Et la mort, c'est cela!.. La paix, le néant, c'est cela!.. (Elle porte les perles à ses lèvres, puis jette à terre la boîte d'or, et se lève exaltée. Triomphante, debout et dominant la salle, aux Invisibles qui sont dans l'air:) O mes ancêtres, regardez moi tous: ne suis-je pas glorieuse? Me voici à cette place d'où, pendant des siècles, vous avez dominé le monde, et c'est sur le trône, usurpé par le Tartare, que je vais mourir! Votre fille est restée digne de sa race; malgré la tentation surhumaine, elle a tenu sa parole. Ouvrez toutes grandes devant elle les portes funèbres: la voici, elle vient!.. (Souriante et douce tout à coup, à l'Empereur resté agenouillé.) Et maintenant que tout est accompli, approchez-vous, sire. (Elle le prend doucement par la main, pour lui indiquer de se relever et de s'asseoir.) Une seconde fois dans sa vie, l'Impératrice vous invite à vous asseoir … comme jadis là-bas, vous souvenez-vous, un matin, dans mon palais qui n'est plus. …

 

Elle se rassied sur le trône.

L'EMPEREUR, en rêve.

Comme jadis là-bas, dans vos jardins, l'inoubliable matinée… Autour de nous, ces grandes fleurs des lointains climats qui s'ouvraient, humides encore des rosées de la nuit… Et ce beau Phénix impérial, qui rayonnait dans toute sa gloire…

Il se laisse tomber sur le trône auprès d'elle, la tête cachée contre le dossier.

L'IMPÉRATRICE

Aujourd'hui, sur ces fleurs, la flamme des incendies a passé… Et il agonise, le Phénix, qui a brûlé ses ailes à tous les feux de la guerre… Mais, au seuil de la mort, il vous dira son secret le plus profond; à votre tour, entendez-le!.. (L'Empereur redresse la tête et la regarde.) Tout à l'heure, vos paroles de noble et magnifique sacrifice … oh! sous mon masque impassible, avec quel trouble ne les ai-je pas écoutées!.. Et j'aurais cédé peut-être, si ce devoir que vous me présentiez n'avait dû être qu'un pénible devoir; mais il m'eût été trop aisé et trop doux … car je vous aimais… (L'Empereur se lève.) Et, vivante, je n'ai plus droit au bonheur, puisque ce grand bûcher humain dans mon palais, c'est moi qui…

L'EMPEREUR, interrompant avec exaltation.

O ma souveraine!.. O ma belle fleur fauchée!.. Entendre cela de vos lèvres, au moment où elles vont se glacer pour jamais… Oh! être aimé de vous, je n'y croyais plus, moi… Et pas un secours possible, ni des hommes, ni des dieux, rien!..

L'IMPÉRATRICE

Un secours!.. Est-ce que je l'accepterais?.. Je n'ai parlé que parce que je vais mourir… Un secours!.. Mais, puisque c'est moi, je vous dis, qui ai allumé le bûcher … puisque c'est cette main-là, tenez, qui a porté la torche enflammée… Et, pendant qu'ils se jetaient tous dans la fournaise, mourant pour mon fils et pour moi, je leur criais mon serment: je viens bientôt, au pays des Ombres, je viens, je vous suis… Après cela, vous me voyez, demeurant vivante à vos côtés, vivante et heureuse… Je me ferais horreur!.. (Près d'elle, toujours assise, l'Empereur se jette à genoux, la tête appuyée sur les coussins du trône.) En pénétrant dans ce palais, c'était de moi-même que j'avais peur, rien que de moi-même … car l'imposteur étrange, apparu dans mon palais un jour, jamais, même quand je ne savais pas, même quand je ne comprenais pas, jamais je n'ai pu le haïr. Et, dans la litière si close qui m'amenait à Pékin, à chaque étape du lugubre voyage, grandissaient mes épouvantes et mes angoisses … à mesure que ce pressentiment s'affirmait, jusqu'à la certitude, que l'Empereur, ce serait vous! (Se levant dans un sursaut d'épouvante.) Vous ne m'avez pas trompée, au moins?.. C'est bien la mort que vous venez de me donner?.. Oh! non, vous n'auriez pas fait cela… Vous êtes trop noble pour m'avoir tendu ce piège…

L'EMPEREUR

Non, ma souveraine, non, je ne vous ai pas trompée; la mort, oui, elle est bien là, dans votre sein, toute proche et inéluctable…

L'IMPÉRATRICE

Ce sera long?.. Combien de minutes encore?

L'EMPEREUR

Des minutes?.. Oh! des secondes à peine… C'est tout de suite que vous allez m'échapper dans le néant… La frêle enveloppe dorée, qui brillait, vous protège encore… Dès quelle se dissoudra…

L'IMPÉRATRICE

Je souffrirai!

L'EMPEREUR

Non!

L'IMPÉRATRICE

Comment passerai-je, dites?

L'EMPEREUR

Là, dans vos tempes, vous croirez entendre comme si l'on sonnait pour vous la grande cloche d'honneur… Et puis, un vertige … et soudain ce sera l'éternelle paix… (Il se relève et déchire ses vêtements.) O dieux, si vous êtes capables de miséricorde, abaissez sur moi vos regards, ayez pitié!..

L'IMPÉRATRICE, d'abord très lentement, marchant sur l'estrade du trône, comme en rêve.

Où vais-je?.. Qui me dira où je vais, où je serai tout à l'heure?.. Les Morts, les Ombres, que peut leur importer l'emploi de ce dernier lambeau de ma vie, qui n'aura pas de durée?.. A présent que j'ai tenu ma parole, qu'au moins il m'appartienne, ce suprême instant, qui pour nous vaut l'éternité… (A l'Empereur.) Qu'il m'appartienne … et que je vous le donne! (Elle se rassied sur le trône.) Viens près de moi, mon époux, mon maître, mon Dieu… (L'Empereur s'assied près d'elle, d'abord comme avec une sorte de crainte religieuse.) Viens, je veux appuyer ma tête sur ton épaule, pour mourir… (L'Empereur l'enlace de ses bras). Vois-tu, nous étions comme deux astres, séparés par l'incommensurable abîme, mais qui se jetaient éperdument leur lumière… Et à présent, l'abîme est franchi, et mon mortel ennemi pleure d'amour entre mes bras… Approche aussi ta poitrine, plus près, tout ton être, que je m'en aille comme en toi!

L'EMPEREUR, resserrant l'étreinte.

En moi, et avec moi, car je te suivrai, va, mon beau Phénix qui m'échappe et s'envole…

L'IMPÉRATRICE

Non!.. Reste sur la terre, reste pour garder l'amour que je t'ai donné… Qui donc se souviendrait de moi et rendrait un culte à mes Mânes?.. Dans la vallée d'éternel silence, par les avenues de marbre, sous l'ombre des cèdres obscurs, qui donc viendrait rêver aux grâces évanouies de ma forme d'un jour… Dis, tu resteras… Mais, viens plus près encore… Si tu n'as pas peur du dernier souffle d'une mourante, approche aussi tes lèvres, mon époux, que j'aie au moins connu ton baiser…

L'EMPEREUR, appuyant les lèvres éperdument sur les siennes.

Oh! même ta poussière me serait désirable, même la décomposition de ton corps… Peur, tu demandes si j'aurai peur!.. Le respect seul desserrera mon étreinte … quand je sentirai que tu ne vis plus…

L'IMPÉRATRICE, égarée, se dégageant à demi.

Ah! oui … je l'entends, la grande cloche qui sonne… C'est le signal, alors?.. Et je sombre… Retiens-moi, mon époux… Empêche que je sombre ainsi … que je m'abîme … dans le vide…

Pendant un instant de silence, ils restent enlacés. Et puis l'Empereur se rejette en arrière en poussant un cri, et la morte s'affaisse sur le dossier du trône.

SCÈNE X

L'EMPEREUR, seul, puis LA FOULE

L'Empereur descend les marches en courant et frappe trois profonds coups d'appel sur le gong. Les portes s'ouvrent. Les dignitaires et les officiers paraissent aux seuils.

L'EMPEREUR, montrant la morte à la foule qui entre en habits de fête.

Venez tous, dignitaires, grands de l'Empire!.. Des parfums dans les cassolettes, des fumées d'ambre!.. Qu'on sonne le Carillon de Marbre … comme pour les Dieux!.. Venez rendre hommage à votre Impératrice!.. A genoux! tous, devant la Fille du Ciel!..

Il se jette lui-même à genoux sur les marches. On sonne le Carillon de Marbre.

La foule magnifique envahit la salle et se prosterne devant la morte. – Rideau.

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