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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 12

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LETTRE CCCCLXXIV170

A M. MOORE

»Je vous envoie les deux notes qui vous apprendront l'histoire de l'auto-da-fé dont je parle. Shelley, en parlant de son cousin le serpent, fait allusion à une plaisanterie de mon invention. Le Méphistophélès de Goëthe nomme le serpent qui tenta Ève, «la célèbre couleuvre ma tante,» et je prétends sans cesse que Shelley n'est rien moins qu'un des neveux de cette bête fameuse, marchant sur le bout de la queue.»

.................. ........................

Note 170: (retour) La lettre 473e a été supprimée; c'est une contre note adressée à Shelley, pour des démarches à faire pour empêcher l'auto-da-fé.

À LORD BYRON

Mardi, 2 heures.

«Mon cher Lord,

»Quoique fermement convaincu que l'histoire est entièrement feinte, ou exagérée au point de devenir une fiction; cependant, afin d'être à même de mettre la vérité hors de doute, et de calmer complètement votre inquiétude, j'ai pris la résolution d'aller en personne à Lucques ce matin. Si la nouvelle est moins fausse que je ne crois, je ne manquerai pas de recourir à tous les moyens de succès que j'imaginerai. Soyez-en assuré.

»De votre seigneurie,

»Le très-sincère.»

»P. S. Pour empêcher le bavardage, j'aime mieux aller moi-même à Lucques, que d'y envoyer mon domestique avec une lettre. Il vaut mieux que vous ne parliez de mon excursion à personne (excepté à Shelley). La personne que je vais visiter mérite toute confiance sous le double rapport de l'autorité et de la vérité.»

A LORD BYRON

Jeudi matin.

«Mon cher Lord Byron,

»J'apprends ce matin que le projet, que certainement on avait eu en vue, de brûler mon cousin le serpent, a été abandonné, et que le susdit a été condamné aux galères......... .........

.........

»Tout à vous à jamais et sincèrement.»

P. – B. SHELLEY.

LETTRE CCCCLXXV

A SIR WALTER-SCOTT, BARONNET

Pise, 12 janvier 1822.

»Mon cher sir Walter,

»Je n'ai pas besoin de dire combien je suis reconnaissant de votre lettre, mais je dois avouer mon ingratitude pour être resté si long-tems sans vous répondre. Depuis que j'ai quitté l'Angleterre, j'ai griffonné des lettres d'affaires, etc., pour cinq cents benêts, sans difficulté, quoique sans grand plaisir; et cependant, quoique l'idée de vous écrire m'ait cent fois passé par la tête, et ne soit jamais sortie de mon coeur, je n'ai pas fait ce que j'aurais dû faire. Je ne puis me rendre compte de cela que par le même sentiment de timide anxiété, avec lequel nous faisons quelquefois la cour à une belle femme de notre rang, dont nous sommes vivement amoureux, tandis que nous attaquons une fraîche et grasse chambrière (je parle, sans contredit, de notre jeune tems) sans aucun remords ou adoucissement sentimental de notre vertueux dessein.

»Je vous dois beaucoup plus que la reconnaissance ordinaire des bons offices littéraires et d'une mutuelle amitié, car vous vîntes de vous-même en 1817 me rendre service, quand il fallait non-seulement de la bienveillance, mais du courage pour agir ainsi; une telle expression de vos opinions sur mon compte eût en tout tems flatté mon orgueil, mais à cette époque où «tout le monde et ma femme» comme dit le proverbe, s'efforçaient de m'accabler, cela me rehausse encore davantage dans ma propre estime; – je parle de l'article de la Quarterly sur le troisième chant de Childe-Harold, dont Murray m'a dit que vous étiez l'auteur, – et, certes, je l'aurais su sans cette information, car il n'y avait pas deux hommes qui eussent alors pu ou voulu faire cet article. Si c'eût été un morceau de critique ordinaire, quelque éloquent et louangeur qu'il fût, j'en aurais, sans contredit, ressenti beaucoup de plaisir et de gratitude, mais non jusqu'au même degré où la bonté extraordinaire d'un procédé pareil au vôtre doit porter tout esprit capable de tels sentimens. Le témoignage de ma reconnaissance, tout tardif qu'il est, montrera du moins par-là que je n'ai pas oublié le service; et je puis vous assurer que le sentiment de cette obligation s'est accru dans mon coeur en intérêts composés durant le délai. Je n'ajouterai qu'un mot sur ce sujet; c'est que vous, Jeffrey, et Leigh Hunt, furent les seuls hommes de lettres, parmi tous ceux que je connais (et dont quelques-uns avaient été obligés par moi), qui osassent alors hasarder même un mot anonyme en ma faveur; et que, de ces trois hommes, je n'avais jamais vu l'un, – vu l'autre beaucoup moins que je ne le désirais, – et que le troisième n'avait à mon égard aucune espèce d'obligation, tandis que les deux premiers avaient été attaqués par moi précédemment, l'un, à la vérité, par suite d'une sorte de provocation, mais l'autre de gaîté de coeur. Ainsi, vous voyez que vous avez amassé «des charbons ardens, etc.», suivant la vraie maxime de l'Évangile, et je vous assure qu'ils m'ont brûlé jusqu'au coeur.

»Je suis charmé que vous acceptiez la dédicace. Je voulais d'abord vous dédier les «Foscarini»; mais premièrement, j'ai appris que Caïn était jugé le moins mauvais des deux drames comme composition; et, secondement, j'ai traité Southey comme un filou dans une note des Foscarini, et j'ai songé qu'il est un de vos amis (sans être le mien, néanmoins), et qu'il ne serait pas convenable de dédier à quelqu'un un ouvrage contenant de tels outrages contre son ami. Toutefois, je travaillerai bientôt le poète-lauréat. J'aime les querelles, et les ai toujours aimées depuis mon enfance; et c'est, il faut le dire, l'inclination que j'ai trouvé, la plus facile à satisfaire, soit en personne, soit en poésie. Vous désavouez «la jalousie», mais je vous demanderai comme Boswell à Johnson: «De qui pourriez-vous être jaloux?» d'aucun auteur vivant, sans contredit; et (en prenant en considération les tems passés et présens) de quel auteur mort? Je ne veux pas vous importuner sur le compte des romans écossais (comme on les appelle, quoique deux d'entre eux soient complètement anglais, et les autres à moitié), mais rien ne peut ni n'a pu me persuader, dix minutes après avoir joui de votre société, que vous n'êtes pas l'auteur. Ces romans ont pour moi tant de l'Auld lang syne (j'ai été élevé en franc Écossais jusqu'à dix ans), que je ne puis me passer d'eux; et quand je partis l'autre jour de Ravenne pour Pise, et que j'envoyai ma bibliothèque en avant, ce furent les seuls livres que je gardai près de moi, quoique je les susse déjà par coeur.»

27 janvier 1822.

»J'ai différé de clore ma lettre jusqu'à présent, dans l'espoir que je recevrais le Pirate, qui est en mer pour m'arriver, mais qui n'est pas encore en vue. J'apprends que votre fille est mariée, et je suppose qu'à présent vous êtes à moitié grand-père, – jeune grand-père, par parenthèse. J'ai entendu faire de grands éloges de la personne et de l'esprit de Mrs. Lockhart, et l'on m'a dit beaucoup de bien de son mari. Puissiez-vous vivre assez pour voir autant de nouveaux Scott qu'il y a de Nouvelles de Scott171! C'est la mauvaise pointe, mais le sincère désir de,

»Votre affectionné, etc.»

»P. S. Pourquoi ne faites-vous pas un tour en Italie? vous y seriez aussi connu et aussi bienvenu, que dans les montagnes d'Écosse parmi vos compatriotes. Quant aux Anglais, vous seriez avec eux comme à Londres; et je n'ai pas besoin d'ajouter que je serais charmé de vous revoir, ce que je suis loin de pouvoir jamais dire pour l'Angleterre ni pour rien de ce qu'elle renferme, à quelques exceptions «de parentage et d'alliés.» Mais «mon coeur brûle pour le tartan» ou toute autre chose d'Écosse, qui me rappelle Aberdeen et d'autres pays plus voisins des montagnes que cette ville, vers Indercauld et Braemar, où l'on m'envoya prendre du lait de chèvre en 1795-6, sans quoi j'étais menacé de dépérir après la fièvre scarlatine. Mais je bavarde comme une commère; ainsi, bonne nuit, et les dieux soient avec vos rêves!

»Présentez, je vous prie, mes respects à lady Scott, qui se souviendra peut-être de m'avoir vu en 1815................

Note 171: (retour) To see as many novel Scotts as there are Scott's novels. Le jeu de mots est plus sensible dans le texte. Novel veut dire nouveau, et roman, nouvelle. (Note du Trad.)

LETTRE CCCCLXXVI

A M. KINNAIRD

Pise, 6 février 1822.

«Tentez de repasser le défilé de l'abîme», jusqu'à ce que nous trouvions un éditeur pour la Vision; et si l'on n'en trouve pas, imprimez cinquante exemplaires à mes frais, distribuez-les parmi mes connaissances, et vous verrez bientôt que les libraires publieront l'ouvrage même malgré notre opposition. La crainte à présent est naturelle; mais je ne vois pas que je doive céder pour cela. Je ne connais rien de la Remontrance de Rivington: mais je présume que le sermonnaire a besoin d'un bénéfice. J'ai déjà entendu parler d'un prêche à Kentish-Town contre Caïn. Le même cri fut poussé contre Priestley, Hume, Gibbon, Voltaire, et tous les hommes qui osèrent mettre les dîmes en question.

»J'ai reçu la prétendue réplique de Southey, de laquelle, à ma grande surprise, vous ne parlez pas du tout. Ce qui reste à faire, c'est de l'appeler sur le terrain. Mais viendra-t-il? voilà la question. Car, – s'il ne venait pas, – toute l'affaire paraîtrait ridicule, si je faisais un voyage long et dispendieux pour rien.

»Vous êtes mon second, et, comme tel, je désire vous consulter.

»Je m'adresse à vous, comme à un homme versé dans le duel ou monomachie. Sans doute, je viendrai en Angleterre le plus secrètement possible, et partirai (en supposant que je sois le survivant) de la même façon; car je ne retournerai dans ce pays que pour régler les différends accumulés durant mon absence.

 

»Par le dernier courrier je vous ai fait passer une lettre sur l'affaire Rochdale, d'où il résulte une perspective d'argent. Mon agent dit deux mille livres sterling; mais supposé que ce ne fût que mille, ou même que cent, toujours est-il que c'est de l'argent; et j'ai assez vécu pour avoir un excessif respect pour la plus petite monnaie du royaume, ou pour la moindre somme qui, bien que je n'en aie pas besoin moi-même, peut être utile à d'autres qui en ont plus besoin que moi.

»On dit que «savoir est pouvoir,» – je le croyais aussi; mais je sais maintenant qu'on a voulu dire l'argent; et quand Socrate déclarait que tout ce qu'il savait, était «qu'il ne savait rien», il voulait simplement déclarer qu'il n'avait pas une drachme dans le monde athénien...... ................

»Je ne puis me reprocher de grandes dépenses, mon seul extra (et c'est plus que je n'ai dépensé pour moi) étant un prêt de deux cent cinquante livres sterling à-, et un ameublement de cinquante livres, que j'ai acheté pour lui, et une barque que je fais construire pour moi à Gênes, laquelle coûtera environ cent livres.

»Mais revenons. Je suis déterminé à me procurer tout l'argent que je pourrai, soit par mes rentes, soit par succession, soit par procès, soit par mes manuscrits ou par tout autre moyen légitime.

»Je paierai (quoique avec la plus sincère répugnance) le reste de mes créanciers et tous les hommes de loi, suivant les conditions réglées par des arbitres.

»Je vous recommande la lettre de M. Hanson, sur le droit de péage de Rochdale.

»Surtout, je recommande mes intérêts à votre honorable grandeur.

»Songez aussi que j'attends de l'argent pour les différens manuscrits: Bref, «rem quocunque modo, rem!» – La noble passion de la cupidité s'accroît en nous avec nos années.

»Tout à vous à jamais, etc.»

LETTRE CCCCLXXVII

A M. MURRAY

Pise, 8 février 1822.

«On devait s'attendre à des attaques contre moi, mais j'en vois une contre vous dans les journaux, à laquelle, je l'avouerai, je ne m'attendais pas. Je suis fort embarrassé de concevoir pourquoi ou comment vous pouvez être considéré comme responsable de ce que vous publiez.

»Si Caïn est blasphématoire, le Paradis perdu l'est aussi; et les paroles mêmes de l'Oxonien172, «Mal, sois mon bien,» sont de ce poème épique, et de la bouche de Satan. Ai-je donc mis rien de plus fort dans celle de Lucifer, dans mon mystère? Caïn n'est qu'un drame, et non pas une dissertation. Si Lucifer et Caïn parlent comme le premier meurtrier et le premier ange rebelle sont naturellement censés avoir parlé, certes tous les autres personnages parlent aussi conformément à leurs caractères, – et les plus violentes passions ont toujours été permises au drame.

Note 172: (retour) Gentleman d'Oxford. (Note du Trad.)

»J'ai même évité d'introduire la divinité comme dans l'Écriture, – et comme Milton l'a fait-(ce qui ne me semble pas sage, ni dans l'un ni dans l'autre cas); mais j'ai préféré faire dépêcher par Dieu à sa place un de ses anges vers Caïn, afin de ne blesser aucun sentiment sur ce point, en restant au-dessous de ce que les hommes non inspirés ne peuvent jamais atteindre, – c'est-à-dire au-dessous d'une expression adéquate de l'effet de la présence de Jéhovah. Les vieux Mystères introduisaient Dieu assez libéralement, mais je l'ai évité dans le nouveau.

»La querelle que l'on vous fait, parce qu'on pense qu'on ne réussirait pas avec moi, me semble la tentative la plus atroce qui jamais ait déshonoré les siècles. Hé quoi! lorsqu'on a laissé en repos durant soixante-dix ans les éditeurs de Gibbon, Hume, Priestley et Drummond, devez-vous être particulièrement distingué pour un ouvrage d'imagination, non d'histoire ou de controverse? Il faut qu'il y ait quelque chose de caché au fond de cette querelle, – quelqu'un de vos ennemis personnels: autrement c'est incroyable.

»Je ne puis que dire:

 
Me, me, en, adsum qui feci173
 

et que, par conséquent, toutes attaques dirigées contre vous soient tournées contre moi, qui veux et dois les supporter toutes; – que si vous avez perdu de l'argent par suite de la publication, je vous rembourserai tout ou partie du prix du manuscrit; – que vous m'obligerez de déclarer que vous et M. Gifford m'avez tous deux adressé des remontrances contre la publication, ainsi que M. Hobhouse; – que moi seul l'ai voulue, et que je suis le seul qui, légalement ou autrement, doive porter la peine. Si l'on poursuit, je reviendrai en Angleterre; c'est-à-dire, si en payant de ma personne, je puis sauver la vôtre. Faites-le moi savoir. Vous ne souffrirez pas pour moi, si je puis l'empêcher. Faites de cette lettre tel emploi qu'il vous plaira.

Note 173: (retour) Byron cite mal; en est de trop. Voici le vers de Virgile:

 
Me, me; adsum qui feci; in me convertite
ferrum. (Note du Trad.)
 

«Tout à vous à jamais, etc.

»P. S. Je vous écris touchant ce tumulte de mauvaises passions et d'absurdités, par une lune d'été (car ici notre hiver est plus brillant que vos jours de canicule), dont la lumière éclaire le cours de l'Arno, avec les édifices qui le bordent et les ponts qui le croisent. – Quel calme et quelle tranquillité! Quels riens nous sommes devant la moindre de ces étoiles.»

LETTRE CCCCLXXVIII

A M. MOORE

Pise, 19 février 1822.

«Je suis un peu surpris de ne pas avoir eu de réponse à ma lettre et à mes paquets. Lady Noel est morte, et il n'est pas impossible que je sois obligé d'aller en Angleterre pour régler le partage de la propriété de Wentworth, et quelle portion lady Byron doit en avoir; ce qui n'a point été décidé par l'acte de séparation. Mais j'espère le contraire, si l'on peut tout arranger sans moi, – et j'ai écrit à sir Francis Burdett d'être mon arbitre, vu qu'il connaît la propriété.

»Continuez de m'adresser vos lettres ici, vu que je n'irai pas en Angleterre si je puis m'en dispenser, – du moins pour cette raison. Mais j'irai peut-être pour une autre; car j'ai écrit à Douglas Kinnaird d'envoyer de ma part un cartel à M. Southey, pour une rencontre soit en Angleterre, soit en France (où nous serions moins exposés à être interrompus). Il y a environ une quinzaine de jours, et je n'ai pas encore eu le tems d'avoir de réponse. Toutefois, vous recevrez un avis; adressez donc toujours vos lettres à Pise.

»Mes agens et hommes d'affaires m'ont écrit de prendre le nom directement; ainsi, je suis votre très-affectionné et sincère ami,

NOEL BYRON.

»P. S. Je n'ai point reçu de nouvelles d'Angleterre, hormis pour affaires; et je sais seulement, d'après le fidèle ex et -tracteur174 Galignani, que le clergé se soulève contre Caïn. Il y a, si je ne me trompe, un bon bénéfice dans le domaine de Wentworth; et je montrerai quel bon chrétien je suis, en protégeant et nommant le plus pieux de l'ordre ecclésiastique, si l'occasion s'en présente.

»Murray et moi sommes peu en correspondance, et je ne connais rien à présent de la littérature. Je n'ai écrit dernièrement que pour affaires. Que faites-vous maintenant? Soyez assuré que la coalition que vous craignez n'existe pas.»

Note 174: (retour) Ex and de-tractor. Pour conserver le jeu de mots, nous avons supposé français le mot extracteur. (Note de Trad.)

LETTRE CCCCLXXIX

A M. MOORE

Pise, 20 février 1822.

«............... ........................

»J'ai choisi sir Francis Burdett pour mon arbitre dans la question de savoir quelle part il revient à lady Byron sur les domaines de lady Noel, estimés à sept mille livres sterling de revenus annuels, toujours parfaitement payés, ce qui est rare dans ce tems-ci. C'est parce que ces propriétés consistent principalement en terres de pâturage, moins atteintes par les bills sur les grains que les terres de labour.

«Croyez-moi pour toujours votre très-affectionné,

NOEL BYRON.

»Je ne sache point qu'il y ait rien dans Caïn contre l'immortalité de l'ame. Je ne professe point de telles opinions; – mais, dans un drame, j'ai dû faire parler le premier assassin et le premier ange rebelle conformément à leurs caractères. Toutefois, les curés prêchent tous contre le drame, de Kentish-Town et d'Oxford jusqu'à Pise: – ces gueux de prêtres! ils font plus de mal à la religion que tous les infidèles qui aient jamais oublié leur catéchisme.

»Je n'ai pas vu l'annonce de la mort de lady Noel dans Galignani. – Pourquoi cela?»

LETTRE CCCCLXXXI175

Note 175: (retour) La lettre 480e a été supprimée.

A M. MOORE

Pise, Ier mars 1822.

«Comme je n'ai pas encore de nouvelles de mon Werner, etc., paquet que je vous envoyai le 29 janvier, je continue à vous importuner (pour la cinquième fois, je pense) pour savoir s'il n'a pas été égaré en route. Comme il était très-bien mis au net, ce serait une vexation s'il était perdu. Je l'avais assuré au bureau de poste pour qu'on en prît plus de soin, et qu'on vous l'adressât sans faute à Paris.

»Je vois dans l'impartial Galignani un extrait du Blackwood's Magazine, où l'on dit que certaines gens ont découvert que ni vous ni moi n'étions poètes. Relativement à l'un de nous, je sais que ce passage nord-ouest à mon pôle magnétique a été depuis long-tems découvert par quelques sages, et je leur laisse la pleine jouissance de leur pénétration. Je pense de ma poésie ce que Gibbon dit de son histoire «que peut-être dans cent ans d'ici on continuera encore à en médire.» Toutefois, je suis loin de prétendre m'égaler ou me comparer à cet illustre homme de lettres.

»Mais, relativement à vous, je pensais que vous aviez toujours été reconnu poète par la stupidité comme par l'envie, – mauvais poète, sans contredit, – immoral, fleuri, asiatique, et diaboliquement populaire, mais enfin poète nemine contradicente. Cette découverte a donc pour moi tout le charme de la nouveauté, tout en me consolant (suivant La Rochefoucauld) de me trouver dépoétisé en si bonne compagnie. Je suis content «de me tromper avec Platon», et je vous assure très-sincèrement que j'aimerais mieux n'être pas tenu pour poète avec vous, que de partager les couronnes des lakistes (non encore couronnés, toutefois)… .................

»Quant à Southey, sa réponse à mon cartel n'est pas encore arrivée. Je lui envoyai le message, avec une courte note, par l'intermédiaire de Douglas Kinnaird, et la réponse de celui-ci n'est pas encore parvenue. Si Southey accepte, j'irai en Angleterre; mais, dans le cas contraire, je ne pense pas que la succession de lady Noel m'y amène, vu que les arbitres peuvent arranger les affaires en mon absence, et qu'il ne semble s'élever aucune difficulté. L'autorisation du nouveau nom et des nouvelles armes sera obtenue par la pétition qu'on adresse à la couronne dans les cas semblables, puis me sera envoyée…»

La lettre précédente était incluse dans celle qui suit.