Programme des Épouses Interstellaires Coffret

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Nial replace sa main et sa bouche sur mon mamelon, le docteur a dû appuyer sur un bouton parce que la sensation de succion sur mon clitoris va crescendo. Ça suce. Ça s’arrête. Plus fort. Ça s’arrête.

Ça se met à vibrer et Nial se penche entre mes jambes, retire le gros gode et le renfonce dans ma chatte.

Il augmente l’allure, il me baise avec ce truc tandis que la deuxième machine besogne mon clitoris avec une maîtrise qui me mène au paroxysme du plaisir. On dirait que la machine sait à quel moment je vais avoir un orgasme, et ralentit au dernier moment pour éviter que je jouisse.

Ça continue encore et encore. Lorsque le docteur commence à me sodomiser avec le gode, je frémis sous la bouche d’Ander, incapable de bouger, hormis attendre que ça passe, et ressentir ce tourbillon de plaisir qui s’empare de mon corps.

Je ne suis plus moi-même. Je ne suis plus rien, juste un corps, un tas de nerfs et de luxure, sans nom ni mémoire. Mes partenaires disposent de moi à leur guise. Le concept fout la trouille, mais leur but ultime est de me procurer du plaisir.

Ander arrête de m’embrasser et je tourne la tête sur le côté, j’essaie de reprendre mon souffle alors que deux objets effectuent des mouvements de va-et-vient dans mon corps, la sensation de succion et de vibration sur mon clitoris augmente de vitesse et en intensité.

J’ouvre les yeux et tombe nez à nez avec Nial, qui me dévisage intensément. « Tu as envie de jouir, partenaire ? » Il retire le gode presque entièrement de mon corps, le tient devant mon orifice, m’excite avec.

Je suis à deux doigts de sangloter. Je me sens vide. Très vide. « Oui.

– Demande-le gentiment, Jessica. » Il pince mon téton, assez pour que ça me fasse mal et mon vagin se contracte sur du vide, en un spasme douloureux.

« S’il te plaît. » Je contemple ses yeux couleurs or et argenté, et je lui donne ce qu’il veut entendre. « S’il te plaît. S’il te plaît. S’il te plaît. »

La main d’Ander glisse de mon poignet à mon bras, remonte sur mon épaule telle une chaude couverture jusqu’à ma gorge, sans appuyer, il me rappelle, très subtilement, que je suis à sa merci, que je ne peux rien faire d’autre, hormis me soumettre.

« Jouis pour nous. Jouis maintenant. » Nial a une voix rauque que je ne lui reconnais pas, ses paroles sont des ordres, c’est indéniable.

Mon corps réagit instantanément, l’explosion qui déferle m’arrache un hurlement. Impossible de m’arrêter une fois que ça a commencé, je pensais avoir terminé mais Ander m’ouvre la bouche de force, il me savoure et m’explore, Nial et le docteur me branlent avec leurs appareils, la succion sur mon clitoris augmente, ça le tire, ça vibre assez fort pour que mon dos se cambre sur la table, tandis que je jouis sans relâche.

J’ignore combien de temps ça dure mais quand c’est terminé, je suis en sueur et épuisée. Ander m’ôte les cheveux du visage et Nial fait office de garde du corps, sa main sur moi, constamment sur mon ventre et ma taille, afin que je sente sa présence.

« Alors, docteur ? » la question sèche de Nial me tire de ma léthargie. J’ai envie de savoir ce que le docteur pense de tout ça.

« Elle s’en est très bien sortie, mon prince. » Il retire le gode enfoncé dans ma vulve, l’étrange truc posé sur mon clitoris suit le mouvement. « Son corps réagit bien mieux que la majorité des épouses Prillon. »

J’ai envie de lever les yeux au ciel mais je m’arrange pour les fermer tandis que Nial ôte mes jambes des étriers et défait la sangle qui bloque mes hanches.

« Les implants sont bien en place ? Elle est prête pour le transport sur le cuirassé ? » Ander me touche extrêmement gentiment, tout en massant mes tempes, à l’endroit des neurostimulateurs. Il plante ses mains dans mes cheveux et me caresse doucement la tête.

« Oui. Les implants sont totalement opérationnels. »

J’ai oublié tout le reste de l’examen. Ils m’ont intégré les implants Prillon tout en me donnant du plaisir. Dieu du ciel, mieux vaut un orgasme qu’une anesthésie.

« Elle est prête. »

J’ouvre les yeux et fronce les sourcils. « Hum, je crois que vous oubliez quelque chose, » lui dis-je, en indiquant d’un air gêné entre mes jambes, j’ai toujours ce gros truc dans les fesses.

Nial, très doucement, glisse un doigt entre mes fesses et heurte l’objet. « Non. Ce plug va rester dans ton cul. »

Je prends appui sur mes coudes. « Hein ? Pourquoi ?

– Parce qu’on doit dilater ton anus pour la sodomie. On va te pénétrer … en même temps, Jessica.

– T’as pas encore vu ma bite, rétorque Ander. Je t’assure qu’elle est bien plus épaisse que ce plug. Nial se chargera de ton vagin, c’est son droit exclusif puisqu’il est ton premier partenaire. Je baiserai ton vagin lorsque tu seras enceinte de notre enfant. Mais je te sodomiserai, c’est mon droit et mon privilège en tant que second. »

Je pense au sexe d’Ander, je présume qu’il est proportionné à sa carrure. Je me contracte sur l’objet étranger profondément inséré en moi et je me dilate. Je n’arrive pas à me refermer, je me sens … pleine. Qu’est-ce que ça va donner avec la bite d’Ander ?

« J’ai pas envie d’avoir ce truc en moi. C’est pas confortable, rétorquais-je.

– Ça te fait mal ? demande Ander, l’inquiétude altère son comportement. Docteur, » grogne-t-il.

ne fait aucun doute qu’Ander rompra le cou du bonhomme s’il s’avère que le plug qu’il m’a inséré me fait mal.

Je lève une main. « Non, ne lui fais pas de mal. Ça fait pas mal. C’est juste … étrange. C’est la première fois que j’ai — je me racle la gorge, — un truc là-dedans. »

Ander sourit. « Ça me fait plaisir d’être le premier, partenaire. Le plug va rester en place, à chaque fois que tu sentiras ce long plug te dilater, imagine que c’est moi qui te branle avec, imagine ma bite qui te sodomise tandis que Nial baise ta chatte. »

Ses paroles me donnent subitement très chaud, je m’imagine en train de chevaucher le membre raidi de Nial, soulever les fesses, me mettre en position afin qu’Ander puisse me prendre à son tour, qu’il puisse me pénétrer jusqu’au point de non-retour, jusqu’à ce que je perde tout discernement.

Je ne suis pas née de la dernière pluie. J’ai assez regardé de films porno pour savoir exactement de quoi il parle, mon corps se contracte sur le plug à l’idée d’être besognée par deux hommes forts. Je me mords la lèvre et détourne le regard tandis que mon vagin est à nouveau trempé. J’ai envie de lui plaire, je m’en fiche de devoir garder ce plug dans le cul. J’ai envie qu’ils me baisent à deux, qu’ils me pénètrent à fond avec leurs bites. Si déambuler avec ce truc dans le cul peut m’aider à parvenir à mes fins, je suis partante.

Le plus étrange est ce désir d’être possédée. Je suis une femme moderne, libérée, tout me réussit. Je ne lèche pas le cul aux hommes et je ne m’en laisse pas conter. Alors pourquoi l’idée d’être sous la domination totale de mes deux partenaires simultanément m’excite à ce point ? L’idée d’être soumise corps et âme relève de l’hérésie. Accepter la fessée, il y a quelques jours encore, l’idée m’aurait fait freiner des quatre fers.

Maintenant que j’ai testé l’oubli procuré par cet abandon, je sais que je meurs d’envie qu’ils recommencent, inlassablement. Merde alors, j’en crève peut-être d’envie depuis toujours. Mais jusqu’à ce que je tombe sur Nial et Ander, je n’avais jamais rencontré d’homme qui en vaille la peine, qui soit assez fort, plus fort que moi, pour que j’envisage de baisser ma garde.

Je me surprends moi-même, je ne me suis jamais soumise à aucun homme auparavant. Je veux être libre de m’abandonner. Je veux être sûre de pouvoir leur faire confiance et qu’ils prennent soin de moi. Et, encore plus choquant, j’ai envie de leur plaire à tous les deux. J’ai envie de les rendre fous de désir, fous du plaisir que je vais leur procurer. Je veux les combler. Je veux tout leur donner.

Le docteur nous tend trois long rubans noirs, Nial les prend et les serre dans son poing. « Merci. »

Le docteur semble nerveux, j’ai cru entendre quelque chose, un bruit sourd, on dirait des gens qui se battent, de l’autre côté du mur. « À votre place, je me dépêcherais. »

Nial se tourne vers moi et tend sa main à Ander, qui prend un lacet et le met autour de son cou. Nial fait de même, il dépose le troisième sur la table à côté de moi. Je me demande pourquoi ils mettent des ras-de-cou noirs, mais je m’aperçois qu’ils deviennent rouge foncé, ils se fondent dans leur peau, on dirait plus un tatouage qu’un collier.

Nial prend le troisième tandis qu’Ander m’aide à m’asseoir, en faisant attention au plug que j’ai dans le cul. « C’est pour toi, partenaire. »

Je prends le ruban noir d’une main tremblante. « Qu’est-ce que c’est ?

– Notre collier d’accouplement. Ça prouve que tu nous appartiens durant la période d’accouplement. Aucun autre guerrier n’a le droit de t’approcher ou d’essayer de t’enlever. Avec les colliers nous ne faisons qu’un, nous sommes une famille. »

Je regarde cette bande noire apparemment insignifiante et me rends compte de ce que j’ai dans la main. C’est l’équivalent d’une alliance. Un lien éternel. Une grosse marque bien voyante sur le corps d’une femme qui indique prise.

Ils ne m’ont même pas demandé mon avis. Ils sont sérieux ? Je ne suis pas le genre de fille qui s’attend à une déclaration enflammée et une proposition de mariage mais ç’aurait tout de même été sympa de demander. Qu’est-ce qu’on fait du fameux discours Je t’aimerai toujours, jusqu’à ce que la mort nous sépare ? Après ce qu’ils viennent de me faire—ou plutôt, ce qu’ils ont permis au docteur de me faire—je ne suis pas du tout d’humeur à être contrainte ou forcée. J’ai un plug dans le cul car tel est leur bon plaisir, et parce que je suis assez honnête avec moi-même pour savoir que je les désire tous les deux. Mais ça … ?

 

Je referme le poing sur le collier et l’abaisse sur mes genoux. « Non. »

Il me lance un regard noir tandis que le docteur recule et marmonne un truc parlant de défis et de meurtre. J’aurais dû écouter, mais je suis trop occupée à dévisager les deux grands extraterrestres autoritaires.

« Mets-le tout de suite. » Nial étrécit les lèvres et les yeux, il essaie de m’intimider pour que je lui obéisse. « Jessica, selon les lois en vigueur sur Prillon, je ne peux pas te forcer à porter mon collier. Sache toutefois que si tu ne le mets pas immédiatement autour de ton cou, tu prends des risques. »

Je lui adresse à mon tour un regard glacial. Il est sérieux là ? Il vient juste de permettre à un docteur de m’emmener au paradis du fantasme sexuel, d’effectuer une double pénétration avec deux godes et une coupe d’aspiration magique, et il s’attend à ce que je dise ‘oui’ à une déclaration qu’il n’a jamais faite ? Je zieute la salle. Non. Pas de monstres immenses qui attendent de me sauter si je refuse sa non-déclaration. Il n’y a que moi, mes partenaires et le docteur, qui a déjà fait tout ce qu’il pouvait pour moi. Je refuse d’obéir sous la contrainte. Pas pour ça.

« Là d’où je viens, lorsqu’un homme demande à une femme si elle veut bien l’épouser, permets-moi de répéter ce petit mot qui revêt toute son importance ici, il demande à une femme si elle veut bien l’épouser, il s’agenouille en général et lui donne une sacrée bonne raison de répondre ‘oui’. »

Nial arque un sourcil, et basta. « Mets le collier.

– Non.

– Mets le collier autour de ton cou, immédiatement.

– Demande-le gentiment, Nial. »

Je lui renvoie ses propres paroles à la gueule et croise les bras sous mes seins nus. Ma nudité ne me gêne pas le moins du monde, je suis assise telle une reine devant sa cour. Les trois hommes ont tout vu de mon corps, ma chatte et mon cul dégoulinent et palpitent encore suite à l’orgasme. La table est sûrement toute glissante et mouillée sous mes fesses.

Ander se lève d’à côté de moi et se tourne vers ce qui s’avère être une sortie, il m’ignore tandis que l’œil argenté de Nial devient noir de colère. Je me fiche qu’il soit fâché. Comme ça on est deux.

Pour commencer, son imbécile de père a annulé mon transport, j’ai été traquée par la Ruche et presque tuée par mon ancien mentor. Nial m’a sauvé la vie mais il m’a tendu un piège avec son acolyte après qu’on m’ait tiré dessus. Ils m’ont kidnappée de ma planète, attachée, m’ont donné la fessée, baisée avec un étrange attirail médical et m’ont forcée à perdre mon sang-froid devant un parfait inconnu. J’esquive les coups, j’essaie de m’adapter à la situation. J’ai satisfait à toutes leurs exigences, contre mon gré. Je ne vais tout de même être d’accord pour épouser ces deux hommes des cavernes s’ils ne me font même pas de déclaration !

Je lui jette un regard noir, histoire qu’il comprenne où je veux en venir, ce que j’attends de lui. Il baisse les épaules et son œil reprend sa couleur argentée. « Qu’est-ce que tu veux, Jessica ? »

Je lis la défaite dans son regard et je me radoucis mais putain de merde ! Je veux une vraie déclaration. Ils me doivent bien ça après tout ce qu’ils viennent de me faire subir. C’est pas comme si j’allais dire non. J’ai plus de maison et ma vie est inexistante. Si je rentre chez moi—ce qui est probablement impossible—je serai morte dans la semaine.

Et ces deux guerriers me manqueraient, même si ça me fait chier de l’admettre. Je ne les connais que depuis quelques heures mais j’ai l’impression qu’ils sont à moi.

Je fixe Nial, perplexe, j’essaie de réfléchir à comment lui dire ce dont j’ai besoin sans passer pour une indécrottable idiote sentimentale, lorsque la porte vole en éclats et que deux immenses guerriers déboulent dans la pièce.

Le plus grand a la même peau argentée que Nial, mais la zone argentée recouvre son torse et son cou, pas son visage. Ses yeux sont dorés et chaleureux mais il a un drôle de truc métallique planté dans la peau juste sous son œil droit, comme un deuxième sourcil. Il ne regarde même pas dans ma direction et s’adresse directement à Nial.

« Je souhaite combattre pour avoir le droit de prendre cette Terrienne pour épouse. »

11


Jessica

J’ai l’impression que Nial grandit de plusieurs centimètres, sa peau argentée étincelle sous la lueur bleutée de l’éclairage de la salle d’examen. « Si tu la touches je te tue. »

Un autre homme, apparemment le second du rival, traverse la pièce dans ma direction… et celle d’Ander, qui se place devant moi. Le type venant vers nous a l’air tout à fait normal pour un extraterrestre, jusqu’à ce que je regarde ses yeux. Ils sont cerclés d’anneaux d’argent, comme si un joaillier avait disposé des alliances assorties autour de ses iris.

Contaminé. Le mot me vient à l’esprit tandis que Nial rugit.

Je me tourne en vitesse, Nial soulève l’autre guerrier au-dessus de sa tête comme si c’était des haltères et l’envoie valdinguer dans un fracas de verre brisé à plus de six mètres à l’autre bout de la pièce. Le verre se brise et tombe par terre dans un craquement sourd et un tintement, je pousse un cri perçant en voyant que des cohortes de guerriers surgissent, ils devaient être là depuis le début.

Ils ont tout vu. Oh, mon Dieu, ils m’ont vu les cuisses grandes ouvertes, pendant la fessée, pendant qu’ils me baisaient et que j’ai eu mon orgasme et pris mon plaisir et…

Ander attend que son agresseur lui fonce dessus tandis que le rugissement de Nial fait littéralement trembler les vitres restantes. Ander recule et plante carrément son poing dans la mâchoire de son adversaire, l’envoyant valser, inconscient, à plusieurs mètres de là. Un coup de poing a suffi, le type est KO.

Nial et Ander se regardent et se placent autour de moi. Je lève les yeux et aperçois d’autres guerriers s’adresser un signe de connivence et pénétrer dans la pièce par la porte cassée. Ils sont immenses, de la même taille que mes partenaires, mais beaucoup plus prudents que les deux premiers.

Je contemple le ruban noir dans ma main et advienne que pourra. Je comprends désormais l’urgence de la situation, l’avertissement du docteur. Je comprends tout. Je sais que j’aime mes partenaires, je veux qu’ils me désirent, pas seulement charnellement. Je veux gagner leurs cœurs. Je veux un vrai lien.

Ce genre d’amour met du temps à s’installer. Je le sais. En même temps, je n’ai pas envie que mes partenaires combattent toute la Colonie pour me sortir de là. Je ne veux absolument pas risquer de les perdre dans ces combats, ou qu’ils soient gravement blessés, même si ça n’a pas vraiment l’air d’être un problème.

Je pousse un soupir et regarde le géant embusqué près de l’entrée. « Stop. »

Les quatre guerriers se figent, tout comme le docteur et les autres hommes agglutinés de l’autre côté du mur.

Je mets l’étrange collier autour de mon cou et le lâche, surprise qu’il se referme et se place de lui-même. Instantanément, la rage du combat m’envahit, j’éprouve le besoin féroce de protéger ce qui m’appartient. Je réalise que cette sensation provient de mes partenaires, stupéfaite, je lève une main tremblante vers mon cou. Impossible de mentir, de tricher. Je ressens leurs émotions lorsqu’ils sont à proximité.

Je baisse la main, l’immense envahisseur s’incline profondément devant moi et lève ses mains vers Nial en signe de reddition. « Je vous présente mes excuses, princesse. »

Les ordres péremptoires de Nial n’ont peut-être rien à voir avec un manque de romantisme, il craignait en définitive pour ma sécurité. Ils ont prêté serment de me protéger au péril de leur vie, d’assommer, de blesser ou de tuer tout homme qui m’approcherait. La seule personne dont ils voulaient me protéger, c’est moi. Ils peuvent tuer tous les hommes de la Colonie si besoin, mais ils ne peuvent pas me forcer à mettre le collier.

En fin de compte, ils m’ont prouvé qu’ils se souciaient de moi.

Je remarque chez Nial et les autres un changement d’attitude complet depuis que j’ai mis le collier. Nial n’a pas exagéré le danger, je me sens subitement très bête de lui avoir désobéi et d’avoir risqué nos vies. Je m’adresse directement à l’adversaire de Nial.

« Non, c’est moi qui suis désolée. J’ai manqué de discernement, d’où cette pagaille, mais aucun homme ne m’intéresse, hormis mes partenaires. »

Ander et Nial reculent dans ma direction, m’empêchant complètement de voir les deux hommes qui ont fait irruption dans la pièce. Le docteur s’agenouille par terre à côté du guerrier que Nial a balancé par la fenêtre et je pousse un soupir de soulagement lorsque je vois que le guerrier bouge un bras. Il n’est pas mort. Parfait. J’avais pas en plus besoin de me sentir coupable.

Le second du rival parle pour la première fois. « Toutes les Terriennes vous ressemblent, princesse ? Des femmes qui veulent bien s’unir à des vétérans contaminés, c’est bien le nom que vous nous donnez ? »

Je soupire. Des célibataires qui recherchent des guerriers torrides et valeureux ? « Absolument. Par milliers, mais vous n’êtes pas contaminés. »

Le docteur tousse. « Mon Dieu mon prince, vous feriez mieux de la faire sortir immédiatement. Sinon elle va déclencher une invasion sur Terre.

– Pardon ? m’exclamais je. Et pourquoi pas. Je n’ai qu’à passer un coup de fil—je sais pas comment ça marche depuis l’espace—à la gardienne Egara. Elle les aidera à trouver des partenaires lorsque je lui aurai expliqué la situation. Elle prend son travail très à cœur. Faites-moi confiance. Elle serait ravie de vous aider. »

Je n’en sais rien, je n’en suis pas sûre, mais je sais que je dis la vérité.

Le guerrier situé près de la porte penche la tête. « Dame Egara du cuirassé Wothar ? Catherine ? »

Je pousse le bras d’Ander afin qu’il se déplace de quelques centimètres. Je dois voir le visage de cet homme. « Je ne connais pas son prénom et je ne connais pas le cuirassé. Je pense pouvoir affirmer qu’elle n’est jamais allée dans l’espace, on m’a dit qu’aucune femme ne retournait sur Terre une fois mariée.

– Plus petite que vous princesse, une brune aux yeux gris ?

– Ça lui ressemble. » Je le regarde de travers. « Vous la connaissez d’où ?

– C’était la partenaire de mon frère et de son second. Ils sont morts tous les deux il y a six ans dans une embuscade. On a perdu tout un bataillon ce jour-là. » Il indique son second et montre sa propre peau argentée. « Le reste de la troupe s’est rétabli quelques heures plus tard, mais on n’a plus pu rentrer chez nous. »

Il veut dire qu’ils ont tous été envoyés à la Colonie à cause de leur nouvelle contamination.

Nial sort de mon champ de vision et réapparaît avec ma couverture rouge foncé, il m’enveloppe dedans et me prend dans ses bras. Je m’aperçois que j’ai discuté avec de parfaits inconnus, totalement nue. Avec un plug dans le cul. Mon Dieu.

« Je peux marcher tu sais. »

Il fait non de la tête. « Pas aujourd’hui. Tu as déjà causé assez d’ennuis, sans poser un seul pied par terre. »

Je glousse et regarde Ander.

« Allons-y, Ander. C’est l’heure. »

Ander se relève et les autres s’inclinent tandis que Nial les dépasse et m’emmène dans le long corridor parcouru de portes. Je passe les bras autour de son cou et pose ma tête sur son épaule, il peut m’emmener où il veut. « Où va-t-on ? Qu’est-ce qu’on va faire ?

– Le moment est venu de t’apprendre ce que signifie être une épouse Prillon. »


Nial

Je porte ma partenaire dans le long corridor, la rage m’envahit. J’étais censé finir mes jours sur la Colonie. Ça devait être ma nouvelle demeure. Cet endroit, ces hommes, étaient censés être mon avenir—si mon père était parvenu à ses fins. Les hommes qu’on vient de combattre, ceux qui voulaient récupérer Jessica, sont comme moi. Ce sont des guerriers qui se sont battus pour la coalition, ont protégé des milliards de vies et des centaines de planètes, ils n’ont pas eu de chance et ont été capturés et torturés par la Ruche, contaminés par leur technologie et bannis à jamais.

 

Tout en portant ma partenaire, je serre les mâchoires de honte devant mon manque de compréhension. Jessica a pointé l’évidence-même, ils n’ont aucun problème. Les implants biotechnologiques de la Ruche équivalent à ses cicatrices : des marques d’honneur, de service, de respect. En tout état de cause, la technologie implantée les rend plus fort, plus rapides et encore plus meurtriers. Et ce sont ces hommes qu’on exile sur la Colonie, auxquels on manque de respect et qu’on oublie. Pas le droit de se marier, ni de fonder une famille. Privés de leur honneur et utilisés comme des esclaves.

Lorsque je serai Prime, le traitement indigne que reçoivent nos guerriers sera l’une de mes priorités. Je regarde les cheveux blond brillant de ma partenaire qui repose entre mes bras, je sais, sans l’ombre d’un doute, que ma princesse se fera l’avocate acharnée de ces guerriers.

Je suis fier qu’elle ait défié le docteur, qu’elle l’ait confronté à l’injustice, elle nous a permis à tous de voir les choses sous un nouveau jour. Ses paroles, ses idéaux, sont là non pas pour protéger ses deux partenaires, mais également tous les vétérans des guerres contre la Ruche, tous les guerriers blessés de ce monde. Je sais qu’elle combattra sans relâche le système reposant sur ces préjugés bâti par mon père. Elle est courageuse, pugnace et passionnée.

La partenaire idéale.

Le moment est venu de la baiser, de la posséder. Il faudrait qu’on quitte la Colonie sans tarder mais je dois d’abord la sauter. Elle doit comprendre la puissance de notre lien, rien ne vaut une bonne baise. Les colliers, ainsi que quelques orgasmes intenses, lui confirmeront qu’elle n’aura pas à remettre notre lien en cause.

Il ne s’agit pas de la cérémonie d’accouplement, de notre union au sens propre du terme, mais c’est un début. Les colliers autour du cou, notre sperme sur sa peau, ses émotions et ses besoins sont l’évidence même. Je ressens ses sentiments tout comme elle ressent les miens—et ceux d’Ander.

Elle est encore excitée depuis son examen. Elle a aimé. Adoré. Elle a adoré lutter contre la poigne d’Ander, tout en sachant qu’elle ne pouvait rien faire, hormis se soumettre. En dépit de cette situation peu commune, elle a choisi de faire confiance à Ander, de le croire lorsqu’il lui a dit qu’il ne permettrait à personne de lui faire du mal, tandis qu’il tenait ses poignets. Elle s’est sentie à l’aise en notre présence, elle nous a fait confiance et s’est soumise à l’examen. J’ai jamais rien vu de plus beau que ses orgasmes, pendant qu’Ander la tenait et que je regardais.

Elle a perdu son sang-froid avec la sonde médicale. J’ai hâte de l’entendre hurler de plaisir quand Ander et moi allons la baiser, la dilater, la faire jouir.

L’un des hommes nous conduit dans le couloir et appuie sur un bouton dans le mur, c’est la quatrième porte. Il s’incline. « Une chambre privée. »

Je m’incline vers l’homme qu’Ander a frappé en plein visage il y a quelques minutes à peine. Il n’y a aucune animosité entre nous, l’autorité et le respect envers les partenaires de nos guerriers a son importance, le collier qu’elle porte au cou est la marque permanente de notre propriété. Nous lui appartenons. Nous sommes prêts à mourir pour la protéger, être les pères de ses enfants et lui donner du plaisir.

Ander remercie l’homme et ferme la porte derrière nous. Je regarde la chambre. Un lit, une table, une chaise, une porte donnant sur la salle de bain. C’est simple. Basique. Peu importe du moment qu’on est seuls et que le lit est grand.

La façon dont elle a réagi aux sondes médicales—une fois calmée et rassurée—est digne d’anthologie. Elle est extrêmement réactive, non seulement à la stimulation, mais aux sangles qui enserrent ses hanches, à la poigne d’Ander sur ses poignets, à ses ordres.

Le vagin de notre partenaire a commencé à se tremper lorsqu’Ander lui a donné des ordres. Jessica ne peut rien nous cacher, ça lui a plu d’être attachée, ça l’a excitée de sentir la force d’Ander maintenir ses poignets. Son orgasme a été puissant, ses cris ont résonné dans la chambre, j’ai bandé comme un taureau, j’avais trop envie de la sauter, de la faire encore jouir.

Elle est trop fougueuse, trop têtue, pour s’abandonner. C’est une guerrière, comme nous. Mais sa réaction aujourd’hui a révélé la vérité : elle est butée et rebelle, certes, mais elle recherche un partenaire au caractère dominateur, un partenaire avec lequel elle se sentira assez en sécurité pour se laisser aller.

Je serai ce partenaire. Ander aussi. Si elle veut ressentir notre puissance et notre domination au lit, on va le lui prouver. Elle n’est pas vierge mais vu son air surpris quand elle a eu son orgasme, je doute que les hommes qu’elle a fréquentés lui en aient procuré de semblables. Elle ne s’est jamais sentie assez en sécurité pour s’abandonner totalement.

Qu’on ait été apparié prouve que mes conclusions sont exactes. Je meurs d’envie de la dominer, de l’exciter et de faire durer son plaisir jusqu’à ce qu’elle me supplie d’arrêter. Le calme d’Ander l’excite également. Ander et moi savons quels sont nos besoins, nous sommes à l’aise dans nos rôles de partenaires, nous ne lui cachons pas nos désirs les plus inavouables. Jessica, c’est tout le contraire. Elle se comporte comme si ses désirs la surprenaient. Il est évident, vu toutes les émotions qui tourbillonnent via notre collier, que son mental lutte contre son corps. Son ego et son endoctrinement la forcent à résister, mais son corps est incapable de mentir. Les protocoles d’accouplement du centre de recrutement ne mentent pas. Elle a besoin de tout ce qu’on lui a donné.

Ma verge est aussi dure qu’une canalisation de Prillon, si je ne la baise pas immédiatement, je vais à coup sûr jouir dans mon froc. Les colliers nous relient, je sens non seulement le désir persistant de Jessica, mais également la hâte d’Ander. Notre connexion est intense, forte, torride. Je jette un œil à Ander, qui hoche imperceptiblement la tête.

On va la sauter. Grâce aux colliers, on va satisfaire tous ses désirs. On saura immédiatement si quelque chose lui déplaît. On va commencer.

« Je suis officiellement une épouse Prillon puisque je porte votre collier ?

– Oui. Tu nous appartiens désormais. Je la pose devant nous, retire la couverture de ses épaules et l’envoie sur la chaise dans le coin. Elle n’a plus besoin de se couvrir. « On va connaître tous tes secrets, Jessica. Tu ne pourras plus rien nous cacher. »

Elle frémit mais baisse ses mains le long de son corps. Elle se tient comme une reine, royale. Mon sexe s’agite au point de sortir de mon pantalon. « Je ne comprends pas. Je ne vous cache plus rien. »

Ander penche la tête et lève un sourcil. « Si, partenaire. Tu te caches, y compris de toi-même. »

Une montée de plaisir envahit notre connexion tandis que Jessica répond à sa voix impérieuse. Elle se lèche les lèvres. « Comme quoi par exemple ? Je suis nue devant vous et je porte votre collier. Qu’est-ce que je pourrais bien vous cacher ?

– Comment tu aimerais qu’on te baise, » répondis-je.

Elle relève le menton et esquisse un sourire.

« Vous allez me dicter ce que j’aime ? » Elle arque un sourcil.

« Non, répondis-je simplement. Ton corps va nous révéler tes secrets inavouables. »

Elle recule tandis que j’avance et je poursuis, « Tu as envie qu’on te défonce.

– Qu’on soit sauvages, » ajoute Ander. Il soulève sa chemise, la passe par-dessus sa tête et la jette par terre.

Elle regarde le torse d’Ander sans bouger.

« Il faut que tu te laisses aller, qu’on te dise ce que tu dois faire.

– Je—non.

– Tu dois céder lorsque tes hommes veulent te baiser, clarifiais-je. Tu as tous les droits lorsque tu es une guerrière mais nue en notre présence, tu dois faire ce qu’on te dit. »

Elle fait un autre pas en arrière, sa poitrine se soulève tandis que son excitation va crescendo. Elle se retourne, la base du plug écarte ses fesses. Mon sexe palpite. Ça me gêne, je défais mon pantalon.