Programme des Épouses Interstellaires Coffret

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Le terme « ordonné » est lourd de sens, j’imagine que Curtis doit être tout rouge et avoir les yeux exorbités. Je ne peux pas le voir, vu la masse de muscles qui bloque ma vue. Roark est si grand, si séduisant, si … tout. J’avais oublié qu’il était aussi grand. Mon cœur bat la chamade, je me mets à trembler. Mes pieds sont transis de froid mais je m’en fiche. Noah s’agite, il a froid. Roark ici, je n’ai plus besoin de rester dehors. Je n’ai plus besoin de m’inquiéter des intentions mesquines de Curtis.

« Rentre, gara. Je m’occupe de cet abruti. »

J’acquiesce et me précipite dans la maison, me réfugie dans le bureau. Une cheminée électrique dispense une chaleur agréable, le parc et les jouets de Noah sont disposés par terre. Deux petits canapés que j’adore en suédine bleu foncé toute douce en forme de L font face au parc. Le cuir froid de mon enfance a cédé la place à une chaleur douce et moelleuse. La pièce est chaleureuse, elle est à moi.

A Noah et moi.

Je dépose mon fils dans son parc et reste à le regarder, mes mains tremblent. Je fais abstraction de la dispute qui se déroule dehors. J’ignore le hurlement de douleur de Curtis, ses élucubrations et ses malédictions tandis qu’il se précipite vers sa voiture et démarre en trombe. J’ai l’impression de vivre un rêve, un drôle de rêve. Mon époux se tient dans l’embrasure de la porte, il me regarde comme s’il venait de trouver un trésor, le rêve perd de sa consistance, il est bien trop réel.

« Roark, je murmure. J’arrive pas à élever la voix, je suis incapable de bouger.

— Je dois m’inquiéter au sujet de ce Terrien ? »

Roark parle d’une voix grave et possessive, je rigole. « Curtis ? Non. Aucun problème. »

Il n’existe pas. Il n’a jamais existé. Roark est ici, c’est qui Curtis déjà ?

Roark croise mon regard. Le soutient. Oui, ce regard qui me manquait tant. Le désespoir. L’envie. Le manque. L’amour.

Il fait trois pas et s’approche de moi, je dois lever la tête pour le regarder.

« T’es pas mort ? » Quelle question stupide, la seule qui me vienne à l’esprit, je le dévore des yeux, j’ose pas le toucher, j’ai trop peur qu’il disparaisse comme un fantôme. « La doctoresse m’a annoncé ta mort. »

Roark secoue la tête et m’attire contre lui. Son odeur, mon dieu, il sent trop bon. Ça me rappelle nos trop brefs moments de bonheur. Sa voix gronde dans sa poitrine et m’ébranle. « J’ai été capturé. Ils m’ont retenu prisonnier pendant neuf jours avant que j’arrive à m’échapper. Il y avait plus personne à l’Avant-poste Deux. J’ai été transporté sur un autre avant-poste, on m’a appris qu’il n’y avait aucun survivant. Ils m’ont dit que tu étais morte. » Il me serre étroitement. J’ai l’impression que mes côtes vont se briser, la douleur est la bienvenue. C’est vrai. Il est bien réel.

« Tu me croyais morte ? Ma voix est haut perchée.

— Oui, gara. Il inspire profondément. Oui, que les dieux m’en soient témoins. »

Je le repousse, je lutte contre la colère qui me noue le ventre, monte dans ma gorge, dans ma tête, baigne mes yeux de larmes. Je voulais pas pleurer mais les larmes tombent malgré moi. « Neuf jours ? »

Il pousse un grognement « Dix depuis aujourd’hui, mon amour.

— Dix jours ? Je hurle presque. Dix putains de jours ? C’est censé être drôle ? »

Roark effleure mon visage et repousse une mèche de cheveux derrière mon oreille. Comment peut-il garder son calme alors qu’il m’a menti ?

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Je le repousse et m’écarte, le parc de Noah faisant office de barrière. « Tu m’as cru morte ?

— Oui.

— Qu’est-ce que tu fais là, alors ? Ça remonte à des années-lumière, on fait quoi maintenant ? » Comment m’a t’il retrouvée ? Que fait-il ici ? Dix jours. Mon cul. Je suis seule comme une misérable depuis treize putains de mois. J’ai vécu ma grossesse seule, dans la peur. J’ai pleuré tous les soirs pendant des mois. Je porte son deuil depuis plus d’un an.

Dix jours ? Non. Impossible.

« Tu as activé le signal d’urgence du médaillon, femme. Je sais pas comment t’as fait mais j’ai jamais été aussi soulagé que lorsque j’ai entendu le tintement qui est parvenu jusqu’au terminal de transport sur Trion. J’ai accouru sur le champ. »

C’est. Quoi. Ce. Bordel ? « Quel tintement ? »

Il s’arrête près du parc où Noah a roulé sur le côté, très occupé à mordiller un nounours doré. Roark est bête ou simplement perplexe ? Il ne voit pas que Noah est son fils ? Il n’a même pas eu un regard pour lui, le portrait miniature de l’homme qui se tient devant moi. Je veux qu’il le regarde. Je veux qu’il le voie.

« Le médaillon que je t’ai donné, gara. Celui que j’ai mis à ta chaîne ce soir-là. Lorsque je me suis uni à toi pour toujours. On ne peut l’activer qu’en— » Sa voix s’éteint, pour la première fois, il se concentre entièrement sur Noah. Je veux que Roark reconnaisse son fils, qu’il sache qu’il est le sien. Qu’il saisisse l’air de ressemblance de son mignon petit visage. Roark est pleinement concentré sur le bébé, je me sens subitement nerveuse.

Je me suis languie de ce moment, j’en ai rêvé. Mais maintenant, je crains que Roark ne veuille pas de Noah, de moi. De nous.

Roark le regarde d’un air interrogateur, admiratif, les émotions déferlent sur son visage à la vitesse de l’orage. « Gara ?

— Ça fait plus de dix jours, Roark, je murmure en pleurant. Bien plus. »

Il secoue doucement la tête. L’évidence est devant lui mais il ne semble pas vouloir comprendre. « Comment … est-ce possible ? » Il bouge ses doigts, Roark a envie de le toucher, de le prendre aux bras, mais il a peur. Je me tourne et prends Noah pour le donner à Roark.

Les yeux écarquillés, Roark tend ses grosses mains, prend son fils contre sa poitrine, le blottit contre lui. Il pousse un gémissement de joie, de peine, le bébé pousse un cri de bonheur, il tape son jouet contre la poitrine de son père.

« Gara. » Les yeux de Roark s’embuent de larmes, il lève son regard vers le mien, mon cœur se brise. Toute ma colère s’évanouit instantanément. Je ne sais pas comment et pourquoi Roark est ici, ni pourquoi il a mis tant de temps à nous retrouver. Mais il a tenu promesse. Il a traversé la galaxie pour me retrouver, pour nous retrouver. Mon cœur se serre violemment, je l’aime.

« Il s’appelle Noah. C’est ton fils. »

11


Roark

Natalie est blottie contre moi. Un feu brûle dans l’étrange cheminée devant nous. Il n’y a pas de combustible, de bûches ou de branches pour alimenter le feu. Mais ça chauffe la pièce, le petit s’est endormi sur ma poitrine.

Mon fils.

Rien que d’y penser, ça me fait monter les larmes aux yeux, mon cœur se serre. Mon fils. Ça m’a tellement manqué. Le ventre rond de ma femme, ses seins lourds. Je n’ai pas assisté à sa naissance, pas vu son premier sourire.

Mon fils ne connaît pas mon visage, mes caresses, ma voix.

Mais sa mère, oui. Ma femme se blottit contre moi, douce, accueillante, encore plus belle que dans mes souvenirs qui ne remontent qu’à dix jours. Son visage est légèrement plus plein, ses courbes encore plus voluptueuses. J’ai hâte de la déshabiller, de la posséder, de lui rappeler qui est son maître. Ce petit être dort en confiance, vulnérable, contre ma poitrine, il y fait sa place, et moi je suis là, entre eux, sans défense.

« Pourquoi avoir mis si longtemps, Roark ? Ma femme passe son bras en travers de mon corps, juste sous notre fils.

— Ils m’ont fait prisonnier, gara. » Ces jours douloureux sont désormais loin derrière moi, aussi éloignés que la Terre l’est de Trion, ma nouvelle vie est si bouleversante et vivante que le temps passé enchaîné sous cette tente perd de sa consistance. « Je suis venu te chercher, femme. »

Elle lève la tête et me regarde. « Ça fait treize mois, Roark. Plus d’un an. »

Un an ? Je secoue la tête. « Je sais pas comment ça peut être possible, Natalie. Mais on découvrira la réponse. Pour moi, dix jours se sont écoulés. Huit jours de torture. Mon évasion. Une demi-journée dans le Caisson de RéGénération. Et puis, y’a eu le médaillon. Et toi. »

Elle laisse échapper un gémissement sourd, je me tourne vers la perfection endormie de notre fils au visage rond comme le sien. « Le caisson de RéGénération ? Ils t’ont torturé ?

— Pardonne-moi. Je ne voulais pas t’inquiéter. C’est terminé. C’est sans conséquence.

— Sans conséquence ? Elle agrippe mon tee-shirt. Ça a de l’importance. »

J’aurais mieux fait de me taire, je suis à dix mille années-lumière de tout danger provenant de Trion. Les Drovers ne peuvent plus rien nous faire. Ni à Noah. J’aurais préféré que mes paroles ne fassent pas virer les joues de ma chérie aux rouges. Elle se lève, s’écarte, me prend mon fils des bras et se dirige vers la porte. Elle appelle une femme, lui demande de coucher Noah dans son berceau et de le surveiller l’espace de quelques heures. Elle a l’âge de Natalie, ce doit être une bonne ou une gouvernante.

Je me lève, prêt à dire non à Natalie, j’ai pas envie qu’elle confie mon fils à une autre. Je viens juste de l’avoir, il est à moi. Je veux plus le lâcher.

La femme est avenante, Noah se blottit dans ses bras sans se réveiller. Natalie a l’air de lui faire confiance, je dois faire de même. Ça ne facilite pas la chose pour autant.

La femme emporte Noah en haut des escaliers et franchit une porte. Je ne vois plus Noah et pousse un petit grognement.

 

Natalie referme la porte et se tourne vers moi. « Ne t’inquiète, elle l’emmène dans sa chambre faire sa sieste. Elle reste avec lui. »

Je hoche la tête, je sais qu’elle a raison, je desserre mes poings, je ne m’en étais même pas rendu compte. Noah va faire une bonne sieste.

Elle croise les bras sur son opulente poitrine et me reluque. « Et maintenant, déshabille-toi. Tout de suite. »

Je hausse les sourcils. J’ai pas l’habitude qu’elle me donne des ordres, en général c’est moi qui commande. J’aime ça. Ma bite aussi.

J’ai pas envie d’ergoter. C’est son univers, elle le connaît mieux que moi. Elle sait que notre fils est en sûreté, je lui fais confiance sur ce point. Elle sait également que nous devons éclaircir quelques points de divergence. Dissiper une année de doute. Si elle veut me voir à poil, libre à elle, je suis pas contre.

La pièce est agréable et douillette, le tapis devant la cheminée est doux et épais, c’est l’endroit idéal pour l’allonger les cuisses grandes ouvertes et la pénétrer. Mais je vais la laisser décider. Pour le moment du moins.

Je me déshabille rapidement, ne me souciant pas de savoir si elle veut que je me déshabille entièrement ou pas. J’ai ma récompense, son souffle s’accélère, son regard brille de désir tandis qu’elle observe mon corps. Elle se souvient.

Elle me tourne lentement autour, ses doigts effleurent les cicatrices encore roses dans mon dos, les blessures pas encore complètement refermées sur ma poitrine et mes cuisses. Mes muscles se contractent, j’arrive presque pas à respirer tandis qu’elle m’effleure tout doucement. Avec respect. « Pourquoi n’es-tu pas guéri ? Je croyais que votre technologie pouvait presque tout guérir. Mon dieu, t’as vraiment été grièvement blessé ? »

Un frisson parcourt ma colonne, je bande, ma bite grossit à vue d’œil. Elle se plante devant moi, la voit et manque toucher mon nombril. J’ai les couilles pleines, douloureuses, j’ai hâte d’éjaculer. On a baisé une seule nuit et Noah est né, on va pouvoir recommencer.

« Tu me fais penser aux docteurs, femme. Ma voix est grave et rauque de désir.

— Réponds à ma question.

— J’avais pas le temps.

— Pas le temps ? Natalie s’approche de moi, je regarde son visage bouleversé, le désir brûle dans ses yeux azur. Je comprends pas.

— Une guérison complète aurait pris des heures. Je lève la main et effleure son ravissant visage du bout des doigts. Sa peau est aussi douce que dans mes souvenirs. Mais j’ai refusé.

— C’est n’importe quoi, Roark. Pourquoi ? Pourquoi ne pas leur avoir permis de te soigner ?

— Ça fait dix jours, femme. Dix jours, ils ont dit que t’étais morte. J’étais dans tous mes états. Je devais à tout prix te retrouver, en avoir le cœur net. T’étais pas là, je devais te retrouver. C’est ce que j’ai fait. »

Natalie me saute au cou, je cale mes mains sous ses fesses tandis qu’elle passe ses jambes autour de mes hanches. Ses doigts fourragent dans mes cheveux, elle me les tire pour que je baisse la tête et l’embrasse. Sa bouche est douce, son baiser torride, elle a du répondant. Elle s’ouvre à moi et je la goûte, ma langue joue avec la sienne.

Elle recule, le souffle court. « Bon sang, ça fait plus d’un an. »

La passion et le désir se lisent dans ses yeux clairs. La vérité. « Je comprends pas. Ça fait dix jours et pourtant, on dirait que c’est beaucoup plus long. Comment est-ce que ça peut faire un an ? Notre fils en est la preuve mais c’est insensé.

— La gardienne Egara dit que l’espace-temps n’est pas le même. Je n’ai passé qu’une seule nuit avec toi mais lorsque j’ai été téléportée, ça faisait déjà onze semaines que j’avais quitté la Terre. Onze ! »

La réalité m’écrase, tel un nox assis sur ma poitrine. « Je suis désolé, femme. Putain. »

La pauvre, va savoir ce qu’elle a dû ressentir une fois rentrée sur Terre, seule, me croyant mort.

« Je suis tellement contente que tu sois là, même si je suis en colère. »

Je repousse ses cheveux en bataille. « En colère ? »

Elle recule et contemple les flammes magiques.

« Tu m’as quittée pour t’occuper de tes parents. Sa voix se brise. Tu les préfères à moi. »

Je m’approche et fais en sorte qu’elle me regarde en face. « Je t’ai quittée ? J’ai pensé à ta sécurité. » Elle ne comprend pas qu’elle compte plus que tout ? Apparemment pas, vu la peine et la colère qui se lisent dans ses yeux.

Elle secoue la tête. « Non. Tu m’as renvoyée avec la doctoresse. Tu préfères tes parents. T’étais inquiet pour leur sécurité à eux. »

Je ferme les yeux et pousse un profond soupir. « Putain. Gara, je voulais pas que tu restes à mes côtés durant l’embuscade, j’aurais pas pu assurer ta sécurité. Je savais que tu serais en sécurité et protégée avec la doctoresse. »

Elle secoue une nouvelle fois la tête, l’air angoissée. « J’étais pas en sécurité. Ils sont morts, Roark. Les gardes, la doctoresse. Mon dieu, ils sont morts devant moi. Elle m’a fait entrer dans le sas de téléportation au cas où et les Drovers sont arrivés. Elle m’a sauvé la vie. »

Elle frissonne et je l’attire contre moi, je l’enlace étroitement, plaque ses joues contre ma poitrine. J’ai failli la perdre. Elle est en vie grâce à la présence d’esprit de la doctoresse et des gardes qui ont assuré sa protection.

Je pose ma main sur sa tête et la tiens serrée contre moi afin qu’elle entende les mots résonner dans ma poitrine. « J’ai juré de te protéger, Natalie. Je t’ai envoyée dans l’endroit le plus sûr de tout l’Avant-poste. Là où je te croyais en sûreté. »

Elle secoue la tête, ses larmes chaudes roulent sur mon torse nu. Je prends son visage entre mes mains et la force à lever la tête pour me regarder droit dans les yeux. « Tu es ma femme, Natalie. Je sais que tu ne peux pas encore comprendre l’importance que tu revêts à mes yeux mais sache que tu passeras toujours en premier. Je te protègerai toujours. Je serai toujours là pour toi. »

Natalie se mord la lèvre, une ombre de doute voile son regard. « Et tes parents ? »

Je baisse la tête et presse mon front contre le sien. « C’est ma famille, gara, ils comptent. Mais je t’aime de tout mon cœur.

— Et Noah ? Et lui ? » Elle renifle, pleine d’espoir, soucieuse, très protectrice envers notre fils. Une bonne maman. J’aime sa chaleur, l’intensité de son dévouement envers Noah. C’est une mère courageuse et attentionnée, je l’aime encore plus. J’ai hâte d’éjaculer en elle, qu’elle tombe enceinte de notre deuxième enfant. J’aimerais que ce soit une fille, qui aurait ses yeux. « Ça te fait quoi d’avoir un fils ?

— C’est le plus beau cadeau qu’on m’ait jamais fait, femme. Je le chérirai, le protègerai au péril de ma vie, tout comme toi. Pour toujours. »

Ma femme me contemple et je soutiens son regard, nu et vulnérable face à elle. J’ai été torturé pendant huit jours, mais ma souffrance n’est rien comparée à la sienne. Je l’ai cru morte une seule journée. Ça fait un an qu’elle me croit mort, elle a vécu sa grossesse toute seule, sans personne pour la protéger. Elle a élevé notre fils toute seule. A dû écarter des présences masculines indésirables …

J’espère qu’elle n’a pas couché avec lui. Vu sa beauté, ses formes voluptueuses, j’imagine que l’abruti pleurnichard qui était là quand je suis arrivé n’est pas le premier à lui avoir fait du gringue.

« Je veux rentrer, Natalie.

— Sur Trion ?

— Oui. Je veux que tu viennes vivre avec moi. J’ai tant de choses à te montrer, ainsi qu’à Noah. Xalia, la capitale, est une ville splendide, très animée, avec des jardins et des marchés. Le médaillon que je t’ai donné est la clé donnant accès à la salle des coffres située sous la ville.

— Hein ? Elle me regarde avec de grands yeux. Et tu me l’as donné ? »

Je hoche la tête. « Tu es ma femme. C’est normal qu’il te revienne. C’est grâce à lui que je t’ai trouvé. Le médaillon. Il ne s’ouvre qu’avec mon ADN. Noah l’a touché ? »

Elle réfléchit un moment et hoche la tête.

« Tu détiens la clé du Continent Sud au bout de ta chaîne, Noah a le pouvoir de l’ouvrir. Il m’a aidé à te retrouver. »

Son souffle chaud s’échappe de ses lèvres entrouvertes. « Que contient-il ?

— La connaissance. La richesse. Le pouvoir. La planète est entre tes mains, femme. Je t’ai tout donné, mon amour. J’effleure sa lèvre inférieure, j’ai hâte de la goûter. Mais pas sans son consentement. Viens avec moi. »


Natalie

Tous les mois d’angoisse, de deuil, de colère fondent comme neige au soleil. Le temps n’a pas joué en notre faveur. On a passé qu’un jour ensemble, avant d’être séparés. Depuis mon retour sur Terre, je sais que le temps s’écoule différemment sur Trion, je n’avais pas songé que c’était la raison pour laquelle Roark ne venait pas, qu’il mettait tant de temps. La doctoresse m’a dit qu’il était mort. Je gardais espoir mais je le croyais mort, je pensais ne plus jamais le revoir. Le temps ne compte plus à l’heure de la mort.

Roark est venu dès qu’il a su. Mon dieu, il a été capturé, torturé et blessé au point d’avoir besoin de ce drôle de caisson. J’ai envie de pleurer en songeant à ce qu’il a enduré, mais il est là, pleurer est secondaire. Il a fait ce qu’il avait promis et il m’a retrouvée. Pour lui, il ne s’est écoulé que dix jours. Dix ! Il a traversé la galaxie pour tomber sur un mec miteux portant un polo avec des homards devant chez moi, et un bébé calé sur ma hanche. J’ai eu tout le temps de m’habituer à l’idée d’avoir un fils, il n’est marié que depuis onze jours. Père depuis une heure.

En très peu de temps, il a gagné une femme et un bébé. Je suis persuadée qu’aucun homme Trion ne peut avoir de bébé en si peu de temps.

Il est important que Roark fasse connaissance avec son enfant, qu’il crée le lien, avec tous ces mois passés loin de lui mais Noah dort. Le temps est venu de penser à nous. Le voir, l’enlacer, le respirer ne suffit pas.

J’ai besoin de cette connexion qu’on a partagée dans l’oasis sur Trion. J’ai besoin de m’unir à lui, que nous ne fassions qu’un. J’ai besoin de le sentir en moi. Profondément.

« Oui, » je souffle, en partie pour lui répondre mais aussi pour faire écho à cette envie de le sentir en moi. Peu importe. J’ai envie des deux. Je m’agenouille, j’effleure son torse, ses abdos, ses cuisses musclés. Sa bite palpite devant moi. Je passe ma langue sur mes lèvres, j’ai trop hâte de le goûter. Son gland dilaté est rouge foncé. Du sperme s’écoule de son gland, je salive. Il est super gros, je vais pas pouvoir le prendre en entier. Une veine saille le long de son membre qui palpite, j’ai hâte de le prendre, de le sentir, de le goûter avec ma langue, il serre les poings, il en a autant envie que moi. De relâcher toute cette tension accumulée, ce désespoir.

Je vais pas le faire attendre plus longtemps, je lèche le liquide qui s’échappe de son gland, ouvre grand la bouche et le prend en entier. Il est chaud, dur, épais et salé sous ma langue. Je sens ses muscles se contracter sous mes mains, il pousse un gémissement sourd et agrippe mes cheveux.

Je suis pas très douée pour les fellations, j’ai jamais trop aimé ça. Et maintenant ? Maintenant j’ai envie de manger Roark en entier, d’avaler la moindre goutte de sperme pendant qu’il éjacule.

« Gara. » Ses doigts se crispent, il m’attire contre lui, me fait reculer.

Je contemple son corps, son regard luit d’un éclat bestial.

« T’es trop habillée, » murmure-t-il.

Je m’empêtre avec mon T-shirt, il se baisse et immobilise mes mains. « Laisse-moi faire. »

Il s’agenouille devant moi, attrape l’encolure de mon T-shirt, le soulève doucement, m’effleure. Je me retrouve en soutien-gorge, il fronce les sourcils. « C’est quoi ce truc ? »

Je me regarde, mes seins post-grossesse forment deux hémisphères ronds dans ce gros soutien-gorge. Il est assez simple, en dentelle blanche. Je pensais pas finir à poil devant mon mari quand je me suis habillée ce matin. Le soutien-gorge contient ma poitrine à grand-peine, la chaîne déborde de mon décolleté entre mes seins.

« Un soutien-gorge. »

Roark effleure mes seins, tire doucement sur la chaîne à travers le coton.

 

« J’en porte un parce que… j’ai grossi après la naissance de Noah. » Je parle non seulement de mes seins mais aussi de mes hanches, partout. Il me regarde d’un air interrogateur.

« Ça s’enlève comment ? »

Je passe mes mains dans mon dos, le défais, le fais glisser sur mes épaules et le long de mes bras. Mes tétons durcissent instantanément, la chaîne tire dessus, les rendant extrêmement sensibles.

Il prend mes seins dans ses grosses mains. Oui, ils sont bien plus gros qu’avant. J’ai envie de fermer les yeux mais je veux le voir, je veux voir sa mâchoire se contracter, ses doigts effleurer mes mamelons.

« Ils sont pleins de lait, ajoute-t-il. Effectivement, il voit la différence.

— Oui, je réponds en succombant à ses caresses. Ton fils est un vrai glouton, j’ai pas assez de lait. Il boit aussi des biberons. »

Je sens sa bouche chaude et humide sur mon téton durci, je le regarde, stupéfaite. Il me suce doucement, sans me quitter des yeux. « Mmm, c’est bon. Je suis très jaloux de mon fils, il les a tout pour lui. J’aime sentir l’anneau dans ma bouche, j’aime que tu le portes, que tu n’oublies jamais qui est ton maître. »

Je plonge à mon tour mes doigts dans ses cheveux. « Je … je ne suis pas arrivée à les enlever. Les anneaux et la chaîne sont comme collés.

— C’est normal. T’es à moi. Ils sont à moi. Il serre doucement mes seins.

— Je suis sûre que Noah veut bien partager. Je m’agite. Roark, oh mon Dieu, ils sont tellement sensibles.

— Je me demande si je peux te faire jouir rien qu’en jouant avec.

— Là ? Je hausse les épaules. Maintenant ? Je me mords la lèvre, il passe à mon autre sein. — Absolument.

— Y’a plein de trucs qu’on n’a pas fait ensemble. J’ai hâte de les faire avec toi. A toi. Mais pour le moment, j’ai envie de te goûter. Je veux que tu jouisses sur ma langue. »

Il allait doucement, me laissait tout mon temps, mais maintenant, il accélère le rythme et retire mon jean—il peste contre ce tissu étrange—et mon slip. Je me retrouve entièrement nue devant lui, à sa merci, il pose sa bouche sur moi avant que j’aie le temps de dire ouf.

Cet homme est doué avec sa langue. Peut-être parce que ça fait trop longtemps, ou parce qu’il est sacrément doué, je jouis rapidement. Je ne m’en plains pas, je suis sûre que Roark est un vrai étalon, je hurle et mouille, j’inonde son visage en un temps record.

Je suis haletante, en sueur, comblée, il parsème mon corps de baisers.

« Mon dieu, ta langue m’a manqué. »

Il se penche et sourit. Sa bouche et sa barbe sont trempées. Je songe à sa barbe sexy. « Y’a que ma langue qui t’a manqué ? »

Je m’empare de sa bite, l’enserre entre mes doigts. Elle est si épaisse que mes doigts n’en font pas le tour. Je me rappelle avoir été surprise par sa taille, c’est toujours le cas.

« Ça fait trop longtemps, » je murmure.

Il retire sa main et s’installe entre mes cuisses. Sa bite reconnaît instantanément le chemin et se fraie un passage dans ma fente glissante. « Je vais y aller doucement. Il s’enfonce, m’écartant jusqu’à ce qu’il m’ait pénétrée à fond. Au début. »

Je ferme les yeux, mon corps passe à la vitesse supérieure, sa verge explore et titille des zones érogènes. C’est le seul homme à avoir trouvé mon point G, il sait parfaitement comment s’y prendre avec sa grosse queue.

Je replie mes genoux, lève les jambes le plus haut possible afin de l’accueillir encore plus profondément.

Il me pilonne, doucement au début mais lorsque je jouis pour la deuxième fois—comment pourrais-je me retenir alors que je me sens tellement bien et qu’il sait exactement quoi faire de sa queue—il se lâche. Les parois de mon vagin se contractent sur sa verge.

« Tu es à moi », il grogne et murmure à mon oreille. Sa poitrine se presse contre la mienne, il se frotte contre mes tétons sensibles, j’ai envie de l’attirer contre moi.

« Oui, je réponds. Jouis. Je t’en supplie, Roark, j’ai besoin de te sentir jouir. Pénètre-moi. Je t’en supplie. »

Je ne vais pas le supplier plus longtemps. J’ai besoin de savoir que je peux lui procurer du plaisir. Ça rime à rien puisque je sais que je l’excite, mais son orgasme est la preuve ultime du plaisir que je lui procure. C’est grâce à moi.

Je le sens grossir et palpiter en moi, ses coups de boutoir se font plus violents. Il attrape mon genou et écarte grand mes cuisses. Les bruits de baise emplissent la pièce. Des claquements peau contre peau, des gémissements, des respirations saccadées. Cette odeur nous colle à la peau, se mélange, se fond en nous.

« Natalie, » grogne-t-il en me pénétrant à fond. Il me fait à nouveau sienne.

Je pleure, je l’attire contre moi et l’enlace. Il est là où j’ai envie qu’il soit depuis le début. Sur moi, il pèse sur moi de tout son poids. Il est énorme en moi. Il m’inonde de sperme. Son cœur bat aussi vite que le mien.

Il essaie de m’apaiser, repousse les cheveux de mon visage, m’embrasse tendrement mais je continue de pleurer. Il se met de côté et m’installe sur lui, on change de position, il me retient tandis que les larmes continuent de couler, sa bite toujours profondément ancrée en moi. Je donne libre court à mes larmes, nous sommes enfin réunis, Roark et moi. Et Noah, notre fils est le fruit de notre amour.