Les états de la conscience

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Le corps et l’esprit

Le sperme et l’ovule de nos parents étant la cause substantielle12 de notre corps actuel, nous pouvons à juste titre penser que toute ressemblance physique s’explique par cette relation. Cependant, il serait faux d’expliquer ainsi toute ressemblance mentale et comportementale. Il y a certainement une relation, mais notre esprit n’est pas le résultat substantiel des cellules parentales. En fait, cette relation est tout à fait indirecte. Nous sommes donc dans l’erreur lorsque que nous pensons que notre esprit est hérité, partiellement ou intégralement, de nos parents ou de nos ancêtres. Par exemple, des frères et sœurs peuvent avoir une grande ressemblance avec leurs parents, tout en ayant des caractères très différents. Même s’ils sont élevés exactement de la même façon, nous pouvons observer des tendances contraires : l’un peut avoir un fort penchant pour la spiritualité et pas l’autre. De tels raisonnements deviennent de plus en plus convaincants lorsque nous y réfléchissons et les gardons en mémoire tout en regardant autour de nous.

Les inconvénients de ne pas comprendre l’esprit

Dans la pratique du Dharma, la compréhension correcte de l’esprit n’est pas seulement utile, elle est cruciale pour comprendre des sujets fondamentaux, tels que la réincarnation. En pensant par exemple que l’esprit est quelque chose de matériel, nous pouvons facilement soutenir des vues erronées comme la non-existence des vies passées.

Bien des personnes arrivent à cette conclusion sans appliquer aucun raisonnement. D’autres soutiennent ce point de vue en s’appuyant sur des raisonnements erronés ou peu concluants. Par exemple, elles affirment la non-existence des vies futures en supposant que l’esprit se désintègre avec le corps au moment de la mort. Il existe ainsi bien des vues erronées. Elles sont toutes dues à l’ignorance concernant la nature de l’esprit. Grâce à une compréhension correcte, l’idée que l’esprit se dissout avec le corps peut être éliminée et nous pouvons ainsi parvenir à appréhender la continuité de la conscience.

Les éléments extérieurs ont un effet puissant et affectent facilement notre esprit. Par exemple, lorsque le temps change, il se peut que notre esprit s’embrume et s’endorme. Nous pensons alors qu’il doit avoir une composition physique similaire à la leur, si notre esprit réagit ainsi aux éléments. Mais ce n’est pas le cas13.

L’esprit et les facteurs mentaux

Ce que nous appelons «esprit» est un flux continu d’actes cognitifs. Ces actes sont des consciences principales (qui appréhendent la présence fondamentale de l’objet) et des facteurs mentaux (qui surgissent en association avec une conscience principale et appréhendent les qualités spécifiques de leur objet). Un acte cognitif est une association de plusieurs facteurs ou événements mentaux secondaires.

Ces facteurs mentaux s’élèvent de l’esprit lui-même comme des rides à la surface de l’eau, puis se dissolvent à nouveau dans l’esprit. En disant que chaque acte cognitif est un agrégat de ces facteurs mentaux, je ne fais pas référence aux moments de conscience qui composent l’esprit. Je veux dire que les facteurs mentaux sont comme un assemblage de différents aspects qui apparaissent simultanément. Tout comme les parties d’une bicyclette viennent ensemble former la bicyclette elle-même, ainsi les différents facteurs mentaux forment la conscience principale. En résumé, la conscience principale n’est rien d’autre que l’amalgame de ses différents facteurs mentaux.

Chaque état de conscience est pourvu de facteurs mentaux : cinq sont omniprésents14, cinq sont dits déterminants15, onze sont positifs16, vingt-six néga­tifs17 et quatre sont changeants18. D’une manière générale, il existe un nombre incalculable de facteurs mentaux, mais ceci en est un résumé dans lequel figurent la plupart de ceux qui doivent être cultivés ou abandonnés afin de développer l’esprit.

En ce qui concerne les facteurs positifs, nous pouvons découvrir par la pratique que plus ils apparaissent dans l’esprit, mieux ils y sont établis. Ils purifient simultanément toutes nos actions mentales et physiques et s’opposent directement à l’apparition d’états d’esprit négatifs. Leur développement continu aboutit à la conduite des Bouddhas et des Bodhisattvas.

Lorsque nous permettons aux facteurs négatifs de se développer, nous accumulons des causes de souffrances. Puisque nous aspirons au bonheur, nous devons d’abord apprendre à comprendre et à reconnaître quels sont les facteurs positifs, puis faire des efforts pour les affermir. Ainsi, nous devenons plus forts et accroissons notre potentiel de bonheur. Cette transformation doit se faire à l’intérieur de nous. Nous ne pouvons pas la recevoir de l’extérieur.

De la même façon, il est important de reconnaître clairement la nature et les caractéristiques des facteurs négatifs de l’esprit. Puis, en les soumettant pour finir par les éliminer totalement, on peut abandonner la souffrance.

Ainsi, en sachant ce qui doit être appliqué et abandonné, nous prenons la responsabilité de pratiquer la religion. Nous n’avons besoin ni d’outils, ni de machines, ni d’aide extérieure d’aucune sorte. Nous devons tendre autant que possible à une transformation intérieure. Même si tout le monde est très gentil avec nous et souhaite vraiment nous aider, toutes ces personnes ne peuvent pas résoudre le problème fondamental de notre ­esprit incontrôlé.

Il y a beaucoup d’écrits sur le Bouddhisme mais nous ne devons pas lire n’importe quoi. Nous devons vraiment étudier attentivement des explications détaillées sur l’esprit et les facteurs mentaux.

La cause de la souffrance

Il y a des moments où lorsque nous essayons de méditer, il n’apparaît dans notre esprit qu’un état d’obscurité et d’endormissement. Nous allons ainsi découvrir que cet état provient de l’esprit lui-même. Il s’agit d’un facteur mental négatif appelé «opacité mentale». Des émotions telles que l’attachement, la haine, la jalousie, etc. sont des facteurs mentaux négatifs. Ces états d’esprit sont la véritable cause de toute l’agitation, des conflits et des souffrances que nous rencontrons. Nous sommes semblables à de minuscules bateaux ballottés par des vagues violentes, impuissants et incapables de trouver un instant de paix. Ainsi en est-il dans l’océan de notre ­esprit balayé par les vagues violentes et incessantes des conceptions perturbatrices.

Mais malgré cela, nous rejetons toujours la responsabilité de nos problèmes sur les autres comme s’ils en étaient la cause substantielle. Néanmoins, même s’il se peut qu’il y ait une relation entre ces personnes et nos souffrances, nous devons apprendre à reconnaître que la cause principale de nos problèmes réside dans notre propre esprit. Il n’est pas rare lorsque nous rencontrons des souffrances, que nous soyons bouleversés et dépressifs. Nous gémissons et nous nous plaignons. Quelques personnes vont même jusqu’à se suicider. Le fait de comprendre la nature de l’esprit et d’y voir la cause principale de nos problèmes et de la souffrance nous évitera d’être traumatisé et de réagir de façon démesurée. En voyant que cette cause existe aussi bien à l’intérieur de notre esprit que dans celui des autres personnes, nous ne serons plus surpris lorsqu’un événement déplaisant surviendra.

Grâce à cette attitude face à nos problèmes, nous allons réaliser que tant que la cause intérieure de souffrance n’est pas éliminée, quelle que soit la personne avec laquelle nous nous trouvons, où que nous allions, quelle que soit la position que nous obtenons, nous ne pourrons jamais éprouver un bonheur réel et durable. En mettant fin à nos attentes vaines nous développerons un esprit beaucoup plus ouvert et souple et lorsqu’un problème surviendra, nous pourrons facilement y faire face. Simultanément, nous verrons apparaître en nous la compassion et la compréhension à l’égard des autres et notre aspiration à la pratique religieuse va augmenter.

La cause de la souffrance, qui réside dans notre esprit, ne peut être éliminée que par l’esprit lui-même. Pour ce faire, nous devons accroître le pouvoir de l’esprit et plus il deviendra subtil, plus il sera puissant. Nous devons savoir exactement comment l’utiliser sinon nous allons rencontrer des difficultés. Chaque action de l’esprit dépend donc des différents facteurs mentaux. Si l’esprit est sous le contrôle de facteurs vertueux, il sera guidé dans une bonne direction. Au contraire, s’il est sous le contrôle de facteurs non-vertueux, il en prendra une mauvaise. Nous pouvons comparer l’esprit à un enfant innocent qui peut être influencé négativement par des mauvais amis, ou positivement par de bons amis, son comportement dépendant, pour une bonne part, de la nature de ses compagnons.

L’attachement et la compassion

L’attachement se développe non seulement envers des personnes et des objets des sens mais aussi envers des notions abstraites comme la réputation, la gloire, la religion ou l’idéologie.

Bien des gens pensent qu’abandonner l’attachement signifie délaisser toute affection ou penchant pour des objets plaisants. Ils pensent que le fait de considérer un objet comme étant attirant est totalement faux. C’est méconnaître les enseignements du Bouddha car, si nous n’avions aucune attirance pour notre propre bonheur et celui des autres ainsi que pour l’illumination, comment pourrions-nous parcourir le chemin qui nous y conduit ? Si nous n’avons aucune envie d’aller quelque part, nous ne ferons même pas le premier pas dans cette direction et il sera encore moins question d’y arriver. L’amour et la compassion dépendent respectivement du désir de rendre les autres heureux et de les libérer des souffrances. Il est alors nécessaire de les voir comme des objets plaisants. Il se peut qu’ici un doute s’élève en nous : n’est ce pas la même chose que d’éprouver de l’attachement envers les autres êtres ? Ce n’est pas pareil : l’amour et la compassion sont des états mentaux exacts et fondés dans leur façon d’appréhender leur objet. L’attachement, lui, a pour caractéristique d’exagérer les qualités positives de l’objet et d’en méconnaître la vraie nature. Il appréhende son objet de façon incorrecte19.

 

Par exemple, si nous allons dans un parc et que nous y voyons de magnifiques fleurs, l’attachement peut apparaître. Nous exagérons les qualités de ces fleurs et cherchant à nous faire plaisir nous nous attachons à notre conception déformée. Cependant, nous pouvons renoncer à l’attachement sans avoir à renoncer au plaisir, simplement en offrant immédiatement aux Bouddhas tout ce qui nous semble attrayant. De cette manière, l’esprit égoïste d’attachement ne peut plus se manifester et nous sommes capables de voir les fleurs avec relativement peu de conceptions erronées. Ces deux états d’esprit ont en commun une attirance, mais l’attachement est perverti et entraîne des conséquences fâcheuses alors que l’amour et la compassion sont réalistes et causes de bonheur.

La colère

La colère est, quant à elle, sans détour. Lorsque nous sommes sous l’influence de ce facteur mental, nous sommes immédiatement agités et nous éprouvons des souffrances mentales, voire physiques, ainsi qu’un certain malaise. L’esprit, sous cette influence, se trompe également sur la nature de l’objet. Que cet objet soit plaisant ou déplaisant, il le saisit comme étant totalement déplaisant, comme une chose haïssable.

L’attachement et la colère sont comme une paire d’amis, malhonnêtes et rusés. Ils troublent en permanence notre esprit provoquant l’apparition de facteurs mentaux négatifs qui entraînent des actions erronées.

Reconnaître notre véritable ennemi

Nous recherchons toujours notre ennemi, la cause de nos souffrances, à l’extérieur de nous. Mais nos ennemis réels ne sont ni les autres, ni les conditions. La nocivité de nos ennemis est variable : ils peuvent même devenir nos meilleurs amis et nous prodiguer de grands bienfaits. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’il n’y ait nulle cause réelle à tous nos problèmes. Ce sont ces mêmes conceptions perturbatrices qui sont nos vrais ennemis. Tant qu’elles existent, elles nous nuisent concrètement et ne changent jamais de nature. Quiconque souhaite s’engager dans une pratique religieuse identifie au préalable ces conceptions perturbatrices. Après avoir réalisé que ce sont là des ennemis implacables, il consacre toutes ses forces et son énergie à leur totale destruction.

Idées étranges et conceptions erronées fréquentes

Aujourd’hui, certains pensent que ces conceptions perturbatrices ne doivent être ni combattues, ni détruites mais qu’il faut les considérer avec gentillesse et passivité. Cependant, en examinant la situation, nous verrons que si ces perturbations sont toujours présentes en nous, toujours avec la même force, c’est parce que nous leur avons toujours été soumis et avons accepté qu’elles nous dirigent. Le résultat c’est que nous demeurons enchaînés au cycle des existences, éprouvant constamment des souffrances. En suivant les conseils de ces personnes, nous serions comme un alcoolique qui écoute celui qui lui recommande de continuer à boire. Etant donné que ces raisonnements sont dénués de fondement, nous pouvons nous demander pourquoi certains les soutiennent. Ceci est dû à notre penchant naturel pour la facilité. Combattre les conceptions perturbatrices est un travail difficile et déplaisant alors que les suivre peut sembler bien plus confortable. Cependant, après avoir clairement vu ce qu’étaient ces conceptions perturbatrices, nous pouvons les identifier comme étant le vrai grand problème. Mais il n’est pas facile de les éliminer. Ce travail demande beaucoup d’efforts. En fait, pour pouvoir réaliser notre but, nous devons apprendre à cultiver et à utiliser nos états de conscience les plus puissants.

Sommeil et rêve

Tous les êtres ont, en plus des cinq consciences sensorielles, une conscience mentale dont la transformation fait l’objet de notre pratique et dont le potentiel est de loin le plus important. Chez les êtres ordinaires tels que nous, cette conscience mentale suit les consciences sensorielles et (ou) est dirigée par la force de ces dernières. Elle a, cependant, un aspect plus concentré et plus intériorisé qui est le plus puissant.

Dans notre état actuel, nous voyons que nous sommes contrôlés par nos désirs : ils nous entraînent irrésistiblement vers des objets des sens attrayants. En raison de cette forte sollicitation de l’esprit par les objets des cinq sens, nous avons fait de grands progrès dans les affaires extérieures ce qui a abouti à un âge de grande avancée technologique. Cependant, comme nous n’avons effectué aucun changement intérieur en parallèle, une sorte de déséquilibre est apparu et notre vie intérieure reste pauvre. Les grands Arhats et les Bodhisattvas, peu ou nullement engagés à des activités extérieures, ont éliminé toutes les difficultés et les souffrances par la force du développement mental. Dès lors, puisque nous souhaitons tous le bonheur et cherchons à être libérés des souffrances et comme la racine de toutes ces souffrances est en nous, nous devons nous efforcer de progresser sur le chemin de la transformation intérieure. Cela va nous permettre de trouver la paix intérieure et de vaincre les problèmes extérieurs. Pour y arriver, il faut concentrer l’esprit et ceci est accompli par la méditation.

En plus de la méditation, il y a plusieurs façons naturelles de rassembler l’esprit vers l’intérieur, l’une d’entre elles étant le sommeil. Bien que nous soyons tous très habitués au sommeil, nous ne savons pas comment en tirer profit et nous perdons ainsi l’occasion de l’utiliser à bon escient.

Le sommeil

Le sommeil est un facteur mental20 qui peut être utilisé de façon très efficace, mais pour y parvenir, nous devons, lorsque nous y sommes plongés, maintenir notre clarté d’esprit. Ceci est contraire à nos habitudes, à tel point que, pour nous, être endormi ou être conscient sont normalement deux états totalement différents.

Etant donné que le sommeil est un facteur mental, son apparition dépend de certaines conditions. La lourdeur physique et la fatigue mentale en sont deux. Lorsque nous ne pouvons pas dormir, nous plaçons parfois quelque chose sur notre tête de façon à faire venir le sommeil. En d’autres termes, nous tentons de réunir les conditions qui le produisent.

Le sommeil est donc un état de conscience qui, s’il est utilisé de façon appropriée, peut devenir très bénéfique et fructueux. Cependant, il est d’ordinaire nuisible car l’une de ses caractéristiques est la perte d’activité.

Le sommeil en tant que méditation

Pour le moment, il nous est difficile de demeurer conscients tout en dormant, mais dans la pratique de la méditation liée aux vents subtils, il y a des méthodes pour y parvenir.

Lorsque nous sommes réveillés, nos consciences sensorielles sont habituellement attirées vers l’extérieur par les objets des sens. Le sommeil est juste l’opposé : lorsque nous nous endormons, les consciences sensorielles se rassemblent graduellement à l’intérieur. Si nous prenons précisément conscience de ce processus, nous allons connaître les expériences générales du processus de la mort : la vision semblable à un mirage, la vision semblable à de la fumée, la vision semblable à des étincelles et la vision semblable à une lampe à beurre21. Bien que les expériences de l’endormissement et de la mort soient semblables de ce point de vue, leurs causes réelles sont totalement différentes. Le sommeil est le résultat de la résorption des consciences sensorielles alors que la mort est le résultat de la dissolution des quatre éléments, terre, air, feu et eau. C’est pour cette raison que la clarté de ces deux expériences est différente, celle de la mort étant très vive et celle du sommeil n’étant généralement pas reconnue ; s’il arrive qu’elle le soit, elle est de toutes façons moins claire. Néanmoins, ces processus sont similaires. Ces expériences peuvent également apparaître à la conscience22 d’une personne lorsqu’elle est anesthésiée avant une intervention chirurgicale.

Un être avancé dans la méthode de transformation du sommeil reconnaît clairement ces étapes, l’une après l’autre. Après la quatrième, il génère l’état de claire lumière du sommeil, état d’esprit très subtil que les yogis intègrent à la méditation sur la vacuité. Cette méditation devient alors très bénéfique.

Milarepa a dit :

Lorsque je dors, je médite,

Et tout mon sommeil devient claire lumière.

Nul autre à part moi ne détient cet enseignement essentiel,

Mais si tous le possédaient, comme cela réjouirait

mon cœur!

Cela ne veut pas dire que Milarepa est le seul détenteur de cette méthode et que personne d’autre ne peut la pratiquer. Il chante ces vers car la plupart des êtres ne connaissent simplement pas cette méthode et ne peuvent pas mettre à profit leur sommeil.

Il est donc important pour nous de comprendre tout au moins qu’il est possible de transformer le sommeil et de ne pas toujours le considérer comme une simple perte de temps car il peut se révéler très bénéfique.

Même les êtres ordinaires comme nous peuvent, par une pratique graduelle, progresser dans cette direction. Chaque fois que nous nous endormons, au lieu de nous abandonner complètement à l’inconscience, nous devons essayer de devenir conscients du processus d’absorption. Au début, nous perdrons le fil après un bref instant et ce dont nous aurons conscience ensuite sera le réveil, au matin. Cependant, si nous développons régulièrement cette habitude, nous deviendrons, nuit après nuit, plus conscients et nous apprendrons à reconnaître ce processus de plus en plus clairement.

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