Makossa Love. Recueil (Tome 1 & 2): Tome 1: La recherche de Madame "Visa". Tome 2: La douloureuse lutte amoureuse. Roman

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Il savait qu'elle en serait satisfaite. Le principal pour elle était qu'il n'avait pas disparu, qu'il était encore là. Ça suffisait à lui donner de l'espoir. Elle ignorerait simplement le reste. Elle ne voulait surtout pas savoir la vérité. Elle vivait dans un rêve et voulait conserver ce rêve aussi longtemps que possible.

Il était cependant temps de commencer à se préparer pour rejoindre les Allemands. À 18 h précises, ponctuel comme un Allemand, Johnny se trouvait dans le hall d’entrée du July Beach. Il s'était habillé légèrement, pas de costume, mais plutôt un jeans Esprit, une chemise noire et des sandales. Peut-être devrait-il travailler ici et il ne voulait pas, à nouveau, passer pour un homme riche.

Alors qu'il allait se rendre vers la réceptionniste, il aperçut Mauritz assis dans un coin, jouant sur son ordinateur.

Il était tellement concentré sur son jeu qu'il ne remarqua pas que Johnny était déjà près de lui. Johnny resta un instant là à le regarder jouer.

Mauritz continua son jeu et ne remarqua Johnny que lorsque ce dernier le fit trembler de tout son corps avec un cri de joie.

— Oh, bon... bon... bon... bonjour Johnny.

— Bonsoir Mauritz. Johnny prononça le nom, comme il lui semblait l'entendre en français.

— Comment ça va ? Où sont les autres ?

— Attends un instant, je les préviens.

— Ok, je serai sur la terrasse dehors.

Mauritz éteignit rapidement son ordinateur et regagna sa chambre.

Ils arrivèrent les uns après les autres dans le jardin de l'hôtel, où Johnny buvait déjà un verre de Whisky Tonic.

Il se leva, très galamment, et les salua un par un.

— Bonsoir la belle, dit-il à Anna. Tu es éblouissante ce soir.

— Bonsoir Stefan, bonsoir Günther, Mauritz nous nous sommes déjà salués.

— Asseyez-vous, nous allons déjà boire un verre et profiter de cette magnifique vue, ensuite nous irons dîner. Je suis venu en taxi, il nous attend à l'entrée. Je vais chercher la serveuse.

Il se leva et partit en direction du bar, c'est à ce moment que Carla arriva et ils se rencontrèrent dans le lobby. Il y eut de l'électricité dans l'air. Johnny s'approcha d'elle, lui prit la main et l'attira contre lui, il lui murmura quelque chose dans l'oreille, et avec ses lèvres, sans ouvrir la bouche, il lui caressa le cou, lentement, avec douceur, de haut en bas puis de bas en haut. Puis il la repoussa gentiment loin de lui, et s'en alla après lui avoir caressé discrètement la joue avec la paume de sa main. — Je n'ai encore jamais vu une femme aussi belle que toi, tu es un rayon de soleil. Les autres sont déjà dehors. J'arrive dans un instant.

Elle n'avait pas eu le temps de dire ou de faire quelque chose de façon délibérée. Elle était comme en lévitation.

Carla tremblait de tout son corps. Elle sentait ses tétons grossirent dans son soutien-gorge, se raidir, elle sentait un picotement qui partait de son cou, passait par son nombril et finissait dans son vagin. Elle ressentait comme un liquide qui humidifiait ses cuisses. « Qu'est-ce qu'il se passe avec moi ? ». Elle n'avait jamais vécu quelque chose d'aussi violent, à la fois effrayant et attirant et par-dessus tout excitant.

Lorsque Johnny arriva avec la serveuse, les Allemands étaient en train de discuter du magnifique paysage. De la mer, du murmure des vagues. D'ici, on pouvait voir plusieurs lumières de bateaux.

La discussion partit sur le sens du tourisme de masse. Stefan pensait que c’est bien s'il n'y avait pas de tourisme de masse au Cameroun, tout comme au Kenya ou au Sénégal. Anna était d'avis, à l'instar de Günther, qu'on pourrait trouver le juste milieu pour que le tourisme apporte aux gens, par exemple à Kribi, du travail et des infrastructures qui amélioreraient leurs conditions de vie, et qui par la même occasion, ne troublerait pas les coutumes et l'identité culturelle des locaux, une sorte d'écotourisme.

— Qu'en penses-tu Johnny ? Tourisme de masse ou écotourisme avec le respect des cultures locales ? Quel est ton avis ? Demanda Stefan.

— Je vous donnerai mon avis sur la question plus tard, après le dîner. À cet instant, il est uniquement question de plaisir et de détente. Que voulez-vous boire ? La serveuse attend.

Carla était assise un peu en retrait, dans un coin et suivait la conversation avec intérêt. Mauritz était assis à côté d'elle, mais semblait simplement absent.

Après avoir bu chacun un verre, ils partirent tous les cinq en taxi dans le centre-ville.

Ils étaient serrés dans le taxi, mais c'était habituel au Cameroun. Il est normal au Cameroun, qu'un taxi prenne cinq ou six passagers : quatre qui sont derrière et deux devant. Ainsi le conducteur gagne plus d'argent, car chaque passager paie sa place. C'est aussi une façon de se déplacer plus écolo : on utilise moins de carburant en transportant plus de personnes.

Ils roulèrent jusqu'au marché aux poissons, qui se trouvait directement au bord de l'eau et où on pouvait trouver des poissons très frais. C'était la spécialité des femmes : poisson grillé au barbecue. Il y avait aussi des brochettes, des côtelettes de porc, ça c'était les spécialités des hommes. On pouvait avoir de tout là-bas. En plus, il y avait aussi de très bonnes bananes plantains cuites et sucrées ou Bibolo. La sauce qui venait avec était unique au monde.

— Une nourriture aussi bonne et fraîche, on ne la trouve qu'au Cameroun, le pays que Dieu aime, expliqua Johnny.

Les Allemands dégustèrent en silence et bu de la bière Kadji et 33 Glacé, à l'exception de Carla qui commanda un jus de pamplemousse de la même brasserie UCB Kadji.

— Humm, j'adore le Cameroun, dit Anna. Peut-on trouver de la nourriture aussi fraîche et avec un aussi bon goût d’autre part qu’ici ?

— J'adore ce pays, l'ambiance, les mentalités, le feeling. C'est cela la vie. J'ai déjà été dans beaucoup d'autres pays, en Asie, en Amérique du Sud, mais ici, tout est différent. Simplement naturel et relaxant, bien que l'on doive fournir autant si ce n'est plus qu'en Allemagne.

— Allez, ça suffit, exhorta Stefan. Il ne te manque plus qu'un Camerounais et tout sera parfait. Elle ricana et dit : — Who knows ? Qui vivra, verra ?

Après avoir mangé, ils restèrent à table et burent encore un peu puis Johnny proposa d'aller en discothèque. Mais pas dans une discothèque classique, plutôt une sorte de bar dans lequel de la musique forte était diffusée et où on pouvait danser, ou plutôt on devait danser. L'entrée était gratuite et la bière était proposée à un prix normal.

Ils prirent à nouveau un taxi en direction de la « Rue de la Joie ». Il y a au moins une « Rue de la joie et des plaisirs » dans chaque ville, parfois même plusieurs. Dans des endroits comme celui-ci, la nuit commençait à 20 h et durait jusqu'au petit matin. Des millions sont dépensés là-bas chaque soir en nourriture, boissons, sexe, jeux et paris. Ça grouillait de gens de toutes classes sociales dans cet endroit, hommes et femmes confondus, c'était aussi un endroit où d'importantes relations d'affaire se nouaient.

« Vivre Heureux et Mourir Jeune, on ne vit qu’une seule fois », pouvait-on lire sur une grosse pancarte devant ce bar. Oui, ici les gens vivaient vraiment. La musique était forte, l'ambiance incroyable, tout le monde riait et dansait ensemble.

Une table fut libérée pour Johnny et les Allemands, et ils commandèrent à nouveau à boire. Johnny Win-Win se délecta d'un Whisky, les Allemands de bière. Anna commanda, à l’instar de Carla, cette fois-ci du jus.

Durant la soirée, Johnny s'étonna de ce que les Allemands pouvaient boire. Il avait toujours pensé que les Camerounais étaient de bons buveurs, mais à côté de ces trois-là...

L'ambiance entre les six était de plus en plus détendue, Carla et Anna se sentaient bien et parlaient de plus en plus fort pour essayer de couvrir le bruit de la musique.

Johnny flirta intensément avec Carla toute la soirée, il avait déjà commencé lors de leur repas au marché aux poissons, mais très discrètement pour que les autres ne remarquent rien. Dans une telle foule et avec ce genre d'ambiance, c’était d'autant plus facile. Les signes de flirt étaient de plus en plus clairs, et sans se parler ils se rapprochaient lentement l'un de l'autre.

Tout d'un coup, une femme se leva et dansa en direction de Günther. C'était une invitation à se lever et à venir danser avec elle. Günther regarda à gauche puis à droite, incertain, ne sachant pas comment réagir. Stefan et Anna commencèrent à applaudir pour le motiver à se lever. Pour l'encourager, de plus en plus de gens applaudirent et Günther n'avait plus d'autre choix que d'aller danser avec cette femme.

La foule applaudit encore plus fort et l'ambiance monta en flèche. Beaucoup se levèrent et entourèrent le couple de danseurs. Il n'y avait plus aucune barrière culturelle. Une autre danseuse attrapa Stefan avec vigueur, tandis qu'un danseur enleva Anna. Johnny profita de ce chaos pour inviter Carla à danser.

La piste de danse était déjà pleine, car le DJ jouait le morceau du groupe Ivoirien Magic System, Premier Gaou. Il y eut des bousculades, de la confusion et Carla et Johnny atterrirent dans un autre coin du bar.

Johnny jeta un œil en direction de ses amis, et se dit que la bière avait fait du bon travail. Les Allemands étaient méconnaissables. Mauritz était presque monté sur une femme tandis qu'il essayait de danser comme un Camerounais à côté de lui. Günther faisait du karaté, du kickboxing et du ballet en même temps. — Je ne savais pas que Günther pratiquait les sports de combat, s'amusa Johnny tandis qu'il attirait Carla avec douceur vers lui.

Stefan était déjà cuit. On ne pouvait pas dire s'il faisait du yoga, du Kung fu ou s'il était devenu bouddhiste. Il profitait du spectacle d'une jolie jeune femme qui se déhanchait, tel un boa, autour de lui. Tout le monde s'en fichait, ici il ne s'agissait que de plaisir pur. Roberto Blanca qui avait chanté en Allemagne « Ein bisschen Spaß muss sein » (Il doit bien y avoir un peu de plaisir), chanterait dans cet endroit : « Tout le plaisir est ici ».

 

Où était Anna ? Johnny ne la voyait plus vraiment. Mais cela n'avait pas d'importance, pour le moment il voulait s'occuper de Carla qui dansait à ses côtés.

Tout allait si vite. Johnny tira Carla contre lui et ne remarqua aucune résistance. Sans prévenir, Carla prit le visage de Johnny entre ses mains et lui caressa les joues. Leurs corps se rapprochèrent encore plus. Les deux mains de Johnny se promenaient le long de son dos, sur son fessier, parfois dans le creux de ses reins. Carla appuyait sa poitrine contre le buste de Johnny et se balançait de gauche à droite. Son cœur battait la chamade. Elle pensait à Mauritz qui dansait à seulement quelques mètres d'eux. Cette pensée qu'il pourrait la voir ainsi, l'excita encore plus et elle chuchota à l'oreille de Johnny. — Johnny, s’il te plaît, peux-tu discrètement glisser ta main sous ma jupe et me masser. Johnny, sans répondre, promena sa main droite sous la jupe de Carla, et sa surprise fut entière lorsqu'il découvrit qu'elle ne portait aucun sous-vêtement. — Toi, petite garce, dit-il en riant, ça me plait. Carla répondit d'une voix moribonde : — Alors je suis ta garce, vas-y continue, ne rentre pas, reste juste à l'entrée et caresse-moi. Johnny fit ce que Carla souhaitait pendant quelques secondes, puis rapidement il s'arrêta, sans enlever sa main et fit pression sur toute cette zone. —Non, pas ici, nous devons arrêter. Carla recouvrait les fesses de Johnny avec ses deux mains et l’appuya fort contre son bassin, elle ressentit rapidement son pénis en érection contre elle. Tous les muscles de son périnée se contractèrent. Tout d'un coup, elle fut comme en lévitation, un gémissement sortit de sa bouche, heureusement couvert par le bruit de la musique. Elle resta accrochée à Johnny et dit : — S'il te plaît, laisse encore un peu ton doigt à l'intérieur, juste comme ça à l'intérieur, sans bouger.

C'est seulement en retournant à leur table qu'ils s'aperçurent que deux hommes et une femme avaient suivi toute la scène à distance.

Johnny dit à Carla : — Appelle-moi demain, vers 13 h ? Je te ferai visiter Kribi.

Elle acquiesça totalement détendue avec un sourire béat.

Les autres Allemands étaient encore en train de s'amuser. Johnny et Carla firent comme si rien ne s'était passé.

Johnny alla au bar pour se chercher un nouveau verre de Whisky et un jus pour Carla. C'est à ce moment qu'il vit Anna en action. Elle dansait très bien, elle avait le rythme, elle remuait ses fesses comme une Africaine et tournoyait merveilleusement bien ses hanches. Elle serait sûrement très bonne au lit, pensa Johnny en attrapant les boissons.

Stefan retourna à la table quelque temps après, l'air satisfait, quelques minutes plus tard ils furent rejoints par Mauritz, qui était aussi trempé que s'il avait plu. Il demanda à Carla : — Pourquoi ne veux-tu pas danser ? On s'amuse, et toi tu restes assise là. Tu es toujours là à râler, coincée et anxieuse. On ne sait pas ce qui te plaît, ce qui te fait plaisir. C'est énervant. Dommage.

Elle lui dit calmement : — Cher Mauritz, je sais très bien ce qui me donne du plaisir.

— Bien, et bien montre-le alors !

— Ok, mais pas d'urgence, je vais très bien pour le moment. Je suis détendue et pleinement satisfaite. Ne te fais pas de soucis, répondit-elle.

— On y va ? Demanda Stefan.

Mais personne ne savait où était Günther.

Il était déjà 1 h du matin et ils voulaient aller se coucher.

Finalement, le géant homme libéra Anna qui revint ravie à la table.

— Où est donc Günther ?

— On n'en sait rien. Il n'a certainement pas été enlevé, dit Stefan, mais on y va et il nous retrouvera.

— Non, nous ne partons pas sans lui ! Rétorqua Anna.

— Ce n'est pas un bébé. Mon Dieu, tu exagères parfois Anna avec tes...

— Non, laissez tomber. On ne devrait pas se disputer et gâcher cette belle soirée. Je vais le chercher. Attendez un peu, intervint Johnny.

Il se leva et discuta un peu avec des gens, puis donna 1000 F (environ 1,50 €) à un homme qui le chercha avec lui. Il revint dix minutes après et dit : — Il est entre de bonnes mains et continue la soirée dans en privé. Je propose que nous finissions nos verres et que nous rentrions. Il connaît le chemin. Ce n'est plus un enfant, nom de Dieu !

Tout de suite, Stefan attaqua : — Vois-tu, Anna ? Vois-tu ? Toujours à faire ta Mère Supérieure.

Elle dit simplement : — Ah toi, tu es complètement saoul, allons-y !

— Mais je veux une dernière bière, dit Stefan. Mauritz aussi.

Ils burent tout en racontant des bêtises. C'était agréable, mais ils étaient vraiment fatigués.

Alors qu'ils montaient dans un taxi, ils entendirent Günther les appeler : — Hé, attendez-moi. Vouliez-vous donc m'abandonner ?!

Il courut, sauta dans le taxi qui démarra aussitôt. La Rue de la joie fit place à la Rue du Stress et à la Rue de la Souffrance. Le jour était déjà en train de se lever et les rues devenaient de plus en plus vides et calmes.

— Où étais-tu donc Günther ? Commença Anna. Nous nous sommes faits du souci.

Stefan contredit Anna : — Non, ne dis pas nous, sois donc courageuse et reconnaît que tu t'es fait du souci. Les autres n'étaient pas inquiets du tout.

Günther était compréhensif, comme toujours : — Pourquoi t'es-tu fait du souci, ma chère Anna ? Je vais bien. Il détestait les conflits, tout le contraire de Stefan.

Stefan, peut-être éméché, continua : — Anna, honnêtement, quel est ton problème ? Es-tu amoureuse de Günther ? Ou jalouse ?

Cette fois Anna réagit énervée : — Ferme là, tu es saoul, tu ne sais plus ce que tu dis. Tu n'es vraiment qu'un plouc. Tu es bien un paysan. Retourne dans tes plantations. C'est toujours la même chose avec vous, les fermiers.

— C'était ma plus belle soirée au Cameroun. Je n'avais jamais fêté ainsi, commença Günther.

— Oui, c'était vraiment super. Je me suis vraiment bien amusé. Et toi, Mauritz ? Demanda Stefan.

Il ne reçut aucune réponse de Mauritz. Il dormait déjà profondément. Mauritz avait également bu beaucoup de bières, et n'avait jamais paru aussi heureux que ce soir.

— Merci, Johnny. C'était vraiment sympa de ta part et nous t'en devons une. On a souvent fait la fête, avec des Camerounais aussi. Mais ils nous emmènent toujours dans ces endroits où les Européens et les Camerounais riches aiment aller et..., Stefan coupa la parole à Anna : — Oui, dans des endroits coincés. Dans des endroits comme cette Rue de la joie, c'est là qu'on découvre vraiment le Cameroun pendant la nuit. C'est ça le vrai Cameroun. Les gens ne viennent pas pour se montrer, pour frimer avec une nouvelle voiture. Ici il ne s'agit que de plaisir, de fête. On est comme on est. C'est vraiment super. Pour ça, je te remercie Johnny. Pour une fois, la Mère de la Nation - par ce surnom, il pensait à Anna - a raison. On t'en doit une, et qui sait peut-être viendras-tu nous voir un jour en Allemagne ?

— Oui, bonne idée, dit Günther.

Le taxi quitta la route principale et tourna à gauche dans une ruelle étroite qui menait à l'hôtel.

— Mais sérieusement, où étais-tu Günther ? Demanda maintenant Stefan.

— Ah, oui. Tu veux le savoir maintenant, dit Anna.

— Allez, reste calme Anna. Laisse les hommes discuter comme on le fait au Cameroun, répondit Stefan en riant.

— Ça ne vous regarde pas, dit Günther.

— Est-ce que ça en valait le coup ? Essaya de savoir Stefan.

Le taxi s'arrêta. Ils étaient arrivés.

Ils eurent du mal à réveiller Mauritz. Il dormait profondément.

Ils dirent au revoir à Johnny, qui repartit jusqu'à son hôtel avec le taxi.

De telles soirées n'avaient rien d'exceptionnelles pour Johnny. Il y était habitué. Il avait deviné que cela plairait aux Allemands. La plupart des Européens qui ne connaissaient pas le pays, avaient un comportement assez typique et allaient toujours dans des endroits appelés « locaux ». Ayant déjà été régulièrement dans de tels endroits, il savait à quel point c'était ennuyant et rempli de prostituées, qui ne recherchaient que des Camerounais fortunés ou des Européens pour leur servir de tickets pour l'Europe. Les connaissances dans de tels endroits étaient très superficielles. C'est pourquoi on appelait les petites amies des Européens, ici en Afrique, des filles faciles, elles avaient toujours plusieurs hommes en même temps.

Il était allongé dans son lit, épuisé. La chambre était bien plus confortable, climatisée. Il essaya de penser à Carla. Mais la fatigue était plus forte que son envie, et il n'avait plus une minute de fantaisie disponible. Il ronflait déjà, peut-être rêverait-il de Carla ?

Carla était allongée à côté de Mauritz, qui s'était immédiatement rendormi, mais elle ne trouvait pas le sommeil. Elle n'arrêtait pas de se retourner et repassait en boucle les images de la scène avec Johnny dans sa tête. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Comment cet inconnu pouvait-il connaître ses fantasmes les plus intimes ? Et savoir exactement comment les assouvir ? Cela faisait deux ans qu'elle était en couple avec Mauritz et elle n'avait jamais ressenti une telle excitation. Son corps la démangeait véritablement. Elle voulait du sexe. Elle pensa à ressortir pour appeler Johnny. Il pourrait revenir la chercher. Mais elle abandonna rapidement cette idée. Ça n'était pas possible et elle ne voulait pas blesser Mauritz. « Mais demain, je le ferai. Je ferai l'amour avec Johnny. Je veux le sentir en moi, je veux son sexe rigide en moi. Je veux voir son corps brun, musclé, le caresser, le lécher, mordre ses lèvres charnues. Je veux fesser ses fesses rondes. Oui j'en suis sûre, c'est ce que je veux, peu importe ce qui se passera ensuite. Je suis désolée, Mauritz ». C'est avec ces pensées qu'elle s'endormit.

Il était presque midi lorsque le premier Allemand sortit de sa chambre. Stefan sourit à la charmante serveuse qui essayait de flirter avec lui depuis la veille. Il était pieds nus et partit directement sur la plage. Le temps était parfait. Le soleil brillait et le ciel était bleu. L'eau était très claire. On se sentait simplement bien.

Il marcha le long de la plage avec de l'eau jusqu'aux genoux. C'était rafraichissant. Après une heure de promenade dans ce paysage paradisiaque, il retourna à l'hôtel. Il avait envie de se baigner et voulait récupérer son équipement de natation. Il sentit l'odeur du café à plus de 100 m. Les autres Allemands étaient enfin réveillés. Ils étaient assis en terrasse et buvaient du café UCCAO. Ce café était produit par une coopérative agricole dans l'ouest du Cameroun, le Grasfield Land, qui avait son siège social à Bafoussam. On pouvait sentir l'odeur de ce café de très loin.

— Bonjour Madame, je voudrais aussi un café, noir, fort et sans sucre, dit-il.

— Bonjour à tous, bien dormi ?

Ils étaient tous assis là et profitaient simplement de cette merveilleuse vue sur la mer.

Le buffet de midi qui était protégé par un toit de paille à côté de la terrasse était fini. — N'est-ce pas idyllique ? J'ai faim, dit Anna.

Chacun passait son après-midi comme il le souhaitait.

Ils allèrent tous nager, y compris Carla. L'eau était bonne, claire, environ 25°. Les petites vagues apportaient un sentiment de plénitude.

Carla ne resta pas longtemps dans l'eau. Dès son réveil, elle avait téléphoné à Johnny et ils avaient décidé de se retrouver à 14 h 30. Il l'attendrait dans un taxi à 200 m de l'hôtel.

Il ne lui restait plus qu'à trouver une excuse pour s'absenter tout l'après-midi. Elle monta dans sa chambre pour se préparer. Elle enfila un jean, sans rien en dessous. Aujourd'hui, il devra me courtiser, pensa-t-elle. Il devra d'abord me déshabiller lentement, il essayera de passer sa main dans mon jean, mais ce sera tellement serré qu'il aura du mal. Ça ne lui plaira pas. Il essayera encore plus fort. Les premiers doigts atteindront peut-être mon Vénus, mais pas plus. Ça va l'énerver, le contrarier parce que son envie de moi sera bloquée par une paire de jeans. Pauvre homme. Il essayera alors de passer par derrière, de me donner du plaisir en passant par mes fesses. Mais là aussi, il ne pourra progresser que très lentement. Battu, mais encore plus excité, il devra retirer ce jean, son plus grand adversaire sur le chemin du plaisir. Il déboutonnera le jean, un bouton après l'autre, puis il remarquera que ces doigts peuvent désormais sentir la zone humide, mais pas vraiment la toucher. Chaque acte de résistance étant considéré par les hommes comme un défi, voire une insulte à leur virilité, il sera encore plus énervé. Une colère silencieuse, qui ne se fera ressentir que dans les battements plus rapides de son cœur. Ce concurrent devrait disparaître. Il sera donc contraint de me déshabiller. Il me repoussera, afin que je tombe le dos sur le lit, il se mettra à genoux devant moi et essayera de retirer mon jean. En premier lieu, je ne ferais aucun mouvement, pour le faire souffrir un peu plus. Il se reculera un peu, pour attraper le pantalon par en dessous et le tirer, je lèverai alors mes deux jambes en l'air dans sa direction, il pourra ainsi tirer sur chaque jambe du pantalon, je me recroquevillerai nue et il se jettera sauvagement sur moi, pour fêter sa victoire, une victoire que je lui aurai offerte. Non, comme un vrai homme, il ne se laissera pas faire aussi facilement. Il doit se venger. Il me retournera la faveur, pour me montrer que ce cadeau se mérite. Je me donne à lui, je lui appartiens. Je veux lui être offerte toute entière.

 

Carla était étonnée par son propre fantasme. Elle ne savait pas qu’en elle se cachait une telle « catin ». Elle avait toujours pensé que les femmes qui pensaient ainsi étaient des femmes faciles. Maintenant elle savait que c'était exactement le contraire. Une personne qui n'a pas de profonds fantasmes sexuels, n'a aucune idée de ce que signifie réellement jouir. Elles font l’amour, mais elles ne vivent pas le sexe. Ce sont deux choses absolument différentes, se dit-elle. J'ai toujours fait l'amour, maintenant je veux le vivre, l'apprécier. Je veux libérer ma sexualité.

— As-tu vu Mauritz ? Demanda-t-elle à Günther qui sortait juste de l'eau et qui allait s'allonger à l'ombre d'un arbre.

— Il était avec Stefan et Anna. Ils ont discuté avec d'autres personnes et sont partis ensemble dans cette direction. J'étais dans l'eau. Ils n'ont rien dit. »

— Ok, alors je vais aussi faire une petite balade pour découvrir la ville. A plus !

— Amuse-toi bien et fais attention à toi ! Dit Günther, qui était allongé sur le ventre et appréciait sa solitude.

La liaison de Johnny avec Carla, sa première femme blanche

Le taxi déposa Carla devant l'hôtel où Johnny logeait. Elle n'eut pas besoin de chercher bien loin, Johnny arrivait déjà en courant.

— Hé ! Ma douce, tu es magnifique, encore plus belle qu'hier.

Ils se prirent par les mains et s'embrassèrent, ainsi devant tout le monde. C'était très inhabituel au Cameroun. Depuis qu'elle était dans ce pays, elle n'avait jamais vu de couple s'embrasser. Une collègue camerounaise lui avait dit : « On ne fait pas ce genre de chose dans la rue, c'est très européen et trop démonstratif, ça ne colle pas avec notre culture ».

Aussi brusquement qu'elle avait débuté, Johnny mit fin à leur étreinte, comme s'il s'était soudainement rendu compte que ce cela ne collait pas.

— Comment vas-tu ? Demanda Carla.

— Eh bien, ma blanche fée, quand tu n'étais pas à mes côtés, je n’allais pas bien. J’étais si triste. Mais lorsque je t'ai vu descendre du taxi, je me suis tout de suite senti mieux. Et toi ? Comment vas-tu ?

— Pareil à toi. Je ne suis pas très sûre. Je n'ai jamais fait ce genre de chose. Ça ne m'est aussi jamais arrivé. J'ai passé la nuit à penser à toi, à nous. C'était agréable. Tu m'as manqué

Johnny se retourna, regarda le ciel, réfléchit quelques instants et dit : — Tu sais quoi ? Viens, assis toi donc. Je vais chercher mes affaires et nous allons à la plage. Je connais un endroit qui est magnifique et où nous pourrions être seuls au monde.

Et soudainement, il était déjà parti. Carla était surprise et déçue à la fois. Elle était persuadée que Johnny l'inviterait directement dans sa chambre et qu'ils y feraient l'amour. C'est ainsi qu'elle se l'était imaginé. Elle se demanda si elle avait fait quelque chose de mal, ou si Johnny avait changé d'avis à son sujet, si elle ne lui plaisait plus.

Mais elle n'eut pas le temps de se faire plus de soucis. Johnny était déjà de retour avec un sac dans lequel on pouvait apercevoir un bout de tissu et une serviette.

Il portait un bermuda camerounais ainsi qu'un débardeur, des sandales en plastique et était terriblement sexy et craquant comme une star de cinéma. « Je préférerais lui sauter directement dessus », se dit Carla.

— Allez, ma blanche fée, viens, nous allons acheter quelques petites choses à grignoter et ensuite je louerai une moto pour nous conduire là où se trouve le paradis. Le marché n'est pas loin. Juste là, à côté, viens, belle créature, lève-toi cadeau de Dieu. Il tendit la main à Carla, qui la saisit volontiers et se leva.

Elle n'avait jamais entendu d'aussi beaux compliments. Pas en Allemagne, en tout cas. Là-bas, les hommes pensent que dire « Mon amour, je t'aime » est un compliment. Elle ressentait l’influence que cela avait sur son amour-propre. Il se renforce lorsqu'un homme vénère une femme. On se sent bien, en sécurité, heureuse.

— C'est vraiment un paradis ici, fit-elle remarquer une fois sur place. Ils étalèrent leur serviette sous un cocotier, sortirent du sac tout ce qu'ils avaient acheté : de l'eau minérale, du melon, des ananas, des bananes, de la mangue - une espèce qu'on ne trouve qu'au Cameroun, « les meilleures mangues du monde », d'après Johnny, une baguette et des boîtes de sardines.

Cet endroit était vraiment très beau. Il se situait à environ 10 km de la route principale et on ne pouvait l'atteindre qu'en 4x4 ou en taxi moto. Ici la plage était vide, ils étaient vraiment seuls au monde. C'était sauvage. Le sable était blanc et chaud. L'eau était transparente, la mer bleue. On entendait les oiseaux chanter et voler, de petits singes sautaient de branches en branches. On oubliait facilement qu'une grosse ville se trouvait à seulement dix kilomètres.

Johnny essaya de faire tomber une noix de coco, mais ce n'était pas chose aisée. Il retira son pantalon et s'assit sur la serviette. Il était vraiment bien charpenté. Pas un gramme de gras, que du muscle, pensa Carla en le regardant.

— Viens, assieds-toi, je veux déguster une mangue avec toi, proposa Johnny. Elle ne se fit pas prier et s'assit près de lui, sans enlever son Jeans moulant. Elle avait sa petite idée en tête.

Johnny éplucha une mangue, caressa les lèvres de Carla avec le fruit et lui dit : — Je suis désolée ma beauté, j'ai sali tes lèvres, laisse-moi le privilège de les nettoyer.

Ils rapprochèrent leurs bouches l'un de l'autre, au ralenti, et bientôt leurs lèvres se touchèrent de façon si intense que même une ficelle n’aurait pu passer entre leurs deux lèvres.

Tout ce dont Carla avait rêvé se produisit, tous ses fantasmes prirent presque vie, voire plus encore, tout était plus fantastique, mieux et plus passionné. Alors qu'il la pénétrait, ce fut comme si un feu s'était allumé dans son bas ventre. Comme elle était assez étroite, Johnny fit preuve de beaucoup de délicatesse et se fraya un chemin tout en douceur. Elle ressentait cette douce, mais puissante virilité. Ses mouvements de bassin rythmés comme un mélange de rumba, lambada et salsa, un coup à gauche, un coup à droite, puis profond, puis juste à l'entrée, lui avaient procuré énormément de plaisir et avaient fait vibrer tout son corps. C'est la première fois qu'elle prenait du plaisir vaginal, elle qui était habituellement plus une femme clitoridienne. Oui, l'orgasme était fabuleux. Elle n'avait jamais autant crié, et lui ? Son visage ? Ses yeux, et ce qu'il lui dit avant de jouir, petit frimeur pensa-t-elle. « Le lion arrive, le lion arrive, es-tu prête ? », cette phrase que Johnny avait sorti en ce moment, l'avait beaucoup amusée et elle ne l'oublierait pas de sitôt. Dieu soit loué que cet endroit soit vraiment vide, pensa Carla. Dans un hôtel, ils auraient pu recevoir un avertissement. Les seuls témoins avaient été quelques singes qui avaient piaillé tout le temps et les oiseaux, sinon ce n'était que pure nature sauvage. Ils étaient seuls sur terre et pouvaient donner vie à leurs fantasmes sans s'inquiéter. Leurs vœux furent exaucés. Ils s'étaient vraiment fait plaisir de toute façon et l'avaient apprécié. — Oui, ça, c’est du sexe. C'est ainsi que ça devrait être, rigola-t-elle. Quel amant !