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Histoire littéraire d'Italie (1

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Mais enfin ni les ouvrages d'Anselme, ni ceux de Lanfranc son maître, ni ceux de leurs nombreux disciples, n'ont plus de lecteurs depuis long-temps. Il en est ainsi d'un Fulbert, évêque de Chartres, dont la France et l'Italie se sont disputé la naissance 217, mais qu'on ne lit plus, qu'on ne lira jamais plus, ni en Italie, ni en France 218. Il en est encore ainsi d'un Pierre Damien, l'un des plus savants et des plus élégants écrivains de son temps; d'un Pierre Diacre, d'un Brunon, évêque de Segni, d'un troisième Anselme, évêque de Lucques, d'un Arnolphe, d'un Landolphe, et dune foule d'autres théologiens ou dialecticiens plus ou moins célèbres dans ce siècle, mais également ignorés et dignes de l'être dans le nôtre. Il faut distinguer parmi eux les auteurs d'histoires et de chroniques, la plupart recueillies dans la volumineuse et savante collection de Muratori, tels entre autres que cet Arnolphe et ce Landolphe qu'on vient de nommer 219. Méprisables comme écrivains, ils sont précieux pour l'histoire, dont ils sont les seules lumières dans ces temps de profonde obscurité.

Ce sont tous, il est vrai, de ces auteurs que, dans la littérature de leur pays, on appelle sacrés; mais il en eut alors encore moins de profanes que l'on puisse citer: la raison en est simple. L'église latine était sans cesse, depuis le schisme, en controverse avec l'église grecque. Il fallait toujours se tenir prêt à argumenter, dans des conférences, contre ces Grecs, si rusés dialecticiens et si déterminés sophistes. Les querelles entre le sacerdoce et l'Empire ne se vidaient pas seulement avec l'épée, mais avec la plume. En écrivant sur ces matières, on pouvait espérer de la part de celle des deux puissances dont on se déclarait le champion, des faveurs et des récompenses. C'étaient des motifs assez forts d'émulation pour s'adonner à la théologie et au droit canon; mais il n'y en avait aucun qui pût engager à cultiver les lettres proprement dites. Elles continuaient donc de languir, et tout ce qu'elles peuvent se vanter d'avoir produit qui puisse être encore de quelque utilité, est une espèce de lexique latin, composé par un certain Papias, très-habile dans la langue grecque, et le meilleur grammairien de son temps 220.

Un moine Bénédictin de la Pomposa, célèbre abbaye près de Ravenne, s'immortalisa par une découverte en musique, qui facilita et abrégea considérablement l'étude de cet art, borné cependant au chant de l'église. On ne laissait pas, faute de signes et de méthode, d'employer une dizaine d'années pour apprendre à chanter passablement au lutrin. Guido, ou, comme nous le nommons en français, Gui d'Arezzo, inventa des signes et créa une méthode qui réduisirent à un, ou tout au plus deux ans cet apprentissage. D'autres ont écrit qu'il ne fallait que quelques mois 221; mais c'est un ou deux ans que dit Gui d'Arezzo lui-même dans une lettre qui nous est restée de lui. On y voit aussi les seuls événements de sa vie que nous sachions, et qu'il soit intéressant de savoir. Les moines de son couvent, loin de lui avoir gré de sa découverte et du soin qu'il avait pris de les instruire, le persécutèrent. Il leur parut blesser l'égalité de leur institution, parce qu'il n'était pas leur égal en ignorance 222. L'abbé lui même écouta leurs suggestions, épousa leurs haines et fit éprouver à Gui des désagréments qui le forcèrent enfin à s'exiler du monastère. Il vécut alors des leçons de chant qu'il allait donner d'église en église. Théodalde, évêque d'Arezzo, sa patrie, l'appela auprès de lui, et l'y retint quelque temps. Sa réputation parvint au Pape Jean XX, à qui elle inspira le désir de le connaître. Il députa vers lui trois envoyés pour l'engager à se rendre à Rome 223. Le pontife voulut éprouver sur lui-même la bonté de la nouvelle méthode. À son grand étonnement, il apprit sur-le-champ à lire et à chanter un verset qu'il n'avait jamais entendu auparavant. La faveur à laquelle Gui parvint auprès du Pape, l'aurait retenu à Rome, si le climat ne lui en eût pas été aussi contraire, surtout pendant l'été. Il venait d'obtenir la permission de s'en éloigner, sous la condition expresse d'y revenir pendant l'hiver, instruire le clergé romain, lorsque l'abbé de la Pomposa y fut amené par les affaires de son ordre. Gui l'alla visiter comme son supérieur, malgré les mauvais traitements qu'il en avait reçus. Il lui fit connaître si clairement la régularité de sa conduite et l'excellence de sa méthode, que l'abbé, de retour dans son couvent, l'invita de la manière la plus pressante à y revenir. La principale raison qui engagea ce bon religieux à céder à ses instances, fut que, presque tous les évêques étant simoniaques, et par conséquent damnés, il devait craindre toute communication avec eux 224. Il paraît donc qu'il retourna dans son premier asyle, et qu'il y finit paisiblement ses jours. C'est vers l'an 1030 qu'il florissait.

On a imprimé, mais depuis asez peu d'années 225, l'ouvrage intitulé Micrologus, où il consigna sa découverte et son système: on ne le posséda long-temps qu'en manuscrit dans quelques bibliothèques 226. Sa gamme et sa manière de la noter se répandirent, et se sont perpétuées par la tradition. Une idée étendue et détaillée de ce système appartiendrait à l'histoire de la musique, et non à celle de la littérature. Ce qu'il suffit de rappeler ici, c'est qu'il substitua les points placés sur des lignes à la confusion de lettres et d'autres caractères qui avait régné jusqu'alors, et qu'il désigna les notes de la gamme par les syllabes placées au commencement et au milieu des vers, dans la première strophe de l'hymne Ut queant taxis, devenu fameux par cet emploi, auquel Paul Diacre, son auteur, n'avait pas songé. On commença enfin à se reconnaître dans ce dédale; et le nom de Gui d'Arezzo est honorablement placé en tête de la liste des créateurs et des bienfaiteurs de la musique moderne.

 

C'est aussi vers la fin de ce siècle que l'école de Salerne produisit ce petit poëme qui lui a fait plus de réputation que les gros ouvrages de Constantin, et ceux de ses plus savants docteurs 227. Les vers en sont encore cités comme des adages, quelquefois même comme des autorités. Ce sont assurément de mauvais vers, presque tous léonins ou rimés, selon la coutume de ce temps; mais ils ne manquent pourtant pas d'une certaine concision technique, qui est un des mérites du genre. Ce poëme fut présenté au nom de l'école même, à un roi d'Angleterre 228. On a cru que c'était saint Édouard qui, peu de temps avant sa mort, arrivée en 1066, avait consulté par écrit l'école de Salerne sur sa santé, et en avait reçu cette réponse. Muratori lui-même est de cette opinion 229; mais Tiraboschi conjecture, avec plus de vraisemblance, que Robert 230, duc de Normandie, l'un des fils de Guillaume-le-Conquérant, à son retour de la première croisade, en 1100, vint dans la Pouille, où il fut amicalement reçu par le duc Roger, qui en était alors maître; qu'il y épousa Sibylle, fille d'un seigneur du pays; qu'il y apprit la mort de son frère Guillaume II 231, tué à la chasse cette même année, et l'usurpation de son jeune frère Henri, qui s'était emparé du trône d'Angleterre, en son absence; qu'ayant dès lors formé le projet de lui disputer la couronne, il avait commencé par prendre le titre de Roi; et que, se trouvant à Salerne même, avec ce titre, et sans doute avec un cortége royal, l'école, soit qu'il l'eût consultée ou non, n'ayant rien à craindre de Henri, dédia ce poëme à Robert, en lui donnant le titre de roi d'Angleterre, qui flattait ses espérances et son orgueil. 232

Il est probable que l'un des professeurs de l'école fut chargé de rédiger l'ouvrage, et que les autres ne firent que l'approuver. On désigne communément ce rédacteur par le nom de Giovanni, ou Jean de Milan, sans que l'on sache rien autre chose de lui, sinon que son nom se trouve, dit-on, à la tête de l'un des manuscrits de ce poëme 233. Cette raison de le lui attribuer est faible; mais on ne connaît ni aucun autre manuscrit qui la confirme, ni aucune indication quelconque d'un autre auteur 234.

Divers recueils d'érudition 235 contiennent des poésies latines d'un archevêque de Salerne, nommé Alfanus, qui ne valent pas les vers des médecins de son diocèse. On trouve dans d'autres recueils 236 un poëme entier en cinq livres, sur les expéditions des princes Normands en Italie, par Guillaume de Pouille 237, et quelques autres poésies du même temps 238. L'historien y peut rechercher des faits dont il ne trouverait nulle part ailleurs aucune trace; mais l'homme de goût y chercherait en vain quelques vers dont il pût être satisfait.

Il serait inutile de nous traîner sur des noms et sur des ouvrages ignorés et illisibles. Rien n'y annonçait encore une résurrection prochaine: la semence en était jetée, mais rien ne germait et surtout ne fructifiait encore. En voyant avec quelle lenteur et avec combien de peine l'esprit humain se dégage de la rouille que la barbarie lui a une fois imprimée, on apprend à sentir de plus en plus les bienfaits de l'instruction, à chérir davantage les sciences, la philosophie et les lettres; à respecter, à garder précieusement, à désirer d'augmenter chaque jour le trésor sacré des lumières.

CHAPITRE III

Situation politique et littéraire de l'Italie, au douzième siècle; Universités; Études scolastiques; Langue Grecque; Histoire; Naissance des Langues modernes, et en particulier de la Langue Italienne; Troubadours Provençaux; Sarrazins d'Espagne.

L'esprit de liberté qui s'était annoncé en Italie dès le onzième siècle, y fit dans le deuxième de nouveaux progrès. Les villes de la Lombardie, profitant des orages du règne de l'empereur Henri IV, s'étaient presque toutes déclarées indépendantes. Les guerres acharnées qu'elles se firent entre elles pendant celui de Henri V, exercèrent le courage de cette multitude de républiques, et ne furent d'aucun danger pour leur liberté. Cet état subsista sous Lothaire II, dernier empereur de la maison de Franconie, et de Conrad III, en qui commença celle de Souabe, c'est-à-dire, jusqu'au milieu de ce siècle. Il n'en fut pas ainsi, quand un empereur jeune, ambitieux et guerrier, quand Frédéric Barberousse eut succédé à Conrad 239. Instruites alors par de premiers revers, par les barbaries qu'exerçait contre elles un vainqueur irrité qui les traitait en rebelles 240, et surtout par la ruine déplorable de la plus florissante de ces villes, de Milan, deux fois prise, rasée et détruite de fond en comble par Frédéric, elles renoncèrent à leurs inimitiés, et formèrent entre elles cette célèbre ligue lombarde, contre laquelle se brisèrent toutes les forces de l'Empire, et tout le courage de l'Empereur. Dans le cours de vingt-deux ans, il conduisit en Italie sept formidables armées de ses Allemands: elles y périrent toutes, soit par les maladies, soit par le fer, après des effusions incalculables de ce généreux sang italien. Frédéric, vaincu en bataille rangée 241, mis en pleine déroute, et ne devant la vie qu'au bruit qui se répandit de sa mort, se vit réduit à négocier avec les républiques victorieuses. Après une trêve de six ans, qu'il employa en vain à vouloir reprendre par la ruse les avantages qu'il avait perdus, il reconnut enfin, par un traité célèbre 242, et par un rescrit impérial, leur indépendance, que lui et ses prédécesseurs avaient taxée jusqu'alors de révolte et de perfidie 243.

 

Dans cette longue et violente fermentation de liberté, il était impossible que les esprits n'acquissent pas plus d'activité, de curiosité, d'élévation et de force. Alors, dit un auteur italien 244, la servitude des particuliers fut abolie, tous furent reconnus citoyens, c'est-à-dire, membres de la patrie, tous participèrent à la législation et au bien public… Avec l'idée de république et de liberté, chaque Italien pensa être devenu Romain, et l'on vit dans l'ordre de l'administration et dans les fonctions des magistrats, une image de l'ancienne République romaine… De tout cela, conclut le même auteur, il résulta un grand bien pour les études: non seulement on se livra de plus de plus à celle des lois, nécessaire pour établir, consolider, et faire prospérer les nouveaux gouvernements; mais des écoles de toute espèce s'élevèrent, et furent honorées: il y eut entre ces cités rivales une émulation de gloire et d'avantages de toute espèce; et bientôt plusieurs d'entre elles fondèrent des établissements d'instruction publique et des universités 245».

Une passion très-différente de celle de l'étude agitait alors l'Italie et l'Europe entière; c'était la passion des croisades. À la fin du dernier siècle, la voix d'un pauvre Ermite fanatique 246, et celle d'un Pape ambitieux 247 en avaient donné le signal 248. Ce signal continuait de retentir, répété par d'autres pontifes, et par la voix plus éloquente et non moins fanatique de Saint-Bernard. Il n'était que trop entendu. L'Europe se dépeuplait pour aller dévaster l'Asie. L'histoire de ces croisades existe: leur tableau sanglant n'a pas besoin de nouvelles couleurs. Toutes les questions que présente cette frénésie pieuse et meurtrière ont été examinées, et décidées au tribunal de la raison et de l'humanité 249. La politique et l'autorité de quelques gouvernements, et surtout l'ambition des Papes qui les avaient suscités, en profitèrent. Les peuples, ou du moins les classes industrieuses des peuples y gagnèrent aussi sans doute: elles y gagnèrent de recevoir un nouveau ferment d'activité, et d'étendre un peu la sphère alors si étroite, de leurs idées, de leurs arts et de leurs jouissances, par le mouvement, les voyages et les communications étrangères. Mais si l'on était tenté de mettre en compensation avec l'effusion du sang de plusieurs millions d'hommes, ces avantages qui eussent pu être produits par des moyens plus lents, mais moins désastreux pour l'humanité, et si, pour nous renfermer dans le sujet particulier qui nous occupe, l'intérêt assez douteux des lumières l'emportait ici sur un intérêt plus évident et encore plus sacré, on serait arrêté dans ce calcul même, en pensant au résultat de la quatrième de ces expéditions lointaines.

L'Empire grec était le dernier asyle des lettres: c'était là qu'en existaient encore les monuments; c'est là qu'elles pouvaient renaître de leurs cendres, et sortir de leur silence par l'organe d'une langue toujours restée la même, et toujours la plus belles des langues. Des chrétiens croisés contre les mahométans abattirent cet empire chrétien, qui les appelait à son secours, brûlèrent à trois reprises consécutives, pillèrent et dévastèrent pendant huit jours entiers la ville de Constantin 250, brisèrent les statues, restes vénérables de l'art antique, renversèrent les édifices, incendièrent les bibliothèques, précieux dépôts où périrent peut-être des exemplaires uniques d'ouvrages anciens qui n'ont plus reparu depuis, furent enfin dans l'Orient, au commencement du treizième siècle 251, plus barbares que les Goths, ou plutôt que les Lombards ne l'avaient été en Occident au sixième. Mais ils firent un mal plus grand encore que ces dévastations. La dynastie des empereurs latins, fondée par eux, fut éphémère; le coup qu'ils avaient porté à l'empire grec ne le fut pas. Il ne s'en releva jamais; et quand plus de deux siècles après, Constantinople tomba sous le fer des musulmans, elle ne fit que terminer la longue et pénible agonie où elle se débattait depuis la blessure qu'elle avait reçue de Baudouin et de ses croisés.

L'accroissement du pouvoir extérieur des papes à cette époque, et l'usage qu'ils en firent souvent ne furent que trop funestes à l'Europe; en Italie, à Rome même, ce pouvoir leur était souvent disputé. Plus d'une fois, dans ce siècle, des mouvements populaires ébranlèrent leur trône, et attaquèrent leur personne. Les schismes multipliés et l'intervention du glaive dans les décisions sur la légitimité des papes, avaient porté dans l'esprit du peuple de Rome, à l'autorité pontificale, un coup dont elle ne pouvait revenir. Ce peuple, que Grégoire VII et quelques-uns de ses successeurs avaient dépouillé de ses prérogatives, saisit l'occasion de les reprendre. Un tribun en habit de moine, l'éloquent et impétueux Arnaud de Brescia, rétablit à Rome un fantôme de république, qui ne se dissipa qu'au bout de dix années, à la lueur des flammes de son bûcher. Le pape Adrien IV s'aida pour cette exécution des armes de Frédéric Barberousse, qui se prévalut de ce service pour obtenir de lui la couronne impériale. Arnaud fut brûlé vif, non comme séditieux, mais comme hérétique 252; et Adrien, en rétablissant son autorité, n'eut l'air que de venger l'orthodoxie.

Après sa mort, les schismes recommencèrent. Alexandre III, son successeur, fugitif, quoique légitime, vit quatre anti-papes soutenus par Frédéric, lui disputer successivement la thiare. Après six ans d'exil, il fut rappelé de France à Rome par le parti même de la liberté: il devint en quelque sorte le chef des républiques italiennes; et lorsque la ligue lombarde fonda une ville nouvelle, pour opposer un rempart de plus aux prétentions de Frédéric, elle signala son dévouement aux intérêts du pape, en nommant cette ville Alexandrie.

Au milieu de ces agitations, il était difficile que les souverains pontifes s'occupassent de l'encouragement des lettres. Les écoles languissaient; il ne s'en formait point de nouvelles, et celles mêmes qui se seraient ouvertes auraient peu avancé les lumières. Le réveil des sciences commençait, mais les lettres sommeillaient encore. À Rome, comme dans les autres états d'Italie, comme dans le reste de l'Europe, le Trivium et le Quadrivium, ou les sept arts classés sous ces dénominations barbares, formaient le cercle entier des connaissances humaines. Le Trivium comprenait la grammaire, la rhétorique et la dialectique; mais que pouvaient être la grammaire et la rhétorique sans modèles d'un style pur et sans exemples d'éloquence? et qu'était alors la dialectique, sinon une méthode pour embrouiller et pour obscurcir la raison? Quant au Quadrivium, composé de l'arithmétique, de la géométrie, de la musique et de l'astronomie, on n'ignore pas que les deux premières se bornaient à de faibles éléments, que la troisième n'allait pas plus loin que la lecture des chants d'église, que l'astronomie ne s'arrêtait pas toujours aux bornes qu'avait alors la science, et qu'elle ouvrait souvent la porte à une superstition de plus.

Parmi ces sciences, la dialectique était celle qui dominait sur toutes les autres, et qui obtenait cet empire par celui qu'elle exerçait sur tous les esprits. Lorsqu'Aristote imagina ses classifications ingénieuses, les divisions et subdivisions des opérations de l'entendement, les règles subtiles de l'art de raisonner juste, et les moyens non moins subtils de reconnaître et de combattre les raisonnements faux, il ne s'attendait pas sans doute à l'abus qu'en firent les péripatéticiens, ses disciples, et les stoïciens; mais il s'attendait encore moins à voir cette méthode, qu'il avait imaginée pour rectifier et pour guider l'esprit, devenir la base et le premier type des méthodes les plus propres à le fausser et à l'égarer. Ce qui était obscur en soi engendra d'impénétrables ténèbres, quand il eut fermenté dans les têtes avec le fanatisme religieux; et les questions de l'hypostase et de la nature, de la matière et de la forme, appliquées aux mystères du christianisme, devinrent une source fertile de sophismes infinis en même temps que d'hérésies nombreuses.

Les orthodoxes crurent avoir besoin, pour se défendre, des mêmes armes avec lesquelles on les attaquait; et ce fut alors dans tous les partis un cahos de subtilités sophistiques, où l'on perdit de vue les choses pour ne plus songer qu'aux mots. Les mots se rangeaient, pour ainsi dire, en bataille les uns contre les autres, sans que l'on fit aucune attention aux choses; et les rangs de mots vainqueurs n'étaient ni plus raisonnables, ni plus intelligibles que les vaincus. Les universaux de Porphyre engendrèrent les nominaux, ennemis des réaux, et tous ensemble ennemis irréconciliables du bon sens et de la raison. Quand on vous dit que tel ou tel savant du sixième, du septième, et des quatre ou cinq siècles suivants, était un profond dialecticien, c'est dans toutes ces belles choses que vous devez entendre qu'il était profondément habile. On les désigne tous dans l'histoire de la philosophie, par le nom de scolastiques; et il est aisé de voir à quel rang ils y doivent être placés.

Ces vains combats de l'esprit étaient presque le seul usage qu'il fit alors de ses forces. Ils passaient des bancs de l'école dans le monde, et même dans les cours; et les princes qui eurent alors la réputation d'aimer la philosophie et les lettres, n'aimèrent au fond guère autre chose que l'application ou l'emploi de ces obscurs raffinements. Voici un exemple de ce qui faisait leur admiration, leurs délices, l'occupation et le triomphe des prétendus lettrés qu'ils admettaient auprès d'eux. L'empereur Conrad III en avait plusieurs à sa table; il était émerveillé des attaques qu'ils se livraient, et des choses absurdes qu'ils parvenaient pourtant à prouver, telles que celles-ci: ce que vous n'avez pas perdu, vous l'avez; vous n'avez pas perdu des cornes, donc, vous avez des cornes; et beaucoup d'autres de ce genre. Enfin, dit l'Empereur, on ne me prouvera pas qu'un âne est un homme. Un des docteurs lui fit entendre qu'il ne faudrait pas l'en défier. «Avez-vous un œil? lui demanda-t-il. – Oui certainement, répondit l'Empereur. – Avez-vous deux yeux? – Oui sans doute. – Un et deux font trois; vous avez donc trois yeux». Conrad, pris comme dans un piége, soutint toujours qu'il n'en avait que deux; mais lorsqu'on lui eut expliqué l'artifice de cette logique, il convint que les gens de lettres menaient une vie bien agréable 253.

Il faut ajouter au trivium et au quadrivium, ou aux sept arts, une science qui prenait alors de grands et rapides accroissements, et qui, fondée sur des réalités, donnait du moins à l'esprit une nourriture plus substantielle et plus saine, quoique les arguties de la scolastique s'y mêlassent encore.

Dès le onzième siècle, la nécessité, dont on a vu qu'était devenue l'étude des lois à ce grand nombre de petites républiques nouvellement formées, pour débattre leurs intérêts communs, et plus souvent encore leurs intérêts opposés, avait tourné de ce côté l'attention, parce qu'elle y attachait l'espoir des distinctions et des récompenses. L'ardeur pour ce genre d'étude augmenta encore dans le douzième siècle 254. Comme il y avait eu en Italie une multitude de nations diverses, il y avait aussi une grande multiplicité de lois. Les rois Lombards, et même ensuite les empereurs, avaient permis à chacun de suivre celle qu'il lui plairait. Dans tous les actes, on déclarait de quelle nation l'on était, et quelle loi on voulait suivre. Il eût été difficile qu'un seul homme pût connaître tant de lois différentes les unes des autres, et souvent contradictoires, et il était rare d'en trouver des copies complètes, principalement des lois romaines: on avait donc formé de certains abrégés, où l'on avait réuni les plus importantes et les plus utiles, pour servir de règle aux jugements. Il fallait qu'un jurisconsulte fût instruit de cette législation si variée, et qu'il le fût surtout des lois romaines et les lois lombardes, qui étaient les plus généralement suivies.

Les choses restèrent en cet état jusque vers l'an 1135, mais alors, selon un grand nombre d'auteurs, la jurisprudence éprouva une révolution en Italie. Les Pisans, disent-ils 255, ayant, cette année-là, pris et saccagé Amalfi, trouvèrent dans cette ville un ancien manuscrit des Pandectes de Justinien, qu'ils emportèrent en triomphe à Pise, où il resta jusqu'au commencement du quinzième siècle, époque à laquelle les Florentins s'en emparèrent à leur tour. C'était le premier exemplaire des Pandectes que l'on eût vu depuis long-temps en Italie, et la mémoire y en était presque effacée. L'empereur Lothaire II, qui régnait alors, abolit toutes les autres lois, et ordonna par un édit qu'à l'avenir on n'obéît plus qu'aux lois romaines. Il ne peut y avoir de doute sur l'existence très-ancienne des Pandectes à Pise, ni sur leur translation à Florence au quinzième siècle; il n'y en a que sur la première conquête qu'en firent les Pisans dans la ville d'Amalfi, au douzième, et sur le décret ou l'édit de Lothaire II.

Tiraboschi doute de l'une et nie l'autre. Il discute cette question avec beaucoup de justesse et d'impartialité 256. Le manuscrit d'Almalfi, dit-il, ne pouvait être unique, ni par conséquent être assez précieux pour que les Pisans triomphassent ainsi de sa conquête. En France, où les livres étaient alors moins communs, il y avait certainement une autre copie des Pandectes. Ives de Chartres, qui florissait au commencement du douzième siècle, en fait mention dans deux de ses lettres 257. Muratori prouve par deux titres, l'un de 752, l'autre de 767, qu'il y en avait en Italie dès le huitième siècle, et les plus grands ravages que ce pays eût éprouvés étaient antérieurs à cette époque. Enfin il y eut, comme nous le verrons bientôt, une glose sur les Pandectes, écrite avant 1135. Si les Pisans trouvèrent dans Amalfi, et emportèrent avec eux un vieux manuscrit de ces lois, il purent donc bien se vanter d'avoir un exemplaire précieux par son antiquité, mais non pas tel qu'il n'en existât alors aucun autre: mais on peut douter même de cette conquête du manuscrit, faite par les Pisans, à la prise d'Amalfi.

Le premier qui ait énoncé ce doute est un Italien 258, qui publia à Naples, en 1722, un savant traité, sur l'usage et l'autorité du droit civil dans les provinces de l'empire d'Occident. Quelques années après, un Pisan même 259, et depuis, plusieurs autres Italiens ont écrit dans le même sens. Enfin la chose, de certaine qu'elle paraissait, est devenue si problématique que le savant Muratori n'a point voulu décider la question 260. Le plus ancien témoignage que l'on allègue est dans un mauvais poëme latin du quatorzième siècle, sur les guerres de la Toscane 261. Un autre se trouve dans une vieille chronique écrite en italien, et qui ne peut par conséquent l'avoir été que vers la fin du treizième siècle. Ne serait-il pas étonnant que pendant plus d'un siècle et demi aucun autre auteur n'eût parlé de cet événement, qui aurait du faire tant de bruit? Des chroniques pisanes beaucoup plus anciennes racontent le sac d'Amalfi, et ne disent pas un mot des Pandectes. D'autres tout aussi anciennes, écrites dans des pays voisins d'Amalfi, font le même récit, et observent le même silence. Ces preuves ne sont que négatives, mais semblent avoir plus de force que les preuves de cette espèce n'en ont ordinairement. Tiraboschi ne décide pourtant pas plus que Muratori, et dit avec raison, en finissant 262, que les Pisans sont au fond peu intéressés à cette question. On ne peut leur contester la gloire d'avoir possédé pendant plusieurs siècles le plus ancien manuscrit des Pandectes qui existe dans le monde, et de l'avoir soigneusement conservé tant qu'il leur a été possible; peu doit leur importer l'occasion et le lieu où ils l'avaient acquis.

Quant à l'édit attribué à Lothaire II, ces deux excellents critiques sont moins réservés: ils en nient formellement l'existence, qui n'est en effet attestée par aucune pièce ou copie authentique. Les Italiens conservèrent long-tems après l'an 1135, le droit de choisir entre les lois romaines et lombardes. Muratori donne pour preuves, des contrats et des actes passés à la fin du douzième siècle 263: on en peut même citer des exemplaires très-avant dans le treizième 264. Mais enfin les lois romaines prévalurent, surtout lorsqu'elles eurent été expliquées et commentées par des jurisconsultes habiles; et les lois lombardes, et à plus forte raison toutes les autres qui avaient eu de l'autorité, la perdirent entièrement.

On accorde généralement à Bologne l'honneur d'avoir été la plus célèbre et la plus ancienne école où l'on ait enseigné publiquement les lois. Cette ville devint en quelque sorte, pour l'Europe entière, la métropole, ou, comme on le voit inscrit sur une ancienne médaille, la mère commune des études 265. Warnier ou Garnier, en latin Irnerius, né à Bologne 266, vers le milieu du onzième siècle, fut le premier à y professer avec éclat le droit romain. Il avait commencé par enseigner la grammaire et la philosophie. On attribue à différents motifs la préférence qu'il donna ensuite à l'étude et à l'enseignement des lois. Il n'y en eut peut-être point d'autre que la nouvelle faveur dont il vit qu'elles étaient l'objet. Il ne se borna pas à des leçons verbales sur toutes les parties des Pandectes; il les commenta dans une glose que l'on dit avoir été claire et précise 267, exemple rarement suivi par les autres glossateurs. Ce travail lui fit donner les titres de restaurateur, même de créateur de la science des lois, et de lampe, ou flambeau du droit 268. Sa réputation le fit appeler dans plusieurs circonstances par la comtesse Mathilde, et par l'empereur Henri V, pour leur donner ses avis. C'est à l'invitation de la comtesse qu'il avait entrepris de revoir et d'expliquer la collection des lois de Justinien. Il suivit, en 1118, à Rome, l'Empereur, qui se servit de lui pour engager les Romains à élire son anti-pape Burdino, qu'il opposa au pape Gelase II. Ce n'est pas sans doute la plus belle action d'Irnérius, et c'est la dernière date que fournit sa vie. Il est donc probable qu'il florissait à Bologne dès le commencement du douzième siècle, et qu'il y avait donné ses leçons et publié sa glose plusieurs années avant la fin du siècle précédent.

On attribue à Irnérius l'invention des degrés qui conduisent au doctorat, des titres de bachelier et de docteur, du bonnet et des autres ornements, qui sont les marques de ces différents degrés. Il crut qu'en frappant ainsi l'imagination par les yeux il concilierait plus de respect à la science 269. C'était pour son école de droit qu'il avait imaginé ces distinctions; celles de théologie les adoptèrent, et bientôt elles se répandirent dans toutes les autres universités.

217Selon Fleury, Hist. Eccl., l. LVIII, n°. 57, et Mabillon, Act. SS. etc. t. VII, pr. n°. 43; il était Romain, d'après un endroit de ses propres écrits; mais cet endroit est mal interprété, selon les auteurs de l'Hist. litter. de France, t. VII, p. 262; ils croient plutôt que Fulbert était d'Aquitaine, ou même particulièrement de Poitou. Tiraboschi est venu ensuite, et a démontré que les Bénédictins se sont trompés dans ce point d'histoire, et que Fulbert, qui dut à la France son instruction, puisqu'il y fut élève de Gerbert, ne lui doit pas du moins la naissance. Il rend à l'Italie l'honneur de l'avoir produit, t. III, p. 225 et 226.
218Cela est rigoureusement vrai de ses Sermons; ses Lettres peuvent être, sinon lues, du moins consultées pour l'histoire.
219Arnolphi Hist. Mediolanensis, etc. Landolphi senioris. Mediolan. Historia, etc. Voy. Rerum ital. Script., t. IV.
220Ce lexique ou vocabulaire, imprimé pour la première fois à Milan, en 1476, sous le titre de Papias Vocabulista, l'a été plusieurs autres depuis. Il avait été publié par l'auteur vers l'an 1053. Voyez Tiraboschi, t. III, p, 263.
221Pochi mesi: c'est l'expression dont se sert M. Giambat. Corniani, dans ses Secoli della Letteratura ital., etc. t. 1, p. 34.
222Id. ibid.
223Tiraboschi, t. III, p. 300.
224Cum prœsertim simoniacâ hœresi modo propè cunctis damnatis episcopis timeam in aliquo communicadi. Guidonis Epistola Michaeli monacho de ignoto cantu directa.
225Martin Gerbert, abbé de Saint-Blaise, l'a donné dans le vol. II de ses Scriptores ecclesiastici de musicâ sacrâ potissimum. Typis San-Blasianis, 1784, 3 vol. in-4°. On y trouve aussi la lettre de Gui au moine Michel, d'où sont tirés les détails précédents.
226À Milan, dans l'Ambroisienne; à Pistoja, chez les chanoines, à Florence, dans la Laurentienne. On en possède trois en France à la Bibliothèque impériale. Il y en avait un à l'abbaye de Saint-Evroult (diocèse de Lizieux); ce dernier passait pour le plus complet de tous: (Voy. La Borde, Essai sur la Musique, t. III, p. 346.) il est perdu.
227Voy. sur cette école et sur Constantin l'Africain, ci-dessus, page 118.
228Quelques auteurs ont prétendu qu'il avait été dédié à Charlemagne, et se sont fondés sur des manuscrits, qui portent pour titre: Scholœ Salernitanœ versûs medicinales inscripti Carolomagno Francorum regi, etc.; et pour premier vers: Francorum regi scribit tota schola Salerni Mais c'est une altération prouvée du texte, qui ne peut être venue que du caprice d'un copiste. Charlemagne n'étendit point ses conquêtes vers Salerne, et n'eut jamais d'influence sur ce pays-là. Dans tous les autres manuscrits, ces vers sont adressés à un roi d'Angleterre, Anglorum Regi scribit, etc. Voy. sur tout ceci, Tiraboschi, t. III, p. 308 et suiv.
229Antichità ital., t. III.
230Surnommé Courte-cuisse.
231Surnommé le Roux.
232On peut citer, à l'appui de cette conjecture, le titre que porte ce poëme dans un des manuscrits de notre Bibliothèque impériale; il y est intitulé: Salernitanœ scholœ versûs ad regem Robertum. (Catalog. codd. manusc. Bibl. Reg. Paris, t. IV, p. 295, n°. 6941). On sait, au reste, que Robert ne fut roi qu'en idée; qu'il descendit l'année suivante en Angleterre avec une forte armée, mais qu'ayant été vaincu, il fut forcé de se contenter de son duché de Normandie et d'une somme d'argent que Henri consentit à lui payer; que la guerre s'étant rallumée en 1106, entre les deux frères, Robert, vaincu de nouveau, perdit son duché, fut emmené en Angleterre, et renfermé dans une prison, où il resta jusqu'à sa mort.
233C'est Zacharie Silvius qui assure, dans sa préface, ad schol. Salernit., avoir vu un manuscrit finissant par ces mots Explicat. (lisez explicit) tractatus qui dicitur Flores medicinœ compilatus in studio Salerni, à Mag. Joan. de Medialano, etc. Ce poëme a eu un grand nombre d'éditions, sous différents titres: Medicina Salernitana; de Conservandâ bonâ valetudine; Regimen sanitatis Salerni; Flos Medicinœ, etc. Plusieurs de ces éditions sont accompagnées de notes; celles de René Moreau, Paris, 1525, in-8., passent pour les meilleures.
234Tiraboschi, loc. cit.
235Entre autres Mabillon, Acta SS. Ordin. S. Benedicts, vol. I. Baronius, Annal. Eccl. an MCXI.
236Muratori, Rer. ital. Script., t. V.
237Guillelmi Appuli de rebus Normannor. poema, ibid.
238Tels que Laurentius Verniensis, Rerum Pisanarum; Magister Moses, de laudibus Bergomi, etc. ibid.
239En 1152. Frédéric était né en 1121.
240Comme au siége de Crême; pendant lequel l'Empereur, après avoir fait pendre des prisonniers et des otages, fit attacher des enfants, qui étaient au nombre de ces derniers, en dehors d'une tour qu'il faisait avancer contre la ville, pour empêcher les parents de ces malheureuses victimes de faire jouer les machines destinées à repousser cette tour; mais les Crémasques aimèrent mieux écraser leurs propres enfants, que de se rendre. On ne peut pas reprocher à l'historien Radevic de raconter froidement ces horreurs: «O facinus, dit-il, videres illuc liberos machinis annexos, parentes implorare, crudelitatem et immanitatem aut verbis, aut nutibus objectare, è contra infelices patres pro infaustâ prole lamentari, sese miserrimos clamare, nec tamen ab impulsionibus cessare, etc.». Radevicus Frising., l. II, c. 47 Au siége de Milan, Frédéric faisait couper les mains aux prisonniers, ou les faisait pendre, etc.
241À Lignano dans le Milanais, an 1176.
242À la paix de Constance, en 1183. Bettinelli, Risorgim. d'Ital. se trompe en plaçant ce traité en 1185.
243Tirab., St. della Lett., ital., tom. III, liv. IV, c. i.
244Bettinelli, Risorg. d'Ital., c. 3.
245Bettinelli, Risorg. d'Ital., c. 3.
246Pierre l'Ermite, ainsi nommé, soit à cause de son état, soit de son nom de famille, comme Tristan l'Ermite ou l'Hermite. Il était Picard, et avait été soldat, marié et prêtre; au reste, dit-on, bon gentilhomme.
247Urbain II.
248En 1095, au concile de Clermont.
249Elles étaient bien loin de l'être, lorsque j'écrivais ceci, aussi complètement qu'elles l'ont été depuis, dans les deux Mémoires de M. le professeur Heeren, et de M. de Choiseuil-Daillecourt, qui ont partagé le prix à l'institut, sur la question de l'influence des Croisades, et auxquels il faudra renvoyer désormais pour tous les résultats de cette grande époque de l'histoire.
250Voyez le grec Nicetas et notre vieux Villehardouin; voy. aussi Gibbon, Decline and fall of Roman Emp., c. 60.
251En 1204.
252En 1155.
253Jucundam vitam dicebat habere Litteratos. Voy. le second tome du Recueil des PP. Martène et Durand, intitulé Collectio veter. scriptor. Andrès, Origen. e Progr., etc. ii.
254Tirab., t. III, p. 317 et suiv.
255Sigonius l'a dit le premier (de regno Italiœ, liv. XI, ad ann. 1137); d'autres l'ont redit ensuite sans examen.
256Ubi supr.
257La 45e et la 49e.
258L'avocat Donato Antonio d'Asti, cité par Tirab., ub. sup.
259L'abbé D. Guido Grandi.
260Voy. Annal. d'Ital., ann. 1135.
261Muratori, Script. Rer. Italic., vol XI., p. 314.
262Ubi supr., p. 321.
263Préface sur les lois lombardes, Script. Rer. Ital., vol. I, part. II.
264Tirab., loc. cit., p. 322.
265Mater studiorum. Voyez l'ouvrage du P. Sarti, intitulé: de Claris professoribus Bononiensibus.
266Voy. ibid., et Tirab. ubi supr. p. 327.
267Voy. le Père Sarti, ubi supr.
268Lucerna juris.
269Giamb. Corniani, Secoli della Lett. ital., etc., t. I, p. 65.