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Histoire littéraire d'Italie (3

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Sous Eugène IV, son prédécesseur, Cosme avait eu une belle occasion de satisfaire son penchant pour la magnificence, et de donner un nouveau développement à ses goûts littéraires. Eugène, qui avait transféré son concile de Bâle à Ferrare, fut forcé par la peste, un an après, à le transporter à Florence 324. Il s'agissait de la réunion de l'Église grecque et de l'Église romaine. C'était donc le pape, les cardinaux et les prélats d'une part; de l'autre, le patriarche grec, ses métropolitains, et l'empereur d'Orient lui-même 325, que Florence allait recevoir. Cosme venait d'être pour la seconde fois revêtu de la charge de gonfalonnier. Il reçut au nom de la république, mais à ses frais, tous ces illustres étrangers; et cette réception, et les honneurs qu'il leur rendit, et les traitements qu'il leur fit pendant tout leur séjour à Florence, furent si magnifiques et si splendides, qu'il flatta sensiblement l'orgueil de ses concitoyens, et qu'il augmenta de plus en plus son crédit et son autorité, sans déranger sa fortune, supérieure à ces dépenses fastueuses et à ce luxe de souverain.

Les savants grecs qui vinrent à ce concile, pour défendre, dans la controverse avec les Latins, la cause de l'Église grecque, trouvèrent Florence familiarisée avec l'étude de leur langue. Cette étude y avait langui peu de temps après la mort de Boccace: Emmanuel Chrysoloras l'avait fait refleurir. Ce Grec illustre, né à Constantinople, vers la moitié du quatorzième siècle, après y avoir enseigné les belles-lettres, avait été envoyé à Venise par son empereur 326, pour y solliciter des secours contre les Turcs; et, dès ce premier voyage, plusieurs gens de lettres italiens étaient allés prendre de ses leçons. Il était de retour à Constantinople, lorsque, de leur propre mouvement, les Florentins lui offrirent de venir dans leur ville professer la littérature grecque, avec cent florins d'honoraires, et un engagement pour dix ans. Il s'y rendit vers la fin de 1396, et c'est de son école que sortirent Ambrogio Traversari général des Camaldules, Léonardo Bruni d'Arezzo, Giannozzo Manetti, Palla Strozzi, Poggio, Filelfo, et d'autres encore, qui formèrent à Florence, une espèce de colonie grecque. Chrysoloras n'y resta qu'environ quatre ans. Dès le commencement du quinzième siècle, il se rendit à Milan auprès de l'empereur Manuel, qui venait de passer en Italie. Il y ouvrit aussi une école, comme partout où il faisait quelque séjour; mais bientôt il fut chargé de missions importantes, par cet empereur, auprès des puissances d'Italie; par le pape Alexandre V 327, auprès du patriarche de Constantinople; par Jean XXIII, au concile de Constance, où il mourut en 1415 328.

Parmi les savants grecs venus au concile de Florence, on distinguait le vieux Gemistus Plethon, qui avait été le maître d'Emmanuel Chrysoloras. Sa longue vie avait été consacrée à l'étude de la philosophie platonicienne, encore nouvelle pour la plupart des savants d'Italie, chez qui la philosophie d'Aristote était presque seule en crédit. Dès que les devoirs publics de Gemistus le lui permettaient, il s'attachait à répandre ses opinions, et il ne négligea point cette occasion de les propager à Florence. Cosme, qui l'allait entendre assiduement, fut si frappé de ses discours, qu'il résolut d'établir une académie, dont l'unique objet fut de cultiver cette philosophie si nouvelle et d'un genre si élevé. Il choisit pour la former et la diriger, Marcile Ficin, jeune encore, mais déjà très-versé dans la philosophie platonicienne, et qui répondit parfaitement au choix que Cosme avait fait de lui. L'académie platonicienne de Florence acquit dans peu d'années une grande célébrité. Ce fut, en Europe, la première institution consacrée à la science, où l'on s'écartât de la méthode des scholastiques, alors universellement adoptée, et quoique ce ne soit qu'après la mort de Cosme qu'elle prit son plus grand accroissement, c'est à lui qu'appartient la gloire de l'avoir fondée.

Le concile, qu'il avait si bien traité, eut à Florence le dénouement le plus heureux. Eugène IV fut unanimement reconnu par l'assemblée pour successeur unique et légitime de saint Pierre; le patriarche et ses Grecs eurent la gloire de se soumettre, pour le bien général de l'Église chrétienne, aux arguments et aux explications du clergé romain. Jean Paléologue, qui avait pris part à la controverse comme théologien, se réjouissait comme empereur d'une réconciliation quelconque, espérant que les princes catholiques viendraient à son secours, et le défendraient contre les Turcs. Il s'agissait de son empire. Tandis qu'il écoutait argumenter, et qu'il argumentait lui-même en Italie, ses états étaient envahis, sa capitale menacée. Il y retourna sans avoir obtenu les secours qu'il avait espérés. Les prêtres de son clergé furent moins raisonnables que le patriarche et les évêques; ils refusèrent de reconnaître le Pontife romain pour chef; plusieurs de ceux qui avaient signé le décret de Florence se rétractèrent; et l'empereur, presque sous le canon des Turcs, fut forcé de s'occuper de ses controverses sacerdotales. L'empire grec tomba enfin. La prise de Constantinople par Mahomet II, en 1453, est une de ces catastrophes qui retentissent dans les siècles, et donnent un nouveau cours aux chances des destinées humaines. Les sciences et les lettres profitèrent en Italie, et surtout à Florence, du désastre qu'elles éprouvaient en Orient. Les succès précédents des professeurs grecs, et le zèle connu de Cosme de Médicis pour la gloire et le progrès des lettres, engagèrent plusieurs savants fugitifs à y chercher un asyle; ils reçurent de Cosme l'accueil qu'ils avaient espéré; la philosophie platonicienne acquit en eux de nouveaux soutiens, et fut décidément en état de tenir tête à celle d'Aristote 329.

Cosme avançait en âge au milieu de ces grandes occupations et de ces douces jouissances. Sa considération au dehors égalait le pouvoir dont il jouissait dans sa patrie, et s'augmentait par la nature même de ce pouvoir, qui faisait attribuer toute sa force aux qualités morales de celui qui l'exerçait. Il traitait d'égal à égal avec les puissances de l'Europe, et trouvait quelquefois ailleurs que dans sa politique et dans ses richesses les moyens de traiter avantageusement. Celui qu'il employa avec Alphonse, roi de Naples, mérite d'être remarqué; et cet Alphonse lui-même, que les Espagnols appellent le Sage et le Magnanime, doit, malgré ses vices, beaucoup plus grands que ses vertus, occuper une place dans l'histoire des lettres.

Le royaume de Naples était depuis long-temps déchiré par des guerres extérieures et par des troubles domestiques; les lettres y étaient tombées dans le discrédit et dans l'oubli. Après la mort de Charles de Duraz, assassiné en Hongrie, Ladislas son fils, que nous appelons Lancelot, avait eu à disputer son trône contre Louis II, duc d'Anjou; il était mort excommunié et empoisonné 330.

Jeanne II, sa sœur, qui lui succéda, n'est connue que par ses faiblesses, ses fautes et ses malheurs. Dans les embarras où elle s'était jetée, elle adopta imprudemment Alphonse, qui la secourut d'abord, l'opprima ensuite, l'assiégea, la força d'invoquer contre lui d'autres secours, comme elle avait invoqué le sien. Délivrée par François Sforce, encore jeune, et dont cette délivrance fut le premier exploit, elle adopta Louis III d'Anjou, qui mourut peu de temps après, et à sa place René d'Anjou son frère. Ce René fit, après la mort de Jeanne, des efforts inutiles pour hériter d'elle; Alphonse était maître de la succession, et s'y maintint. La France appuya les prétentions de René; l'Espagne, la possession d'Alphonse. Deux grands états se firent long-temps la guerre pour soutenir l'une contre l'autre deux adoptions de la même reine.

 

Alphonse resta définitivement roi de Naples. À ne considérer que le bien qu'il fit aux sciences et aux lettres, il se montra digne des titres que les Espagnols lui ont donnés. Il appelait à sa cour les savants les plus célèbres, et semblait les disputer au pape Nicolas V et à Cosme de Médicis. Les mêmes que l'on voit fleurir auprès de ces deux protecteurs des lettres, se rendaient aussi auprès d'Alphonse, et y étaient comblés de faveurs et de récompenses. Le roi se faisait lire tous les jours quelque ancien auteur, et cette lecture était souvent interrompue par des questions d'érudition ou de philosophie qu'il faisait lui-même, ou qu'il permettait de faire devant lui. Toute personne instruite avait le droit d'y assister. Alphonse y admettait même des enfants qui montraient du goût pour l'étude, tandis qu'aux heures destinées à ces exercices de l'esprit il ne souffrait dans son appartement aucun de ces courtisans oisifs qui n'y venaient chercher qu'un maître. Un jour qu'on lui lisait l'histoire de Tite-Live, il fit taire un concert harmonieux d'instruments pour la mieux entendre. Il était malade à Capoue; Antoine de Palerme, ou Panormita, lui lut la vie d'Alexandre, par Quinte-Curce, et le roi prit tant de plaisir à cette lecture qu'il n'eut pas besoin d'autre médecine pour se guérir. Il est vrai que c'est le Panormita qui raconte lui-même ce trait, dans l'histoire d'Alphonse qu'il a écrite en latin 331, et il pourrait bien avoir exagéré l'effet de sa lecture. Dans les guerres qu'Alphonse eut à soutenir, il ne laissait pas passer un jour sans se faire lire quelque trait des Commentaires de César. Il prenait un plaisir extrême à entendre de bons orateurs. Lorsque Ginnnozzo Manetti fut envoyé par les Florentins en ambassade auprès lui, Alphonse fut si charmé de son discours, et l'écouta, dit-on, avec une attention si profonde, qu'il ne leva même pas la main pour chasser une mouche qui s'était placée sur son nez. C'est peut-être à ce trait un peu puéril, mais caractéristique, et rapporté par deux historiens contemporains 332, que notre bon La Fontaine fait allusion, lorsque, dans la grande querelle entre la mouche et la fourmi, la mouche dit avec orgueil:

Vous campez-vous jamais sur la tête d'un roi?

Il serait trop long de rapporter tous les traits de la vie du roi Alphonse qui prouvent son amour pour les sciences, pour la théologie, où il se piquait d'être aussi fort qu'aucun docteur de son royaume, pour la philosophie et pour les lettres. Le soin qui occupait le plus alors tous ceux qui les aimaient, celui de rechercher et de rassembler d'anciens manuscrits, était un des objets favoris de son attention et de ses dépenses. Il parvint à en former une collection nombreuse et choisie; et de tous les appartements de son palais, sa bibliothèque était celui où il se plaisait le plus. Il n'avait point pour écusson d'autres armes qu'un livre ouvert; sa joie s'exprimait par les signes les moins équivoques quand on lui en procurait un nouveau pour lui; lorsqu'à la prise et dans le pillage de quelque ville, il arrivait aux soldats de trouver des livres, ils se gardaient bien de les détruire, et les portaient au roi, comme ce qu'ils avaient trouvé de plus précieux dans le butin. C'est cette passion pour les livres que Cosme de Médicis sut mettre à profit pour terminer quelques différents assez graves qui s'étaient élevés entre Alphonse et lui. Il fit à ce roi le sacrifice d'un beau manuscrit de Tite-Live, et la bonne harmonie se rétablit 333. Malgré nos progrès en tout genre et tous les avantages de notre siècle sur celui de Cosme et d'Alphonse, il est permis de regretter le temps où le don d'un livre latin, fait à propos, maintenait où rétablissait la paix entre deux états. L'histoire ajoute que les médecins du roi voulurent lui persuader que ce livre était empoisonné; mais qu'il méprisa leurs soupçons, et se mit à lire l'ouvrage avec un extrême plaisir 334.

Quelques années plus tard, ce moyen de négociation aurait perdu son efficacité. L'invention de l'imprimerie, autre événement plus important encore par ses effets que la prise de Constantinople, sembla naître à la même époque pour consoler le monde littéraire de cette ruine et pour en sauver les débris. En rendant aussi prompte que facile la multiplication des copies d'un livre, elle en diminua la haute valeur. Il y eut encore des exemplaires infiniment précieux, et il y en aura toujours; mais il n'y en eut plus d'inappréciables, parce qu'il n'y en eut plus d'uniques, dont la possession pût être l'objet de l'ambition d'un roi, et dont le sacrifice lui parût une satisfaction suffisante. On a observé avec justesse 335 que cette invention parut précisément dans le temps le plus propre à sa propagation et à son succès. Si elle était née dans ces siècles où l'on ne s'était encore occupé ni des sciences ni des livres, où un homme passait pour savant dès qu'il était en état de lire et d'écrire tant bien que mal, les inventeurs auraient été forcés de laisser oisifs leurs caractères et leurs presses, peut-être de les jeter au feu, et de chercher pour vivre d'autres ressources. Mais le bonheur des lettres voulut que l'imprimerie fût inventée précisément au moment où la recherche des livres excitait un enthousiasme universel; à peine était-elle connue qu'elle fut accueillie, célébrée, adoptée de toutes parts, comme le don le plus précieux que les arts eussent encore fait aux peuples modernes; invention merveilleuse en effet, qui décida plus que toute autre de leur supériorité sur les anciens, et qui fut pour l'homme civilisé un moyen de progrès aussi puissant peut-être que l'avait été, dans l'enfance de la civilisation, la découverte de l'écriture et la création de l'alphabet.

Mayence, Harlem et Strasbourg se sont long-temps disputé l'honneur de lui avoir donné naissance. La Caille, Chevillier, Maittaire, Prosper Marchand, Orlandi, Schœphlin, Meerman 336, semblaient avoir épuisé cette matière. D'autres auteurs l'ont encore traitée depuis. Le résultat le plus clair de toutes ses recherches est que l'invention de l'imprimerie en caractères mobiles appartient à l'Allemagne; que Jean Guttimberg de Mayence l'employa le premier 337, et que le premier livre qui fut imprimé avec cette espèce de caractères fut une Bible qui parut de 1450 à 1455, et dont on n'a encore retrouvé, dit-on, que trois exemplaires 338. Le reste importe médiocrement à ceux qui sont plus attentifs aux effets et aux causes, que curieux des noms de lieu et des dates. Il paraît encore certain que cette invention passa d'Allemagne en Italie avant de se répandre ailleurs; mais une autre question que les érudits italiens ont souvent agitée, et qui nous arrêtera encore moins, est de savoir quel est, en Italie, le lieu où la première imprimerie s'établit. Est-ce Venise ou Milan? Est-ce le monastère de Subiac, dans la campagne de Rome? Dans l'un ou dans l'autre lieu, on avoue que ce furent deux imprimeurs allemands 339 qui transportèrent leurs instruments et leur industrie, et que leurs éditions les plus anciennes ne remontent pas plus haut que 1465. Ce qui paraît donner l'avantage au monastère de Subiac, c'est qu'il était alors habité par des moines allemands, et que ce dut être un motif de préférence pour des ouvriers de ce pays.

Cosme ne vécut pas assez pour voir cette belle découverte se répandre dans sa patrie. Pendant ses dernières années, il passait, à quelques-unes de ses maisons de campagne 340, tout le temps qu'il pouvait dérober aux affaires publiques. L'amélioration de ses terres, dont il tirait un immense revenu, y faisait sa principale occupation, et l'étude de la philosophie platonicienne, son plus agréable délassement. Marsile Ficin l'accompagnait dans tous ces voyages; il a écrit quelque part que Midas n'était pas plus avare de son or, que Cosme ne l'était de son temps. Il l'employa ainsi jusqu'à son dernier jour, donnant à ses affaires personnelles, avec une grand calme d'esprit, le temps qu'elles exigeaient de lui, et consacrant le reste à des entretiens philosophiques sur les matières les plus élevées et les plus abstraites. Se sentant près de mourir, il fit appeler Contessina, son épouse, et Pierre, son fils, leur parla long-temps des affaires du gouvernement, de celles de son commerce et de sa famille, recommanda à Pierre de veiller avec la plus grande attention sur l'éducation de ses deux fils, Laurent et Julien, exigea que ses funérailles se fissent arec la plus grande simplicité, et mourut six jours après 341, âgé de soixante-quinze ans.

 

Si ses funérailles furent faites sans autre pompe que celle que son fils crut nécessaire à sa piété filiale et à la décence 342, elles furent accompagnées d'une affluence de citoyens, et d'expressions de la douleur publique, plus honorables pour sa mémoire que toutes les magnificences du luxe des morts; et ce qui l'honore encore d'avantage, c'est le décret du sénat, confirmé par le peuple, qui décerne à Cosme de Médicis, après sa mort, le titre de Père de la patrie 343.

Si l'on ajoute à l'idée que l'histoire nous donne de ses avantages extérieurs, de la culture et de l'élévation de son esprit, et de la protection aussi éclairée que généreuse qu'il accorda aux lettres, les encouragements que lui durent les beaux-arts, qui étaient encore, pour ainsi dire, au berceau, on sera forcé de reconnaître que, si les circonstances favorisèrent singulièrement cet homme illustre, il sut aussi profiter admirablement de ces circonstances heureuses, et que tout ce qui honore l'esprit humain, tout ce qui fit à cette époque la splendeur et la gloire de son pays, trouva, dans le noble emploi qu'il fit de son pouvoir et de ses richesses, de puissants moyens d'accroissement et de prospérité. Ce n'était pas un protecteur que les artistes et les gens de lettres croyaient avoir en lui, c'était un ami que leur avait ménagé la fortune, et qui aimait à partager avec eux ce qu'elle avait fait pour lui; de même que ses concitoyens ne voyaient dans un chef si affable, si simple et si populaire, qu'un citoyen laborieux et appliqué, que sa capacité rendait propre à gérer, mieux qu'un autre, les affaires de la république, et ses richesses, et sa magnificence à les représenter avec plus d'honneur. Il dépensa des sommes immenses à décorer Florence d'édifices publics. Michellozzi et Brunelleschi, dont l'un, dit M. Roscoe 344, était un homme de talent, et l'autre, un homme de génie, étaient ses deux architectes de choix. Il employait surtout le dernier pour les monuments publics; mais, lorsqu'il fit bâtir une maison pour lui et pour sa famille, il préféra les plans de Michellozzi, parce qu'ils étaient plus simples. En décorant cette maison des restes les plus précieux de l'art antique, il y employa aussi les talents des artistes modernes, et surtout du jeune peintre Masaccio, qui substituait un nouveau style, une composition plus expressive et plus naturelle, à la manière sèche et froide de Giotto et de ses disciples; il l'occupa ensuite, ainsi que Filippo Lippi, son élève, à embellir les temples qu'il avait fait bâtir; et l'on voyait en même temps à Florence, comme dans une nouvelle Athènes, Masaccio et Lippi orner des productions de leur pinceau les églises et les palais, Donatello donner au marbre l'expression et la vie, Brunelleschi, architecte, sculpteur et poëte, élever la magnifique coupole de Santa Maria del Fiore, et Ghiberti couler en bronze les admirables portes de l'église Saint-Jean, qui, suivant l'expression de Michel-Ange, étaient dignes d'être les portes du paradis 345; tandis que l'académie platonicienne discutait les questions les plus sublimes de la philosophie, que les Grecs réfugiés, pour prix du noble asyle qui leur était donné, répandaient les trésors de leur belle langue, et les chefs-d'œuvre de leurs orateurs, de leurs philosophes, de leurs poëtes, et que de savants Italiens recherchaient avec ardeur, interprétaient avec sagacité, et multipliaient avec un zèle infatigable, les copies de ces chefs-d'œuvre échappées au fer des barbares et à la rouille du temps.

CHAPITRE XIX

Philologues et Grammairiens célèbres du quinzième siècle; Guarino de Vérone, Jean Aurispa, Ambrogio Traversari, Leonardo Bruni d'Arezzo, Gasparino Barzizza, Poggio Bracciolini, Filelfo, Laurent Valla; etc.

L'érudition imprima son cachet sur le quinzième siècle, comme le génie avait imprimé le sien sur le quatorzième; mais une érudition substantielle, conservatrice, vraiment profitable aux lettres, sans laquelle même la plupart des anciens auteurs, quoique recouvrés alors, n'auraient point existé pour nous; et non point cette érudition aussi vaine que fatigante, qui redit encore aujourd'hui ce qui fut dit alors, et ce qui a été redit cent fois depuis; qui met un soin minutieux à expliquer toujours ce que personne ne s'est jamais soucié de savoir, entasse des pages sur un mot, des volumes sur quelques phrases, multiplie les gloses, comme pour empêcher d'entendre les textes, et parviendrait à rendre l'Antiquité ennuyeuse, si l'on n'avait pas toujours la ressource de lire les textes sans les gloses.

À voir la direction générale que prirent alors les esprits, on dirait qu'ils agirent d'accord et d'après une délibération aussi unanime qu'elle était sage: il semblerait que, certains désormais de l'existence d'une langue à qui toutes les beautés de la poésie et de l'éloquence étaient assurées, ils reconnurent de concert que, si l'on voulait que l'emploi de cette langue fût aussi heureux qu'il l'avait été dans les trois grands écrivains de l'autre siècle, il fallait exploiter et fouiller, comme eux, la riche mine des anciens, se familiariser, comme ils l'avaient fait, avec les muses grecques et latines, rapprendre, sous la dictée de Cicéron, de Térence et de Virgile, le vrai génie et les tours propres de l'idiome latin, dont on se servait toujours, mais vicié, corrompu par le mauvais latin de l'école; chercher enfin, dans les langues savantes, le secret que Dante, Pétrarque et Boccace y avaient trouvé, de donner à une langue, basse et populaire jusqu'à eux, l'élévation, l'énergie et la délicatesse qui la rendaient propre à examiner toutes les nuances des combinaisons de l'esprit et des inspirations du génie.

Telle fut, dès le commencement de ce siècle, la tendance commune des efforts de tous les hommes studieux. L'ardeur avec laquelle on se porta vers l'étude des anciens, et surtout des Grecs, l'empressement à apprendre leur langue, et à rassembler les manuscrits de leurs ouvrages, devinrent une passion générale qui s'empara de tous les esprits. Les grammairiens, les philologues ou professeurs de langues et de littérature ancienne, jouent donc, à cette époque, un rôle plus important que dans les époques précédentes. En effet, on voit que la plupart des hommes qui l'ont illustrée sortirent des écoles de deux grammairiens célèbres, Jean de Ravenne et le savant Grec Emmanuel Chrysoloras. Le premier, élevé, comme on l'a vu précédemment 346, par Pétrarque, avec une extrême tendresse, lui avait donné des chagrins, et n'avait pu lasser les bontés de son maître, par l'inconstance de son humeur. On ne sait pas bien positivement ce qu'il devint après la mort de Pétrarque. On le voit pendant plusieurs années professant à Padoue, et presque en même temps à Florence. Il faut donc, ou qu'il y ait eu deux professeurs de ce nom, comme quelques auteurs l'ont cru 347, ou que le même se soit transporté rapidement de l'une à l'autre ville, opinion qui paraît plus vraisemblable 348. Ce qu'il y a de certain, c'est que ce Jean de Ravenne fut un des plus savants maîtres de son temps; il sortit de son école un si grand nombre d'Italiens célèbres, qu'on l'a comparé au cheval de Troie, d'où sortirent les Grecs les plus illustres 349. Il professait encore à Florence en 1412, et fut chargé, pour la seconde fois, cette année même, d'expliquer le poëme du Dante 350. L'abbé Mehus conjecture qu'il ne mourut que vers l'an 1420 351. Les nombreux disciples d'Emmanuel Chrysoloras, célèbre professeur de langue et de littérature grecque, dont nous avons aussi parlé 352, ne contribuèrent pas moins que ceux de Jean de Ravenne à donner à ce siècle le caractère d'érudition qui le distingue.

Guarino de Vérone, première tige d'une famille héréditairement illustre dans les lettres, fut l'un des élèves les plus célèbres de ces deux maîtres. Il était né en 1370, à Vérone, d'une famille noble 353. Après s'être instruit, sous Jean de Ravenne, de la langue et de la littérature latines, il se rendit à Constantinople, uniquement pour apprendre le grec à l'école d'Emmanuel Chrysoloras, qui n'était point encore passé en Italie. Un écrivain du quinzième et du seizième siècle 354, a prétendu qu'il était d'un âge avancé quand il fit ce voyage, qu'il revenait en Italie avec deux grandes caisses de livres grecs, fruits de ses recherches, lorsqu'il fut accueilli par une tempête affreuse, et qu'ayant perdu, dans ce naufrage, une de ses deux caisses, il en conçut tant de chagrin, que ses cheveux blanchirent dans une nuit. Mafféi et Apostolo Zeno révoquèrent en doute ce récit, qu'ils traitent de fabuleux 355. Il paraît, en effet, en rapprochant plusieurs circonstances, que Guarino était fort jeune quand il passa en Grèce, et qu'il n'avait guère que vingt ans lorsqu'il en revint: mais ce n'est pas une raison pour que le reste de ce fait soit une fable. Il serait peu étonnant que les cheveux d'un homme déjà vieux blanchissent pour une raison quelconque; il l'est beaucoup que ceux d'un jeune homme éprouvent cette métamorphose; mais c'est aussi comme une chose très-étonnante que ce fait est rapporté. Guarino, de retour en Italie, tint d'abord école à Florence, et successivement à Vérone, sa patrie, à Padoue, Bologne, à Venise et à Ferrare. Cette dernière ville est celle où il séjourna le plus. Nicolas III d'Est l'y appela 356 pour lui confier l'éducation de son fils Lionel. Six ou sept ans après, quand il l'eut finie, il fut fait professeur de langue grecque et latine dans l'Université de Ferrare 357, dont le marquis Nicolas avait la prospérité fort à cœur. Guarino remplissait cette fonction lorsque se tint le grand concile, où l'empereur grec Jean Paléologue se rendit. Les Grecs, dont il était accompagné, donnèrent à notre professeur beaucoup d'occupation, comme il le disait lui-même dans des lettres citées par le cardinal Querini 358. Il passa avec eux à Florence, lors de la translation du concile, sans doute pour servir d'interprète dans les conférences entre les Latins et les Grecs. Il revint ensuite à Ferrare, où il professait encore à la fin de 1460, lorsqu'il mourut, âgé de quatre-vingt-dix ans.

Ses principaux ouvrages consistent en traductions latines des auteurs grecs; celles de plusieurs Vies de Plutarque, de quelques-unes de ses œuvres morales, et surtout de la Géographie de Strabon 359, sont les principales. Il ajouta aux Vies traduites de Pétrarque, la Vie d'Aristote et celle de Platon. Il composa de plus une grammaire grecque 360 et une grammaire latine 361, des commentaires sur plusieurs auteurs des deux langues 362, plusieurs discours latins prononcés à Vérone, à Ferrare et ailleurs, quelques poésies latines et un grand nombre de lettres qui n'ont point été imprimées 363. C'est lui qui retrouva le premier les poésies de Catulle, couvertes de poussière dans un grenier, et presque détruites 364. Il les restaura, les corrigea, les mit en état d'être lues et entendues, à l'exception d'un petit nombre de vers où le temps avait tellement imprimé ses traces, que ni Guarino, ni aucun autre depuis, n'ont pu les effacer entièrement.

Il y a peu de proportion entre ces travaux de Guarino et l'immense réputation dont il a joui dans son siècle, et même dans les âges suivants; mais le grand bien qu'il fit aux lettres, et qui justifie cette renommée, fut dans le nombre presque infini de disciples qu'il forma pendant sa longue carrière, et auxquels il inspira le goût des bonnes études et de la littérature ancienne. C'est surtout comme l'un des plus zélés restaurateurs de cette littérature et de ces études qu'il mérite les grands éloges que lui donnèrent plusieurs écrivains de son temps. Une des qualités qu'ils louent le plus en lui, est l'activité prodigieuse qu'il conserva jusque dans ses dernières années. «Deux choses, dit l'un d'eux 365, décorent la vieillesse de notre Guarino, qui a décoré l'Italie entière en y ranimant l'étude des belles-lettres; c'est une mémoire incroyable et une infatigable application à la lecture. À peine il mange, à peine il dort, à peine il sort de chez lui, et cependant ses membres et ses sens conservent toute la vigueur de la jeunesse.» Cet homme laborieux eut, de la même femme, douze enfants au moins. Deux de ses fils suivirent ses traces. Jérôme, ou Girolamo fut secrétaire d'Alphonse, roi de Naples. Baptiste, plus connu, fut professeur de littérature grecque et latine à Ferrare, comme son père. Il eut, comme lui, de savants et illustres élèves, entre autres Giglia Giraldi et Alde Manuce. Il laissa des poésies latines qui sont imprimées 366; un Traité des études 367 qui l'est aussi, sans compter un grand nombre d'Opuscules, de Traductions du grec, de Discours et de Lettres, restés inédits. C'est à lui que l'on dut la première édition des Commentaires de Servius sur Virgile 368; il travailla beaucoup et avec fruit à corriger et à expliquer Catulle, qu'avait retrouvé son père 369; les auteurs contemporains mettent presque de pair le père et le fils dans leurs éloges, et en considérant cette continuité de services, d'enseignement et de travaux, les amis des lettres ne doivent point les séparer dans leur reconnaissance.

Il n'y eut peut-être jamais de plus grands rapports entre deux hommes qui courent la même carrière que ceux qu'on remarque entre Guarino de Vérone et Jean Aurispa 370. Leur longue vie, le genre de leurs travaux, les vicissitudes qu'ils éprouvèrent ont une ressemblance frappante. Tous deux nés presque en même temps, tous deux professeurs de la même science et presque dans les mêmes villes, tous deux d'une ardeur infatigable pour la recherche des anciens manuscrits, Aurispa, pour dernier trait de sympathie, passa comme Guarino à Constantinople, uniquement pour apprendre le grec. Il était né un an avant lui, en 1369. La Sicile fut sa patrie, et sans doute il y resta pendant ses premières années. Ce ne fut que dans un âge mûr qu'il voyagea en Grèce. L'activité qu'il mit à y rechercher les anciens livres eut le plus heureux succès. À son retour en Italie, il rapporta à Venise deux cent trente manuscrits d'auteurs grecs, parmi lesquels on compte les poésies de Callimaque, de Pindare, d'Oppien, celles qu'on attribue à Orphée, toutes les Œuvres de Platon, de Proclus, de Plotin, de Xénophon; les histoires d'Arrien, de Dion, de Diodore de Sicile, de Procope et plusieurs autres qu'il rendit le premier aux lettres européennes. Il revint en Italie avec le jeune empereur grec Jean Paléologue, que, du vivant de son père, on appelait Calojean, à cause de sa beauté. Il était avec lui à Venise à la fin de 1423. Il l'accompagna dans plusieurs villes, et ne se sépara de lui que l'année suivante. Il se rendit ensuite à Bologne, où l'on désira l'attacher à l'Université comme professeur de langue grecque. Il resta un an dans cette ville, dont il trouva les habitants polis et d'un bon commerce, mais peu disposés à l'étude des belles-lettres 371. On se rappelle cependant de quelle réputation jouissait l'Université de Bologne, et rien ne prouve mieux combien il y avait de différence entre des études littéraires et celles que l'on avait faites jusque-là dans les Universités, et que l'on y faisait encore.

3241439.
325Jean Paléologue.
326Manuel Paléologue, en 1393.
327Voy. Tiraboschi, t. VI, part. II, p. 118.
328Hodius, de Græcis illustribus, etc., l. I, cap. 2; Tiraboschi, ub. supr.
329M. Roscoe, p. 46, ub. supr.
330L'historien Giannone rapporte comme un bruit public, è fama, que les Florentins gagnèrent à prix d'or un médecin, pour qu'il sacrifiât sa fille, en même temps qu'il les déferait de Ladislas, en empoisonnant chez elle les sources du plaisir; et il exprime avec une naïveté qu'on ne pourrait se permettre dans notre langue, la nature et les effets du poison. Voy. Istoria civile del regno di Napoli, LXXIV, c. 8.
331De dictis et factis Alphonsi.
332Ce même Anton. Panormita, et Naldo Naldi, Vita Jannotii Manetti; voy. Muratori, Script. Rer. ital., vol. XX.
333Crinitus, de honestâ Disciplinâ, l. XVIII, c. 9; Tiraboschi, t. VI, part. I, p. 95.
334Tiraboschi, ub. sup.
335Tiraboschi. part. I, l. I, c. 4.
336Histoire de l'Imprimerie, Paris, 1689, in-4.; l'Origine de l'Imprimerie de Paris, Paris, 1694, in-4.; Annales Typographici, La Haye et Londres, 1719-1741, 9 vol. in-4.; Histoire de l'Imprimerie, La Haye, 1740, in-4.; Origine e progressi della stampa, Bononiæ, 1722, in-4.; Vindiciœ Typographicœ, Argentinæ, 1760, in-4.; Origines Typographycœ, La Haye, 1765, in-4.
337La fable de Laurent Coster, soutenue par Meerman, est entièrement discréditée aujourd'hui. M. de la Serna Santander, dans l'Essai historique qui précède son Dictionnaire bibliographique choisi du quinzième siècle, Bruxelles, 1805, in-8., ne laisse rien à désirer ni à dire sur cet objet.
338L'un est dans la Bibliothèque du roi de Prusse, à Berlin: l'autre chez des Bénédictins, près de Mayence (il doit être maintenant à la Bibliothèque impér.); le troisième à Paris, à la Bibliothèque Mazarine. (Tiraboschi, Stor. della Letter. ital., t. VI, part. I, p. 121.)
339Sweinheim et Pannartz.
340Careggi et Caffagiolo.
341Le Ier. jour du mois d'août 1464.
342Voyez le détail de tous ces frais dans un article des Ricordi di Pietro de' Medici, note 141, à la fin de la Vie de Cosme, écrite en latin par Angelo Fabroni, p. 253 et suiv.
343Voyez ce décret, ibidem, note 142, p. 257, 258.
344Life of Lorenzo de' Medici, chap. i.
345Un giorno Michel Agnolo Buonarotti fermatosi a veder questo lavora, e dimandato quel che gliene paresse, e se questa porte eran belle, rispose: elle son tanto belle, ch'elle starebbon bene alle porte del paradiso. Vasari, Vita di Lorenzo Ghiberti, éd. de Rome, 1759, in-4., l. I, p. 213 et suiv. On trouve dans cette Vie les détails les plus curieux sur le dessin et sur l'exécution de ces admirables portes de St. – Jean. Ce qui prouve l'état florissant où étaient déjà les arts, c'est que l'exécution en fut donnée au concours, et que Lorenzo Ghiberti, qui n'avait que vingt-deux ans, l'emporta sur sept rivaux. Le sujet du concours était le sacrifice d'Abraham fondu en bronze. L'ouvrage de Ghiberti, jugé infiniment supérieur par une assemblée de trente-quatre personnes, peintres, sculpteurs, orfèvres, tant florentins qu'étrangers, accourus de toutes les parties de l'Italie, lui fit adjuger sur-le-champ l'exécution et la fonte des portes. La première, dont Vasari fait une description détaillée, étant finie, se trouva du poids de trente-quatre milliers de livres, et coûta, tout compris, vingt-deux mille florins. La seconde porte, décrite de même, ibid., et qui fut commencée quelques années après, est d'un travail et d'une richesse encore plus admirables. Vasari prétend que la confection de ces deux portes coûta quarante ans de travaux à leur auteur; Bottari, dans une note, les réduit à vingt-deux ans. Elles furent commencées en 1402, et terminées en 1423. Voy. dans Vasari, loc. cit., la description des figures et des ornements, et le détail des opérations de Ghiberti.
346Voy. t. II, p. 421 et suiv.
347L'abbé Ginanni, Scritt. Ravenn., t. I, p. 214, etc.
348Voy. Tiraboschi, Stor. della Letter. ital., t. V, p. 513 et 514.
349Rafaello Volterrano, Anthropol., l. XXI, Tiraboschi, ub. supr.
350Salvino Salvini, dans la Préface de ses Fasti Consolari.
351Vita Ambros. Camald., p. 324.
352Voy. ci-dessus, 260 et 261.
353Alexandre Guarini, arrière-petit-fils de Battiste Guarini, auteur du Pastor Fido, dit dans la Vie de ce poëte, en parlant de Guarino l'ancien, tige honorable de leur famille, qu'il était noble Véronais. Voy. supplément au Giornale de' Letterati d'Italia, t. II, p. 155.
354Pontico Virunio, dans sa Vie d'Emmanuel Chrysoloras, cité par Henri-Étienne, Dialogue intitulé: De parum fidis Græca linguæ magistris, 1587, in-4.
355È favoletta raccontata da Pontico Virunio; Mafféi, Verona illustrata, part. II, l. III, p. 134. Questo racconta del Virunio ha un' aria di favoletta. Apostolo Zeno, Dissertaz. Voss., t. I, p. 214.
356En 1429.
357En 1436.
358Diatrib. ad. Epist. Fr. Barbar., p. 511; Tiraboschi, t. VI, part. II. p. 260.
359Il ne traduisit d'abord que les dix premiers livres, par ordre du pape Nicolas V; Grégoire de Tyferne traduisit les sept autres, et c'est dans cet état qu'ils ont été imprimés pour la première fois à Rome, vers 1470, in-fol., par les soins de Jean André, évêque d'Aleria; mais, à la demande du sénateur vénitien Marcello, Guarino traduisit aussi dans la suite ces sept derniers, et on les garde manuscrits dans plusieurs bibliothèques, à Venise, à Modène, etc. Mafféi, Verona illustrata, t. II, p. 145, cite un manuscrit original des dix-sept livres, écrit tout entier de la main même de Guarino, et qui était alors à Venise, dans la bibliothèque du sénateur Soranzo.
360Emmanuelis Chrysoloræ erotemata linguæ græcæ, in compendium redacta, à Guarino Veronensi, etc. Ferrariæ, 1509, in-8. Ce n'est, comme on voit, qu'un abrégé de la Grammaire de Chrysoloras, mais avec des additions et des notes de Guarino. Ce livre est devenu fort rare.
361Grammaticæ institutiones, per Bartholomœum Philalethem, sans date et sans nom de lieu, mais à Vérone, 1487, et réimprimée en 1540; premier modèle, selon Mafféi (ub. sup. p. 149) de toutes celles qu'on a faites depuis. Il faut ajouter quelques opuscules, Carmina differentiala. Liber de Diphtongis, etc.
362Entre autres sur quelques oraisons de Cicéron et sur Perse.
363Voyez-en la notice dans Mafféi, ub. supr., p. 150.
364Sur ce manuscrit de Catulle, et sur une épigramme latine qui indique le lieu où il fut trouvé, et qui est attribuée à Guarino, voy. Apostolo Zeno, Dissertaz. Voss., t. I, p. 223.
365Timothée Mafféi, cité par Apost. Zono. ub. sup. p. 221, col. 2.
366Baptistœ Guarini Veronensis poemata latina, Modène, 1496.
367De ordine docendi ac studendi ad Maffeum Gambaram Brixianum discipulum suum, sans nom de lieu et sans date. Il y en a eu une autre édition à Heidelberg, en 1489. Mafféi Verona illustr., t. II, p. 157.
368C'est du moins ce que dit Mafféi, loc. cit.; mais l'édition dont il parle est celle de Venise, 1471, avec une souscription en vers latins, où Guarino est nommé, et l'on en cite une de Rome, sans date, que les bibliographes prétendent être de l'année précédente, 1470. Voy. Debure, Bibl. instr., Belles-Lettres, t. I, p. 291.
369C'est ce qu'on peut voir par l'édition rare et précieuse que son fils Alexandre Guarino a donnée de ce poëte, Venise, 1521, in-4.
370Tiraboschi, t. VI, part. II, p. 265.
371Tirabochi, t. VI, part. II, p. 268.